« Se faire siffler après lorsqu’on marche dans la rue, se faire traiter de salope lorsqu’on repousse les avances agressives d’un inconnu, se faire empoigner les parties génitales dans une voiture de métro bondée… « 

Se faire siffler après lorsqu’on marche dans la rue, se faire traiter de salope lorsqu’on repousse les avances agressives d’un inconnu, se faire empoigner les parties génitales dans une voiture de métro bondée… il s’agit de situations qui arrivent tous les jours à des millers de femmes qui, lorsqu’elles les dénoncent, se font répondre qu’elles doivent s’y habituer ou apprendre à les éviter. Laura Bates, fondatrice de l’initiative Everyday Sexism, a décidé de dénoncer cette situation.

La jeune femme britannique a eu l’idée de lancer un site web visant à documenter et dénoncer, à l’aide de témoignages d’internautes, ce genre de comportement. Les témoignages recueillis sur le site web ainsi que soncompte Twitter sont devenus tellement nombreux qu’elle a dû ajouter différents volets internationaux pour permettre aux gens de partout dans le monde de raconter leur expérience. Voici une vidéo qui explique le projet:

EVERYDAYSEXISM (EXTENDED VERSION) from AMOS PICTURES onVimeo.

Puis, il y a quelques semaines, Laura a lancé, en collaboration avec le siteWomen, Action, Media et l’auteure féministe Soraya Chemaly, une campagne visant à demander à Facebook de modérer plus sérieusement certaines pages et photographies incitant à la violence envers les femmes. Par exemple, des photographies comme celle-ci, lorsque dénoncées sur Facebook, recevaient ce genre de réponse de la part de l’équipe de modération:


Source

Pour lire la lettre ouverte à Facebook en français, cliquez ici.

Sur Twitter, Bates a également demandé à ses followers d’interpeller les compagnies dont les publicités apparaissent à côté de ces images, pour leur demander de faire pression sur Facebook en retirant leurs publicités jusqu’à ce qu’elles soient assurées que de telles photographies ne soient plus tolérées. Les compagnies offrant des réponses trop passives ont ainsi été sévèrement critiquées sur les réseaux sociaux. Quelques 60 000 tweets plus tard, WAM a annoncé une victoire importante suite à la publication e 28 mai dernier, ducommuniqué de Facebook annonçant diverses initiatives pour régler le problème.

La campagne a également été suivie de près par les médias autour du monde. Toutefois, il suffit de suivre le mot-clé #FBRape pour réaliser que le débat est loin d’être clos. Le compte Twitter @EverydaySexism continue de partager diverses expériences à coup de centaines de re-tweets chaque jour. L’initiative reste donc bien active et de nouveaux développements se manifestent tous les jours.

Et vous, avez-vous déjà été victime de sexisme? Connaissiez-vous Everyday Sexism? Avez-vous déjà été confronté à des images violentes sur Facebook?

http://www.nightlife.ca/divertissement/everyday-sexism-une-initiative-britannique-qui-prend-une-ampleur-mondiale

[Flics, porcs, assassins] Procès de Franck Viallet, le policier au volant du véhicule qui a tué Lakamy et Mouhsim à Villiers-le-Bel

Impressions d’audience à Pontoise

Première des deux journées d’audience dans le procès du policier qui, en 2005, conduisait le véhicule de police qui a tué deux adolescents, Muhsim et Lakamy. Le policier est accusé d’”homicide involontaire”.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/06/017.jpgLe policier Franck Viallet (à droite) et son avocat Frédéric Champagne, le 29 juin 2012, lors d’une précédente audience dans le procès du fonctionnaire au tribunal de Pontoise.

La présidente …
Ouvre les débats et donne le ton, en s’adressant au policer accusé : ça fait longtemps que ça se passé, si ne vous vous souvenez pas de tous les événements ce n’est pas grave, c’est normal. Puis, tout au long de la journée elle lui facilite la vie : quand il y a, rarement, une question embarrassante posée à l’accusé et qu’il cale, la présidente lui déroule la réponse, genre : vous vouliez dire cela, n’est-ce pas ?

Le procureur …
Il parle peu, quand il le fait, il prend la place des avocats de l’accusé, ils n’ont pas besoin de travailler, les autres le font à leur place.

L’accusé …
Est droit dans ses bottes, il est désolé pour les familles, mais il a fait ce qu’il devait faire, ne regrette rien. Il a obtenu une mutation dans un coin tranquille de la province, c’est un grand classique. Aucune sanction administrative. Sinon il fait du « maintien de l’ordre ». Il peut être tranquille, il est bien entouré. Quand l’expert affirme qu’il ne roulait pas « entre 40 et 50 km/h » comme il le prétend, mais à 64 km/h, il dit calmement qu’il ne fait pas la différence entre 50 km/h (la vitesse limite sans gyrophare et klaxon en ville) et 64 km/h ! La prochaine fois vous sortez ça lors d’un excès de vitesse. Quand l’expert dit que la moto, sans pot d’échappement, moto de course cross junior, faisait un bruit à assourdir tout le monde à un km, il affirme tranquillement, en dépit d’une vitre baissée, qu’il n’a rien entendu. Personne ne relève ces mensonges, contradictions évidentes, même pas la partie civile (les trois avocats de la famille). On dirait que la victime c’est l’accusé.

L’expert …
Il démontre que les 50 km/h des flics c’est faux … pour les dédouaner immédiatement. D’accord excès de vitesse, mais ça ne change rien. Il prétend, en dépit des lois élémentaires de la cinétique que rouler à 40 à l’heure ou rouler à 64 à l’heure ca n’aurait rien changé pour Muhsim et Lakamy, puisqu’ils n’avaient pas de casque. Or un élève de la 3e sait que l’énergie cinétique augmente avec le carré de la vitesse, c’est-à-dire, si l’on double la vitesse les dégâts augmentent 4 fois, si l’on la triple ils augmentent 9 fois etc. De nouveau personne ne réagit. Tout passe. Pareil quand il affirme que les flics ne roulaient pas seulement à 64 km/h mais aussi, l’accusé accélérait avant de passer le carrefour et écraser les jeunes. Il ne dit pas, et personne d’autre non plus que, si la police avait respecté la limite de 50 km/h et si leur voiture n’avait pas accélérée les jeunes auraient pu, peut-être, l’éviter en passant devant.

