[Qu’est-ce qui se passe à Istanbul ?] « Tu avais peur d’Allah, maintenant tu vas avoir peur de ton peuple »

Turquie : “il y a pas mal de barricades”

TÉMOIGNAGES – À Istanbul, la contestation contre le gouvernement conservateur ne faiblit pas.

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L’INFO. Le week-end a été particulièrement violent sur les rives du Bosphore. Il y a eu plus de 1.700 arrestations dans tout le pays. Depuis quatre jours, des milliers de manifestants défilent contre le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan, le Premier ministre islamo-conservateur. Dimanche, ils ont occupé la place Taksim d’Istanbul, tandis que de nouveaux incidents ont éclaté dans la capitale Ankara. Des cortèges se sont formés dans le quartier résidentiel de Kavaklidere, à Ankara, après avoir été brutalement délogés plus tôt par la police de la place centrale de Kizilay de la capitale. Plusieurs centaines de personnes ont été blessées. Alors que lundi, beaucoup de Turcs reprennent le chemin du travail, la pression reste maximale sur le gouvernement.

“Beaucoup de personnes qui se font gazer”. Mathieu Koro était dans le cortège à Istanbul. “Il y avait une barrière humaine avec plein de gaz lacrymogènes pour qu’on ne puisse pas avancer. L’ambiance est un peu électrique. On entend des slogans contre le Premier ministre actuel”, a-t-il a raconté au micro d’Europe 1. Beaucoup de Turcs continuent d’exprimer leur colère. “Il y a pas mal de barricades qui se sont formées. Il y a des personnes qui prennent les poubelles. Tous les grands axes sont bloqués. Les voitures n’arrivent pas à passer”, a-t-il affirmé.

Face à une répression policière très dure, la contestation s’organise. “Il y a une mosquée qui sert d’endroits de secours. Il y a beaucoup de personnes qui se font gazer. Maintenant, c’est bien organisé. Il y a des gens avec des sprays, avec des citrons pour éviter que les gaz lacrymogènes fassent trop d’effets”, a précisé Mathieu Koro.

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“Les gens marchent de très loin”. Adjé, une universitaire d’Istanbul, a également été témoin des turbulences de ces dernières heures. “Vers 3 heures ou quatre heures du matin, c’était vraiment très, très fort. Il y a eu beaucoup de pressions policières. Ils attaquent toujours dans la matinée. Ils commencent à utiliser les lacrymogènes sans arrêt. Les gens s’inquiètent. Beaucoup de gens ne savent pas ce qui va se passer dans deux jours ou dans une semaine”, a-t-elle raconté à Europe 1.

Et lundi matin, la contestation ne semblait pas s’affaiblir. “Certains rentrent chez eux mais ils sont remplacés par d’autres. Les gens marchent de très loin, tous ensembles, vers la place Taksim. Ils ont des drapeaux. Les gens dansent, chantent. Il y a ceux qui rentrent de Taksim et ceux qui vont vers Taksim”, a affirmé cette universitaire.

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Leur presse (Charles Carrasco avec Mathieu Charrier et Walid Berrissoul, Europe1.fr, 3 juin 2013)

 

Nouveaux affrontements entre manifestants et police en Turquie

De nouvelles violences ont éclaté dans la nuit de dimanche à lundi en Turquie entre policiers et manifestants, dont certains ont incendié des bureaux du parti AKP au pouvoir.

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Le calme semblait revenu lundi matin, au quatrième jour du mouvement de contestation, né de l’opposition à un projet immobilier à Istanbul mais qui remet plus largement en cause la politique du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

À Izmir, dans l’ouest du pays, des manifestants ont lancé des cocktails molotov sur la permanence du Parti pour la justice et le développement (AKP). Le bâtiment a été partiellement détruit, avant que l’incendie ne soit éteint, rapporte l’agence de presse Dogan.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/06/061.jpgManifestation à Izmir dans la nuit du 2 au 3 juin

De violents affrontements ont également éclaté à Istanbul, où les protestataires ont érigé des barricades avec du mobilier urbain et des pavés. Toutes les rues menant au bureau du Premier ministre avaient été bouclées et la police a tiré des grenades lacrymogènes pour repousser les manifestants.

Aucun bilan n’a été communiqué, mais du personnel médical a soigné des blessés dans une mosquée voisine.

Dans le centre d’Ankara, la police a effectué une descente dans un centre commercial où elle soupçonnait des manifestants de s’être réfugiés, arrêtant des centaines de personnes.

Leur presse (Reuters via tempsreel.nouvelobs.com, 3 juin 2013)

 

POLICE TERROR RISES IN TURKEY

The police brutality accelerates as the resistance in Turkey strengthens. Since the sunset on June 2nd, we have been bombarded with reports and witness accounts regarding the excessive use of tear gas, rubber bullets and other means against protesters in Besiktas/Istanbul and in Ankara.

