Pour Clément : La rage au cœur, ne jamais oublier, ne jamais pardonner

Mercredi 5 juin. Peu de jours ont passé et pourtant ils nous semblent une éternité : depuis la mort de Clément, nous sommes pris-es dans une effervescence qu’il est dur de maîtriser. Rien, sans doute, peut-être pas même les années et l’expérience que nous n’avons pas, ne peut préparer quiconque à enterrer un ami et camarade. Si le temps de recueillement et de deuil dont nous avons besoin ne nous est pas accordé, c’est que le meurtre de Clément est un meurtre politique. En tant que tel, il appelle une réponse politique. Ce monde ne s’arrête pas par égard pour nos larmes ; par respect pour Clément, pour ses luttes, nous ne pouvons pas baisser les bras, aujourd’hui moins que jamais. Il nous faut relever la tête, transformer notre douleur en colère, et notre rage, en force. Ce sont tout à la fois cette irrépressible douleur, cette irrépressible colère, rage, et force, qui habitent ces lignes par lesquelles nous voulons restituer à la mort de Clément le sens qu’il aurait voulu qu’on lui donne : un sens politique.

Dimanche 2 juin, trois jours avant l’assassinat de Clément, la Ligue de défense juive (LDJ), milice ultra-nationaliste pro-Israël, considérée comme une organisation terroriste et interdite sur les sols étasunien et israélien mais tolérée en France, a revendiqué l’attaque d’un jeune homme prénommé Mounir et de l’avoir plongé dans le coma. Mardi 4 juin, un couple de femmes est violemment agressé après un rassemblement de « veilleurs » anti-mariage : l’une d’elles, transportée en urgence à l’hôpital, reçoit 90 jours d’ITT. Jeudi 6 juin, Rabia, jeune femme portant le foulard, est violemment agressée par « deux individus au crâne rasé », portant des bombers et appartenant très vraisemblablement à l’extrême-droite. Alors qu’elle cherche à porter plainte, la police lui conseille de rentrer chez elle et de ne pas « ébruiter l’affaire ». Le même jour, alors que nous occupons les rues de Paris et d’ailleurs en hommage à Clément et à son combat antifasciste et que M. Valls gesticule dans tous les sens en parlant de dissoudre les JNR, une des plus grosse rafles de sans-papier-e-s des dernières années a lieu à Paris. Le 7 juin, nous apprenons la relaxe requise par le parquet pour le policier responsable de la mort de Muhsim et Lakamy à Villiers-le-Bel en 2007.

La liste est encore longue.

Clément n’a pas été assassiné seulement par une bande de fascistes. Il n’a pas été assassiné seulement par l’extrême-droite reconnue comme telle. Clément est plus largement la victime de la montée à grande vitesse des idées les plus nauséabondes et de leur banalisation, en France et ailleurs en Europe. Clément a aussi été tué par le racisme – et en particulier l’islamophobie –, la xénophobie, l’homophobie d’Etat. Nous avons vu l’homophobie défiler dans nos rues sans complexe pendant des mois. Cela fait des années que l’islamophobie occupe l’espace politique et médiatique, accompagnée de son lot de menaces, de vexations, d’agressions – de plus en plus violentes. La « bête immonde » ne naît pas seule. La confiance dont fait preuve l’extrême-droite est permise par et se nourrit des discours et des pratiques racistes, xénophobes, homophobes, provenant des institutions de pouvoir.

Clément était un homme, hétérosexuel, cisgenre, blanc, étudiant à Sciences Po. Il a été tué parce qu’il était militant antifasciste, libertaire. Il a été tué comme pourraient l’être les lesbiennes, bi-e-s, gays, trans’, qui auraient le malheur de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment. Il a été tué comme pourraient l’être les non-blanc-he-s, les immigré-e-s, indigènes, musulman-e-s, qui sont l’objet du racisme le plus décomplexé. Sa mort émeut l’opinion comme rarement la mort des victimes non-blanc-he-s des crimes policiers, des ratonnades et autres assassinats racistes ont ému l’opinion. Malgré le poids de la douleur, nous ne pouvons pas l’ignorer. Cela n’enlève rien ni à notre peine, et, si c’est encore possible, cela accroît notre rage et notre détermination à lutter. Clément était antifasciste : il se battait pour la défense d’une égalité radicale des droits, et aux côtés de tou-te-s celles et ceux que l’extrême-droite considère comme des ennemi-e-s à abattre – les minorités sexuelles et les trans’, les immigré-e-s, indigènes, musulmans, les militant-e-s politiques. Clément dénonçait sans relâche la banalisation voire l’institutionnalisation des idées et pratiques des droites extrêmes. Tant que, jusque parmi nous, jusque dans la gauche radicale voire révolutionnaire, nous ne purgerons pas notre discours des moindres vestiges de nationalisme, tant que nous ne combattrons pas constamment et durablement le racisme, l’islamophobie, les chasses aux Roms et aux sans-papier-e-s, l’homophobie, le sexisme, nous creuserons, nous aussi, le lit de la « bête immonde » que l’on voit grossir. C’est ce combat-là que nous devons continuer. Contre le fascisme, par tous les moyens nécessaires.

Vous croyez que ça n’arrivera pas ?

Vous croyez que « la menace fasciste n’est qu’un fantasme » (© Monsieur Schneidermann), et que ça n’arrivera pas ?

Regardez, c’est en France  :

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Les « JNR », 1er mai 1988

les JNR en tenue de gala

Les mêmes, en tenue de gala

Au "Local", à Paris

Dans leur fief, le « Local », à Paris

Récemment ...

et là, c’est tout frais, ce printemps…

Admirez la jolie croix gammée

Admirez la croix gammée sur le coude du lascar de droite

La belle équipe devant le "Local"

Devant le « Local »

Mais ces gens là sont devenus fréquentables. Partout, les « journalistes » ont tendu le micro à Serge Ayoub.

Marine La Pen est allée fêter la « French pride » au Local, même si elle prétend ne pas connaître les JNR…

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C’était en juillet 2008

Landfried-chez-ayoub

Mais elle n’est pas la seule… Même les candidats « socialistes » sont allés faire des conférences au « Local ».

Une conférence sur « le communautarisme ». Celui des bougnoules, bien sûr, parce que pour les bourgeois consanguins qui se marient entre eux, on appelle ça « l’entre-soi ». C’est beaucoup plus élégant.

Vous croyez que ça n’arrivera pas ?

Regardez nos « journalistes objectifs »   :

 

Regardez la réalité :

 

Vous croyez que ça n’arrivera pas ? C’est déjà là.

Du grain à moudre :

Qui sont les JNR

Un verre avec les extrémistes de la réacosphère

Les amis d’Ayoub

Un JNR pour protéger Marine Le Pen

La triplette angélique

[Istanbul occupée] Les patrons vont souffrir

Turquie : avec les manifestations, l’économie redoute le départ des investisseurs

« Aucune économie au monde ne peut croître dans le chaos ». Derrière la vitre de son bureau de change d’Istanbul, Sahin Ozcetinkaya redoute les effets des manifestations antigouvernementales sur l’économie de la Turquie, comme nombre d’analystes.

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Depuis les premiers affrontements violents entre policiers et les contestataires le 31 mai, le patron de ce petit bureau situé au bord de la place Taksim fait grise mine. En dix jours, son activité a dégringolé de plus des deux tiers.

