Une analyse anarchiste de la Théorie du Privilège

Une analyse anarchiste et de lutte des classes de la Théorie du Privilège
Par l’assemblée de femmes de la Fédération Anarchiste

Traduction: groupe Regard Noir
texte original: http://www.afed.org.uk/blog/state/327-a-class-struggle-anarchist-analysis-of-privilege-theory–from-the-womens-caucus-.html

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But et définitions
Le but de ce texte est de présenter une analyse anarchiste et de lutte des classes de la Théorie du Privilège. Nous sommes nombreux à penser que le terme “privilège” est utile pour parler de l’oppression liée à la classe économique. Mais il peut aussi nous aider à comprendre comment diverses oppressions affectent nos relations sociales et le croisement de nos luttes au sein du prolétariat. Cette analyse est le fruit du travail de l’assemblée des femmes de la Fédération Anarchiste (du Royaume uni).
Ce texte ne représente pas tous nos points de vue et fait partie d’une discussion en cours au sein de la FA.
Qu’entendons-nous – et que rejetons-nous– avec cette notion de « privilège » ? Le privilège implique que quelque soit l’endroit où il existe un système d’oppression (tel que le capitalisme, le patriarcat, la suprématie blanche, l’hétéronormativité) il y a un groupe opprimé, mais aussi un groupe privilégié qui bénéficie de l’oppression que le système met en place 1. Le groupe privilégié n’a pas besoin de soutenir activement le système d’oppression, ni même d’en être conscient pour en bénéficier. Les privilégiés tirent profit du fait d’être perçus comme la norme et subvenir à leurs besoins est considéré comme naturel, alors que le groupe opprimé est considéré comme « les autres », et leurs besoins seulement à « prendre en compte ». Parfois le groupe privilégié bénéficie du système de manière évidente, matérielle, comme quand on attend des femmes qu’elles fassent la plupart ou toutes les tâches ménagères, et que leurs partenaires masculins tirent un avantage de ce travail non rémunéré. En d’autres occasions, les bénéfices sont plus subtils et invisibles, et impliquent qu’on se focalise moins sur le groupe privilégié; par exemple, les jeunes noirs ou asiatiques ont 28% plus de chance d’être arrêtés et fouillés par la police que les jeunes blancs2. Il ne s’agit pas ici de dire que les jeunes blancs ne sont jamais inquiétés par le harcèlement policier ou qu’être un prolétaire ou un européen blanc immigré ne suffit pas pour être davantage harcelé par la police. Cependant, le fait est qu’un nombre disproportionné de noirs et d’Asiatiques sont ciblés par rapport aux blancs, ce qui signifie concrètement que si on a de la drogue sur soi et qu’on est blanc, on a beaucoup plus de chances de s’en tirer que si on était noir. Au Royaume-Uni les blancs sont aussi ceux qui risquent le moins d’être arrêtés, envoyés en prison, ou d’être victimes de crimes.3 Les Noirs font face à un taux de chômage encore plus important au Royaume-Uni qu’aux Etats-Unis.4  Nous ne citons pas ces chiffres pour défendre l’idée que les personnes de toutes origines et de toutes ethnies devraient subir les mêmes injustices – mais parce que nous voulons créer une société au sein de laquelle personne n’aie à en souffrir. Mais pour arriver à cela il faut déjà comprendre comment les systèmes d’oppression fonctionnent, ce qui passe par reconnaître que, si les noirs et les minorités ethniques ont plus de chance de pâtir de ces désavantages alors logiquement les blancs ont moins de risque d’y être confrontés. Cela signifie qu’ils ont un avantage, un privilège, qui comprend également celui de ne pas avoir besoin d’être conscients de l’étendue du problème.

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Ce SECRET que les delphinariums veulent vous cacher à tout prix…

Un texte de Richard O’Barry.

Traduction : Julie Labille.

Je suis un ancien dresseur. J’ai longtemps hésité avant de l’écrire sur ce genre de forums puisque je pensais que ce n’était pas approprié pour MiceChat – mais après avoir lu cet article de propagande ridicule sur MiceChat intitulé « Blackfish Exposed » (Blackfish au grand jour), j’ai décidé de vider mon sac. Ce que j’écris m’appartient et se base entièrement sur mes expériences et observations personnelles.

Je vais maintenant vous révéler le secret le mieux gardé de Sea World, un secret que ceux qui détiennent des cétacés en captivité ne veulent pas que vous sachiez. Le voici :

Les dauphins et les orques (l’espèce la plus grande de la famille des dauphins) sont bien plus intelligents et bien plus sensibles qu’ils ne vous l’affirment.