Les avocats de la partie civile : c’est mou, c’est silencieux, des questions sans importance, surtout pas de bagarre, surtout ne pas enfoncer la pauvre « victime » : l’accusé. L’avocat le plus important dit après l’audience, l’expert, on le connaît, il est nul, mais l’idée ne leur est pas venue de demander une contre-expertise ?

Les seuls dignes : les familles des victimes, le Papa, la sœur, le frère. Ils veulent juste la vérité.

Demain l’audience continue. À moins d’un réveil salutaire mais hélas improbable (de toute façon « l’expert » ne sera plus présent), de la partie civile, on s’achemine, à mon avis vers l’hypothèse d’un accident, certes « regrettable ». Non lieu, une amende, 3 points de permis en moins, au pire un mois avec sursis ? Mais la vérité on ne le saura pas.

Comédie de justice. Mais non. C’est ça LA justice, un grand théâtre d’ombres où chacun joue son rôle dans un ordre prédéterminé.

Jànos – mailing Résistons Ensemble, le 6 juin 2013

 

Un policier jugé jeudi et vendredi pour l’accident mortel de Villiers-le-Bel, six ans après

L’accident avait embrasé la ville, secouée durant deux nuits par des violences sans précédent: près de six ans après la mort de deux adolescents, tués dans une collision avec une voiture de police à Villiers-le-Bel (Val-d’Oise), un policier sera jugé jeudi et vendredi à Pontoise pour « homicides involontaires ».

http://juralib.noblogs.org/files/2013/06/045.jpgLe 25 novembre 2007, des habitants de Villiers-le-Bel autour de la moto des deux adolescents mortellement renversés par un policier.

Franck Viallet, 36 ans, se trouvait au volant du véhicule avec trois autres fonctionnaires de police au moment du drame. Accusé de n’avoir pas respecté la limitation de vitesse, il encourt une peine de trois ans de prison et de 45.000 euros d’amende.

Son procès, obtenu par les familles de victimes au terme d’un long combat judiciaire, sera « l’occasion de faire toute la lumière » sur les circonstances de l’accident, selon Araf Sehhouli, père de Mouhsim, l’un des deux adolescents tués dans l’accident. « Cela fait six ans qu’on attend ce moment. La justice doit faire son travail ». « Il ne s’agit pas de faire le procès de la police », précise l’avocat des parties civiles, Me Jean-Pierre Mignard. « Nous demandons simplement au tribunal de dépoussiérer ce dossier et de reconnaître que l’infraction routière et le délit d’homicide involontaire sont constitués ».

Pour le prévenu, l’audience sera également l’occasion de « tourner la page ». « Il traîne cet accident comme un boulet, cette affaire l’a beaucoup touché. Il espère être enfin blanchi », souligne Ludovic Collignon, secrétaire départemental du syndicat de policiers Alliance.

Le procès était initialement prévu en juin 2012. Il avait été renvoyé en raison d’une mise en examen pour « faux témoignage » de M. Viallet, survenue quelques semaines avant l’audience. Le fonctionnaire était soupçonné d’avoir menti sur la vitesse de la voiture au moment de la collision, en déclarant avoir respecté la limitation de vitesse, ce qu’un rapport d’expertise a contredit.

Un non-lieu a finalement été rendu en mars dans ce volet de l’affaire, la juge d’instruction en charge du dossier ayant estimé que les policiers n’avaient pas sciemment minimisé, dans leurs déclarations, la vitesse de leur voiture au moment de la collision.

Une vitesse de 64 km/h

La mort de Mouhsim et Lakamy, le 25 novembre 2007, avait entraîné deux jours de violentes échauffourées entre jeunes et forces de l’ordre à Villiers-le-Bel. Une centaine de policiers avaient été blessés par des tirs d’armes à feu durant cette flambée de violences qui avaient fait craindre une répétition des émeutes de 2005 parties de Clichy-sous-Bois (en Seine-Saint-Denis) avant d’embraser la Francce.

L’enquête sur la collision à Villiers-le-Bel avait dans un premier temps semblé écarter toute responsabilité des policiers. Une ordonnance de non-lieu avait ainsi été rendue par un juge d’instruction de Pontoise le 23 octobre 2009. Mais la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Versailles avait infirmé cette décision et ordonné un supplément d’information. M. Viallet, mis en examen pour homicides involontaires, avait finalement été renvoyé en correctionnelle en septembre 2011.

Selon un rapport d’expertise, le véhicule de police était en phase d’accélération au moment de l’accident, et roulait à près de 64 km/h — au lieu des 50 km/h autorisés — sans gyrophare ni avertisseur. « Il s’agit d’une simple estimation. Il n’y a pas eu d’enregistrement de la vitesse du véhicule », affirme Ludovic Collignon.

Les deux adolescents circulaient de leur côté sur une moto qui n’était pas destinée à la route, dépourvue de freins et d’éclairage, à une vitesse supérieure à la limite autorisée. Ils ne portaient par ailleurs pas de casque et n’avaient pas respecté une priorité à droite.

Outre ce volet de l’affaire, ce drame et ses conséquences ont donné lieu à une autre procédure retentissante. En octobre 2011, trois habitants de Villiers-le-Bel ont été condamnés en appel aux assises à des peines de 3 à 15 ans de réclusion pour avoir ouvert le feu sur les forces de l’ordre lors des deux soirées d’émeutes. Deux accusés ont été acquittés à l’issue de ce procès à Nanterre.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (lavoixdunord.fr, 4 juin 2013)

Nantes. Incidents après la manifestation en hommage à Clément Méric

Des incidents ont eu lieu en marge de la manifestation qui a rassemblé environ un millier de personnes à Nantes, samedi après-midi en hommage à Clément Méric, cet étudiant décédé après avoir été violemment frappé dans une bagarre avec des skinheads, mercredi soir, à Paris.

