Documentaire : Protestas propuestas procesos, solidarité et résistance contre-culturelle au Pérou (Lima)

Le documentaire Protestas, Propuestas y Procesos est désormais disponible en ligne pour être librement diffusé. Pirate et diffuse !
Projet documentaire qui retrace 10 ans de luttes sociales et de mouvements contre-culturels dans la capitale péruvienne. Au sein de ce monstre urbain de 10 millions d’habitants qu’est Lima, la solidarité et l’organisation dans les quartiers populaires au travers d’initiatives indépendantes signent le renouveau d’une activité politique contestataire. Ce condensé audiovisuel retrace et croise le parcours de divers collectifs qui utilisent la musique, la peinture murale, le cirque, la sérigraphie ou la photographie pour former un réseau de contre-pouvoirs en marge des grands médias et des structures institutionnelles. Face aux violences policières, aux trahisons des différents gouvernements et en réponse à une réalité sociale très dure, la jeunesse a su trouver sa voix au travers de la contre-culture et de l’autonomie.

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Nantes : un château occupé par des étudiant-e-s

En direct de l’université de Nantes ce dimanche soir (26/11/2017). Toujours plus fort : après l’école des Beaux-Arts et une aile du bâtiment Censive, sur le campus, c’est le superbe Château du Tertre qui vient d’être investi par 200 personnes pour loger les jeunes exilés !

La soirée commence en musique, des tables ont été installées pour un banquet. Et ça ne fait que commencer. Venez soutenir la lutte : arrêt facultés, ligne 2 !

A suivre !

[COMMUNIQUÉ DES OCCUPANT-E-S]
Suite à la brutale expulsion des Beaux-Arts, l’occupation des salles de Censive depuis mercredi connaît une affluence croissante qui révèle le besoin urgent d’hébergement de nombreux mineurs à la rue. Nous sommes heureux-se de la façon dont chacun-e a trouvé sa place dans l’organisation collective. Aujourd’hui il est cependant essentiel de réfléchir à plus long terme, et notamment d’anticiper la venue prochaine de la quinzaine de jeunes dont l’hôtel va fermer le 20 décembre, ainsi que celle des nombreux autres qui arrivent progressivement.
Nous avons donc visité hier le Château du Tertre et projetons dans les prochains jours de l’aménager pour le rendre accueillant, et qu’il puisse devenir à son tour un lieu d’hébergement. Nous avons pris connaissance des projets de réaménagement de ce bâtiment pour la rentrée 2018, et, si nous espérons évidemment que la maire fournisse de réels logements en quantités suffisantes d’ici là, nous ne nous berçons pas d’illusions. Ainsi nous considérons plus important d’offrir des conditions de vie décentes à de nombreuses personnes que de permettre la tenue de séminaires ou colloques qui peuvent se faire ailleurs.
Le Château du Tertre, inoccupé depuis plusieurs mois, se trouve aussi sur le campus, ce qui est crucial pour nous. Cet emplacement permet en effet de continuer à développer les échanges naissants entre les jeunes, étudiant-e-s et exilé-e-s. Par ailleurs des professeur-e-s proposent déjà de donner des cours à ces jeunes. Grâce à leur soutien, l’université peut enfin devenir ce qu’elle est censée être, un lieu d’apprentissage et de partage de savoirs, pour toutes et tous. Le Pôle Étudiant et le TU nous apportent aussi un soutien effectif, offrant une porte d’accès vers la vie culturelle.
Nous, étudiant-e-s et jeunes exilé-e-s, voulons que ces lieux que nous occupons puissent rester des lieux d’accueil et de vie pour les jeunes exilé-e-s. Il est toujours aussi inacceptable que la mairie mette des jeunes à la rue, d’autant plus quand l’hiver arrive.
Nous souhaitons garder avec l’université les bonnes conditions de dialogue qui se sont instaurées ces derniers jours, certain-e-s que cette institution dédiée à l’épanouissement de la jeunesse saisira toute la légitimité de nos revendications.