Certes, ils vous disent que ce sont des animaux intelligents. Mais ils ne veulent pas que vous sachiez à quel point ils le sont. Pourquoi ? Parce que si vous en êtes conscients, vous leur poseriez cette question : « S’ils sont si intelligents et si sensibles, pourquoi sont-ils dans ces bassins minuscules ? »

Dauphin captif

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Abolitionnisme et droit des animaux

Le terme « abolitionnisme », utilisé dans le contexte de l’éthique animale, est dans les faits largement dénué de sens en ce qu’il y a trois sortes de gens qui se disent « abolitionnistes » : les gens qui veulent la fin de toutes les formes d’exploitation animale, les gens qui veulent la fin de certaines mais pas de toutes les formes d’exploitation animale, et les gens qui veulent simplement la fin de certains des « pires abus » de l’exploitation animale mais n’ont pas d’objection à l’exploitation animale proprement dite. Par conséquent, il n’y a de ce mot aucun sens convenu en ce que ceux qui se décrivent eux-mêmes comme « abolitionnistes » ne veulent pas abolir les mêmes choses, ni ne veulent y parvenir de la même façon. En ce sens, le mot « abolition » en lui-même ne décrit pas davantage une position particulière que ne le fait l’expression « droits des animaux », laquelle a si bien perdu son sens qu’elle est utilisée par les exploiteurs qui affirment croire en les « droits des animaux ».

Cet article décrit une théorie abolitionniste particulière : la théorie abolitionniste des droits des animaux, développée en réaction aux positions du philosophe australien Peter Singer. Ce dernier adopte une forme d’utilitarisme des préférences, qui encourage les actions maximisant la satisfaction des intérêts et des préférences des êtres impliqués ou affectés. Il donne la priorité aux êtres possédant une conscience de soi similaire à celle des humains et pouvant activement envisager l’avenir. Bien qu’il admette que les grands singes nonhumains, les dauphins et les éléphants sont conscients d’eux-mêmes à la manière humaine, il émet des doutes en ce qui concerne les autres animaux, et considère beaucoup de ceux que nous exploitons comme vivant dans une sorte d’éternel présent. Selon lui, ces animaux ont un intérêt à ne pas souffrir de douleur ni d’angoisse, mais n’ont pas d’intérêt à continuer à vivre, ou du moins n’ont pas un intérêt qui le conduit à leur accorder une présomption de défaut contre leur utilisation en tant que ressources remplaçables — présomption qu’il accorde aux humains « normaux » et aux non-humains ayant une conscience de soi de type humain.

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L’homme est un loup pour le loup…

Ségolène Royal, la ministre de l’Écologie, a déposé un arrêté permettant d’abattre 36 loups contre 24 auparavant. Une bonne nouvelle pour les éleveurs, un mauvais signal pour les défenseurs de la nature. Quels sont les conséquences de cette décision ? La ministre remplit-elle sa fonction ? L’opinion de Pierre Athanaze, naturaliste et forestier.

Il y aurait 301 loups en France. Leur population est en constante augmentation depuis 1992. (Dawn Villella/AP/SIPA)

C’est à Valouise, le 5 juillet, à l’occasion de l’inauguration de la nouvelle Maison du Parc national des Écrins, que Ségolène Royal a franchi la ligne blanche qu’aucun autre ministre de l’écologie n’avait osé franchir avant elle, et s’est désengagée de la protection des parcs nationaux.

Ségolène Royal ne remplit pas sa mission

Dans ce lieu symbolique, elle a reçu les représentants des organisations agricoles, et s’est enorgueillie des arrêtés qu’elle avait précédemment signés, portant à 36 le nombre de loups pouvant être abattus dans 20 départements.

Allant plus avant, elle s’est vantée de celui à venir, qui autorisera les chasseurs, lors de leurs parties de chasse au grand gibier (battue, affût ou approche) à abattre des loups sans aucune déclaration préalable ni contrôle, et cela, sur l’ensemble des 20 départements de présence du loup. Même dans les départements qui ne comptent qu’un seul individu.

Autre première de la ministre de l’Écologie, Ségolène Royal a fait modifier ce projet d’arrêté alors qu’il était en cours de consultation. Bel exemple du peu de cas qu’elle fait de la démocratie participative dont, il n’y a pas si longtemps, elle vantait encore les mérites et s’en faisait la passionaria…

Dans sa forme première, l’arrêté qui prévoyait cette mesure sur quatre départements, avait été rejeté par le Conseil National de Protection de la Nature (CNPN). Et ce dernier a seulement été informé de la modification de l’arrêté, sans qu’il ait été à nouveau présenté au CNPN. Ce qui est, encore, une entorse à la réglementation.

Qu’y a-t-il de surprenant, alors que les deux premiers arrêtés anti-loup de Mme Royal avaient fait l’objet d’un rejet massif de près de 80% des citoyens, qui avait voulu faire entendre leurs choix, et qui étaient restés inaudibles à l’oreille de la Ministre.

Une posture politicienne

Mais rien n’arrête l’objectif d’en découdre avec le loup, bien que la ministre de l’Écologie reconnaissait le 28 juin dernier que « pour la première fois les dommages n’ont pas augmenté entre 2012 et 2013. ».

On est bien là dans une posture politicienne voulant coûte que coûte contenter les organisations agricoles, quitte à renoncer à la préservation de la biodiversité, qui était jusqu’alors, la mission principale d’un ministre de l’Écologie.

Qui est dupe ? Tuer un loup, et même cinq ou six dans un département, n’a jamais protégé les troupeaux. Le ou les loups qui viendront après, feront les mêmes dégâts, aux mêmes troupeaux tant que ceux-ci ne seront pas mieux protégés.