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Selon une commerçante du centre ville de Nantes, une vingtaine de personnes s’en sont pris aux forces de l’ordre et ont allumé des feux sur la rue et les voies de tramway. Le face à face a duré presque deux heures au niveau du cours Olivier-de-Clisson : http://www.nantes.maville.com/actu/actudet_-Nantes.-Incidents-apres-la-manifestation-en-hommage-a-Clement-Meric_fil-2352371_actu.Htm

Nantes, 8 juin : Nantes est antifasciste

 

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« Clément vivra dans nos combats »

Premières impressions de la manif, alors que des tensions ont lieu dans le centre ville vers 20h.

La foule réunie à Place Royale à partir de 16h est plus dense que jeudi, difficile d’estimer, elle fluctue entre 1000 et 2000 (peut-être plus) manifestant-e-s.

Après quelques prises de paroles, le cortège se met en route : le passage Pommraye (belle artère bourgeoise) est précipitamment fermé pour éviter tout envahissement.

Des taggs, affiches, autocollants sont posés dans l’hyper centre. Rue de Strasbourg, la permanence de l’UMP est redécorée alors que des fourgons policier accourent. Un dispositif répressif imposant est mis en place devant la place de la Cathédrale. Il y a un moment de tension. Le cortège avance.

Les fumigènes crépitent, les cris et les pétards résonnent dans les rues de Bouffay. Une fanfare féminine (les « Mijorettes » ) reprend avec les manifestant-e-s le slogan « Nantes est antifa ! ».

Des banques, agences immobilières et un tram sont taggés.

« Alerta ! Alerta, antifascista ! »

« Les fascistes assassinent, police/pouvoir complice »

A la croisée de trams, alors que la foule s’est en grande partie dispersée, calmement, des flics gazent les présent-e-s, et tabassent et interpellent deux personnes. Le ton monte, certain-e-s passant-e-s s’en mêlent, huent la police. Une poubelle est allumée sur la voie de tram. Une dizaine de car de CRS et des dizaines de flics en armure protègent le commissariat de Commerce.

A 20h, cette rue est barrée par des poubelles en feu, les flics essuient des projectiles.

Nantes Révoltée.

Turquie. Une étudiante nantaise arrêtée pendant une manifestation

Au moins trois étrangers ayant participé aux manifestations contre le Premier ministre Erdogan ont été arrêtés à Istanbul par la police turque. Parmi eux, deux Françaises dont une étudiante de 21 ans, originaire de Nantes.

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En Turquie dans le cadre d’un échange Erasmus

Une étudiante française de 21 ans, originaire de Nantes, a été arrêtée dans la nuit de lundi à mardi, à Istanbul, avec 82 autres personnes, selon un avocat proche du dossier s’exprimant sous couvert de l’anonymat.

 

Présente en Turquie dans le cadre du programme d’échange européen Erasmus, pour une année d’études en communication à l’université de Galatasaray, la jeune femme est soupçonnée d’avoir participé à des heurts contre la police.

Libérée dans deux ou trois jours ?

L’étudiante nantaise a été présentée mardi soir à un procureur qui a décidé de sa remise en liberté. Elle a néanmoins été placée dans un centre de rétention dans l’attente d’une décision de la direction générale de la Sûreté sur son éventuelle expulsion.

Une telle décision semblait cependant peu probable, la quasi-totalité des personnes arrêtées à Istanbul dans le cadre des manifestations ayant été relâchées, a estimé cette source, pronostiquant une libération d’ici deux ou trois jours.

Une autre Française arrêtée

Le barreau d’Istanbul a indiqué qu’une autre Française avait été arrêtée, sans pouvoir donner plus de détails. Un troisième étranger, chypriote, a aussi été interpellé.

http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-Turquie.-Une-etudiante-nantaise-arretee-pendant-une-manifestation_55257-2199822_actu.Htm

Drame: un sexagénaire se suicide pour ne pas se retrouver à la rue

Didier s’est tiré une balle dans la tête sur le balcon de son logement social.

Âgé de 66 ans, Didier Versavel a mis fin à ses jours ce mardi alors qu’il était sur le point d’être expulsé de son logement social, situé au 390 de la chaussée de Neerstalle.

Au préalable, un huissier de justice s’était présenté sur le pas de sa porte sur le coup de 8 h 15 pour procéder à son expulsion, accompagné d’un inspecteur de quartier. “Vous ne rentrerez pas chez moi” , s’étaient-ils d’entrée de jeu vus rétorquer.

Concomitamment, les déménageurs avaient installé leur élévateur afin d’embarquer les affaires du sexagénaire. Arrivés à hauteur de son balcon, ceux-ci avaient aperçu la carabine 22 Long Rifle dont Didier Versavel s’était saisi et avaient alors donné l’alerte.

“L’inspecteur de quartier a en conséquence pris la décision de geler la situation et on a lancé les procédures d’usage” , indique Laurent Masset, porte-parole de la zone de police Marlow. “On a essayé de rentrer en contact avec lui pour voir quelles étaient ses intentions. Cela, sans résultat. Sur le coup de 10 h, on est ensuite entré dans son appartement parce que l’un des policiers avait aperçu le corps de la victime gisant sur son balcon. Il était déjà mort depuis quelque temps, mais personne n’avait entendu le moindre coup de feu.”

L’homme habitait l’immeuble depuis 1999 suite à des ennuis de santé qui lui avaient fait perdre son emploi, explique Natalie Nicaise, directrice de la Société uccloise du logement (SUL). Celui-ci ne payait plus son loyer depuis approximativement deux ans et était redevable d’environ 14.000 €. Il avait déjà failli être expulsé il y a quelques années, également pour non-paiement de loyers.

Toujours est-il qu’une solution avait, à l’époque, été trouvée et que Didier Versavel avait in fine réussi à remettre son compte à zéro, précise Natalie Nicaise.

http://www.dhnet.be/regions/bruxelles/article/436272/drame-un-sexagenaire-se-suicide-pour-ne-pas-se-retrouver-a-la-rue.html

Barbarie


Posez vous la question: depuis quant un antifasciste a-t-il été tué en France par des fascistes? Nous n’avons pas la réponse, mais probablement pas depuis les années 70, et encore. Mais ce soir, c’est arrivé. Notre camarade Clément, âgé de 18 ans, a été assassiné en pleine rue à Paris par des nationalistes dans le quartier de la gare Saint-Lazare.

