Témoignages de sans papiers arrêtés lors de la rafle au faciès d’hier à Barbès (Paris)

endant les rassemblements contre les groupes d’extrème droite qui ont tué Clément .
Les sans papiers arrêtés passeront demain mardi 11 juin à 10 h. au TGI de Paris, métro Cité – entrée par la Sainte Chapelle.

Article mis en ligne le lundi 10 juin 2013

Un nouveau témoignage d’une personne sans papiers raflée jeudi 6 juin à Barbès.
Pour celles et ceux qui sont loin et ne peuvent pas se mobiliser concrètement avec nous, sous le témoignage je vous mets l’appel à fax et mail pour protester contre cette rafle auprès de la préfecture de police de Paris. Je vous remets également le lien sur la pétition qui il y a 1 an et demi avait été faite par le resf paris nord ouest (comprenant le quartier barbès) et qui appelait à se mobiliser contre les rafles et les contrôles au faciès.

Pour se rendre au JLD de Paris
Bd du Palais, entrée Ste Chapelle mais prendre l’entrée spéciale où on n’attend pas beaucoup, dans la cour avancer entre le préfa et la Ste Chapelle, prendre la porte Y (3 marches au fond à gauche) suivre le couloir, prendre sur la gauche l’escalier un peu caché à droite des grandes marches (T ?), 1 étage raide, travarser la galerie, escalier en face jusqu’au 3e étage.

Témoignage n°2, lundi 10 juin 2013

« Je descendais du métro Barbès avec mon cousin vers 15h30. La police m’a demandé un titre de transport, je le leur ai donné, et ensuite ils ont demandé les papiers. J’ai dit que je n’en avais pas. Ils m’ont mis les menottes et m’ont amené dans un car. Dans le commissariat [rue de Clignancourt] il devait y avoir 80 personnes arrêtées. On a passé 3 ou 4 heures dans une cellule à 20. il y avait une personne très malade qui se plaignait auprès des policiers mais ils s’en fichaient. Et puis quelqu’un a demandé d’aller aux toilettes et les policiers ont dit non. Les gens n’étaient pas contents. Alors des flics sont entrés dans la cellule et ils ont frappés 3 personnes avec les mains et les pieds. Dans la cellule, on avait ni ceinture ni lacets puis, 3 ou 4 flics sont arrivés et ils nous ont demandé de nous mettre tout nu, d’enlever les vêtements, d’enlever les slips ! On ne voulait pas, on a refusé ! Alors le chef est intervenu et a dit à ses collègues de laisser tomber.
Pour l’instant, à ma connaissance, personne de Barbès n’a été expulsé. Mais il y a des gens qui ne sont pas bien, ils ne veulent pas manger et ils ne veulent pas rester enfermés. »
Karim, sans papiers arrêté lors de la rafle et enfermé au CRA de Vincennes.

Proposition de texte à faxer et mailer auprès de la préfecture et du ministère  ;

« Nous protestons contre la rafle organisée dans le quartier de Barbès jeudi 6 juin 2013 : pendant plus de deux heures, les rues ont été bloquées par les forces de l’ordre empêchant passants et riverains de sortir. D’après les témoignages receuillis, les policiers en uniformant et en civil ont réalisé des contrôles au faciès, ce qui est formellement illégal. Les personnes interpellées, pour le seul fait qu’elles étaient dépourvues de pièces d’identité ou de titre de séjour, ont été violemment menottées et conduites ainsi à travers les rues du quartier jusqu’à des bus de police. La Cour européenne de justice a récemment rappelée à la France que le défaut de titre de séjour n’était pas un délit !
Nous exigeons la libération de toutes les personnes arrêtées et actuellement enfermées au Centre de rétention de Vincennes et l’arrêt des rafles ! »

Préfecture de police de Paris
Fax cabinet du préfet : 01 53 71 67 23
Fax direction de la police générale : 01 53 71 57 10
prefpol.dpg-etrangers-secretariat@interieur.gouv.fr

Cabinet du ministre de l’Intérieur :
fax : 01.40.07.13.90
manuel.valls@interieur.gouv.fr