C’est ce qu’ont compris les éleveurs italiens, espagnols qui cohabitent avec 1.500 loups en Italie, et 2.500 en Espagne. La protection des troupeaux est la seule solution pérenne. Ces deux pays qui ressemblent beaucoup à la France, mais qui ont beaucoup plus de loups ne les exterminent pas comme on le fait en France, et ils ne connaissent pas non plus la crise ovine que la France traverse depuis des décennies.

Quel beau bouc émissaire que le loup, pour l’État français, qui n’a pas de solutions concrètes à apporter à la situation de la filière ovine.

Des battues d’effarouchement aux conséquences graves

Fort des déclarations de la ministre, le préfet des Hautes-Alpes a aussitôt pris des arrêtés pour organiser des battues d’effarouchement en zone cœur du Parc National des Écrins ! Alors que ces espaces sont, en théorie, les mieux protégés par l’arsenal législatif français (interdiction de perturbation sonore entre autres).

Des chasseurs, des lieutenants de louveterie, des agents ONCFS et de parcs nationaux ont fait leur battue d’effarouchement le 11 juillet, faisant fuir l’ensemble de la faune sauvage de cette partie du Parc National des Écrins, pour tenter d’en faire sortir des loups, qui étaient attendus de pied ferme, en limite extérieure au parc, par des chasseurs postés armés.

Cette entorse à la réglementation sur les parcs nationaux est très grave, d’autant qu’elle a eu lieu à une période où la plupart des jeunes animaux sauvages sont totalement dépendants de leurs parents. Ces effarouchements à l’aide de pétards et autres moyens sonores perturbent gravement le milieu, avec des conséquences lourdes, voire irréparables pour une partie importante de la faune sauvage.

La protection de la nature n’est pas une option

L’ASPAS et la LPO PACA ont donc déposé le jour même un recours contre l’arrêté du Préfet des Hautes-Alpes, tout aussi illégal que dangereux. Le préfet le lendemain, retirait de lui-même son propre arrêté sachant très bien le sort que le Tribunal Administratif allait en faire.

Par ailleurs, ce même préfet a annoncé mettre en place une mesure « expérimentale » consistant à ne plus faire de constats et d’expertises lors « d’attaques » sur des troupeaux concernant moins de cinq animaux. Les éleveurs seraient donc remboursés sans constat, et les dégâts directement imputés au loup ! Quelle que soit la cause de la mort …

Pendant ce temps, le 9 juillet, les députés adoptaient un amendement à la loi agricole, autorisant les éleveurs et leurs ayants droit à tirer le loup dans tous les départements où il est présent.

Décidément, la protection de la nature et de l’environnement n’est dans la culture politique française qu’un motifs à discours. Notre pays attend toujours des actes, de la lucidité. Et du courage !

Édité par Mathilde Fenestraz  Auteur parrainé par Muriel Fusi

LU SUR LE NOUVELOBS

Farid Ghilas : gestion raciste d’une affaire de maltraitance animale

Pas de cruauté envers les animaux

Pas de racisme envers les humains

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Depuis quelques jours la toile s’est enflammée à propos de l’affaire Farid Ghilas, le « lanceur de chat » de Marseille. Sur internet, les réactions ne se sont pas faites attendre pour faire circuler l’information à vitesse grand V et faire fonctionner tous ses réseaux (amiEs, amiEs flics, voisinEs …) pour trouver et diffuser la photo, l’adresse, les numéros de téléphone du tortionnaire, afin de le faire arrêter à tel point que la presse titrait « Quand les internautes aident la police à faire son travail ».

On a également pu assister, sur les réseaux sociaux, à un florilège d’insultes homophobes envers Farid Ghilas (pédéenculé), d’insultes racistes et classicistes (c’est parce que qu’il habite en banlieue, les arabes ne sont pas civilisés) et pro-enfermement et pro-viol (attention à a savonnette en prison).

Farid Ghilas a été placé en garde à vue et comparaîtra au tribunal lundi 3 février 2014, suite à la plainte déposée par plusieurs associations et le soutien d’un parti politique.

Nous ne reviendrons pas là-dessus : l’acte de cruauté qu’est la torture envers les animaux n’est pas tolérable et doit être combattue, que ce soit de la part d’unE individuE, de l’état, d’un laboratoire etc … Un acte de torture envers un animal est violent à voir pour les militantEs de la cause animale et il est tout à fait normal que des réactions se fassent pour réagir et lutter. Mais il est aussi nécessaire de savoir analyser et savoir comment réagir face à une situation médiatique et émotionnelle intense.

Toutefois, nous posons clairement ces questions :

  • Ce battage médiatique aurait-il été le même si le lanceur de chat s’était appelé François Gildas et s’il habitait dans un joli pavillon plutôt que dans une cité ?

  • Les associations et partis connus pour leur racisme (SPA, FBB et le Front National) auraient-elles réagi de la même manière si il s’était agit d’une personne blanche ?

  • La police aurait-elle fait une prise aussi rapide si au lieu d’un jeune de banlieue, il avait été un patron ?

  • L’attention auquel a eu droit Oscar le chat aurait-elle été la même si l’animal non-humain avait été un rat, une limace, une poule ou tout autre animal qui ne jouit pas de la même empathie de la part des animaux humains ?