« Tout le monde va être touché. Les banques, les marchés financiers », rouspète M. Ozcetinkaya, 53 ans. « Les travailleurs vont souffrir, et finalement les patrons aussi ».

La bourse d’Istanbul a été la première à sonner l’alerte. Dès la reprise de la cotation lundi après le début de la fronde, elle a subi une chute vertigineuse de plus de 10%.

Alors même si la place financière stambouliote a depuis repris un peu de poil de la bête, les analystes s’interrogent sur les risques d’une fuite des investissements étrangers qui inondent largement depuis des années l’éclatante croissance turque. « Elle dépend largement des capitaux étrangers pour financer ses investissements », écrit Neal Shearing, de la firme Capital Economics à Londres. « Le risque désormais, c’est qu’une période prolongée d’agitation politique affecte la confiance et provoque une inversion des flux d’investissement », dit-il.

Depuis l’arrivée au pouvoir en 2002 du Parti de la justice et du développement (AKP), issu de la mouvance islamiste, la Turquie a renoué avec la stabilité après des années d’une vie politique tumultueuse émaillée d’interventions de l’armée. Après la crise financière de 2001, son économie est entrée dans une période de forte croissance, avec des pics de plus de 8% en 2010 et 2011, qui ont permis à son produit national brut (PNB) par habitant de tripler.

M. Erdogan, qui a fait de la croissance économique et l’entrée de son pays dans l’ère de la consommation de masse l’un de ses principaux titres de gloire, a attribué la responsabilité des troubles à toute une série d’intervenants étrangers, parmi lesquels des « terroristes » mais aussi un « lobby des taux d’intérêt ».

Rhétorique inquiétante

« Nous avons progressé en construisant, en produisant et en renforçant la Turquie (…) nous en sommes arrivés là malgré le lobby des taux d’intérêt», a-t-il dit vendredi. « Ils pensent pouvoir nous menacer en spéculant sur les marchés mais ils doivent savoir que nous ne les laisserons pas se nourrir de la sueur de cette nation ».

Cette rhétorique volontiers guerrière inquiète également les analystes financiers, tout autant que les manifestants. Juste après les propos très fermes qu’il a prononcés en Tunisie jeudi, la bourse d’Istanbul a chuté de près de 5%. À l’inverse, son ton plus conciliant vendredi a fait remonter son principal indice.

« Son ton plus combatif a déçu les marchés », observe l’analyste Deniz Cicek de la Finansbank, avant d’ajouter : « le maintien de cette position et l’éventualité d’une nouvelle intervention musclée de la police pourraient saper » les investissements en Turquie.

Vendredi, l’agence de notation Fitch a jugé que « l’impact économique (de la contestation) est jusque-là mineur » et ne remet pas en cause sa note financière, actuellement établie à BBB- dans la catégorie investissement.

Dans sa dernière estimation jeudi, le ministre de l’Intérieur Muammer Güler a évalué le coût de la révolte à environ 70 millions de livres turques (28 millions d’euros, 37 millions de dollars), une goutte d’eau comparée aux quelque 770 milliards de dollars du produit national brut (PNB) turc.

Mais Fitch a mis en garde les autorités turques. « Beaucoup va dépendre de la réponse des autorités aux manifestants ». « Si elle est mal gérée, la situation pourrait dégénérer, avec des conséquences dommageables pour son économie ».

Dans son bureau de change, Osman Eren, 33 ans, espère désormais que le Premier ministre va rapidement ramener l’ordre dans le pays.

« J’ai soutenu les manifestants les deux premiers jours mais c’est fini. Si ça continue, des gens vont perdre leur travail », déplore-t-il. « Je souhaite que la police déloge tous ces gens, c’est mon avenir qui est en jeu ».

Presse esclavagiste (Agence faut Payer, 9 juin 2013)

 

Turquie : ça travaille contre la révolte

Au milieu de cette situation politiquement explosive, une collection de syndicats et des groupes d’affaires ont publié une déclaration appelant au calme et à dénoncer les « groupes marginaux » pour essayer d’influencer les manifestations.

L’Union turque des chambres et des échanges de marchandises (TOBB), la Confédération des syndicats turcs (TÜRK-IS), la Confédération des commerçants et artisans turcs (TESK), l’Union turque des Chambres d’Agriculture (TZOB), la Confédération du Real turc Syndicats (Hak-Is) et l’Union syndicale des fonctionnaires (Memur-Sen) a fait la déclaration ensemble.

Ils ont écrit : « Nous avons besoin de la paix et de la stabilité plus que jamais à l’heure où le monde entier est aux prises avec des problèmes et où tous les yeux sont tournés vers la Turquie. Personne ne doit oublier que la paix et la sécurité dans les rues sont extrêmement importantes pour l’avenir de la Turquie et de nos enfants. La violence et les combats ne résolvent rien, et ils ne permettent pas de résoudre les problèmes. »

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Labor unions, professional chambers issue call for common sense in Ankara

A group of professional organizations released a joint statement on Thursday calling on protestors participating in the recent wave of protests that started in İstanbul’s Gezi Park and then spread to other cities to act with common sense.

The Turkish Union of Chambers and Commodities Exchanges (TOBB), the Confederation of Turkish Labor Unions (TÜRK-İŞ), the Turkish Tradesmen’s and Artisans’ Confederation (TESK), the Turkish Union of Agricultural Chambers (TZOB), the Confederation of Turkish Real Trade Unions (Hak-İş) and the Civil Servants’ Trade Union (Memur-Sen) made the statement together.

It was read out loud by TOBB Chairman Rifat Hisarcıklıoğlu. The statement said the protesters were exercising their fundamental right of expression and said the unions supported this. However, it warned against attempts by marginal groups with ill intentions attempting to change the meaning of the demonstrations.

“We need peace and stability more than ever at this time when the entire world is struggling with problems and all eyes are on the rising country of Turkey. Nobody should forget that peace and safety in the streets are extremely important for the future of Turkey and our children. Violence and fighting don’t solve anything, and they make it impossible to solve problems.” The statement asked protesters not to allow criminal acts, such as vandalism, to overshadow “rights and freedoms.”

TÜRK-İŞ Chairman Başkanı Mustafa Kumlu, TESK Chairman Bendevi Palandöken, TZOB Chairman Şemsi Bayraktar, HAK-İŞ Chairman Mahmut Arslan and MEMUR-SEN’s Ahmet Gündoğdu were also in attendance during the statement’s reading at TOBB headquarters in the capital on Thursday.

CHP leader criticizes İzmir police chief

Although the Gezi Park protests have turned into peaceful and festive celebrations, alleged police violence elsewhere has continued. Videos showing an unidentified man with a club attacking protestors and passers-by in İzmir were shared online, with the İzmir police chief saying these individuals were plainclothes police officers.

Republican People’s Party (CHP) leader Kemal Kılıçdaroğlu said the İzmir police chief has failed a test. “You can’t have a civilian-looking police officer with clubs. Such people cannot represent the state.”

Interior Ministry probes undue use of force

The Interior Ministry has launched an investigation into claims that police used excessive force against Gezi Park protesters in İstanbul over the past week and will hear witnesses as part of the investigation.

Inspectors from the ministry on Thursday will first hear pro-Kurdish Peace and Democracy Party (BDP) deputy Sırrı Süreyya Önder, then journalists Mutlu Tönbekici and Mehveş Evin.

