« Stuart Hall percevait l’identité comme un processus, non comme une donnée fixe »

Le « père du multiculturalisme » est mort. Entretien avec l’homme qui l’a édité en France.

Couverture du livre "Identités et cultures", par Stuart Hall (Ed. Amsterdam). (c) Editions Amsterdam.

Ce lundi 10 février est mort Stuart Hall, sociologue majeur du monde anglo-saxon. Considéré comme «le père du multiculturalisme», figure centrale des Cultural Studies, à l’origine d’importants débats sur les médias, la race, le genre ou la sexualité, il avait 82 ans.

Pour ce théoricien né en 1932 à Kingston (Jamaïque), mais qui avait fait toute sa carrière en Grande-Bretagne, la culture était un lieu d’affrontement d’idéologies. Stuart Hall décrivait un monde partagé entre dominants et dominés, avec des diasporas multiculturelles et une incessante activité de traduction d’une culture à l’autre. Au sein de ce débat, un concept fondamental: l’hybridité. «Quand je demande à quelqu’un d’où il vient j’espère toujours qu’il va me répondre: « C’est une histoire très compliquée »», disait-il.

Intellectuel très engagé à gauche, il contribua à refaçonner la vision marxiste du monde. C’est à lui qu’on prête l’invention de l’expression«thatchérisme», qu’il considérait comme un «populisme autoritaire».

Ses textes sont longtemps restés méconnus en France. Ils ont cependant fait l’objet, en 2008 et 2013, d’une publication dans une anthologie en deux volumes, «Identités et cultures» (Ed. Amsterdam). Leur édition avait été établie par Maxime Cervulle, maître de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’Université Paris 8. Il répond ici à nos questions

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