Pas la peine de faire durer le suspense, bien sur la réponse est non ! Il y a clairement eu un traitement raciste de cette affaire.

Un jeune arabe de banlieue qui maltraite un chat, cette histoire était du pain béni pour le racisme de la protection animale ! Non seulement il a été beaucoup plus facile de s’acharner sur le lanceur de chat parce qu’il a été vu comme « un jeune arabe de banlieue » mais aussi parce que les associations et parti politique raciste sont venus à la rescousse des internautes très rapidement pour déposer plainte. Sûrement très jouissif pour la Fondation Brigitte Bardot et le FN de pouvoir faire chier un arabe de plus …

Ainsi catégorisé et isolé, il était beaucoup plus facile de s’en prendre à lui que s’il avait été un fils de patron blanc. Quelque soit le tortionnaire, il n’y a pas de place pour le racisme et le classisme dans la lutte contre la maltraitance des animaux.

Nous nous réjouissons qu’Oscar ait été secouru et aille de mieux en mieux après les traumatismes qu’il a subi. Mais quand on sait qu’il a été secouru par la SPA, qui se félicite de lui porter assistance alors qu’elle tue des centaines et des centaines d’animaux par an, c’est purement du foutage de gueule.

Il est clair que culturellement, dans notre imaginaire collectif, les chattEs jouissent d’une bonne réputation et sont largement considérés comme des animaux agréables et « de compagnie ». A partir de ce moment, est ce que l’affaire aurait eu le même écho si un animal réputé moche et méchant avait été maltraité ? On aimerait penser que oui, mais on en doute beaucoup de la plupart des militantEs de la protection animale …

Non seulement la dénonciation de Farid Ghilas s’est faite sur des bases classiciste et raciste, mais elle a aussi vite pris une tournure binaire : le « méchant arabe de banlieue » qui torture une mignonne bête de compagnie …

Sa photo et ses coordonnées ont été reprises sur de nombreux sites d’extrême-droite dont « Jeune Nation », suivi d’une citation d’Adolf Hitler. Cet appel à la haine raciale de la part de l’extrême-droite n’est encore une fois qu’une instrumentalisation de la lutte pour la cause animale à des fins politiques racistes. Bien sur, aucune association n’ayant porté plainte, FBB ou SPA, n’a refusé le soutien du Front National ou s’est scandalisé de la récupération par l’extrême-droite de cette affaire …

Pour une Libération Totale : Humaine et Animale !

vu sur http://pantheresenragees.noblogs.org/

Le végétarisme vu par Marianne

Lundi, avant de prendre le train, on zonait dans la gare comme des moules quand soudain, Monsieur chéri me pointe du doigt une couverture affichée en vitrine du Relay. Le magazine Marianne titre, entre autres articles sur les arabes totalitaires (pas lu, mais pas envie de lire) : « Une nouvelle famille idéologique : les végétariens ».

Je lui ai volé 3 €, à Monsieur, pour pouvoir m’acheter la feuille de chou (car c’en est une) et lire ce qui se disait sur moi.

Oui parce que j’ai peut-être oublié de te le dire, à toi fan de mes aventures webiennes, mais voilà, depuis avril environ, j’ai décidé de devenir végétarienne. Je suis encore en transition, il m’arrive encore parfois de saliver devant un petit-four aux saucisses, et même de craquer… mais je suis résolue et depuis avril, nous n’avons pas acheté de viande. On en a profité pour arrêter également le lait de vache, car c’est caca, mais on a du mal avec le fromage, car c’est délicieux. Enfin bref, voilà donc trois mois environ que je change peu à peu mon alimentation, avec un Monsieur adorable qui me suit et que je respecte dans son cheminement, j’essaye de faire mes pâtisseries sans beurre, sans œuf, je demande à la boulangère si sa quiche est végétarienne ou pas (ce qui m’a fait goûter une quiche tomate-asperge délicieuse, du coup, en lieu et place de la provençale omnivore)… j’en suis au tout début, mais grâce à des connaissances et des amis végéta*iens aussi, je sais que je suis sur la bonne route et je ne regrette jamais.

En gros, pour comprendre comment je fonctionne, sache que je n’ai jamais aimé la viande, sanguinolente dans l’assiette, avec nerfs, bouts de gras et os apparents. (et je n’ai jamais aimé le poisson non plus) Les seuls trucs que j’acceptais d’avaler, c’était la viande transformée et donc méconnaissable : les steaks hachés, les saucisses knacki, les lardons… mais tout ce qui s’approchait un d’un peu trop près d’un morceau de chair animale, c’était niet. J’ai très tôt vu dans une entrecôte un morceau de cadavre. Donc maintenant, ben je ne me force tout bonnement plus à manger des beefsteaks ou des tournedos, et quand par hasard j’ai envie de poulet ou de lardons, je pense à l’animal mort avant. Et ça passe. Tout simplement.