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Some of the methods the police have employed are even against the protocols of war. In the night of June 2, the police raided three medical centers treating protesters in Ankara. The police sprayed pepper gas and used force on doctors, hospitalising two of them. Then both the doctors and the injured protesters were taken to the sports hall of a Shopping Mall (Ankamall) to be kept there.

Meanwhile in Istanbul, the resistance continues on different sites. In Taksim, police do not intervene (as of June 3rd 2:30 am) and some of the protesters enjoy the occupied Taksim Square and Gezi Park. However, there are strong ongoing clashes under a violent police attack in the Besiktas district. We keep getting photos and reports about police bombarding the protesters with pepper gas and the protesters resisting. There have been serious injuries reported due to police brutality, and demands for medical help were repeated. Especially around Dolmabahce area, where the Prime Minister has an office, the use of tear gas bombs are excessive.

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What is happening in İstanbul?, 3 juin 2013 – 2h39

 

Les manifestants turcs ne désarment pas

Ils continuent de défier le pouvoir place Taksim à Istanbul, mais aussi à Ankara, où des incidents ont éclaté.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/06/081.jpgDes manifestants lancent des pierres sur les forces de l’ordre près de la place Taksim, samedi à Istanbul.

L’ordre de retrait donné à la police de la place de Taksim doit laisser un goût d’autant plus amer au premier ministre Recep Tayyip Erdogan qu’il a le goût de la bière, alors qu’une loi restreignant la vente de l’alcool a été votée la semaine dernière. Samedi soir, des dizaines de milliers de jeunes Turcs ont déferlé sur la place de Taksim, bien souvent une canette d’Efes à la main, la bière nationale. Jusqu’au petit matin, ils ont célébré leur victoire. « À ta santé Erdogan ! » était le slogan qui avait le plus de succès derrière l’irremplaçable « Erdogan démission ! ».

La mobilisation contre un réaménagement urbain controversé de la place de Taksim lancée mardi par quelques militants a donc définitivement tourné à la contestation du mode de gouvernance du chef du gouvernement. Le centre névralgique d’Istanbul s’est transformé en défouloir de la rancœur accumulée par une partie de population, les Turcs laïcs en tête. « Les restrictions contre l’alcool, l’interdiction de la pilule du lendemain et les tentatives contre l’avortement sont des intrusions dans la vie des gens, des attaques contre un mode de vie », énumère Seyhun, professeur d’anglais à l’université, un casque de chantier jaune vissé sur la tête pour se protéger des tirs tendus de gaz lacrymogènes. « J’ai de grandes inquiétudes sur une islamisation rampante du pays, le gouvernement doit se comporter de façon responsable », explique un jeune homme qui arbore sur son bras un tatouage reproduisant la signature d’Atatürk, le fondateur de la République laïque. « Nous ne sommes pas des provocateurs comme dit Erdogan », s’insurgent Mete et Tuna, étudiants en architecture. Drapeau rouge frappé d’une étoile et d’une lune blanches sur l’épaule, les deux amis ont pourtant voté pour sa formation, le Parti de la justice et du développement (AKP). « L’oppression grandissante du peuple alors qu’il demande juste à être pris en considération est incroyable. Il a beau jeu de critiquer Assad. La mobilisation est historique pour la Turquie, on va faire la révolution, on ne va pas s’arrêter là. » Comment ? Ils ne savent pas trop encore. Mais l’heure est à l’euphorie, pas à l’analyse froide.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/06/131.jpgDes manifestants, vendredi sur la place Taksim, dans un nuage de gaz lacrymogènes.

« Le réveil des consciences »

Au cinquième jour d’une répression policière d’une extrême brutalité, les autorités ont été contraintes d’ouvrir la place aux manifestants. « Ce n’est que le début, le réveil des consciences s’enthousiasme Görkem Kutay, étudiant en mécanique. L’opposition au gouvernement unit les laïcs, les nationalistes, il y a même des islamistes communistes avec nous. » Dans la nuit de samedi à dimanche, des affrontements avec la police ont eu lieu devant le bureau du premier ministre dans le quartier de Besiktas, près du Bosphore. Les mêmes scènes se sont répétées devant celui de la capitale, Ankara, où les forces de l’ordre ont fini par intervenir à grand renfort de gaz lacrymogènes et de canons à eau. La contestation, quoique limitée, a gagné de nombreuses villes d’Anatolie, Izmir, Antalya, Tunceli, Trabzon… Et dimanche, la place de Taksim était de nouveau noire de monde. Recouverte de drapeaux d’organisations d’extrême gauche qui n’avaient pas eu le droit d’y manifester le 1er mai. En fin de journée, aucun policier n’était visible même si Recep Tayyip Erdogan taxe les manifestants d’« extrémistes qui ne peuvent pas faire ce qu’ils veulent ». Sur les murs, les tags victorieux résument l’humeur de cette révolte inattendue : « Tu avais peur d’Allah, maintenant tu vas avoir peur de ton peuple. » « Sultan, on arrive ». Jamais les islamo-conservateurs n’ont connu une telle fronde depuis leur arrivée au pouvoir en 2002.

