Une entreprise menace un squat pour « vol de marque commerciale »

Le 9 décembre dernier, nous recevions par courrier, ainsi que par mail l’injonction suivante de la part de l’entreprise Dilengo.com :

Madame, Monsieur,

Notre société est propriétaire de la marque Dilengo qu’elle exploite commercialement.

Vous utilisez cette marque déposée sur votre site : https://squatdilengo.wordpress.com

Nous considérons que votre utilisation du terme Dilengo sur votre site constitue une contrefaçon de notre marque et nous porte préjudice. C’est pourquoi nous vous enjoignons de cesser l’utilisation du terme Dilengo dans les plus brefs délais.

A défaut d’une réponse positive et d’un engagement précis sous 7 jours, nous serons contraints de transférer le dossier à notre avocat, avec pour mission de défendre nos droits par tous les moyens qu’il jugera nécessaires, y compris celui de saisir les tribunaux.

Veuillez agréer, Madame, Monsieur, nos salutations.


L’équipe Dilengo
1047 Route des Dolines

Allée Pierre Ziller / Télécom ParisTech 
06560 Valbonne / Sophia Antipolis – France
Tél : + 33 4 92 91 14 27
E-mail : contact@dilengo.com 
Site internet : www .dilengo. com

Comme de bien entendu, nous avons souhaité répondre à cette menace. Nous publions donc notre réponse, pour qu’en toute transparence, chacun sache quel est notre point de vue :

Madame, Monsieur,

Vous nous évoquez l’exploitation de la marque Dilengo par votre enseigne et usez de menaces pour nous enjoindre à cesser l’utilisation de ce nom pour notre projet collectif.

Sachez que le lieu que nous occupons depuis le mois d’août est justement opposé aux logiques commerciales ineptes qui caractérisent le monde dans lequel nous vivons et qui vous amènent à saisir la justice pour une ridicule histoire de marque.

Sachez également que le terme « Dilengo » a une signification en langue romanès, signification que vous ignorez certainement. Dilengo signifie en effet « les fous » ou « maison des fous », terme que nous avons choisi en solidarité avec les roms. Notre projet de vie collective est en effet porté également par deux familles roms sans logement.

Auriez-vous la prétention de vous arroger des mots de la langue romanès pour le seul profit de votre commerce ?

Par vos procédés mesquins, tout à fait à l’image de l’économie capitaliste dont vous dépendez, c’est vous qui nous portez préjudice et non l’inverse.

Le nom de notre squat n’est pas une marque de fabrique. Et nos activités ne sont pas commerciales.

Dans le monde dans lequel nous aimerions vivre, les logiques qui sont les vôtres n’auraient pas droit de cité, tant elles sont contraires à nos désir d’humanité et de partage.

Sur ce, vous aurez compris que nous vous opposons une fin de non recevoir.

Les occupantEs du Dilengo