PARIS GRAND CAPITAL

À Ivry, Alain observe les pelleteuses, on détruit l’usine à côté de sa boulangerie. À Bagnolet, des immigrés sont expulsés d’un squat, ils font face aux CRS sous la neige. À Pantin, Monsieur le Maire fait visiter sa ville en bus, il vante ses réalisations aux futurs habitants. Une balade dans le chaos de la restructuration urbaine.GRAN PARIS

Le film Paris grand capital est dors et déjà terminé et sa diffusion commencera à la mi-septembre. Il a été réalisé de manière indépendante, sans boites de production, ni subventions.

Mais nous aimerions également le sortir en DVD. Il pourra alors être distribué en vente directe lors des projections et dès novembre prochain, en librairie par les éditions du bout de la ville.

Pour rendre possible la fabrication du DVD, du livret et des affiches du film, nous comptons sur une souscription. Par ailleurs, si nous récoltons assez d’argent (3000 euros) nous espérons pouvoir aussi réaliser le sous-titrage du film en anglais, en arabe, en espagnol, voire même en Chinois.

Plus que 2 jours pour la souscription pour le DVD :
https://www.touscoprod.com/fr/parisgrandcapital

et pour aller plus loin dans le travail du réalisateur, il existe un site et une chaine youtube avec ses productions documentaires:

http://acontrechamp.net/

« Une organisation criminelle qui envoie des innocents à la mort »

Armés d’un sac à vomi, on a écouté l’interview de Fabrice Leggeri sur France Inter. Alors que l’agence Frontex, dont il est le directeur exécutif, est responsable de milliers de morts aux frontières de l’Europe, une manifestation aura lieu vendredi 24 avril. Elle partira à 15 h de la place de la République.

« Il y a une organisation criminelle qui envoie à la mort des innocents » , c’est ainsi que Fabrice Leggeri qualifie les passeurs mafieux qui envoient les migrants vers l’europe sur de vieux bateaux surchargés après les avoir rackettés. Cette phrase définit également parfaitement Frontex, l’agence dont il est directeur exécutif depuis janvier 2015.

Mais qui est Fabrice Leggeri ?

Français, passé par Science po et l’ENA, après un parcours par les ministères de la Défense et celui des Affaires étrangères, il est responsable de la lutte contre l’Immigration illégale au ministère de l’intérieur et contribue en 2003 (sous la tutelle de Sarkozy) à la rédaction de la Commission qui a abouti à la création de l’agence Frontex. En décembre 2014, il a succédé au militaire Ikka Lattinen à la tête de cette administration chargée de militariser les frontières européennes.

Il semble avoir les idées très claires quant à son mandat :

Rester attentif sur tous les fronts : maritime, terrestre et dans les aéroports car les menaces viennent d’un peu partout

Pour Leggeri il faut :

construire une culture commune et soutenir une approche solidaire pour renforcer la coopération dans la gestion des frontières extérieures européennes

C’est quand même beau la novlangue xénophobe

Irresponsable

Interviewé par Léa Salamé sur France Inter lundi 20 avril, elle lui pose la question « Vous sentez-vous responsable ? » Il rejette toute la faute sur les passeurs comme si l’agence dont il est directeur exécutif et qu’il a contribué à créer n’était pour rien dans ces drames.

Après avoir barricadé toutes les frontières terrestres de l’Union européenne et délégué la détention et l’expulsion des migrants à des pays tiers, après qu’une des voies les moins inaccessibles vers l’europe pour les migrants soit devenue la traversée de la Méditerranée via la Libye (depuis que Kadhafi n’est plus là pour enfermer les migrants dans des camps de rétention), Fabrice ne se sent donc pas responsable des milliers de disparus en mer.

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« NOS LUTTES VOUS ÉMANCIPENT » DERNIÈRE AFFICHE DE L’INTER-LGBT

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Quelques mots rapides sur cette affiche (même si je suis sensé être en pause, car en vacances, tchiiip) :

« nos luttes vous émancipent » : en fait non, vos luttes tournées vers la respectabilité et dont l’enjeu central sont le mariage n’émancipent que les plus aisé.e.s d’entre vous. D’ailleurs, avec une telle image, et sachant qui compose majoritairement vos rangs, qui est précisément ce « nous » qui est émancipé et ce « vous » qui émancipe ?

– on voit aussi l’écueil qu’il y a à demander plus « d’inclusion » et de « diversité » dans un monde LGBT blanc (des classes moyennes et sup), car ça donne des petites catastrophes comme celles-là : un visage noir, sorte de buste républicain, véritable hymne à l’intégration. Or on sait les conséquences pourries de l’intégration sur les racisé.e.s, les queers, les trans les plus précaires.