Nous n’allons pas écrire à chaud un long communiqué. Déjà parce qu’il y a très peu à en dire, et puis parce que nous sommes humains et que nous sommes aussi touchés par cette perte. Tout-e militant-e antifasciste peut juger de la gravité des fait. Toute personne progressiste sera aussi légitiment horrifiée… Après le choc, puis la tristesse, vient la haine. Une haine d’autant plus forte que les vautours sont déjà là. Ce soir, les grands médias relaient les communiqués des partis sociaux-démocrates, des élus, et de tous les autres qui s’indignent et se lamentent après avoir laissé les portes ouvertes au fascisme et après avoir réprimé durement les antifas. Condamnations, insultes, mépris des médias, violences policières… Et cella continuera. Encore pire, on peut déjà imaginer les articles des nationalistes à ce sujet, félicitant le meurtre.

Face à eux, ous n’avons rien à attendre de l’État bourgeois et de sa justice. Ses chiens de garde sont les mêmes que ceux qui ont assassiné notre camarade. A ceux et celles qui tremblent de rage en apprenant la nouvelle, nous diront simplement qu’il est l’heure de s’organiser pour que cela n’arrive plus jamais, pour que ce crime ne reste pas sans réponse. Rejoignez votre groupe antifasciste local. Rejoignez votre groupe révolutionnaire local.

Feu de Prairie est solidaire des camarades et des proches de Clément. Nous envoyons nos modestes condoléance à son entourage et nous nous tenons à disposition pour relayer les informations importantes qui pourraient suivre.

Ni oubli, ni pardon. Clément: PRÉSENT!

Feu de Prairie

Clement Meric, 18 ans, tué hier par des fachos à Paris, rassemblement ce soir.


Le mercredi 5 juin 2013, en sortant d’un magasin de vêtements, près de la gare Saint-Lazare, Clément Méric, jeune syndicaliste âgé de 18 ans et militant antifasciste a été battu à mort par des membres de l’extrême droite radicale. Venu de Brest pour ses études à Sciences Po, il a été victime du contexte de violences d’extrême droite qui s’est développé ces derniers mois. Il est décédé des suites de ses blessures, dans la nuit, à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Toutes nos pensées vont à sa famille et à ses proches auxquels nous exprimons toute notre solidarité.

À la mémoire de notre camarade et ami Clément tué hier soir par des fascistes, rendez vous à 17h aujourd’hui jeudi 6 juin au passage du havre, Métro Havre Caumartin, Paris 9e.

Ses ami-e-s et camarades

La Horde, 6 juin 2013

Tours. Les flics et les lois ne nous protégerons pas

Hier soir à 18 heures, un camarade parisien est mort sous les coups de plusieurs fascistes. Nous refusons d’avoir peur et il nous semble nécessaire de réagir collectivement. De trop nombreux groupes d’extrême droite s’affichent ces derniers temps, multipliant les agressions et/ou menaces. À Tours, depuis ces trois derniers mois, sept agressions et/ou menaces ont été recensées officiellement et plus d’une vingtaine depuis 2007. Ce ne sont pas que des militan/ts/tes qui sont agress/és/ées. C’est aussi les SDF, homosexue/ls/lles, les étrang/ers/ères, les femmes. Nous n’attendons rien d’une réponse institutionnelle. Nous appelons à intensifier toutes formes de ripostes et de révoltes face à la montée en puissance et à la fascination que l’extrême droite exerce sur l’ensemble de la société.

Les flics et les lois ne nous protégerons pas. Rassemblement le jeudi 6 juin devant la mairie de Tours à 18 heures.

Des individu-e-s en lutte

Indymedia Paris, 6 juin 2013

[Qu’est-ce qui se passe à Istanbul ?] “We can choose our own fate through our own collective action”

The First Week of Resistance in Istanbul

We prepared a 7-minute video summarizing the events that took place around Taksim Gezi Park’s occupation by the people in Istanbul.

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What is happening in İstanbul?, 3 juin 2013

 

Turquie, news depuis Gezi Park

Today we are all someone new!

Many words are about to be spent on these four days. Lots of things will be written, and many grandiose political analyses are surely on their way.

But what has really happened in these four days?

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The resistance for Gezi Park ignited the collective capacity to organize and act between us common citizens. It took only a spark… we saw the very body of the resistance as it walked towards us along the Bosphorus bridge, we saw it endure without fear along Istiklal street; we saw its limbs in each one who, overcome by the excess of teargas, would still struggle to help one another; we saw it in the shopkeepers giving us food for free; in residents opening their houses to the wounded; in the volunteer doctors and in the grandmothers banging their pots at the window all night long as a sign of defiance.

The police waged a veritable war against us; they ran out of their tear gas stocks, they trapped us in metro stations and shot at us with rubber bullets — but they could not break this body. Because the body of the resistance, once on fire, could only go on. And now all of our experiences are part of a collective memory which will run through its veins like lymph, so that we may always remember one simple fact: that we can choose our own fate through our own collective action.

We can reclaim our life — and where we want to live it.

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The journey which started in Gezi has nurtured our strength and courage with its tenacity, creativity, determination, and self-confidence. In no time, the resistance blossomed from Gezi park to Taksim Square, and from Taksim to all Istanbul and then the rest of the country. The struggle for Gezi park became the place to voice all our rage against anything preventing us from deciding our own ways of living in the city. After this display of rage and solidarity nothing will be the same again. Not one of us will be the same. Because now we have seen something about ourselves we had never seen before. We did not just see it: we made it together. We saw our own bodies ignite to a spark, and set the body of collective resistance to life. The struggle for Gezi park triggered a youth riot: it assigned a place and a meaning to one or two generations who have only lived through AKP governments and who equate Recep Tayyip Erdoğan with authoritarianism. These are the children of the families evicted from Tarlabaşı in the name of grand gentrification plans; these are the workers who lost their jobs in the name of cutting production costs and privatizing factories. Any struggle to come is now going to be enriched by these generations.