Sans surprise, de l’extrême droite du Parti pour une action nationaliste (MHP) au Parti républicain du peuple (CHP), la formation fondée par Atatürk, toute l’opposition critique vertement la brutalité policière. Mais des voix s’élèvent également dans le propre camp d’Erdogan. En voyage au Turkménistan, le président de la République, Abdullah Gül, a rappelé les principes de base censés réguler les rapports d’une société apaisée : « Dans une démocratie, les réactions doivent être exprimées (…) avec bon sens, avec calme et, en retour, les dirigeants doivent déployer plus d’efforts pour prêter une oreille attentive aux différentes opinions et inquiétudes. » Le vice-premier ministre Bülent Arinç s’est même excusé pour les débordements et a jugé qu’il « fallait utiliser la persuasion et non le gaz ». Parmi les réactions internationales, un coup de semonce inhabituel est venu de Washington, inquiet de la stabilité de son principal allié dans la région.

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Pour l’image de la Turquie, le résultat est désastreux. Plus de 1700 manifestants ont été interpellés selon le ministère de l’Intérieur, un millier de blessés ont été recensés. Il y aurait deux morts selon Amnesty International. « Après les charges de la police, le monde entier a vu le vrai visage de dictateur d’Erdogan, ça fait désordre, Istanbul ne risque pas d’avoir les Jeux olympiques (la ville est candidate pour 2020, NDLR) », raillait Metin assis sur une poubelle renversée, barricade de fortune, alors que la nuit s’achevait, éreinté, dans des vapeurs d’alcool, dimanche.

Leur presse (Laure Marchand à Istanbul, LeFigaro.fr, 2 juin 2013 – 22h43)

 

Turquie : récit d’une nuit de résistance sur la place Taksim, à Istanbul

Samedi, 20 heures. L’impressionnant déploiement de forces de police anti-émeute qui avaient repris la place Taksim et le parc de Gezi aux manifestants, samedi matin, a disparu comme par enchantement. Tous les bataillons de policiers se sont retirés et ont laissé la place aux manifestants. Très vite, des dizaines de milliers de personnes, peut-être des centaines de milliers, remplissent la place, le parc, les quartiers aux alentours et l’avenue piétonne Istiklal, la grande artère commerciale du centre-ville où déambule chaque jour plus d’un million de personnes.

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Les manifestants fêtent leur victoire arrachée après trois jours de bataille avec la police. Avec un mois de retard, c’est le 1er-Mai. Le gouvernement avait en effet interdit cette année tout rassemblement sur la place Taksim pour la Fête des travailleurs.

Partout l’alcool coule à flots, les bouteilles de bière s’entrechoquent et, chose inhabituelle, on consomme ouvertement dans la rue. Des vendeurs ambulants en font leur commerce et se baladent avec des seaux d’eau glacée remplis de bouteilles. La diabolisation, la stigmatisation répétée des buveurs d’alcool par le premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, et les mesures de restriction de la consommation ont été l’un des nombreux éléments qui ont nourri cette révolte.

“M. Erdogan veut s’en prendre à notre mode de vie, il ne tolère pas les gens qui aiment l’art, qui vivent à l’occidentale. Il détruit les immeubles historiques, les cinémas et les théâtres pour les remplacer par d’horribles centres commerciaux construits par ses amis”, tempête Erkan, un père de famille de 55 ans, venu avec sa femme et ses deux enfants adolescents. Plus loin, une jeune femme avec un groupe d’amis donne un avis similaire. “Sa vision de la famille turque et des femmes est totalement rétrograde”, dit Esra, une bière dans une main, un drapeau turc dans l’autre.

Le gouvernement s’est attiré les foudres des “laïques” pour ses attaques répétées contre le droit à l’avortement ou la limitation d’accès à la pilule du lendemain. “Faites au moins trois enfants”, a coutume de répéter aux Turques M. Erdogan.

Samedi, 23 heures. La fête continue sur la place et le sol est désormais jonché de bouteilles. Au centre, le monument à l’indépendance de la Turquie est escaladé par des jeunes qui veulent se faire prendre en photo. Jour de gloire, jour historique pour tous ces manifestants qui tiennent leur revanche. La statue d’Atatürk est affublée de toutes sortes d’emblèmes politiques, de drapeaux d’associations LGBT, des couleurs kurdes ou de partis de gauche.