Dozens of people were injured and many others were detained in recent days in İstanbul and across Turkey after a police crackdown on demonstrators protesting the demolition of Gezi Park in Taksim. Önder was also taken to a hospital last week after a canister of tear gas fired by police hit him in the shoulder. The protest grew out of anger at the police’s heavy-handed tactics while trying to break up a peaceful sit-in to protect the park in İstanbul’s central Taksim Square.

Taksim sees calm night, clashes occur in Ankara

Protesters “keeping watch” at Gezi Park in Taksim on Wednesday night were dancing and singing in a calm atmosphere, and there was no police intervention to disperse the crowd.

Many protesters, exhausted after days of protesting against a government project to tear down Gezi Park and build a shopping mall instead, slept in bunk beds that were brought into the park, inside sleeping bags or inside cars that were damaged during the events of the past days.

The riot police was also at the square, but they stayed on their bus. In the early morning hours of Thursday, the protesters lined up before free-of-charge breakfast buffets opened up at the square. Most of the rioters were happy, as tents and free food is available in the park.

The protesters, criticized by the pious for being disrespectful to religious values, passed out special bagels (Kandil simit) prepared on religious days known as Kandil in Turkish. Wednesday night was the Miraç Kandil. There were also recitations of the Quran in the park by religious protesters. A group calling themselves the “Anticapitalist Muslims” prayed in the park and offered emotional support to the protesters.

But Ankara on Wednesday evening was chaotic, with police forcefully intervening, spraying protesters with pressurized water and using tear gas routinely.

WorldBulletin.net via DNDF, 7 juin 2013

[Istanbul occupée] Brefs rapports depuis la place Taksim

Bref rapport depuis la place Taksim (N°1)

La première barricade semble impénétrable. Des centaines de briques empilées, des clôtures tordues, des voitures renversées, unies en un seule large bouclier de tôle ondulée avec de longues pointes de métal, comme prête à se défendre contre toute charge à cheval. Puis vous marchez encore 10 mètres et apercevez la suivante, deux fois plus grosse, avec plus de briques, plus de barrières, des graffitis partout. Et puis on marche encore un peu plus et on en aperçoit  une autre, et une autre, et une autre, et ca n’est pas seulement  la rue principale qui est bloquée, mais  toutes les rues secondaires et toutes les rues environnantes. Tous les trottoirs sont faits de sable, leurs briques arrachées et promis à de nouveaux usages. Des grappes de personnes occupent chaque barricade, posant pour des photos ; il y a là des vendeurs de bombes à peinture, de masques et de lunettes de protection entre chaque barricade. IPhones, iPads, et tous les i-appareils captent les moments de joie et de fierté pour tout le monde. Toutes les générations se retrouvent à sauter sur les voitures détruites, jouant à l’intérieur véhicules, des bus, des camionnettes de presse. Le masques « Anonymous » sont omniprésents, tout comme les vendeurs de kofte, de maïs, de thé, et bien sûr, des drapeaux, des milliers de drapeaux rouges avec le visage du fondateur de la République, Mustafa Kemal Atatürk, mais aussi drapeaux trotskystes, anarchistes, féministes, et autres drapeaux. Les anarchistes se mélangent aux nationalistes, tandis que les hooligans, les écologistes, les anti-capitalistes, les musulmans, les Kurdes du LGBT partagent chaque mètre de sol dans le parc Gezi, ce qui vous oblige à essayez de vous faufiler, épaule contre épaule, pour passer d’un côté à l’autre.

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Fanions sur le toit des tentes, un village entier vit dans le parc aujourd’hui. Des matériaux de construction arrachés jonchent les rues environnantes. Chaque morceau de capital constant ressemble à des décombres après une bataille. Le centre culturel Atatürk, un immeuble de cinq étages sur un des côtés de la place Taksim, est drapé de grandes bannières disant « n’obéissez pas », « Tayyip démission », et d’énormes drapeaux d’Atatürk, mélangé avec des graffitis anarchiste et des images de football.

Le tout semble médiéval, avec casques, bâtons, javelots, avec vue sur le Bosphore, Sainte-Sophie et la mosquée bleue à l’horizon ; la place elle-même est plus un carnaval qu’autre chose. Des centaines de milliers de personnes sont rassemblées, dansant, chantant, colportant, célébrant juste la présence de l’autre dans une zone sans flic pour la première fois dans les mémoires. Tout le monde argumente, débat, rit, raconte des histoires de gaz lacrymogène et d’arbres. La police n’a pas attaqué pendant quelques jours, il y avait simplement trop de gens, trop de barricades. Toutes les 20 minutes, une marche démarre avec un chant différent, parfois kémaliste, parfois communiste, parfois une chanson, parfois une prière. Un mélange de jeunes, d’étudiants, de militants, de familles et de voyageurs organisent des pique-nique, des tables et des stands de vente quelle que soit l’idéologie ou les produits qu’ils proposent. Si ce n’était les monticules de briques et  les barricades de voitures qui entourent la place, on pourrait facilement oublier la force et de la violence qui ont tout déclenché.

La plupart des gens à qui nous parlons disent qu’ils n’aimaient pas tellement le parc auparavant, mais la réponse de la police à la manifestation d’origine pour l’environnement fut si dure qu’il fallait sortir. Certains sont en colère contre le développement néolibéral, d’autres contre les nouvelles lois islamistes interdisant l’alcool, certains contre la police, d’autres enfin sont tout simplement anti-gouvernement. Presque tout le monde est surpris que cela ait pris une telle ampleur, aussi vite. Ils s’inquiètent de ce qui va suivre, mais pour l’instant, le sentiment est la joie, presque euphorique, comme les derviches tourneurs et les  cornes et tambours non stop. Les rues secondaires, en dehors du parc et les pâtés de maisons sont pleines de gens aussi, qui boivent en public tard dans la nuit et assis dans la rue, là ou c’était interdit avant. Les flics ont abandonné toute la région autour de Taksim, se repliant sur Besiktas, le palais présidentiel et le stade de football. Pour l’instant, chaque jour est un rassemblement et chaque nuit une fête.

La majorité de la violence, semble t-il, s’est déplacée vers les 60 autres villes de Turquie où les manifestations ont démarré, notamment à Ankara. Les revendications locales du parc Gezi n’ont plus aucune pertinence pour la majorité des personnes qui participent à ce soulèvement de masse, mais tout le monde est toujours unis par l’opposition à la police et furieux de la réaction excessive du gouvernement. Ce qui lie les centaines de milliers de personnes sur la place Taksim ne peut être expliqué par aucune idéologie politique ni par la division séculaires/religieux ni par le mouvement vert. Au contraire, il semble que la joie de reprendre le centre de la ville a su garder le mouvement en vie, le libérant à la fois du contrôle de la police et des impératifs de la croissance du marché, devant déterminer quoi faire de chaque pouce gagné,  ignorant les engins de construction, les camions de police et les fourgons des médias, assis ensemble à chanter, parler, discuter, danser indéfiniment, pas pour la liberté ou la démocratie, mais pour autre chose, quelque chose comme la propriété du présent.

Un camarade de passage à Istanbul – Traduction dndf, 9 juin 2013

 

Bref rapport depuis la place Taksim (N°2)
« Quelque chose que ne savons pas encore nommer »

« Chaque jour, je fais le Çapulcu ! » lu sur les bannières partout sur le parc Gezi, est devenu le slogan officieux de l’insurrection. « Çapulcu » est le nom donné par le Premier ministre Erdogan aux manifestants, qui signifie racailles, pillards, voyous, fainéants. Acceptant le défi, les gens ont adopté le mot, l’écrivant  sur les  panneaux, chemises, graffitis, barricades, masques et autobus. Tout le monde nous dit à quel point les slogans sont drôles, une barricade est peinte à la bombe : « Regardez comme cette barricade est belle ».

