Violences policières : et ce sont les manifestants que l’on condamne…

On en sait plus sur la manifestation d’hier après-midi à République contre l’état d’urgence. 341 personnes ont été interpellées et 316 placées en garde-à-vue pour participation à une manifestation interdite. Ce soir, la plupart ont été libérées mais neuf sont encore détenues par les forces de l’ordre. Nous leur exprimons toute notre solidarité et appelons à leur libération immédiate. Malgré la violence de la police, responsable du déclenchement des hostilités, c’est une nouvelle fois celle des manifestants qui est pointée du doigt par la plupart des médias et par nombre de personnalités politiques, dontCécile Duflot, qui a déclaré : « C’est une catastrophe, ce sont des voyous qui jettent des projectiles, ils n’ont rien à voir avec l’écologie, avec la COP21 ». Mention spéciale cependant pour Clémentine Autain, porte-parole d’Ensemble! qui, si elle compte parmi les 58 signataires d’une pétition « Nous manifesterons pendant l’état d’urgence » portée essentiellement par des intellectuels dont on se dit pour certains qu’ils feraient déjà bien de commencer à aller manifester tout court avant de donner des leçons, a publié sur son blog une tribune condamnant lesdits « casseurs ». Voici ce qu’elle écrit, loin de remettre en cause la légitimité de l’état d’urgence :

« Comment faire vivre la démocratie dans un contexte d’État d’urgence ? Soyons vigilants sur les conditions véritables de la démocratie et de la liberté. Hier, l’événement majeur fut la grande réussite de la chaine humaine. […] Malheureusement, les images de violence sur la Place de la République entachent celles de plus de milliers de citoyens et militants se donnant la main ou déposant leurs chaussures pour dire leur volonté que les Etats s’engagent concrètement et fortement pour le Climat. Sur les chaines d’info continu comme dans les grands médias papier, ce sont les photos de personnes portant des cagoules et piétinant le monument dédié aux victimes du 13 décembre qui dominent. […] Une poignée d’individus cagoulés venus « casser du flic » et non défendre le Climat a provoqué. Les forces de police étaient présentes en nombre impressionnant au regard de la taille de cette manifestation interdite et à laquelle très peu d’organisations appelaient – Ensemble-Front de Gauche, dont je suis porte-parole, n’y appelait pas. Des échauffourées entre quelques individus et la police ont crée ce climat destructeur pour la mémoire des victimes. »

A la fin de ce long développement, Autain n’écrit qu’une seule phrase pour dénoncer les violences policières, tout en jugeant« révoltant » le fait que des manifestants aient été arrêtés et en condamnant les atteintes aux libertés liées à l’état d’urgence. Avant de revenir à sa marotte : « Le mouvement social ne doit pas dépérir avec l’état d’urgence mais trouver la voix de son expression face à un pouvoir qui ne lui facilite pas la tâche. Les images de violence telles que celles de la Place de la République ne servent aucunement la cause du Climat et de la justice sociale. » Pas à une contradiction près, elle regrette cet emballement médiatique tout en y participant :

« Les images de violence telles que celles de la Place de la République ne servent aucunement la cause du Climat et de la justice sociale. La fachosphère, très en forme par les temps qui courent, se charge de les utiliser contre nous. BFM n’hésite pas à sur-saturer ses télespectateurs d’images sélectives qui ne sont pas favorables aux visées d’une gauche sociale et écologiste : vous verrez et reverrez les bougies jetées par des hommes cagoulés, vous ne verrez pas les fleurs écrasées par les crampons de policiers ou les militants se tenant la main pour protéger le monument aux victimes. »

Rappelons que les parlementaires du Front de gauche auquel appartient Ensemble! ont voté le prolongement de l’état d’urgence pendant trois mois.

Source : blogs.mediapart.fr/clementine-autain/blog/301115/du-cote-de-la-chaine-humaine

Pour rappel : casseurs casqués et encagoulés pétinant le monument en hommage aux victimes des attentats place de la République. (Les Enragés)
Pour rappel : casseurs casqués et encagoulés piétinant le monument en hommage aux victimes des attentats place de la République. (Les Enragés)
Et la palme de l'hypocrisie revient à... Jean-Luc Mélenchon, qui s'offusque de l'état d'urgence que sa formation a elle-même voté.
Et la palme de l’hypocrisie revient à… Jean-Luc Mélenchon, qui s’offusque de l’état d’urgence que sa formation a elle-même voté. (Cliquer pour agrandir)

LU SUR CONFUSIONNISME.INFO

La CGT paye les 130.000€ de travaux de son secrétaire général Thierry Lepaon

Selon le Canard Enchaîné à paraître demain, les travaux de rénovation de l’appartement de fonction de Thierry Lepaon, numéro un de la CGT, ont coûté 130 000 euros au syndicat.