The struggle for Gezi Park and Taksim Square has set a new definition of what public space means. Reclaiming Taksim has shattered AKP’s hegemony in deciding what a square is supposed to mean for us citizens, because Taksim is now what the Resistance wants it to mean: our public square. We have seen the resistance that a single spark can ignite, and we know now that we are fully capable of lighting new sparks and new resistances. We can sense our collective might against the dispossession of our commons because we have had a taste of what resistance feels like. We shall not step back from where we are now. Because we know that we carry more than one spark, more than one struggle, and that it is only a matter of moments before a single spark turns into a fire.

This is only the beginning — the struggle goes on!

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Mailing – Müştereklerimiz, 3 juin 2013

 

Turkey: the triple strike that could change everything

The confluence of a public sector strike, a manufacturing strike and an investor strike could combine to bring the Turkish government to its knees.

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For days, Turkey has been rocked by massive street demonstrations and violent clashes between protesters and police. Ever since authorities brutally uprooted a peaceful sit-in in Istanbul’s Gezi Park, which the government intends to destroy as part of its urban ‘renovation’ projects, millions of Turks have taken to the streets in what amounts to nothing less than a spontaneous popular insurrection against the authoritarian neoliberalism of prime minister Erdogan’s Islamist government and a nationwide uprising for real democracy.

Now the obvious question on everyone’s lips is simple: what’s next? The honest answer is that it’s simply to early to tell. One development, however — largely overlooked by the mainstream media so far — might change everything. Historical “coincidence” has it that two major Turkish unions have independently announced two strikes for June: one by the confederation of public sector workers and one by the metal workers’ union. The former represents civil servants; the latter represents the workers of Turkey’s main manufacturing export engine.

As BBC Newsnight editor Paul Mason writes in his latest blog post, and as I argued in an earlier analysis of the ongoing protests, all eyes are now on the workers — for it is they who hold the key to the insurrectionary gateway that could turn this popular uprising into a full-blown revolutionary event. After all, Mubarak’s government in Egypt only fell after the young middle-class radicals who sparked the uprising managed to mobilize Egyptian workers — culminating into the February 8 Suez strike that threatened to cripple the Egyptian economy.

This is where the dual public sector and metal workers’ strikes may turn out to be crucial events in the development of the ongoing unrest. On Tuesday, June 4, the Public Workers Unions Confederation (KESK), representing 240,000 civil servants, will hold a 48-hour“warning strike” to protest “state terror” in the face of peaceful popular dissent. The strike had already been called last month but happens to coincide with the ongoing protests. If it is to be truly effective, however, this action needs to be turned into an indefinite general strike.

The Türk Metal Union has similarly been mulling a strike for June, although it is not yet known if and when it will take place. This strike could be the real game-changer. If the metal workers’ union manages to mobilize anything close to its 115,000 membership, the strike could paralyze the single most important export engine of Turkey’s manufacturing sector. Taken together, these two strikes could bring to a halt not only large parts of the the state apparatus but also the industrial base, putting major pressure on the government to back down.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/06/112.jpgTÉLÉCHARGER LE TRACT

Meanwhile, the stock market is collapsing, losing over 10 percent on Monday alone, hinting at investor fears that Turkey may no longer be the regional role model and capital safe haven it was once touted to be. Over the past decade, Turkey witnessed an investment boom of epic proportions, turning the country into Europe’s fastest-growing economy. Most of the recent inflows, however, are those of Arab sheiks who fear that their investments are no longer safe in Europe due to both the eurozone crisis and a clampdown on ‘dictatorial’ bank accounts.

These sheiks may now wish to deposit their money outside of Turkey, triggering a sudden evaporation of the financial base upon which the Turkish economic miracle of the past years ultimately rested. In other words, the ongoing popular uprising may trigger consequences far beyond those currently foreseen by most Western media commentators. The economy, as always, is the Achilles heel of the capitalist state, and by striking right at the heart of the process of capital accumulation the people can significantly weaken the government.

In the end, all of this comes down to a simple notion that I have expressed in a number of recent writings, including this conference paper. The capitalist state — regardless of whether it is developing or developed, democratic or dictatorial — is structurally dependent on capital. Without the constant circulation of investment in the economy, the state simply risks collapse. This is why a triple public sector strike, manufacturing sector strike and investor strike could be the unholy trinity that brings Erdogan’s authoritarian government to its knees.

Again, as I emphasized in my more extensive analysis of the protests and the prospects of revolutionary change in Turkey, all of this remains undetermined. The future is yet to be written. But the historical confluence of popular unrest in the streets, labor strikes in the public sector and manufacturing industry, and investor panic in the stock market may combine into a toxic potion that could take Turkey far beyond even the wildest dreams of those currently assembled in the streets. Again, all eyes are on the workers.

Jerome Roos, RoarMag.org, 4 juin 2013

 

TURQUIE – LA JEUNESSE LAÏQUE NE VEUT PAS LÂCHER, MÊME SI ELLE SAIT QUE DES ÉLECTIONS ANTICIPÉES DONNERAIENT L’AKP VAINQUEUR – INFORMATION CHRONIQUE – C’est là que se situe la situation de rupture. Car si ces jeunes, laïcs pour une immense majorité des manifestants, bien éduqués, issus des centres urbains, principalement dans les villes de l’ouest turc, savent que même avec une démission de Recipe Tayyip Erdogan et des élections anticipées, l’AKP remporterait à nouveau les législatives. Alors quoi faire ? Voila la situation de blocage. Car l’AKP, ce sont des scores, dans des élections plurielles et libres, à 47 puis 50 % des voix pour un seul parti… quand les partis laïcs ne font que 25 % au maximum. Ce 3 juin, des centaines de milliers de manifestants continuent encore d’envahir les rues, déterminés mais résignés.