Voilà pour mon parcours. Ce billet n’a pas pour vocation de convertir, je ne fais pas du prosélytisme. Je suis sûre de moi, de ce que je fais, et de pourquoi je le fais : je n’ai pas besoin de me justifier, ni d’entrer dans un débat. Je vais critiquer en long en large et en travers cet article de Marianne, parce qu’il dit un nombre insurmontable de bêtises en seulement 6 pages, et parce que j’en ai assez que les végétariens soient considérés comme des rabat-joie grisâtres et chiants. Sache, lecteur, que tous ceux que je connais sont adorables, heureux de vivre, bien dans leurs baskets… et ce, parfois, depuis qu’ils sont végétariens. Comme quoi…

Je parlerai de « viande », mais cela inclut aussi pour moi le poisson, c’est plus simple que « chair animale » et moins long que « viande et poisson ».

 

« Toujours ultraminoritaires, les végétariens de France »…

Oui, les végétariens sont minoritaires en France… mais refuser de manger de la viande, ce n’est pas nouveau. Dans un pays où la barbaque est une véritable culture, où les chasseurs représentent 3% de la population (à peu près la même proportion que les végés, pour info), mais où le lobby chasseur a un vrai poids sur la politique, dans un pays où un plat ne se conçoit pas sans une pièce de boucher, évidemment que le végétarisme est minoritaire. Mais à l’échelle mondiale, il y a bien plus de végétariens (ou du moins de gens qui ne mangent presque pas de viande) que de gens qui suivent le modèle occidental… Il n’y a qu’à voir les Indiens : 40% d’entre eux sont hindous, et les hindous ne mangent pas de viande, pour une question de religion. Les indiens sont plus d’un milliard. Il y a près de 500 millions de végétariens ne serait-ce qu’en Inde. Alors qu’on ne vienne pas me dire qu’être végétarien, c’est être marginal.

Panna-cotta noix de coco-cerise, par Payette Cuisine

Il faut aussi arrêter de dire que c’est « une réflexion balbutiante ».

Des végétariens, il y en a depuis la nuit des temps. Plutarque, Socrate, Pythagore… De Vinci, Lamartine… à travers les âges, des hommes ont regardé la vérité en face :

« Jamais je ne consentirais à sacrifier au corps humain la vie d’un agneau. J’estime que, moins une créature peut se défendre, plus elle a droit à la protection de l’homme contre la cruauté humaine. », disait Gandhi.

« Ce sera un grand progrès dans l’évolution de la race humaine quand nous mangerons des fruits et que les carnivores disparaîtront de la Terre. Tout sera faisable sur cette Terre à partir du moment où nous viendrons à bout des repas de viande et des guerres. », a dit George Sand.

On peut être végétarien pour des tonnes de raisons différentes : par goût (comme moi), pour être en meilleure santé, pour préserver la planète, par égard pour les animaux, pour perdre du poids… toutes ces raisons finissent à un moment par se télescoper, parce que devenir végé, c’est ouvrir une autre fenêtre de sensibilité : j’ai commencé à m’y intéresser parce que je n’aimais pas la viande. Puis je me suis dit que de toute façon, vu le taux de cholestérol, les soucis d’ostéoporose, les cancers qui explosent depuis la « démocratisation » de la viande, je n’avais qu’à y gagner, pour moi. Très égoïste, au départ, non ? Et maintenant, je pense à la couche d’ozone, au réchauffement climatique, tout ça, c’est en grande majorité dû aux élevages intensifs destinés à la consommation de chair animale. Et puis encore après, j’ai pensé aux animaux.

Je ne suis pas une fervente amoureuse des animaux.

Ils finissent tous par me soûler un jour ou l’autre.

Mais je ne suis pas une fervente amoureuse des hommes non plus, idem : la race humaine et sa bêtise me gave. Est-ce que pour autant je m’autorise à tuer des hommes ? Non. Dois-je donc m’autoriser à tuer des animaux ? Non plus. Ce fut mon raisonnement.

Tout ça pour dire que je ne pense pas qu’un végétarien décide de le devenir parce que c’est une « mode », une « vogue ». Ou alors, il ne le restera pas, et on pourra dire alors qu’il n’a jamais été végétarien. Comme pour bien d’autres choses (je pense notamment à l’allaitement dit « long » ou « prolongé », ou l’éducation bienveillante), devenir végé, c’est un choix fait en conscience, avec information et renseignements derrière. Ce n’est pas une lubie d’adolescente écervelée.

Tartelettes au chocolat vegan, par Payette Cuisine

Toujours ultraminoritaires donc, les végétariens « se persuadent qu’ils forment l’avant-garde d’une société » omnivore. Je vais être super pointilleuse sur la sémantique de cet article parce que l’auteur, à défaut d’être un bon journaliste, c’est-à-dire un minimum objectif et pas complètement biaisé, est plutôt doué avec les mots. Comme si c’était ridicule, et sans fondement. La suite du paragraphe (ce n’est que le premier hein) :

« Il faut les voir, dans leur fief du Marais, s’enivrer d’une soupe de panais, qu’il savent distinguer du persil tubéreux, s’encanailler d’un burger lentilles-épeautre et piocher dans un cheese-cake au lait d’amande avec une fourchette en amidon biodégradable. Et dans le regard, une étincelle de supériorité morale. »

What the effing fuck?