[ajout pour plus de précisions sur ce point : ce que je veux dire c’est qu’il faut arrêter de vouloir s’intégrer et demander plus de reconnaissance, de visibilité, de « diversité, dans ces milieux parce que soit ça ne sert à rien, soit on récolte des catastrophes de ce genre. Il faut construire des luttes pour les trans et minorités sexuelles racisé.e.s et/ou prolétaires, pauvres, précaires, qui soient pertinentes pour nos situations globales qui dépasse la seule question du genre et de la sexualité. Demander à ces milieux LGBT classe moyenne et sup plus de place, alors qu’eux veulent simplement s’intégrer dans la société, c’est une erreur cette société étant très problématique et dans laquelle on ne peut s’intégrer que par la consommation (être à l’aise en terme de thunes pour pouvoir consommer et vivre sans galères) et l’assimilation (pour les communautés non blanches et les communautés musulmanes). Donc construisons des fronts plus pertinents, inscrits dans la dynamique sociale contestataire plus large et ne quémandons rien là où la bataille est perdue d’avance.]

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La critique de l’industrie culturelle

La critique de l’industrie culturelle
Adorno et Horkheimer analysent l’industrie culturelle et sa logique marchande qui impose des loisirs standardisés et une uniformisation des modes de vie. 

 

« Ce que nous vendons à Coca Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible », annonce fièrement le patron de TF1 en 2004. Cette déclaration suscite l’indignation du petit milieu culturel. Mais l’homme de télévision ne fait qu’énoncer le triste aboutissement de la logique culturelle.

Theodor Wiensengrund Adorno et Max Horkheimer, deux philosophes marxistes, incarnent l’Ecole de Francfort. Ce courant du marxisme critique se penche sur l’aliénation dans le domaine de la culture. L’industrie du divertissement impose toujours un abrutissement aussi important. Dès 1947, Adorno et Horkheimer, analysent la Kulturindustrie.

 

 

 

Standardisation culturelle

 

« Les films, la radio et les magazines constituent un système. Chaque secteur est uniformisé et tous le sont les uns par rapport aux autres », observent Adorno et Horkheimer. Dans les régimes totalitaires ou démocratiques, la culture impose une standardisation et une uniformisation esthétiques. Les bâtiments administratifs, les centres d’exposition et les différentes édifices architecturaux se ressemblent tous pour imposer un désert urbain. « Sous le poids des monopoles, toute la civilisation de masse est identique et l’ossature de son squelette conceptuel fabriqué par ce modèle commence à paraître », constatent les deux philosophes.

La logique marchande rythme le secteur de l’art et de la culture. Une rationalité technique colonise tous les aspects de la vie quotidienne. Les médias et la culture éradiquent toute forme de créativité originale pour s’adresser à une masse de spectateurs consommateurs. « Pour le moment, la technologie n’a abouti qu’à la standardisation et à la production en série, sacrifiant tout ce qui faisait la différence entre la logique de l’œuvre et celle du système social », analysent Adorno et Horkheimer. L’industrie culturelle favorise la passivité du public qui ne peut plus exprimer ses désirs spontanés. Aucune sensibilité originale ne peut librement se développer.

[Lettre aux amis de Sivens depuis Notre-Dame-des-Landes] Déplacer les termes du conflit, le rendre asymétrique

Lettre aux amis de Sivens
Depuis Notre-Dame-des-Landes

C’est une chose de croire que les ZAD qui prolifèrent partout en France depuis plusieurs mois s’opposent à des projets d’infrastructures plus ou moins importants et plus ou moins publics. C’en est une autre de constater que derrière chaque ZAD se trame un conflit plus profond lié à la question du territoire et de son usage. Depuis plusieurs mois maintenant nous entendons parler ici à Notre-Dame-des-Landes des difficultés que rencontrent les ZAD de Sivens et Roybon avec une partie des riverains qui les environne. Dans chacun de ces cas, deux idées du monde semblent se faire front. Une qui s’expérimente chaque jour à travers une lutte d’occupation d’un espace destiné à la destruction, et qui par conséquent le repeuple, le cultive, l’habite et le transforme, et une autre qui cherche, au nom de l’emploi ou de la tranquillité, à préserver et approfondir la marche forcée du monde vers le contrôle, l’aseptisation et l’aménagement du territoire.

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« Dégage !… on aménage » titrait le premier récit de la lutte à Notre-Dame-des-Landes. Il pointait par son titre l’affligeant constat de ce que l’aménagement du territoire détruit comme rapport au monde. Les fermes deviennent des exploitations agricoles, les bocages deviennent des aéroports, les forêts deviennent des parcs ou des Center Parcs, les quartiers deviennent des écoquartiers, ou des centres des congrès, et le territoire devient ce continuum de flux qui relie les métropoles.

Ici à Roybon, on défend le projet de Center Parcs pour défendre avant toute chose le développement de quelques intérêts locaux, et là à Sivens, projet de barrage ou non, c’est l’idée même d’une ZAD et de ce qu’elle vient bouleverser à laquelle quelques-uns s’attaquent. Depuis le 25 octobre dernier et l’assassinat de Rémi Fraisse, la police avait besoin d’un sérieux relais pour poursuivre ses assauts contre les ZAD avant qu’elles ne contaminent toute la France.

