Femmes en lutte 93 et la Coordination des Sans Papiers du 93 sortent de l’ombre pour vivres libres .
Notre tract en commun !
25 novembre : journée internationale contre les violences faites aux femmes.
Le 25 novembre 1960, les sœurs Mirabal, militantes communistes en lutte contre la dictature en République Dominicaine ont été assassinées par le pouvoir. Ces femmes défendaient leurs droits pour un monde plus juste. Cette journée a été choisie comme journée internationale contre les violences faite aux femmes.
Tous les jours, nous subissons des violences sexistes et sociales dans cette société patriarcale
• les violences familiales et le viol constituent des risques plus importants pour les femmes âgées de 15 à 44 ans que le cancer ou les accidents de la route.
• Seulement 8% des femmes qui subissent des violences de leur conjoint portent plainte.
• Tous les 2 jours, une femme meurt sous les coups de son compagnon.
• 75 000 femmes sont violées chaque année, seulement 10 000 portent plainte et dans 4 cas sur 5, il n’y a pas de condamnation.
• Au travail, 20 à 40% des femmes sont victimes de harcèlement sexuel
• L’école, la famille, le travail, les médias… utilisent le corps des femmes, nous apprennent à obéir et à ne pas nous défendre en cas de violences.
• Dans le 93 (département le plus pauvre en métropole), 25% des femmes subissent des violences dans leur vie, c’est deux fois plus que la moyenne nationale.
Nous voulons nous défendre et oser parler des violences que nous subissons.
Mais aussi des violences économiques !
Si toutes les femmes subissent des violences, et bien nous n’oublions jamais ce qui est différent pour nous. Nous, femmes exploitées, sans papiers, des quartiers, nous n’avons pas les mêmes intérêts que nos patronnes : en plus des violences sexistes subies par toutes, nous subissons des violences économiques spécifiques.
Avec la crise, les violences contre nous sont marquées par une aggravation des conditions de travail : surexploitation, bas salaires, chômage, horaires de fous, précarité, temps partiel imposé, isolement dans le travail. Ces violences au travail, dans l’accès au logement, à la santé, à l’éducation pour nos enfants … nous ne pouvons pas les taire ! Ce sont des violences quotidiennes qui nous bouffent la tête et la vie ! En ce jour du 25 novembre, il faut les rappeler !
Dénoncer les responsabilités de l’Etat et du gouvernement !
Sarkozy et Hollande ont fait de la lutte contre les violences faites aux femmes une cause nationale. Mais alors pourquoi avoir supprimé le ministère du droit des femmes en 2014? La situation des femmes et des classes populaires reste catastrophique. Ce sont eux, l’Etat et ses représentants, les responsables de ces violences !
· C’est l’Etat qui ferme les centres d’IVG et les maternités!
· C’est l’Etat qui détruit le système de santé et d’éducation.
· C’est l’Etat qui diminue les subventions aux associations de soutien aux femmes !
· C’est l’Etat qui instrumentalise les violences contre les femmes pour stigmatiser les quartiers populaires et immigrés !
· C’est l’Etat qui vote des lois racistes et islamophobes
· C’est l’Etat qui maintient les sans-papiers dans la précarité
· C’est l’Etat et sa police qui nous violentent et mutilent nos familles : chasse et rafles de sans-papiers, criminalisation des mouvements de résistance, meurtres dans les quartiers populaires…
· C’est l’Etat qui recule devant l’égalité des droits des personnes LGBT
· C’est l’Etat qui fait la guerre aux peuples, sème la misère dans le monde dont les femmes sont les premières victimes
L’État ne nous défend pas contre ces violences car il les fabrique !
A nous de créer nos propres outils de défense !
Que faire face à ces violences ?
La culpabilité et la honte doivent être du côté des agresseurs et pas des victimes !Encore trop peu de femmes osent parler ou porter plainte suite aux violences subies et aux viols. Discutons, parlons entre femmes, pour sortir de l’isolement et se donner les moyens d’y faire face ! Ne plus se taire c’est se donner une chance de créer nos solidarités.
Ne taisons plus ces violences sous prétexte que ça divise nos luttes. Au contraire, si les femmes osent parler, s’organiser pour construire leurs résistances, ce sont tous nos combats qui s’en trouvent grandis et renforcés.
Comme en Palestine, au Kurdistan, en Philippines, en Inde, au Burkina… les femmes se réunissent et se lèvent pour défendre les droits de leurs peuples. Et comme elles, nous avons aussi besoin d’espaces autonomes entre femmes pour défendre nos intérêts.
Militer entre femmes nous aide à avoir confiance en notre parole, à créer des solidarités entre nous, à faire entendre nos points de vue, à devenir des militantes d’égal à égale dans nos combats communs.
Toutes et tous ensemble contre les violences faites aux femmes !
Ce combat est celui de toutes et tous !
Rassemblement, prise de paroles, chants, slogans.
http://femmesenlutte93.over-blog.com/article-campagne-2014-contre-les-violences-faites-aux-femmes-125068736.html