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TURQUIE – FÉMINISTES, HOMOSEXUELS ET TRANSSEXUELS DANS LA CONTESTATION – INFORMATION CHRONIQUE – Les mouvements féministes revendiqués et mêmes les organisations revendicatives homosexuelles et transsexuelles n’ont pas loupé le train des manifestations. Profondément hostiles au pouvoir de l’AKP, ces organisations estiment que les droits des femmes ont régressé en Turquie tandis que les organisations pour les droits des homosexuels dénoncent les terreurs régnant sur eux. Chose connue et étudiée, la place Taksim d’Istanbul est, le soir venu, le lieu de rencontre et de ballade des couples homosexuels. La place devenue synonyme d’une société laïque/libérale contre l’AKP est donc aussi symbolique pour ces minorités. Non loin de la place, le boulevard de Tarlabaşı est aussi une lieu de fréquentation homosexuelle et bisexuelle.

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TURQUIE – UN CONTACT DE LA CHRONIQUE DANS L’AKP ASSURE QUE DANS LE PARTI, CERTAINS RÉFLÉCHISSENT, S’IL LE FAUT, À DES ÉLECTIONS LÉGISLATIVES ANTICIPÉES ALORS QUE LA CONTESTATION SE DURCIT ET GRANDIT DANS LES ZONES DÉJÀ TOUCHÉES – INFORMATION CHRONIQUE – Les manifestants de l’opposition ne veulent rien lâcher. Face à cela, l’AKP a une arme de destruction massive de la révolte : des élections anticipées… Si, il y a quelques jours, la chose n’était même pas citée, elle commence déjà à circuler dans les offices provinciales de l’AKP. Le but serait de convoquer, si la révolte perdure et s’étend dans les grandes villes déjà touchées (et c’est le cas), des élections générales parlementaires anticipées. Aux dernières élections de ce type, en 2007 et 2011, l’AKP avait écrasé ses adversaires. Le but de l’AKP serait simple : les manifestants parlent “d’occupygezi” et de “democracy now” et de leurs “droits”. Et bien l’AKP, en lançant des élections, et s’il les gagnait (presque certainement), pourrait ensuite retourner contre les manifestants, s’ils refusaient le vote populaire, leur refus d’eux même de ces votes…

http://juralib.noblogs.org/files/2013/06/03.pngLa Chronique a contacté plusieurs personnes en Turquie, des camps multiples de la situation, et suivra, avec eux, les évènements en cours.

 

TURQUIE – SOUS TWITTER, OSEZ CREUSER… – INFORMATION CHRONIQUE – Après plusieurs discussions, et ayant toujours du culot, je n’hésite jamais à poser des questions sur l’appartenance religieuse (ou s’ils n’en ont pas) de mes interlocuteurs, très intéressante dans cette partie du monde. Et pour la plupart, jusque là, ce sont des alévis, avec des kurdes et des sunnites laïcs. Branche très isolée de l’Islam politique, l’alévisme est comparable en partie au culte alaouite des arabes de Syrie (et du sud turc), l’alévisme est très bien implanté en Turquie. Et nombre de manifestants revendiquent justement d’être des alévis pour dénoncer la répression des minorités par le régime au pouvoir, de l’AKP, lié à une base populaire sunnite majoritaire. Or les relations entre sunnites et alévis sont fragiles et peuvent dégénérer. Sous les tas de Tweet, il faut donc toujours creuser… (Une récente photographie d’une rivière de sang dans Istanbul s’est avérée être un “fake” comme on dit : il s’agissait d’une mise en scène [seau d’encre rouge versé dans flaques d’eau…] par des manifestants pour ensuite faire circuler l’image qui a fait pendant un petit moment le “buzz” sur Twitter avant que certains ne dénoncent justement cette photographie : attention donc aux images utilisées et vérifiez !).

Les alévis se sont sentis ainsi profondément touchés par les attaques contre l’alcool, contre les cours d’éducation religieuse, etc… Autant d’éléments qui s’accumulent. Ils sont aussi clairement liés par solidarité commune avec les alaouites du sud-turc. Beaucoup d’alévis ont pris position, par hostilité aussi au régime turc, pour le régime du clan Assad, dominé par des familles alaouites via le Baath. Lors de manifestations tenues récemment, présentées, comme de soutien au clan Assad, plusieurs organisations clairement revendiquées alviés et alaouites participèrent sous des banderoles revendiquant ces cadres religieux. Pour le moment, dans le cadre de la révolte urbaine laïque turque, rien n’a été vu de tel. Pas encore donc de confessionnalisme revendiqué comme acte politique, mais le pas peut être très vite franchi.

 

TURQUIE – COMPARAISON DE LA CARTE DES RÉSULTATS ÉLECTORAUX DE 2011 AVEC LES POINTS DE CONCENTRATION DES MANIFESTATIONS – CARTE CHRONIQUE – Les centaines de milliers de manifestants turcs se concentrent dans plusieurs villes, mais pas n’importe lesquelles. Et par le croisement des résultats aux élections législatives générales de 2011, libres et plurielles [pour rappeler que la Turquie est un pays où l’opposition laïque peut se présenter] avec les principales cités touchées par les manifestations, on observe un vif retour à la réalité : sorte de sursaut, les laïcs de Turquie sont concentrés dans certains quartiers d’Istanbul et d’Ankara (villes qui ont voté largement pour l’AKP, simple rappel) mais surtout dans des villes côtières symboliques et bastions historiques des laïcs, le reste du pays, majoritaire, et votant pour l’AKP, n’étant peu voire pas du tout touché.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/06/05.pngVOIR LA CARTE

La Chronique du printemps arabe, par Cédric Labrousse, sur Facebook, 3 & 4 juin 2013

 

2 juin : Dernières informations concernant les émeutes en Turquie

Les affrontements ont commencé hier matin avec la même intensité que le premier jour de la résistance. La police a bloqué les voies entrant à Taksim. Bien que les attaques de la police étaient plus dures que la veille, près d’un million de personnes se sont battues, déplaçant les barricades pour virer la la police. Ensuite, toutes les personnes ont occupé Taksim et Gezi Park. La police a dû s’échapper et leurs voitures qui ne pouvaient s’échapper ont été brûlées.

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Hier, les affrontements se sont propager dans tout le pays. Dans de nombreuses autres villes, la police a attaqué les manifestants avec des bombes de gaz, d’eau toxique sous pression et des balles en plastique. Les manifestants ont organisé des zones libres protégées derrière des barricades.