Mais quel genre de végétariens tu fréquentes, Daniel Bernard ? Quel genre de personnage es-tu pour généraliser et caricaturer de la sorte ? Je ne sais même pas ce qu’est une fourchette en amidon biodégradable. (ah si, maintenant je sais)

« Le prix des mets est généralement inversement proportionnel à la taille de l’assiette, mais cela soulage la conscience autant que le porte-monnaie. »

C’est rigolo, qu’on tourne en ridicule un restaurant apparemment gastronomique mais surtout végétarien, quand les mêmes assiettes peu remplies sont glorifiées et recherchées, pourvu qu’elles contiennent du carré d’agneau ou de la saint-jacques. C’est inadmissible, qu’on assimile la conscience végétarienne à une affaire de gros sous, je paye donc je suis tranquille. Si c’était ça, je ne serais pas du tout tranquille puisque depuis avril, je fais économie sur économie.

Sache également, lecteur ignorant, que le végétarisme, c’est « privation, abstinence et substitution ».Quid alors de mes burgers végétariens totalement décadents ? Quid de mes poêlées de légumes avec mon riz à l’indienne digne d’un restaurant ? Et de ma pâte à crêpe végétalienne ? Je ne me prive jamais. Je ne m’abstiens jamais. Je ne substitue jamais.

D’ailleurs il faudrait arrêter de taxer les végés de bouffeurs de soja, ou de « phalanges du tofu » ( ??) à tout bout de champs… le soja, le tofu, c’est utile, mais c’est pas non plus la panacée, c’est pas super goûteux, alors ça fait très bien substitut de viande hachée dans une bolognese, mais jamais de la vie j’en fais mon aliment principal. Et qui dit « plus de viande » ne dit pas forcément « plein de substituts pour survivre sinon ouhlala », ce qui voudrait dire qu’on ne peut pas vivre sans viande ou sans simili-carnés, ce qui est faux. Je mange (nous mangeons) essentiellement des légumes, des lentilles, des haricots secs ou des pois, et on s’en sort très bien, merci.

« Egoïste ou ignorant, le carnivore perce la couche d’ozone, abat la forêt amazonienne, empoisonne les eaux et rivières de Bretagne. » Ben oui, désolée mon Daniel, mais c’est le cas. Tout ce que tu cites, là, c’est vrai. Manger de la viande, c’est faire marcher l’industrie de l’élevage intensif, et oui, ça a des conséquences catastrophiques sur l’écosystème. Après, que tu sois égoïste ou ignorant, c’est ton problème. Mais ne fais pas comme si c’était faux, s’il te plaît. Quant à « l’injonction [qui] surgit sur un mode culpabilisateur », arrêtons d’amalgamer. Entre le mode informatif et le mode accusatif, il y a un monde. Il existe des végétariens culpabilisateurs. Tout comme il existe des parents culpabilisateurs, des allaitantes culpabilisatrices, des sportifs culpabilisateurs, des non-fumeurs culpabilisateurs, des gens culpabilisateurs en général. Mais la plupart sont surtout informatifs : soucieux de voir le monde changer, et dans le bon sens s’il te plaît, les  végétariens (et j’en suis), informent : on leur pose des questions, et ils répondent.

En disant la vérité.

Maintenant, si la vérité te dérange, c’est sur toi qu’il faut te pencher, pas sur l’information reçue.

Quand j’ai été dérangée par ma belle-sœur, qui me parlait de la souffrance des canards et des oies à foie gras (j’adore le foie gras), je ne me suis pas dit, « quelle rabat-joie, elle dit n’importe quoi cette connasse ». Je me suis dit : « quelle rabat-joie… (oui, je l’avoue, j’aime trop le foie gras) mais pourquoi dit-elle ça ? », et je suis allée voir de quoi il retournait. (j’ai mis un peu de temps, mais je l’ai fait) Et effectivement, la souffrance des canards et des oies à foie gras est innommable, et c’est pas pour rien que dans beaucoup de pays, la production de foie gras est interdite car considérée comme un acte de barbarisme. Oui, quand même.

Donc j’ai arrêté de manger du foie gras.

Je ne suis pas allée la pourrir parce qu’elle me dérangeait, je me suis demandé pourquoi j’étais dérangée. Et ça m’a fait changer, évoluer.

Canellonis à la bolo, par Payette Cuisine

« Quel point commun entre un écolo mondain portant une écharpe de coton Agnès b. et un adepte austère du régime macrobiotique portant une écharpe de coton, dénichée chez Altermundi ? »

… je reste sans voix, mais attends ça continue :

« Ils consultent les mêmes sites sur la Toile, errent dans les mêmes supérettes bio et ressentent la même perplexité au moment de choisir entre tofu soyeux, tofu fumé, tofu poilu ou tofu ferme. »

Alors déjà, un adepte du tofu sait que chaque tofu a son utilité, donc il n’est pas perplexe devant le choix des différentes sortes de tofu et sait choisir rapidement en fonction de ce qu’il souhaite cuisiner. Déjà. Mais ensuite, pardon mais pourquoi ?!