Thierry Lepaon CGT

«On n’a pas osé le loger à Clichy ou à Aubervilliers», avoue au Canard Enchaîné Éric Lafont, trésorier de la CGT et chargé de trouver un logement à son secrétaire général, Thierry Lepaon. Originaire du Calvados, ce dernier souhaitait trouver une habitation similaire à celle qu’il occupait là-bas… une maison isolée, entourée de verdure. Un type de bien difficile à trouver dans le centre de Paris. Résultat: Lepaon a opté pour «une résidence de standing, à deux pas du château de Vincennes», écrit le Canard Enchaîné.

Le président de la CGT ne s’est pas contenté de choisir son nouveau domicile dans les beaux quartiers, il a également décidé d’entreprendre des travaux de rénovation dans le domicile. Une addition qui aurait pu être encore plus élevée si l’on en croit le devis initial.

Dans le devis publié intégralement par le Canard Enchaîné, on constate que Thierry Lepaon s’était ajouté une liste de décorations et d’équipements électroménagers complémentaires, pour la modique somme de 37.661 euros. Dans cette liste, on trouve un home cinéma et une cave à vin (sur lesquels Lepaon a finalement dû faire une croix), télévision dans chaque chambre, lave-vaisselle, machine à café…

Le loyer de cet appartement de 120 mètres carrés situé le long du bois de Vincennes, près de Paris, est de 2.000 euros, selon le Canard Enchainé, ce qui est peu pour cette surface.

Ce goût des beaux quartiers n’est pas une nouveauté pour les dirigeants de la CGT : Thierry Lepaon est le quatrième dirigeant du bureau confédéral de la CGT à avoir choisi de s’installer à proximité du bois de Vincennes.

Sources : Le Canard Enchainé / Le Journal du Siècle

« On a en les maîtres à penser que l’on choisit et militer c’est assumer, nous n’en démordons pas. »

Pour la deuxième fois en quelques semaines, des rappeurs, qui ne nous aiment pas, nous font des « dédicaces » : entre les rappeurs patriotes et l’Arabian Panther on est prié de bien se tenir et d’arrêter d’écrire sur un modeste blog wordpress

Medine_grand

 

Nous n’avons pas vocation à faire carrière comme faire valoir d’artistes qui se posent en « consciences politiques » de la scène Hip Hop française. Notre rêve n’est pas de vendre des disques ou des t-shirts de la dissidence, ni de passer sur Skyrock ou Générations. Pourtant, parti comme c’est,  grâce à leur flow, lyrics et autres punchlines, il semble évident que c’est ce qui va finir par nous arriver : nous retrouver associés à un « game » stérile de celui qui a la plus grosse (punchline) devient un dommage collatéral dans nos vies de militants.

Nous présentons donc nos excuses à nos proches, à nos familles, et surtout aux militants qui se reconnaissent dans ce que nous écrivons et ce que nous vivons.

Nous n’aspirons pas à cela. Nous n’avons pas de temps pour ce jeu, mais nous allons quand même prendre du temps pour répondre à Médine, et uniquement à lui. Contrairement aux rappeurs patriotes, avec Médine nous faisons partie de la même famille, qu’on le veuille ou non. Mêmes oppressions de classes et de races. C’est sur les méthodes, les postures, et donc les solutions, que l’on peut discuter et se disputer. On va le faire une fois. Et après on arrête. Le rapgame, c’est pas pour nous.

Comment en est-on arrivé là ?

LA SUITE SUR LES « LUTTES » DU RAPPEUR MEDINE SUR QUARTIERS LIBRES

Rockin’Squat ! On reste sérieux dans nos affaires.

Quand une personne n’assume pas ses responsabilités parce qu’elle est empêtrée dans ses contradictions, son premier réflexe est d’accuser de tout ce qui lui est possible celles et ceux qui font remarquer que quelque chose cloche. C’est ce qui arrive à Rockin’Squat.

Rockin’Squat et Soral

Fin décembre 2013, Rockin’Squat relaie une vidéo d’Alain Soral en expliquant que ce dernier dit des « vérités ».

squat kourtrajme

Le fait mérite d’être relevé, parce qu’il confirme le changement de cap significatif de la part de Rockin’Squat dans ses références politiques.
Second fait méritant d’être souligné : les liens entre le SKS Crew et Rockin’Squat. Au-delà du partenariat artistique, on y voit une similitude dans la grille de lecture du monde. Pour ces artistes, il y a des élites d’une nature « satanique et infâme » qui font tourner le monde de travers.
Rockin’Squat s’est toujours présenté comme un artiste engagé. Son début de carrière a fait sa renommée et créé une image : du hip hop engagé politiquement et la création d’un label indépendant.

Squat schizophrène ou retournement de veste?

