[nantes] ????‍♀️journées d’ateliers et discussions « Féminisme et (non) maternités » le 6 avril????

Yvonne Knibiehler nous dit que, si les mères et la maternité ne sortent pas de l’ombre, c’est parce que la production des enfants a toujours été, et demeure un enjeu de pouvoir. Le contrôle de la fécondité féminine est le lieu par excellence de la domination d’un sexe à l’autre.

Comment alors reprendre le pouvoir sur nos choix (avoir des enfants ou non) et sur nos corps ? Comment se défendre contre la médicalisation de la naissance qui nous laisse désormais peu d’espace ? Quel espace pouvons-nous collectivement laisser aux enfants pour qu’ils puissent devenir les adultes qu’ils veulent être ?

Accoler les termes féminisme et maternités est pour nous une perspective pertinente pour discuter de la diversité des expériences vécues des maternités.

Nous souhaitons dépasser l’opposition éternelle : devenir mère serait l’expérience ultime d’une féminité épanouie contre, dans une version plus progressiste, un frein à l’émancipation des femmes, car cela demande temps et disponibilité (la maternité enfermerait la Femme donc dans sa fonction reproductrice).

Nous pensons que cette façon binaire de voir les choses est stérile, jugeante et obsolète.
Nous voulons en effet penser la maternité au pluriel et partir des différentes expériences vécues, des rapports de pouvoir qui les traversent et des espaces de résistance qui se créent.

L’enjeu est d’envisager et de réfléchir ces questions dans leur forme globale (nous sommes toutes et tous issu.e.s d’un utérus), comme l’action par laquelle se reproduit un groupe humain, et donc la société.

Nous avancerons ensemble, à tâtons et avec bienveillance sur ces questions. Tout le monde est bienvenu pour venir témoigner, apprendre, transmettre, penser et réfléchir collectivement.

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Idée lecture : Chambre 2, de Julie Bonnie. La condition féminine à travers le corps et le travail des femmes…

Un bouquin qui pourrait s’appeler L’usine à faire accoucher les femmes, mais pour lequel l’auteure a choisi un titre plus soft, Chambre 2.

C’est l’histoire d’une femme qui a vécu de manière plutôt libre et nomade, avec quelqu’un qu’elle aimait, au sein d’une troupe hétéroclite de musiciens et de danseurs. Avec le déclin des cabarets, elle doit changer de mode de vie et se retrouve du jour au lendemain à devoir travailler dans une maternité en tant qu’auxiliaire de puériculture, dans des conditions qu’elle ne supporte pas, qui sont une véritable torture pour celles dont c’est le job comme pour celles qui accouchent. Tout le mérite de ce livre, c’est qu’il conjugue la vision d’une femme sur sa propre condition d’exploitée au sein de l’institution hospitalière, avec un discours sur la violence faite aux femmes et à leurs corps. Dominée hiérarchiquement, physiquement fatiguée, stressée et rejetée au travail, le double regard qu’elle porte sur les choses permet d’aborder des problématiques qui ne sont pas si courantes que ça, alors qu’elles concernent tout le monde.

Pour celleux qui sont phobiques de l’hôpital, pas d’inquiétude : nous sont passés les détails les plus cliniques, et la trame de fond du bouquin, c’est la vie de la nana quand elle se mettait bien.

En complément de ce livre, il peut être intéressant de lire la brochure Accouchement et patriarcat médical : Épisiotomie. (en libre téléchargement ici, ou à lire sur Infokiosques.net) ; ou encore Sororité, la solidarité politique entre les femmes, de Bell Hooks (téléchargeable ici ou à lire directement sur Infokiosques.net).

Enjoy !