Quel rapport, quel p*tain de rapport entre le végétarisme et les personnages apparemment détestables que tu nous peins, Daniel ? Pourquoi un végé devrait-il absolument être arrogant, bobo, pète-sec, bref : imbuvable ?! Tu es frustré de l’assiette ou quoi ? Tu as essayé d’allonger une végane (elle étaitsexy) et elle t’a répondu « non, tu manges de la viande, sale sale » ? C’est quoi ton problème ?

Encore deux versions du végétarien : « Moine bouddhiste aux yeux creusés, fashionista filiforme à l’affût du dernier régime New Age, même combat ! »

Et toi, c’est quoi ton combat ?

Je reste sans voix devant des portraits aussi grossiers et aussi éloignés de la réalité, vraiment. Il n’existe donc pas, aux yeux de Daniel Bernard, de végétariens normaux. Qui s’habillent en jean et en T-shirt, qui aiment traîner en jogging devant la télé le week-end, qui cuisinent normalement (la macrobiotique pardon mais c’est pas tout le monde qui kiffe hein) et SURTOUT, qui sont agréables à vivre.

Bien.

Je ne dois connaître que des faux végétariens alors.

Crotte.

« Tournés vers leur tube digestif » (dixit un mec qui va critiquer le tube digestif des autres, c’est gonflé quand même) « les végétariens français n’ont pas l’âme révolutionnaire. Au contraire, pointe encore souvent dans leur propos une fierté de nager à contre-courant, qui disparaîtrait si par extraordinaire, leur pratique faisait école. »

Mais va bien gentiment te faire cuire un œuf de bœuf, Daniel !

Je vois toutes mes copinautes véganes militantes pour la cause animale se lever d’un bond et aller préparer une manifestation, et je vois toutes mes connaissances végétariennes qui, comme moi, pensent que rien que le fait d’être végétarien, c’est un acte militant et résolument révolutionnaire, se taper la tête contre un mur.

Nous sommes donc, mes amis, une grosse peuplade d’égoïstes m’as-tu-vu dont le seul intérêt (ou pas loin), est de se pavaner en disant « moi je suis végé et pas toi, nana nana nèreuh ! », et même qu’on serait prêt à pleurer s’il y en avait plus (+) autour de nous, parce qu’on ne serait plus les seuls, on ne serait plus « spéciaux ».

Et de rajouter une citation bien convenable : « on est tous le narcissique de quelqu’un. » Laisse-moi vomir je reviens.

C’est exactement le contraire, espèce de niouk. Sinon on ne tenterait pas de convaincre le monde entier, on ne danserait pas la danse de la joie à chaque fois qu’une nouvelle recrue rejoint nos rangs, et on ne serait pas aussi déçus quand notre entourage montre de l’intolérance envers nos convictions. Mais Daniel est trop cohérent, du coup après il demande « Être ou ne pas être prosélyte ? ».

Et il s’emploie à lister les préoccupations « communes » des végétariens : « Les hypocondriaques prônant l’ascétisme prolongent leur réflexion et s’inquiètent de la survie de l’espèce humaine. Les bobos urbains […] s’enquièrent de la fordisation des élevages et de la prolétarisation des éleveurs ».

Quid (j’adore dire quid) là encore des animaux ? C’est quand même la préoccupation number ouane des végétariens occidentaux, à la base, en fait. Mais non, notre brillant journaliste est tropanthropocentré pour y penser, pardon.

Brioche sans oeufs, sans beurre, par Payette Cuisine

Entre deux, on .a droit à un super encart :

« Le végétarisme est-il un stalinisme ? »

Je t’autorise à tenter de t’ouvrir les veines avec un poireau, ami lecteur. « [Les végétariens] ont […] un cerveau pour (re)penser la planète. Hélas, comme les marxistes, ils croient savoir ce qui est bon pour l’humanité. » Merci pour le génial amalgame marxisme-stalinisme, déjà, et merci pour ce « Hélas » qui me donne envie de tuer des chatons (le comble !), merci, vraiment. Nous sommes, nous, végés,minoritaires, complotistes (on confond science et lobbie ! t’imagines la loose ?), castastrophistes et messianiques.

Rien que ça.

Heureusement, Aymeric Caron est là ! Auteur de No Steak, le chroniqueur rencontre apparemment un succès fou avec son livre. (j’ai dû faire 3 librairies pour dénicher ce qui était le dernier exemplaire, à offrir à ma meilleure amie… du jamais vu) Selon Daniel Bernard, Aymeric Caron pourrait être le porte-parole d’une mouvance (la mouvance végétarienne ? mais laisse-moi rire), parce qu’il a une « belle gueule, vue à la télé ».

Rien à voir avec le fait que son discours est accessible, cohérent et bien pensé. Non. Il est bégé, donc tout va bien. Merci pour cette analyse d’une profondeur abyssale. « Trop cool, jamais ce mec ne dit explicitement : N’en mangez plus ! » – eh non, mais si tu avais lu le livre, journaleux moisi, tu saurais que ce qu’il dit est encore plus dingue… il dit quand même : « Que vous le vouliez ou non, vous n’en mangerez plus ! », ce qui selon moi est bien plus choc, voire choquant.