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Erdogan a récemment suggéré que toutes les femmes devraient avoir au moins trois enfants pour soutenir la grande nation turque. Du coup, l’une des chants scandé au cours du rassemblement a répondu : « Voulez-vous trois enfants comme nous ? »  L’humour a pris tout le monde par surprise, en particulier le gouvernement, qui a porté au maximum la répression à Ankara, Izmir et d’autres régions pauvres d’Istanbul. Mais la moquerie, les blagues et la satire ne s’arrêtent pas, créant un langage complexe de la résistance mélangé à l’auto-réflexion qui élève les critiques à un tout nouveau niveau de vitriol.

Samedi fut la journée des hooligans du football, où une centaine de milliers d’ultras d’Istanbul, unis pour prendre part à la méga-manifestation à Taksim, hurlant à plein poumons des chants anti-gouvernementaux mélés aux appels-et-réponses de chaque équipe. « Laissez tomber vos bâtons, jetez vos gaz et rejoignez nous ! » criait tout le monde à un moment donné.

« Bleue » « Jaune »  « Bleue » « Jaune » pouvaient être entendus à des kilomètres, la foule bondissant de haut en bas, agitant les drapeaux des équipes et lançant des pétards dans le ciel. Chaque centimètre était occupé et personne ne pouvait sortir de l’ensemble. Les ennemis jurés de Fenerbahce et Beşiktaş firent l’impossible pour unir leurs efforts à tirer des feux d’artifice et draper de bannières l’imposant bâtiment AKM autour de la place, pendant qu’une autre centaine de milliers de personnes les regardaient et célébraient leur co-existence pacifique, impensable auparavant. L’union des fans de football, mais ausi la totale hétérogénéité des groupes politiques manifestant ensemble a été le plus bouleversant pour tout le monde. Il ya quelques semaines, il était impensable pour les nationalistes et les groupes kurdes de partager l’espace dans un rassemblement, et encore plus pour les sectes gauchistes qui se haïssent, mais aujourd’hui, c’est normal. Tout le monde ne s’entend pas bien, mais tout le monde a un coin, et tout le monde a la liberté de donner et de prendre à sa guise.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/06/02.jpegLa bibliothèque

http://juralib.noblogs.org/files/2013/06/04.jpegL’hôpital de campagne

Ce qui est étonnant dans l’occupation tentaculaire du parc Gezi et dans les manifestations de masse sur la place Taksim c’est l’absence totale de grandes assemblées, d’organisations consensuelles, et de grands meetings, toutes formes de décisions collectives qui avaient dominé les autres mouvements populaires dans les dernières années. Ici, l’organisation spontanée est totale, sans que personne n’ait vraiment idée de ce qui se passe dans l’ensemble, ce qui rend la rend impossible à contrôler, répandre, ou « démocratiser » avec des procédures formelles et des experts qualifiés. Des centaines de micro-groupes et des milliers de personnes se portent volontaires pour apporter de la nourriture, faire un travail médical, balayer les débris, patrouiller les barricades, distribuer de l’eau, mais ca n’est jamais centralisé ou coordonné. Apparemment il y a des négociations en cours entre certains groupes et le gouvernement, mais dire de ces groupes qu’ils seraient « représentatifs » du mouvement est risible, et ils le savent, prétendant ne pas parler au nom de qui que ce soit. Le gouvernement veut la disparition des barricades, la place vidée, et le parc soumis ; les organisateurs originels de l’occupation du parc ne veulent pas de la destruction du parc, aucun nouveau méga-développement, et un recul du gouvernement.

Mais que veulent les dizaines de milliers de personnes à travers le pays ? Que veulent les centaines de milliers, voire les millions de personnes qui entrent et sortent d’Istanbul tous les jours ? Plus qu’une réforme, moins qu’une révolution, quelque chose entre les deux que nous ne savons pas encore nommer.

Dimanche tous les partis étaient venus avec leurs drapeaux et leurs discours, mais c’était surtout une journée pour les familles, la musique, les enfants, et de célébration. Des bandes de motards venues de partout en Turquie pour participer parcouraient les rues commerçantes. Partout, les mêmes mélodies pouvaient être entendues : « Tayyip Istifa ! » « Tayyip démission ! »

Les écoliers sont assis dans les bus détruits, posant pour des photos avec leurs mères tandis que les syndicalistes forment des cercles avec les écologistes pour danser sur de la musique traditionnelle. Les barricades sont silencieuses maintenant, la sécurité est assurée, et tout va bien dans cette ville sur la colline. Le calme est descendu comme un brouillard, il semble que cela doive durer éternellement, et c’est pourquoi tout le monde sait que ce ne sera pas le cas.

Traduction dndf, 10 juin 2013

Les fascistes ont des noms et des adresses

http://juralib.noblogs.org/files/2013/06/065.jpgDidier Réault

Des élus UMP vomissent leur antitziganisme

Si l’extrême-droite a assassiné un jeune antifasciste dans les rues de Paris le 5 juin, les appels à la haine raciste se banalisent. Samedi 8 juin, un conseiller général et municipal UMP de Marseille (Bouches-du-Rhône), Didier Réault, a appelé sur Twitter à jeter des cocktails Molotov sur des campements Roms de la ville. Il réagissait à un article d’Europe 1, qui annonçait que trois cocktails Molotov avaient été jetés, sans faire de blessé, dans la nuit de jeudi à vendredi contre des caravanes occupées par des familles Roms à Hellemmes (Nord), près de Lille.

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Dans ce tweet, Didier Réault écrit : “Bientôt à Marseille pour la même action.” Le hashtag #Capelette fait référence au canton de la Capelette, où près de 400 roms d’origine roumaine et bulgare vivent depuis un an dans des conditions sanitaires déplorables, selon France 3 Provence-Alpes.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/06/075.jpgBidonville de Roms à Marseille (Bouches-du-Rhône), début juin 2013.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/06/104.jpgUne cinquantaine de Roms, dont plusieurs familles, vivent dans le squat de la Capelette (10e).

Largement pris à partie sur Twitter, l’homme politique n’a pas remis en question son tweet mais parlé d’une “exagération de la critique” quand ses détracteurs ont souligné qu’ils s’agissait d’un “appel au meurtre”.

La veille, le concurrent UMP du maire sortant Jean-Claude Gaudin, le député Guy Teissier, était venu rendre visite aux résidents de la Capelette. Il avait tenu des propos très durs envers les Roms, indique marsactu.fr, estimant que “2000 Roms” présents dans cette ville, c’était “trop”. “Même s’ils étaient dix, c’est encore trop”, selon lui.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/06/084.jpgGuy Teissier – VOIR LA VIDÉO

Lorsque des “élus de la République” se permettent d’appeler au meurtre et à la violence contre un peuple, en l’occurrence les Rroms, victimes de violences et de discriminations racistes à travers toute l’Europe, victime sous le régime nazi d’un génocide, comment s’étonner que quelques gros bras se permettent d’assassiner un militant antifasciste au cœur de Paris ?

http://juralib.noblogs.org/files/2013/06/047.jpgMémorial du génocide des Rroms et Sinti sous le régime nazi à Darmstadt

Solidarité ouvrière, 9 juin 2013

 

Hellemmes : des cocktails Molotov lancés contre le village des Roms

Ce vendredi, vers 2h30 du matin, des individus ont lancé trois engins incendiaires sur un village d’insertion de familles roms. Il n’y a ni blessés ni dégâts, mais les familles ont eu peur.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/06/057.jpgHier, les élus, riverains et membres des associations ont défilé au parc Engrand pour soutenir les Roms « qui ont eu très peur ».