Hier, nous, en tant que DAF (Action révolutionnaire anarchiste), étions sur le front et, pendant les premiers instants qui ont suivi l’entrée dans la place, nous avons écrit une déclaration publique :

Ce n’est que le début, la lutte continue

La révolte est hors du temps et de l’espace. Pendant environ 40 heures, de Istiklal à Harbiye, de Tarlabasi à Besiktas, la liberté de la rébellion se fait sentir. Nous arrivons à la place Taksim de Istiklal, après 40 heures d’affrontements. Les agents d’application de la loi s’enfuient avec leurs véhicules. Quarante heures, quarante ans, la place a été notre monde.

Il s’agissait bien de la liberté de la rébellion, et c’est peut-être le slogan le plus effrayant, ce n’est que le début, la lutte continue.

Oui, notre lutte continue jusqu’à ce que nous construisions le monde libre, que nous portons dans nos cœurs.

Action Révolutionnaire Anarchiste (DAF)
Traduit par la Fédération Anarchiste

Les résistants du parc Gezi créent leur propre média

Posted on 3 juin 2013 by juralib

The Resistance in Gezi Park Creates its own Media

whatishappeninginistanbul.com and istanbuldaneoluyor.com web-sites are published to provide updated and confirmed news about the protests and resistance that started last week in Istanbul and other cities.  The web-sites compile texts, photos and videos and also give access to featured content from Facebook and Twitter about the resistance.

The mainstream media in Turkey – a country that has been mentioned as “the biggest prison for journalists” in the 2012 report of Journalists without Borders – turn a blind eye to the resistance that has spread from Istanbul to many other cities in and outside Turkey. The mainstream media have supported auto-censorship as a principle with regards to many significant issues, as it does now, and it is certain that this attitude is no longer acceptable. The social media has been playing a big role in terms of filling the void, and has become the platform of citizen journalism.

The mainstream media seem determined to either manipulating the fact that the protests have been resolutely continuing or distorting the facts in their reports. And, it has become even more difficult to access accurate information due to the information pollution, as unconfirmed information is promptly shared on the social media. At this point, whatishappeninginistanbul.com and istanbuldaneoluyor.com are published as platforms for sharing the confirmed information gathered from citizen journalists with the principle of proclaiming the fact that the resistance still continues with determination.

These platforms aim at sustaining the power of the protests that started on the 28th of May and become widespread all over Istanbul and Turkey without having involved in any political organisation. By preserving and publicising the texts and visuals with location and time confirmation, it aims to flag persons, brands and businesses that support those protests. These platforms also intend to sustain the spirit of this great resistance by keeping the memories of the protests, especially in a country where the current political agenda shifts in a flash.

The news about whatishappeninginistanbul.com via Independent Communication Network  (Bianet)

What is happening in İstanbul?, 3 juin 2013 – 17h09

Herstal : la FGTB démonte des rails pour empêcher le transfert de 100 wagons de Chertal vers Sidmar

Scène quelque peu surréaliste actuellement en cours à Herstal. Trois délégués syndicaux FGTB sont en train de démonter des rails de chemin de fer pour empêcher une centaine de wagons-thermos de partir vers l’usine Sidmar à Gand.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/06/35.jpgIls enlèvent un rail sur chaque ligne.

Trois délégués FGTB ont démonté des rails, lundi, sur un site d’ArcelorMittal Liège, pour empêcher le transfert vers Gand des wagons dont le rôle est d’assurer le transport de fonte en fusion entre le haut-fourneau et l’aciérie de Liège.

« Le train, composé d’une centaine de wagons poches-torpilles, est à l’arrêt depuis des mois, depuis la fermeture du haut-fourneau », indique Didier Smetz, vice-président de la délégation FGTB chez ArcelorMittal Liège. « La direction a répertorié les wagons qui étaient en état de fonctionner et compte les envoyer vers le site de Gand. Nous voulons empêcher cela au moins le temps que la task force du gouvernement wallon rende ses conclusions. »

Presse esclavagiste (LaMeuse.be, 3 juin 2013)

SYNTAGMA, TAHRIR, TAKSIM, PROPAGEONS LE FEU DE LA RÉVOLTE !

Quatrième journée d’affrontements généralisés à Istanbul,
les émeutes s’étendent à travers le pays,
la jeunesse étudiante et lycéenne sortent de leurs salles et rejoignent la rue,
les barricades se dressent par centaines à Istanbul et Ankara,
la répression féroce de l’ennemi a déjà fait trois morts,
deux syndicats appellent à la grève générale en solidarité avec les insurgés,
honneur aux combattants de Turquie !
Les printemps arabes ont fait tombé des têtes, les peuples ont pris la rue et brûlé les
sièges du Capital de Athènes à Rome, de Barcelone à Hambourg en Europe, de
Oakland à New York aux Etats-Unis, partout dans l’affrontement émerge une
conscience internationale contre le capitalisme et le fascisme. Pour beaucoup déjà,
nous avons partagé la camaraderie de combat, relevé nos frères et sœurs des coups de
l’ennemi et avancer à nouveau.
Nous sommes de ceux qui prennent part,
Nous sommes de ceux qui se préparent,
Nous sommes de ceux pour qui la question n’est plus où on va mais comment faire
face,
Nous sommes de ceux qui sommes conscients de la montée en puissance de l’ennemi
fasciste partout en Europe,
Nous sommes de ceux qui refusons le diktat d’austérité imposé dans notre quotidien
par le capitalisme,
Nous saluons tous les insurgés et combattants, d’ici et d’ailleurs, et particulièrement
aujourd’hui le peuple turc en résistance. Nous savons que la seule solidarité est
d’étendre la révolte, de propager le feu, de faire front à l’ennemi là où nous vivons, là
où nous travaillons. L’unique question est de comment tenir et de comment vaincre,
dans nos grèves, dans nos résistances émeutières, dans nos réquisitions. Car c’est
l’unique solution.
Nous sommes de ceux qui ne revendiquent plus rien,
Nous n’aurons que ce que nous prendrons.
-réseau international Communistes Libertaires Autonomes CLA

reçu par mail

« Antigone doit mourir ! » – les Antigones décryptées

Fidèles à elle-même, la mouvance identitaire, assistée de quelques éléments issus du Renouveau français (cf. photo), s’est lancée dans une nouvelle aventure médiatique. Seraient-ils arrivé à faire l’unité au sein de l’extrême droite radicale ? Pas exactement, car «ils» sont en fait des femmes issues de ces différents milieux, qui se sont associées et nous ressortent un vieux serpent de mer : un groupe de femmes à l’extrême droite. Prétendument actives et pas seulement décoratives (pourtant elles tiennent les banderoles lors des manifs), elles veulent, dans un mouvement pernicieux, faire croire à l’opinion publique que des femmes se mobilisent à droite sur le modèle des mouvements féministes d’émancipation. Mais c’est une imposture, car il n’y a dans ce mouvement aucune valeur d’émancipation, seulement un plaidoyer réactionnaire en faveur du rôle traditionnel de la femme.