Mais bon, je doute que Dany sache de quoi parle No Steak, ou alors il a une manière bien à lui de le montrer. (Je l’appelle Dany car on n’est plus à une méprise près) D’ailleurs, il le qualifie de « terrine roborative d’arguments disparates », ce qui est tout à fait approprié à un livre divisé en 8 chapitres on ne peut plus clairs. Je n’appelle pas ça « disparate ». On verra plus tard que le sens du mot « roboratif » n’est pas non plus forcément universel.

Entre deux, un petit encart qui dit sobrement, mais en très très gros : « Il s’agit non pas de supprimer la viande, mais de lui rendre la place qu’elle occupait dans la nourriture traditionnelle […] : celle d’un condiment. » (Alain Lipietz, Green Deal), comme pour bien souligner que l’idée d’un végétarisme pur et simple est une illusion, et que c’est bien plus raisonnable de manger de la viande en petites quantités. Pauvres fous que nous sommes.

Salade de pommes de terre, par Payette Cuisine

« Honte au ringard qui n’a pas son ami végétarien ! » On entendait les mêmes âneries il y a quelques années à propos des homosexuels, rappelez-vous : c’était in d’avoir un meilleur ami gay. Le même principe s’applique ici, et d’une manière générale tout l’article est teinté de ce qui s’appelle la végéphobie. Eh oui, brave gens, on peut recevoir tout autant de haine, de moquerie, et de ridicule, en décidant de supprimer la viande de notre régime alimentaire, qu’en étant gay ou noir.

D’ailleurs, Ellen DeGeneres, qui « cumule » l’homosexualité au veganisme, l’a dit elle-même : c’est parfois plus difficile d’être végane que d’être lesbienne… voilà où on en est aujourd’hui.

L’article se finit sur une confusion à n’y rien comprendre, à base de ouiii, en devenant végé, on va « endiguer le péril asiatique », quel est-il et pourquoi, je n’en sais rien, mais en tout cas « pratiquement, certains consommateurs désargentés y trouvent l’habillage conceptuel qui les console de devoir se rabattre sur des aliments moins onéreux que la viande ». Sûr que c’est la motivation principale pour se proclamer « végétarien », évidemment.

« La liberté apparemment souveraine du végétarien apparaît comme l’acquiescement à un choix hautement contraint. »

Et là, Monsieur mon amour : « Ah ouais, tiens, je me sens vachement contraint, connard. » Dans mes bras.

Le végétarien ne le devient pas non plus dans l’espoir qu’un jour les pauvres mangent autre chose que du minerai de bœuf, et que l’entrecôte se démocratise, Dany. Je t’assure. Le végétarien le devient dans l’espoir qu’un jour le monde entier comprendra que se sustenter dans le meurtre et le sang, c’est contre-nature. C’est tout.

Napolitain cruelty-free, par Payette Cuisine

A côté de ça, il y 4 portraits de « vrais » végétariens rencontrés sur le terrain : une blogueuse (Smooth), un éditeur, qui a rencontré la très cool Mlle Pigut (le veinard), et qui a fait traduire deux bouquins en relation avec le péril viandesque, mais ce sont des « pavés roboratifs, qui posés sur l’étagère, culpabilisent tels un crucifix au dessus du lit ». Bien bien. On trouve ensuite un restaurateur, et enfin, pour bien finir, l’illuminée de la bande, naturopathe, qui fait payer des repas 60 € pour trouver un sens à votre vie, totalement décrédibilisée et décrédibilisante. Enfin, ce n’est pas ce que moi, j’en pense, mais c’est ainsi que nous le dépeint Dany, tel un La Bruyère fané. (notez le retour du mot « roboratif », je vois toujours pas ce qu’il vient faire là)

Merci, Marianne, merci.

Merci de m’avoir donné une occasion de m’exprimer sur le végétarisme, merci d’être super cohérents en taxant les végétariens de complotistes qui confondent science et lobbies sur une page, et en tempêtant contre ces mêmes lobbies sur la page suivante… (« Quand les politiques se penchent sur nos assiettes », pp 32-33)

Merci de donner une si belle image de la grande famille des végétariens. Merci de prouver que franchement, 3€ pour un tel torchon, j’aurais dû m’en passer.

Je finirai sur cette citation de Plutarque :

« Si tu veux t’obstiner à soutenir que la nature t’a fait pour manger telle viande, tue-la donc toi-même le premier, je dis toi-même, sans user de couperet ni de couteau ni de cognée, mais comme font les loups, les ours et les lions qui, à mesure qu’ils mangent, tuent la bête aussi toi, tue-moi un boeuf à force de le mordre à belles dents, ou de la bouche un sanglier, déchire-moi un agneau ou un lièvre à belles griffes, et mange-le encore tout vif, ainsi que font ces bêtes -là. »

Et pour tous ceux que le végétarisme intéresse, je recommande chaudement la lecture de No Steak, d’Aymeric Caron, donc, ou bien le groupe Facebook « Happy veggies », duquel je fais partie et qui metune grosse claque aux préjugés sur les végétariens, ces bobos arrogants et moralisateurs.

(Le Nouveau Marianne n°845 du 29 juin 2013, pp 26-31,
disponible en lecture ici, avec mes annotations de folle furieuse qui prépare ses articles)

crédit photo : © Insolente veggie, © Payette Cuisine (un énorme merci à elle)

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