Le village d’insertion des Roms d’Hellemmes est constitué de cinq familles installées sur le parc Engrand, depuis la fin 2012. C’est là, ce vendredi vers 2h30 du matin, qu’une voiture s’arrête, rue Jacquard en bordure du parc. Les occupants profèrent des menaces contre les villageois puis lancent trois cocktails Molotov. Les engins atterrissent dans l’herbe, l’un à moins d’un mètre d’une caravane, mais n’explosent pas. La voiture prend la fuite. Le brouhaha réveille les familles et surtout les petits. « Dans la caravane la plus proche, il y a cinq enfants dont un bébé de six mois », s’inquiète un des occupants. Il n’y a ni dégâts ni blessés. Les policiers arrivent et saisissent les restes des objets incendiaires. L’enquête est confiée à la Sûreté de Lille. Selon un papa, des attaques depuis la rue Jacquard arrivent « toutes les trois semaines. La dernière fois, on nous avait lancé des briques ».

Nombreux soutiens

Cet après-midi, les visages étaient fatigués alors que, depuis le matin, les visiteurs apportaient leur soutien. Dont le maire, Frédéric Marchand, « qui a informé le préfet et demandé que la police passe plus régulièrement », expliquait sur place Évelyne Ledez, adjointe à l’action solidaire. D’autres mesures suivront, dont le déplacement de la caravane la plus exposée.

L’attaque surprend d’autant que beaucoup d’opposants au village auraient « changé d’avis, assure un membre de l’Atelier solidaire qui assiste les villageois. Ceux qui ont fait cela (lancé les cocktails Molotov) ne sont pas d’Hellemmes. Leur but est de terroriser ». Évelyne Ledez rappelle que, au contraire, le quartier « soutient ces familles » (ainsi qu’un collectif d’Hellemmois). « Elles sont domiciliées au CCAS depuis 2009, précise sa directrice Sandra Langevin, et tous les enfants sont scolarisés. » Un papa a trouvé du travail. La ville et les associations entendent les amener à l’emploi et à un vrai logement : « Ce sont bien des habitants du quartier en parcours d’insertion. »

Leur presse (Arnaud Dufresne, lavoixdunord.fr, 8 juin 2013))

Appel à rassemblement en soutien à Walid et Dorsaf le lundi 17 juin à 13h30 devant le tribunal de Grasse

Lundi 17 juin à 14h sera rendu le jugement du procès de Dorsaf et Walid.

Ce procès a eu lieu suite à une plainte pour “outrage et insulte à dépositaires de l’autorité publique” provenant de deux policiers grassois.La Procureur a requis 4 à 6 mois de prison avec sursis pour Walid et Dorsaf, la même peine reçue par un des policiers condamné pour la mort de Abdelhakim Ajimi !

Les deux policiers n’avancent aucune preuve, aucun témoin pour appuyer leur accusation. Ce réquisitoire à l’encontre de Dorsaf et Walid est tout bonnement scandaleux et démesuré.

Ils essaient de nous intimider, de nous faire taire, mais en visant deux d’entre nous, c’est nous tous qui luttons pour que vérité et justice soient faites pour Abdelhakim Ajimi, qui sommes attaqués.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/04/083.jpgTÉLÉCHARGER L’AFFICHE

Ne nous laissons pas faire, soyons nombreux lundi 17 juin devant le tribunal de Grasse !

Adresse du tribunal : 37, avenue Pierre Semard à Grasse.

Ivora et Élise, pour le comité Vérité et Justice pour Abdelhakim Ajimi, 9 juin 2013

 

Lien vers l’émission diffusée mardi 14 mai sur Radio Canut : retour sur le procès en appel des meurtriers d’Abdelhakim Ajimi, ainsi que sur la sale histoire du maintien de l’ordre en fRance

 

Pour info, un extrait d’article à propos du poids de la parole d’un policier contre celle d’un citoyen lambda :

“La parole d’un policier vaut moins qu’on ne le croit” de Chloé Leprince, sur Rue89

Le code de procédure pénale […] dit explicitement à l’article 430 : ‘Sauf dans le cas où la loi en dispose autrement, les procès-verbaux et les rapports constatant les délits ne valent qu’à titre de simples renseignements.’

Explication de texte […] : la parole d’un policier se supplante aux preuves seulement en matière de contravention, sauf dans des cas très précis, comme le droit du travail ou les règlements de chasse et pêche. La parole d’un policier ne fait donc foi que dans des cas de figures de portée limitée. […]

La règle, c’est relaxe obligatoire

L’outrage ou les violences policières […] sortent du domaine de la contravention. Dans ces cas-là, la règle est la même que pour un citoyen lambda : si un policier affirme le contraire d’un justiciable, ce dernier ne peut être condamné sur la seule foi de la parole de l’agent. Le tribunal est censé prononcer une relaxe. C’est même un principe général du droit, puisqu’en France, il faut apporter la preuve de ce qu’on affirme. Sans preuve, si un policier oppose sa version, son procès verbal ne sera utile qu’à titre de simple renseignement.

La chose est méconnue en France, y compris par un certain nombre de professionnels du droit.

Les vautours

Toulouse Antifasciste

Le cadavre de notre camarade était encore tiède alors que les vautours se jettent dessus.

Les récupérateurs, tout d’abord. Qui est un récupérateur et qui ne l’est pas? C’est assez simple, Clément étant un militant antifasciste et libertaire, ses camarades proches et les membres des organisations dans lesquelles il a milité sont évidemment plus légitimes pour lui rendre hommage que les sociaux-démocrates. Honte à tous ces élus socialistes et ces bureaucrates du Front de gauche et de ses satellites. Honte à vous pour votre indécence! Vous qui ne pouvez pas imaginer faire un cortège de deuil sans amener vos drapeaux, qui ne savez pas faire un tract sans y coller votre logo. Vos mensonges ont tellement tourné qu’on nous sort parfois que Clément était « proche du Parti de gauche »! En répandant de telles rumeurs, vous crachez sur ses convictions, sur sa mémoire. Mais nous ne nous attendions pas vraiment à mieux de votre part. Au moins, de nombreuses personnes dégoutées par cette récupération ont rejoint les cortèges des camarades de Clément, laissant les républicards seuls avec leurs drapeaux et leurs slogans légalistes. Voilà pour l’aspect positif, même si les larmes de crocodiles versées par les socialistes ont eu pour effet pervers de faire croire que ces gens là étaient du côté des antifas. Rien n’est plus faux: le gouvernement en place et le parti au pouvoir sont des ennemis irréductibles de la cause antifasciste, nécessairement révolutionnaire.