Beaucoup de gens pensent que Rockin’Squat a déraillé, d’autres personnes espèrent qu’il a enfin rejoint le camp des nationalistes.
En effet, il est contradictoire de participer au morceau 11’30 contre les lois racistes, de faire des titres engagés contre les violences policières ou l’exploitation économique du monde et de clamer qu’un porte-voix du FN, hostile aux sans-papiers et défendant systématiquement la police face aux « islamo-racailles », puisse dire des « vérités ».
Si on s’en tient à la logique purement politique, c’est un contresens absolu : retournement de veste et/ou schizophrénie ?

Squat girouette politique

On doit cependant prendre en considération que tout cela a une cohérence pour Rockin Squat. Toutes ces déclarations et prises de positions ont un point commun : elles prétendent être une marque de radicalité affichée qui défie les figures de l’ordre établi.
En somme, une simple posture. Le fond de l’engagement passe au second plan, ce qui prime c’est la forme du message et sa compréhension par le public visé : jeune et révolté.
C’est ce qui explique la longévité de la carrière de Rockin’Squat : il a changé de message tout en conservant la même image.
Ses premiers textes reposent sur une critique sociale et économique, puis il dérive peu à peu sur les sociétés secrètes qui domineraient le monde et aujourd’hui il s’égare dans un soutien à la nébuleuse « Dieudonné/Soral ».
Son évolution reflète le basculement de l’hégémonie culturelle à droite de notre société plus que le fond de sa pensée propre. Telle une girouette, il indique le sens du vent.
Certains de ses textes dénonçaient le FN, aujourd’hui, afin de garder une image de rebelle, il lui est préférable d’aborder une posture bienveillante aux thèses de Soral et des nationalistes afin de soigner une image « politiquement incorrecte ».

Tenir une ligne politique, ce n’est pas séduire mais avoir des analyses, des convictions et des projets.
Une carrière d’artiste n’est pas facilement compatible avec le militantisme. Elle implique une constance et aussi la capacité à se couper d’une partie du public en raison d’un engagement.
Militer c’est assumer ses actesRockin Squat n’est clairement pas un militant. S’il assumait ses paroles de soutien à Soral ou Dieudonné, il aurait compris et pris acte que des organisateurs de festival n’aient pas eu envie de le voir figurer à l’affiche de leur évènement culturel.
Contrairement au grand public, les organisateurs de festivals connaissent les coulisses et le comportement des artistes et donc leur véritable degré d’engagement.

rockin squat

Rockin’Squat mythomane

Lorsque que Rockin’Squat affirme que des groupes « antifas » mettent la pression sur des militants associatifs pour interdire ses concerts, il ment.
Il n’a aucune preuve, il répète ce que dit Soral. Pour cacher ses errances, rien de tel qu’un coupable imaginaire.
Quartiers Libres (puisqu’il cite le collectif) n’a pas mis en route une opération de type BDS concernant Rockin’Squat. Si tel était le cas, nous l’aurions revendiquéclairement.
Le simple fait de relever ses contradictions montre qu’il n’est pas l’artiste engagé qu’il prétend être. Il est compréhensible que cela l’ennuie ou le vexe, et que tout comme Dieudonné, il grince des dents à l’idée de perdre des sous. Si son train de vie diminue, nous n’y sommes pour rien. Si son image d’icône rebelle en prend un coup, nous n’y sommes pour rien non plus. Il est responsable de ses actes, il doit donc apprendre à en assumer les conséquences.

Lorsqu’il clame que des organisateurs « se chient dessus », c’est lui qui est méprisant. Il n’arrive pas à concevoir que pour beaucoup de personnes, Assassin a été un groupe important, mais qu’il ne représente plus la même chose aujourd’hui. Il ne comprend pas que des personnes refusent un artiste qui fait de la promotion à un ennemi politique des quartiers populaires et de la Palestinecomme Soral.

Ce qui compte ce sont les actes et les engagements

Il y a ce qu’on prétend faire et ce qu’on fait vraiment. Quand on cite une personne, ou que l’on expose ses actes, et que cela devient dérangeant pour elle au point qu’elle invente des choses pour se disculper et qu’elle lance des menaces pour sauver la face, cela en dit long sur la faiblesse de ses arguments et le peu de légitimité de son action.

Si jamais Rockin’Squat veut lutter concrètement contre les injustices sociales et économiques, contre l’impérialisme français et l’exploitation du monde par les puissances occidentales, contre les violences policières, contre le racisme et les discriminations, contre l’islamophobie et soutenir le peuple palestinien ou les Amérindiens, nous nous retrouverons. Mais cela implique des sacrifices, on n’a pas un rond et on prend souvent cher lors des répressions.S’il a juste une posture de rebelle pour épater la galerie afin de vendre des mugs, de la sape et des disques : il y a les nationalistes français pour ça. Ils sont champions pour encaisser de l’argent et expliquer qu’ils combattent le « système ».Militer, c'est assumer ses actescrédit : *h pour bboykonsian.com

On reste sérieux dans ses affaires, dans la façon dont on parle à nos sœurs et frères.

LU SUR http://quartierslibres.wordpress.com/