Une danse traditionnelle alévie est improvisée : y entrent des Kurdes qui scandent “vive le président Apo [Öcalan, leader du PKK]” mais aussi des kémalistes avec leur drapeau turc. Joyeuse cacophonie. “Ce qui nous réunit ici, c’est que beaucoup d’entre nous sommes alévis”, hurle Metin, originaire de Malatya. Les alévis, une branche éloignée du chiisme, sont environ 15 millions en Turquie et cultivent un mode de vie libéral. “Le gouvernement est un parti sunnite religieux qui ne nous aime pas. Nous ne voulons pas de leurs cours de religion et nous ne voulons pas prier dans leurs mosquées. Nous voulons notre culture”, s’énerve Metin.

Dimanche, 1 heure. Aux quatre coins de la place et du parc Gezi, des militants équipés de sacs poubelle commencent à nettoyer. Contrairement aux affirmations du premier ministre et de ses supporters, peu de casse et de vandalisme ont été constatés. Sur Istiklal, le fameux pâtissier qui appartient à la mairie a été entièrement dévasté. Quelques vitrines cassées et voitures abîmées, mais de manière très marginale. Les banques, peu protégées, n’ont pas été endommagées. Des personnes s’interposent pour calmer les plus énervés. Des véhicules de police, quelques bus municipaux et les camions satellite de chaînes de télévision jugées “vendues à Erdogan” ont en revanche été détruits et traînés jusqu’aux barricades.

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Les barricades justement, sont en train de se constituer. La place commence doucement à se vider. Rentrent chez eux les manifestants les moins politisés, la petite-bourgeoisie laïque et kémaliste des quartiers du centre-ville. Restent les militants les plus motivés, les mieux organisés. Les groupes de la gauche radicale montent des campements pour tenir la place toute la nuit et s’affairent sur les barricades : bus, voitures, barrières de police, matériel de chantier… Tout autour de la place, des obstacles bloquent les voies d’accès.

Cem, un militant du Halk Cephesi (Front du peuple), obscur groupuscule d’extrême gauche issu d’une scission du Parti communiste, montre ses blessures de guerre. Une grenade de gaz lacrymogène l’a touché à l’épaule. Un autre tir tendu de la police lui a éclaté l’arcade sourcilière. “Cela fait trois jours que j’y suis avec les camarades. Nous resterons jusqu’au bout. Jusqu’à ce qu’il démissionne”, assure ce jeune ouvrier d’une trentaine d’années, originaire du Dersim, une région de l’Est, foyer traditionnel de la gauche alévie.

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Dimanche, 2 heures. Un nuage de gaz continue de flotter sur le parc de Gezi, désormais aux trois quarts vide. Les yeux piquent et la peau brûle. La plupart des manifestants n’ont qu’un simple masque de chirurgien ou un foulard, bien dérisoire. Toutes sortes de rumeurs circulent parmi les occupants de la place. À Besiktas, à deux kilomètres de là, de violents heurts opposent anarchistes, autonomes et policiers qui repoussent les tentatives d’approche des bureaux du premier ministre. Le gaz lacrymo remonte jusqu’à Taksim.

Au nord de la place, à Harbiye, tout est calme. Des voitures défilent en klaxonnant, drapeau turc à la fenêtre. Aux fenêtres de la “orduevi”, la résidence pour officiers de l’armée, on observe de loin cette insurrection anti-Erdogan. Dans la journée, une rumeur sur les réseaux sociaux avait fait état de distribution d’eau et de masques aux manifestants par des militaires. L’armée était un ancien bastion kémaliste et laïque, avant qu’elle ne soit décimée par les arrestations et les procès lancés par la justice. Elle a été responsable de quatre coups d’État depuis 1960 mais n’est plus vraiment en position de le faire aujourd’hui.

Dimanche, 4 heures. La place est désormais quasiment vide, quelques grappes de jusqu’au-boutistes subsistent ça et là. Des véhicules de chantier ont été enflammés et l’incendie s’est propagé jusqu’à une citerne de gaz qui a fini par exploser et toucher les arbres du parc de Gezi. Le feu sera maîtrisé. L’attente, elle, sera encore longue. Dimanche en début d’après-midi, la place se remplira à nouveau d’une nouvelle foule de protestataires. En attendant, adossée avec son compagnon à la vitrine d’une banque, une jeune femme à la voix de chanteuse d’opéra se lance dans un numéro de soliste. Et se taille un joli succès.

Leur presse (Guillaume Perrier à Istanbul, LeMonde.fr, 2 juin 2013)