Honte aussi aux médias, de gauche comme de droite, ouvrant leurs plateaux télés aux chefs des groupuscules fascistes qui y font leur publicité librement, comme d’habitude, ayant en plus le culot de se prétendre « anti-système » alors que toute la presse les courtise pour un reportage « choc ». Quand la foule en deuil pleurait, chantait et manifestait, les caméras étaient là, attendant qu’une amie proche éclate en sanglots ou qu’un jeune horrifié par le crime passe sa colère sur un élu. Reportages à la con sur la « nébuleuse antifa », condescendants et mensongers, s’intéressant pour quelques jours à un combat qu’ils trainent dans la boue le reste de l’année, calomnies, raccourcis faciles… Les charognards ont tout fait pour surfer sur la vague, allant jusqu’à harceler la famille du défunt. Et que dire des présentateurs télé commentant les rassemblement de deuil comme un match sportif… Comme si cela ne suffisait pas, on a aussi eu droit aux milliers de commentaires, tous à peu près pareils sur les différents journaux en ligne. La saloperie concurrençait la lâcheté, avec les habituels propos sur « les extrêmes qui se valent » (on attend toujours le Anders Breivik libertaire pour nous débarrasser de ces merdes humaines), les « c’est bien fait », ou encore les suppositions douteuses sur les conditions de la mort, la vie du jeune homme, son engagement, son physique…

Enfin, les fascistes. Il était évident qu’ils nous présentent le néonazi Esteban Morillo, repris de justice armé, comme un innocent jeune homme poétique ayant bêtement trébuché. Le pire, c’est qu’ils semblent y croire. Mais on aurait eu du mal à imaginer jusqu’où pouvait aller la perversité et l’ignominie de ces gens là. Rappelons que différents médias nationalistes (Zentropa, AMQC, des pages facebook…) annonçait avec un culot incroyable que contrairement aux « rouges », eux respectaient la mort du jeune homme. « Il y a, bien au delà des différences idéologiques, une césure fondamentale et à jamais infranchissable entre fascistes et antifascistes, c’est celle de cette forme d’honneur et de dignité qu’est le respect des morts », nous disaient ils. Alors, que penser des messages d’insulte ou de calomnies envoyés aux antifascistes et à la famille du défunt (!), des nombreux communiqués mensongers de la nébuleuse nationaliste, des articles « d’humour » sur le drame (I like your style, etc…), bref des milliers d’insultes à la « mémoire du mort » qu’ils ont fait? Même sur Feu de prairie, nous avons reçu ce genre de message se moquant de l’évènement. Si les droitards sont traumatisés par les articles antifascistes les appelant à « faire comme Venner » en se flinguant, qu’ils commencent par balayer devant leur porte. C’est dans leur mouvance qu’on a trouvé les articles d’insulte à Venner les plus gratinés (La Flamme, ClE, etc). La poutre et la paille! Bref, voici le camp de « l’honneur » et de la « dignité » dans ses œuvres: un ramassis de charognards n’assumant même pas un crime politique et pissant sur la tombe d’un jeune de 18 ans lynché par une bande de lâches. Belle vision du courage chevaleresque…

Oui, nous avons la haine contre tous ces gens là. Des claques se perdent, et pas que ça, face à ces hordes de vermine ressassant inlassablement les mêmes arguments miteux, les mêmes ricanements indécents. Des gens médiocres vivant par et pour le mensonge, en somme. Mais notre haine est constructive, elle nous pousse à nous organiser mieux, à développer nos liens. Nous sommes de ceux qui ne croient pas en la république des bâtards, qui a depuis longtemps mis les antifascistes dans le même camp que leurs ennemis, malgré les beaux discours. Nous laissons la « liberté d’expressiooon » et les belles valeurs démocratiques à ceux qui les prêchent: c’est à dire, à ceux qui sont au pouvoir et ceux qui à droite rêvent de les remplacer. La sociale-démocratie ouvre la voie au fascisme. Nous sommes par contre de ceux qui croient que la bonne solution au problème a été trouvée en 1945, et qu’elle implique un mur et quelques cartouches pour les terroristes fascistes.

Heureusement, les réseaux antifascistes autonomes ont été à la hauteur de l’enjeu. Partout des mobilisations réunissant des milliers de personnes ont été organisées dans l’urgence la plus totale. Dans toutes les grandes manifestations les récupérateurs ont dû céder face aux exigences légitimes des antifascistes. La solidarité internationale a aussi été formidable et très émouvante avec de belles actions partout en Europe et de très nombreux communiqués de soutien. Car si le fascisme avance en France, la révolution se prépare ailleurs, et elle balaiera les charognards… En montrant leurs vrais visages, l’extrême droite comme les libéraux et les républicains ont fait bouger les lignes. A Lyon, le maire Gérard Collomb (PS) veut ainsi mettre en procès… Les antifas! Il en est de même ailleurs, prouvant contre la propagande mensongère que la récupération n’est pas bienvenue. Des personnes se sont interrogées, la mort a eu un grand écho dans le peuple. Nous sommes encore une poignée seulement, une petite minorité intransigeante face au mouvement de masse réactionnaire qui avance pour étouffer dans l’œuf le changement social. Mais nous nous structurons, nous resserrons nos liens, nous nous organisons. Nous savons que nous n’avons rien à attendre de cet État, de ce système, et des fausses alternatives parlementaires qu’il propose. L’antifascisme tout comme la révolution est une lutte violente. Violence populaire contre barbarie réactionnaire. Il est légitime de se battre avec rage, car c’est une question de vie ou de mort. La destruction finale du système en place et de ses défenseurs nationalistes dépendra de cela, tout comme la construction du monde nouveau que nous souhaitons.  Pour honorer nos morts – Mettons toute notre énergie dans le combat, vers la victoire!

[Flics, porcs, assassins] Procès de Franck Viallet, le policier au volant du véhicule qui a tué Lakamy et Mouhsim à Villiers-le-Bel

Impressions d’audience à Pontoise

Première des deux journées d’audience dans le procès du policier qui, en 2005, conduisait le véhicule de police qui a tué deux adolescents, Muhsim et Lakamy. Le policier est accusé d’”homicide involontaire”.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/06/017.jpgLe policier Franck Viallet (à droite) et son avocat Frédéric Champagne, le 29 juin 2012, lors d’une précédente audience dans le procès du fonctionnaire au tribunal de Pontoise.

La présidente …
Ouvre les débats et donne le ton, en s’adressant au policer accusé : ça fait longtemps que ça se passé, si ne vous vous souvenez pas de tous les événements ce n’est pas grave, c’est normal. Puis, tout au long de la journée elle lui facilite la vie : quand il y a, rarement, une question embarrassante posée à l’accusé et qu’il cale, la présidente lui déroule la réponse, genre : vous vouliez dire cela, n’est-ce pas ?

Le procureur …
Il parle peu, quand il le fait, il prend la place des avocats de l’accusé, ils n’ont pas besoin de travailler, les autres le font à leur place.

L’accusé …
Est droit dans ses bottes, il est désolé pour les familles, mais il a fait ce qu’il devait faire, ne regrette rien. Il a obtenu une mutation dans un coin tranquille de la province, c’est un grand classique. Aucune sanction administrative. Sinon il fait du « maintien de l’ordre ». Il peut être tranquille, il est bien entouré. Quand l’expert affirme qu’il ne roulait pas « entre 40 et 50 km/h » comme il le prétend, mais à 64 km/h, il dit calmement qu’il ne fait pas la différence entre 50 km/h (la vitesse limite sans gyrophare et klaxon en ville) et 64 km/h ! La prochaine fois vous sortez ça lors d’un excès de vitesse. Quand l’expert dit que la moto, sans pot d’échappement, moto de course cross junior, faisait un bruit à assourdir tout le monde à un km, il affirme tranquillement, en dépit d’une vitre baissée, qu’il n’a rien entendu. Personne ne relève ces mensonges, contradictions évidentes, même pas la partie civile (les trois avocats de la famille). On dirait que la victime c’est l’accusé.

