Rockin’Squat ! On reste sérieux dans nos affaires.

Quand une personne n’assume pas ses responsabilités parce qu’elle est empêtrée dans ses contradictions, son premier réflexe est d’accuser de tout ce qui lui est possible celles et ceux qui font remarquer que quelque chose cloche. C’est ce qui arrive à Rockin’Squat.

Rockin’Squat et Soral

Fin décembre 2013, Rockin’Squat relaie une vidéo d’Alain Soral en expliquant que ce dernier dit des « vérités ».

squat kourtrajme

Le fait mérite d’être relevé, parce qu’il confirme le changement de cap significatif de la part de Rockin’Squat dans ses références politiques.
Second fait méritant d’être souligné : les liens entre le SKS Crew et Rockin’Squat. Au-delà du partenariat artistique, on y voit une similitude dans la grille de lecture du monde. Pour ces artistes, il y a des élites d’une nature « satanique et infâme » qui font tourner le monde de travers.
Rockin’Squat s’est toujours présenté comme un artiste engagé. Son début de carrière a fait sa renommée et créé une image : du hip hop engagé politiquement et la création d’un label indépendant.

Squat schizophrène ou retournement de veste?

Beaucoup de gens pensent que Rockin’Squat a déraillé, d’autres personnes espèrent qu’il a enfin rejoint le camp des nationalistes.
En effet, il est contradictoire de participer au morceau 11’30 contre les lois racistes, de faire des titres engagés contre les violences policières ou l’exploitation économique du monde et de clamer qu’un porte-voix du FN, hostile aux sans-papiers et défendant systématiquement la police face aux « islamo-racailles », puisse dire des « vérités ».
Si on s’en tient à la logique purement politique, c’est un contresens absolu : retournement de veste et/ou schizophrénie ?

Squat girouette politique

On doit cependant prendre en considération que tout cela a une cohérence pour Rockin Squat. Toutes ces déclarations et prises de positions ont un point commun : elles prétendent être une marque de radicalité affichée qui défie les figures de l’ordre établi.
En somme, une simple posture. Le fond de l’engagement passe au second plan, ce qui prime c’est la forme du message et sa compréhension par le public visé : jeune et révolté.
C’est ce qui explique la longévité de la carrière de Rockin’Squat : il a changé de message tout en conservant la même image.
Ses premiers textes reposent sur une critique sociale et économique, puis il dérive peu à peu sur les sociétés secrètes qui domineraient le monde et aujourd’hui il s’égare dans un soutien à la nébuleuse « Dieudonné/Soral ».
Son évolution reflète le basculement de l’hégémonie culturelle à droite de notre société plus que le fond de sa pensée propre. Telle une girouette, il indique le sens du vent.
Certains de ses textes dénonçaient le FN, aujourd’hui, afin de garder une image de rebelle, il lui est préférable d’aborder une posture bienveillante aux thèses de Soral et des nationalistes afin de soigner une image « politiquement incorrecte ».

Tenir une ligne politique, ce n’est pas séduire mais avoir des analyses, des convictions et des projets.
Une carrière d’artiste n’est pas facilement compatible avec le militantisme. Elle implique une constance et aussi la capacité à se couper d’une partie du public en raison d’un engagement.
Militer c’est assumer ses actesRockin Squat n’est clairement pas un militant. S’il assumait ses paroles de soutien à Soral ou Dieudonné, il aurait compris et pris acte que des organisateurs de festival n’aient pas eu envie de le voir figurer à l’affiche de leur évènement culturel.
Contrairement au grand public, les organisateurs de festivals connaissent les coulisses et le comportement des artistes et donc leur véritable degré d’engagement.

rockin squat

Rockin’Squat mythomane

Lorsque que Rockin’Squat affirme que des groupes « antifas » mettent la pression sur des militants associatifs pour interdire ses concerts, il ment.
Il n’a aucune preuve, il répète ce que dit Soral. Pour cacher ses errances, rien de tel qu’un coupable imaginaire.
Quartiers Libres (puisqu’il cite le collectif) n’a pas mis en route une opération de type BDS concernant Rockin’Squat. Si tel était le cas, nous l’aurions revendiquéclairement.
Le simple fait de relever ses contradictions montre qu’il n’est pas l’artiste engagé qu’il prétend être. Il est compréhensible que cela l’ennuie ou le vexe, et que tout comme Dieudonné, il grince des dents à l’idée de perdre des sous. Si son train de vie diminue, nous n’y sommes pour rien. Si son image d’icône rebelle en prend un coup, nous n’y sommes pour rien non plus. Il est responsable de ses actes, il doit donc apprendre à en assumer les conséquences.

Lorsqu’il clame que des organisateurs « se chient dessus », c’est lui qui est méprisant. Il n’arrive pas à concevoir que pour beaucoup de personnes, Assassin a été un groupe important, mais qu’il ne représente plus la même chose aujourd’hui. Il ne comprend pas que des personnes refusent un artiste qui fait de la promotion à un ennemi politique des quartiers populaires et de la Palestinecomme Soral.

Ce qui compte ce sont les actes et les engagements

Il y a ce qu’on prétend faire et ce qu’on fait vraiment. Quand on cite une personne, ou que l’on expose ses actes, et que cela devient dérangeant pour elle au point qu’elle invente des choses pour se disculper et qu’elle lance des menaces pour sauver la face, cela en dit long sur la faiblesse de ses arguments et le peu de légitimité de son action.

Si jamais Rockin’Squat veut lutter concrètement contre les injustices sociales et économiques, contre l’impérialisme français et l’exploitation du monde par les puissances occidentales, contre les violences policières, contre le racisme et les discriminations, contre l’islamophobie et soutenir le peuple palestinien ou les Amérindiens, nous nous retrouverons. Mais cela implique des sacrifices, on n’a pas un rond et on prend souvent cher lors des répressions.S’il a juste une posture de rebelle pour épater la galerie afin de vendre des mugs, de la sape et des disques : il y a les nationalistes français pour ça. Ils sont champions pour encaisser de l’argent et expliquer qu’ils combattent le « système ».Militer, c'est assumer ses actescrédit : *h pour bboykonsian.com

On reste sérieux dans ses affaires, dans la façon dont on parle à nos sœurs et frères.

LU SUR http://quartierslibres.wordpress.com/