Antigones

Les Antigones, apolitiques ? Pourtant, autour de la banderole, on reconnait :
– Sixtine Jeay (A), ancienne du Renouveau français, passée chez les nationalistes-révolutionnaires du MAS (Mouvement d’Action Sociale), et qui fricote avec les identitaires toulousains ; Marie Charlotte Beauregard (B) et Jade Reynaud-Fourton (C), militantes chez les Identitaires cannois, entourées de quelques autres militantes de Génération identitaire; Elodie Jaskolska (D), qui se définit elle-même sur son profil Facbook comme « entièrement européenne, catholique, militante identitaire à Rebeyne & Génération Identitaire » ; Eva Ferré (E), sympathisante identitaire.

Depuis quelques jours, on peut ainsi lire dans la presse mainstream des articles faussement naïfs qui présentent les Antigones, un groupe de jeunes femmes prétendument apolitiques, pas forcément catholiques (mais leur porte-parole si), et surtout sages et calmes. Elles sont souriantes, jeunes et avenantes (pas forcément belles, leur but n’est pas de faire fantasmer tout le monde), maquillées discrètement d’un soupçon de rouge à lèvres et vêtues d’un blanc virginal. Inutile de détailler le « message » politique qu’elles vendent à la presse ; il est bien plus intéressant de creuser leurs références et leurs valeurs, telles qu’elles apparaissent dans leur marketing politique.

Antigone : un mythe
Accompagnant leur logo (une femme qui semble tendre les mains dans un geste de supplication, comme une vierge à l’enfant, mais sans l’enfant), elles se sont affublées d’un (pré)nom évocateur : celui de la vierge martyre de Sophocle, qui se réclame des lois « divines, non écrites et intangibles ». Et les voilà aux prises avec un mythe controversé depuis qu’Anouilh l’a monté à sa sauce sous l’Occupation : ces militantes d’extrême droite, qui veulent s’opposer aux FEMEN, ont choisi cette figure de la mythologie grecque pour se présenter comme les incarnations d’une rébellion féminine qui ferait la peau au féminisme.
Or leur choix est révélateur : Antigone, c’est l’Antiquité grecque, comme un pendant à la sempiternelle Jeanne d’Arc. On se renouvelle à peu de frais, on fait semblant de s’éloigner des carcans catholiques en reprenant les classiques étudiés en classe. C’est donc aussi le choix d’une certaine jeunesse bourgeoise, celui d’adolescentes qui aiment à s’identifier à une fière rebelle issue d’une famille royale. On reconnaît là aussi la patte des Identitaires et leurs figures mythiques un poil transgressives (les apaches parisiens) ; le sanglier quant à lui reste plus difficile à expliquer (Asterix…)
Mais Antigone, c’est celle qui souffre d’être la fille d’un couple incestueux et qui ne sait pas quelle est son identité (dur, pour des Identitaires). C’est la femme qui n’existe pas pour elle-même, qui ne se révolte pas pour ses semblables, mais pour les hommes de sa famille ; celle qui ne se solidarise pas avec l’autre figure féminine de son entourage, sa sœur Ismène, à qui elle interdit de l’accompagner dans sa révolte. C’est la femme qui ne veut exister que par l’homme, son père, son frère, son époux, son fils à venir.
Alors, certes, Antigone va au bout de son engagement : elle brave le pouvoir, mais ce n’est pas elle qui affronte un destin tragique, ce n’est pas elle qui endosse la démesure de la révolte. Sa révolte est sans objet, elle est tournée vers la mort, pas vers les vivants et surtout pas vers ses sœurs les femmes.

Antigones : le mythe de l’engagement féminin à l’extrême droite
Marie-ThérèseAu pluriel, les Antigones ont les mêmes caractéristiques : ce qui leur importe, c’est que la femme reste à sa place comme complément de l’homme. Elles mettent en avant l’idée de complémentarité, qui sape par avance toute idée d’émancipation, toute solidarité féminine. On est en pleine schizophrénie : elles se regroupent entre femmes pour promouvoir non pas leur liberté à conquérir mais pour rappeler qu’elles veulent rester à leur place, comme avant. Leur rébellion face au pouvoir vient appuyer celles de leurs pères, de leurs maris, de leurs frères, de leurs fils à venir ; peu leur importe ce qui peut arriver à leurs futures filles, à leurs sœurs, amies très chères ou mères. Elles cherchent désespérément leur place dans la société qu’elles veulent réactionnaire, ce pour quoi, tournées vers le passé, elles sont prêtes à se révolter. On retrouve ici les caractéristiques de la révolution conservatrice, passéiste et traditionaliste, assorties de ce qui leur donne un petit frisson : la copie de l’engagement des femmes qui travaillent ensemble à leur émancipation, et des méthodes d’infiltration qu’elles voudraient dignes des James Bond girls. Sauf que… la chère Yseul aurait pu être sympa et prévenir ses potes fafs qu’ils allaient se faire ridiculiser par les FEMEN le 12 mai, non ?

Mais qu’elles n’oublient pas ! La vierge de Sophocle va au bout de son combat absurde : elle se pend dans le tombeau où l’a enfermé le pouvoir… comme d’autres sont venus en finir à Notre-Dame.

Tina

http://lahorde.samizdat.net