L’expert …
Il démontre que les 50 km/h des flics c’est faux … pour les dédouaner immédiatement. D’accord excès de vitesse, mais ça ne change rien. Il prétend, en dépit des lois élémentaires de la cinétique que rouler à 40 à l’heure ou rouler à 64 à l’heure ca n’aurait rien changé pour Muhsim et Lakamy, puisqu’ils n’avaient pas de casque. Or un élève de la 3e sait que l’énergie cinétique augmente avec le carré de la vitesse, c’est-à-dire, si l’on double la vitesse les dégâts augmentent 4 fois, si l’on la triple ils augmentent 9 fois etc. De nouveau personne ne réagit. Tout passe. Pareil quand il affirme que les flics ne roulaient pas seulement à 64 km/h mais aussi, l’accusé accélérait avant de passer le carrefour et écraser les jeunes. Il ne dit pas, et personne d’autre non plus que, si la police avait respecté la limite de 50 km/h et si leur voiture n’avait pas accélérée les jeunes auraient pu, peut-être, l’éviter en passant devant.

Les avocats de la partie civile : c’est mou, c’est silencieux, des questions sans importance, surtout pas de bagarre, surtout ne pas enfoncer la pauvre « victime » : l’accusé. L’avocat le plus important dit après l’audience, l’expert, on le connaît, il est nul, mais l’idée ne leur est pas venue de demander une contre-expertise ?

Les seuls dignes : les familles des victimes, le Papa, la sœur, le frère. Ils veulent juste la vérité.

Demain l’audience continue. À moins d’un réveil salutaire mais hélas improbable (de toute façon « l’expert » ne sera plus présent), de la partie civile, on s’achemine, à mon avis vers l’hypothèse d’un accident, certes « regrettable ». Non lieu, une amende, 3 points de permis en moins, au pire un mois avec sursis ? Mais la vérité on ne le saura pas.

Comédie de justice. Mais non. C’est ça LA justice, un grand théâtre d’ombres où chacun joue son rôle dans un ordre prédéterminé.

Jànos – mailing Résistons Ensemble, le 6 juin 2013

 

Un policier jugé jeudi et vendredi pour l’accident mortel de Villiers-le-Bel, six ans après

L’accident avait embrasé la ville, secouée durant deux nuits par des violences sans précédent: près de six ans après la mort de deux adolescents, tués dans une collision avec une voiture de police à Villiers-le-Bel (Val-d’Oise), un policier sera jugé jeudi et vendredi à Pontoise pour « homicides involontaires ».

http://juralib.noblogs.org/files/2013/06/045.jpgLe 25 novembre 2007, des habitants de Villiers-le-Bel autour de la moto des deux adolescents mortellement renversés par un policier.

Franck Viallet, 36 ans, se trouvait au volant du véhicule avec trois autres fonctionnaires de police au moment du drame. Accusé de n’avoir pas respecté la limitation de vitesse, il encourt une peine de trois ans de prison et de 45.000 euros d’amende.

Son procès, obtenu par les familles de victimes au terme d’un long combat judiciaire, sera « l’occasion de faire toute la lumière » sur les circonstances de l’accident, selon Araf Sehhouli, père de Mouhsim, l’un des deux adolescents tués dans l’accident. « Cela fait six ans qu’on attend ce moment. La justice doit faire son travail ». « Il ne s’agit pas de faire le procès de la police », précise l’avocat des parties civiles, Me Jean-Pierre Mignard. « Nous demandons simplement au tribunal de dépoussiérer ce dossier et de reconnaître que l’infraction routière et le délit d’homicide involontaire sont constitués ».

Pour le prévenu, l’audience sera également l’occasion de « tourner la page ». « Il traîne cet accident comme un boulet, cette affaire l’a beaucoup touché. Il espère être enfin blanchi », souligne Ludovic Collignon, secrétaire départemental du syndicat de policiers Alliance.

Le procès était initialement prévu en juin 2012. Il avait été renvoyé en raison d’une mise en examen pour « faux témoignage » de M. Viallet, survenue quelques semaines avant l’audience. Le fonctionnaire était soupçonné d’avoir menti sur la vitesse de la voiture au moment de la collision, en déclarant avoir respecté la limitation de vitesse, ce qu’un rapport d’expertise a contredit.

Un non-lieu a finalement été rendu en mars dans ce volet de l’affaire, la juge d’instruction en charge du dossier ayant estimé que les policiers n’avaient pas sciemment minimisé, dans leurs déclarations, la vitesse de leur voiture au moment de la collision.

Une vitesse de 64 km/h

La mort de Mouhsim et Lakamy, le 25 novembre 2007, avait entraîné deux jours de violentes échauffourées entre jeunes et forces de l’ordre à Villiers-le-Bel. Une centaine de policiers avaient été blessés par des tirs d’armes à feu durant cette flambée de violences qui avaient fait craindre une répétition des émeutes de 2005 parties de Clichy-sous-Bois (en Seine-Saint-Denis) avant d’embraser la Francce.

L’enquête sur la collision à Villiers-le-Bel avait dans un premier temps semblé écarter toute responsabilité des policiers. Une ordonnance de non-lieu avait ainsi été rendue par un juge d’instruction de Pontoise le 23 octobre 2009. Mais la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Versailles avait infirmé cette décision et ordonné un supplément d’information. M. Viallet, mis en examen pour homicides involontaires, avait finalement été renvoyé en correctionnelle en septembre 2011.

Selon un rapport d’expertise, le véhicule de police était en phase d’accélération au moment de l’accident, et roulait à près de 64 km/h — au lieu des 50 km/h autorisés — sans gyrophare ni avertisseur. « Il s’agit d’une simple estimation. Il n’y a pas eu d’enregistrement de la vitesse du véhicule », affirme Ludovic Collignon.

Les deux adolescents circulaient de leur côté sur une moto qui n’était pas destinée à la route, dépourvue de freins et d’éclairage, à une vitesse supérieure à la limite autorisée. Ils ne portaient par ailleurs pas de casque et n’avaient pas respecté une priorité à droite.

Outre ce volet de l’affaire, ce drame et ses conséquences ont donné lieu à une autre procédure retentissante. En octobre 2011, trois habitants de Villiers-le-Bel ont été condamnés en appel aux assises à des peines de 3 à 15 ans de réclusion pour avoir ouvert le feu sur les forces de l’ordre lors des deux soirées d’émeutes. Deux accusés ont été acquittés à l’issue de ce procès à Nanterre.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (lavoixdunord.fr, 4 juin 2013)

Nantes. Incidents après la manifestation en hommage à Clément Méric

Des incidents ont eu lieu en marge de la manifestation qui a rassemblé environ un millier de personnes à Nantes, samedi après-midi en hommage à Clément Méric, cet étudiant décédé après avoir été violemment frappé dans une bagarre avec des skinheads, mercredi soir, à Paris.

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Selon une commerçante du centre ville de Nantes, une vingtaine de personnes s’en sont pris aux forces de l’ordre et ont allumé des feux sur la rue et les voies de tramway. Le face à face a duré presque deux heures au niveau du cours Olivier-de-Clisson : http://www.nantes.maville.com/actu/actudet_-Nantes.-Incidents-apres-la-manifestation-en-hommage-a-Clement-Meric_fil-2352371_actu.Htm

Nantes, 8 juin : Nantes est antifasciste

 

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« Clément vivra dans nos combats »

Premières impressions de la manif, alors que des tensions ont lieu dans le centre ville vers 20h.