Et la milice de la FNSEA qui sévit depuis plusieurs mois offre un boulevard aux autorités pour regagner la confiance mise à mal par les interventions macabres que nous connaissons. À Sivens comme à Roybon, les tueurs de zadistes deviennent les arbitres d’un conflit de territoire, en quelque sorte les casques bleus des nouvelles formes de lutte. Arbitres dans le discours et complices sur le terrain de tout ce qui peut d’une manière ou d’une autre assécher les ZAD, et en premier lieu en bloquant leurs accès.

Aussi, ce qui se passe depuis plusieurs semaines sur la ZAD du Testet, atteste suffisamment de ce virage stratégique, prémédité ou non, dans l’offensive menée contre ces luttes. Et ce qui menace une ZAD sur ce plan, menace nécessairement les autres ZAD.

À Notre-Dame-des-Landes, depuis la fin de l’opération CESAR à l’automne 2012, nous faisons régulièrement face à des attaques en tous genres, menées sur différents fronts par les partisans du projet : manifs d’ouvriers payés par les patrons du bâtiment pour descendre dans la rue, incendies de cabanes ou de véhicules, menaces de mort, tabassages, les exemples ne manquent pas.

Pourtant, rien ne semble avoir atteint le niveau de violence de Sivens ou de Roybon. Les liens tissés ces dernières années avec les paysans et les habitants de la région offre le plus précieux rempart à ce type d’hostilité. Plus insistant en revanche sont les mouvements orchestrés par AGO Vinci avec une partie du monde agricole. Une nouvelle bataille, encore peu médiatisée, se mène entre des occupants de la ZAD et des paysans en lutte contre les exploitants qui sentent le vent tourner et commencent à se projeter sur les 1200 ha de terres agricoles que contient la zone. Pour l’heure chacun d’eux tente de jouer sa partition et aucun mouvement commun ne semble se profiler malgré les perches tendues par AGO. Car ici aussi, quand ils ne sont pas entrain de jeter des ragondins sur la préfecture, les agriculteurs de la FNSEA mettent tout en œuvre pour agrandir leurs exploitations. Ici aussi les fermes disparaissent une à une depuis plus de 50 ans, ici aussi devenir paysan ou cultiver des terres est devenu un calvaire.

Aussi, ce qui fait rage en ce moment au Testet n’est que le triste visage de ce qui nous menace ici en cas d’abandon du projet, une double offensive menée par les autorités accompagnées par tous les conservateurs de la région.

Bon, que la FNSEA voit d’un mauvais œil la prolifération des ZAD n’a rien d’étonnant, qu’elle devienne la principale courroie de transmission des mesquineries du pouvoir laisse en revanche quelques sueurs froides. Ce n’est plus seulement des grenades et des flashballs dont il faut se méfier, c’est aussi des milices qui agissent sans mesure sous l’œil bienveillant des gendarmes.

Car si ces derniers ont une marge de manœuvre relativement réduite depuis la mort de Rémi Fraisse, rien ne les empêche de fermer les yeux quand certains énervés de la FDSEA tabassent des opposants au barrage, mettent le feu à leurs cabanes ou détruisent leurs véhicules.

Ils apparaîtront toujours comme ceux qui viennent défendre la neutralité si rassurante et pourtant si mensongère de la République en s’interposant entre « deux extrêmes ».

En réalité, ce que supervisent les flics entre les opposants au barrage et les opposants à la ZAD, c’est la symétrie du conflit frontal qu’ils ne peuvent plus assumer sans prendre le risque de tuer.

Ce vendredi 6 mars 2015 sonnera comme un coup de massue sur le mouvement des ZAD. Le même coup a le 16 octobre 2012, produit le même effet sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Après quelques heures d’intervention le préfet annonçait la fin de l’opération et le contrôle de la Zone. Un mois après, pourtant, nous étions 40’000 à reconstruire les cabanes, et à tenir en échec l’une des plus grosses opérations policières de ces dernières années. Notre force fut de déplacer les termes du conflit, de le rendre asymétrique.

Nous relayons les appels venant du Testet à organiser des rassemblements de solidarité partout où c’est possible, à mener des actions contre les préfectures, la FNSEA, et le PS.

Nous pensons avant tout aux amis en garde à vue ce soir, et sommes de tout cœur auprès d’eux.

Quelques occupants de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes – Indymedia Nantes, 7 mars 2015

Noirs, rappeurs, queer, fièrEs et divers !

vlcsnap-2013-12-19-22h39m51s176Sélection de morceaux (et de citations, de photos, de clips) de rappeurs afro-américains homo, gay, queer… Des années 90 à aujourd’hui.
On commence une première série de portraits avec Le1f, Lonnie Bee, House of Ladosha, Fly Young Red, Tori Fixx, Deep Dickollective et Tim’m T. West.

“Homo hop”, “queer rap”, “gaynsta rap”, “dirty rap”… Instigateurs de nouveaux genres, et pas seulement musicaux, ils se font allègrement copier, piller, par des blancs, gay ou straight, pour certains plus célèbres… Certains travaillent dans l’ombre de stars mondiales, d’autres restent dans les sentiers de l’underground et de l’activisme.

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