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Contre les frontières et la propriété privée – Liberté pour Alfidel!

Un an ferme pour une tentative d’ouverture de squat

Le mardi 24 octobre, plusieurs camarades ont tenté de rentrer dans une maison vide afin d’y élire leur domicile. La surveillance bourgeoise de la propriété privée ne cesse de se perfectionner et la maison était équipée d’un système d’alarme. Tous les camarades ont réussi à prendre la fuite sauf l’un d’eux qui, resté en arrière, s’est fait arrêter, et emprisonner…

Les policiers ont entamé une enquête pour tentative de cambriolage, bien que la maison soit inoccupée et que les propriétaires eux-mêmes aient reconnu plus tard que, des quelques affaires laissées sur place, rien n’avait disparu.
Le camarade arrêté n’a pas de papiers et ne peut pas prouver son identité. Déféré pour une comparution immédiate au TGI de Créteil, il a été jugé immédiatement. Il a alors écopé d’une peine d’un an ferme pour un cambriolage sans objet volé…et se trouve actuellement incarcéré à la maison d’arrêt de Fresnes en attendant le procès en appel.

L’emprisonnement d’Alfidel est l’aboutissement provisoire d’une existence très mouvementée, au cours de laquelle il n’a cessé de se faire malmener par les pouvoirs en place et de se débattre.
Né au Tchad dans les années 80, il a participé encore mineur à une rébellion contre le dictateur Idriss Déby. Blessé grièvement et sommairement soigné (il en garde de graves séquelles), il est emprisonné jusqu’à ce qu’une autre rébellion, s’emparant momentanément de la capitale N’Djamena et ouvrant les portes de la prison, lui permette de s’enfuir. Il s’installe ensuite en Lybie, mais la guerre civile et la chute de Khadafi le poussent de nouveau à la fuite, d’autant plus que les populations noires sont persécutées pour leur soi disant complicité avec le dictateur (en fait, Déby avait envoyé des troupes auxiliaires pour soutenir son confrère).

Arrivé en Europe par l’Italie, il se rend ensuite en France. Il demande l’asile mais est débouté. C’est le sort de la majorité des demandeurs d’asile en France : 71 % des demandes sont rejetées en première instance, 62 % des demandes après appel en 2016. Toutes les personnes refusées deviennent de fait sans-papiers.[…]

[…] Pendant sa garde à vue, Alfidel a reçu une OQTF (Obligation de Quitter le Terriroire Français) et une interdiction de revenir pour une durée d’un an. En général, les OQTF peuvent être contestées dans un délai de 15 à 30 jours, mais là le délai de recours n’était que de 48h. Ce délai minime rend impossible toute contestation sur le fond et le recours mené par son avocate a été rejeté. Pour notre camarade c’est une double peine : en pratique, cette OQTF limite l’espoir d’une remise en liberté avant l’audience d’Appel.

La répression a frappé notre camarade Alfidel, mais elle frappe très largement tous ceux qui répondent à la misère matérielle par une organisation et une solidarité collectives.

Un soutien matériel, juridique, financier et moral est nécessaire à notre camarade. Un collectif s’est réuni et va proposer diverses initiatives (page facebook, lien) et des discussions avec ceux qui subissent la même violence répressive, de la police, de la justice, et de la prison.

Une cantine aura lieu le samedi 9 décembre à partir de 12 h à la cantine des Pyrénées (77 rue de la Mare dans le 20e arrondissement de Paris) pour récolter de l’argent pour les mandats et payer les avocats. À 14 h, le collectif se réunira pour décider des suites et en particulier des initiatives envisagées autour du procès en appel à venir.

Les mandats sont envoyés chaque mois en prison à Alfidel par Kalimero, la caisse de solidarité avec les prisonnier.e.s de la guerre sociale.

Pour lui écrire : voir sur la page fb de soutien à Alfidel

Libérons Alfidel et tout.e.s les autres !

Pas de papiers du tout et des palaces pour toutes et tous !

Fermons les prisons !
Ouvrons des squats !

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