La foule réunie à Place Royale à partir de 16h est plus dense que jeudi, difficile d’estimer, elle fluctue entre 1000 et 2000 (peut-être plus) manifestant-e-s.

Après quelques prises de paroles, le cortège se met en route : le passage Pommraye (belle artère bourgeoise) est précipitamment fermé pour éviter tout envahissement.

Des taggs, affiches, autocollants sont posés dans l’hyper centre. Rue de Strasbourg, la permanence de l’UMP est redécorée alors que des fourgons policier accourent. Un dispositif répressif imposant est mis en place devant la place de la Cathédrale. Il y a un moment de tension. Le cortège avance.

Les fumigènes crépitent, les cris et les pétards résonnent dans les rues de Bouffay. Une fanfare féminine (les « Mijorettes » ) reprend avec les manifestant-e-s le slogan « Nantes est antifa ! ».

Des banques, agences immobilières et un tram sont taggés.

« Alerta ! Alerta, antifascista ! »

« Les fascistes assassinent, police/pouvoir complice »

A la croisée de trams, alors que la foule s’est en grande partie dispersée, calmement, des flics gazent les présent-e-s, et tabassent et interpellent deux personnes. Le ton monte, certain-e-s passant-e-s s’en mêlent, huent la police. Une poubelle est allumée sur la voie de tram. Une dizaine de car de CRS et des dizaines de flics en armure protègent le commissariat de Commerce.

A 20h, cette rue est barrée par des poubelles en feu, les flics essuient des projectiles.

Nantes Révoltée.

Turquie. Une étudiante nantaise arrêtée pendant une manifestation

Au moins trois étrangers ayant participé aux manifestations contre le Premier ministre Erdogan ont été arrêtés à Istanbul par la police turque. Parmi eux, deux Françaises dont une étudiante de 21 ans, originaire de Nantes.

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En Turquie dans le cadre d’un échange Erasmus

Une étudiante française de 21 ans, originaire de Nantes, a été arrêtée dans la nuit de lundi à mardi, à Istanbul, avec 82 autres personnes, selon un avocat proche du dossier s’exprimant sous couvert de l’anonymat.

 

Présente en Turquie dans le cadre du programme d’échange européen Erasmus, pour une année d’études en communication à l’université de Galatasaray, la jeune femme est soupçonnée d’avoir participé à des heurts contre la police.

Libérée dans deux ou trois jours ?

L’étudiante nantaise a été présentée mardi soir à un procureur qui a décidé de sa remise en liberté. Elle a néanmoins été placée dans un centre de rétention dans l’attente d’une décision de la direction générale de la Sûreté sur son éventuelle expulsion.

Une telle décision semblait cependant peu probable, la quasi-totalité des personnes arrêtées à Istanbul dans le cadre des manifestations ayant été relâchées, a estimé cette source, pronostiquant une libération d’ici deux ou trois jours.

Une autre Française arrêtée

Le barreau d’Istanbul a indiqué qu’une autre Française avait été arrêtée, sans pouvoir donner plus de détails. Un troisième étranger, chypriote, a aussi été interpellé.

http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-Turquie.-Une-etudiante-nantaise-arretee-pendant-une-manifestation_55257-2199822_actu.Htm

Drame: un sexagénaire se suicide pour ne pas se retrouver à la rue

Didier s’est tiré une balle dans la tête sur le balcon de son logement social.

Âgé de 66 ans, Didier Versavel a mis fin à ses jours ce mardi alors qu’il était sur le point d’être expulsé de son logement social, situé au 390 de la chaussée de Neerstalle.

Au préalable, un huissier de justice s’était présenté sur le pas de sa porte sur le coup de 8 h 15 pour procéder à son expulsion, accompagné d’un inspecteur de quartier. “Vous ne rentrerez pas chez moi” , s’étaient-ils d’entrée de jeu vus rétorquer.

Concomitamment, les déménageurs avaient installé leur élévateur afin d’embarquer les affaires du sexagénaire. Arrivés à hauteur de son balcon, ceux-ci avaient aperçu la carabine 22 Long Rifle dont Didier Versavel s’était saisi et avaient alors donné l’alerte.

“L’inspecteur de quartier a en conséquence pris la décision de geler la situation et on a lancé les procédures d’usage” , indique Laurent Masset, porte-parole de la zone de police Marlow. “On a essayé de rentrer en contact avec lui pour voir quelles étaient ses intentions. Cela, sans résultat. Sur le coup de 10 h, on est ensuite entré dans son appartement parce que l’un des policiers avait aperçu le corps de la victime gisant sur son balcon. Il était déjà mort depuis quelque temps, mais personne n’avait entendu le moindre coup de feu.”

L’homme habitait l’immeuble depuis 1999 suite à des ennuis de santé qui lui avaient fait perdre son emploi, explique Natalie Nicaise, directrice de la Société uccloise du logement (SUL). Celui-ci ne payait plus son loyer depuis approximativement deux ans et était redevable d’environ 14.000 €. Il avait déjà failli être expulsé il y a quelques années, également pour non-paiement de loyers.

Toujours est-il qu’une solution avait, à l’époque, été trouvée et que Didier Versavel avait in fine réussi à remettre son compte à zéro, précise Natalie Nicaise.

http://www.dhnet.be/regions/bruxelles/article/436272/drame-un-sexagenaire-se-suicide-pour-ne-pas-se-retrouver-a-la-rue.html

Barbarie


Posez vous la question: depuis quant un antifasciste a-t-il été tué en France par des fascistes? Nous n’avons pas la réponse, mais probablement pas depuis les années 70, et encore. Mais ce soir, c’est arrivé. Notre camarade Clément, âgé de 18 ans, a été assassiné en pleine rue à Paris par des nationalistes dans le quartier de la gare Saint-Lazare.

Nous n’allons pas écrire à chaud un long communiqué. Déjà parce qu’il y a très peu à en dire, et puis parce que nous sommes humains et que nous sommes aussi touchés par cette perte. Tout-e militant-e antifasciste peut juger de la gravité des fait. Toute personne progressiste sera aussi légitiment horrifiée… Après le choc, puis la tristesse, vient la haine. Une haine d’autant plus forte que les vautours sont déjà là. Ce soir, les grands médias relaient les communiqués des partis sociaux-démocrates, des élus, et de tous les autres qui s’indignent et se lamentent après avoir laissé les portes ouvertes au fascisme et après avoir réprimé durement les antifas. Condamnations, insultes, mépris des médias, violences policières… Et cella continuera. Encore pire, on peut déjà imaginer les articles des nationalistes à ce sujet, félicitant le meurtre.

Face à eux, ous n’avons rien à attendre de l’État bourgeois et de sa justice. Ses chiens de garde sont les mêmes que ceux qui ont assassiné notre camarade. A ceux et celles qui tremblent de rage en apprenant la nouvelle, nous diront simplement qu’il est l’heure de s’organiser pour que cela n’arrive plus jamais, pour que ce crime ne reste pas sans réponse. Rejoignez votre groupe antifasciste local. Rejoignez votre groupe révolutionnaire local.

Feu de Prairie est solidaire des camarades et des proches de Clément. Nous envoyons nos modestes condoléance à son entourage et nous nous tenons à disposition pour relayer les informations importantes qui pourraient suivre.

Ni oubli, ni pardon. Clément: PRÉSENT!

Feu de Prairie