Emission du 26 Avril 2014 – Radio Vosstanie

 

Emission du 26 Avril 2014 de Radio Vosstanie. 

Invités 
La lutte des « redoutables » et la « trahison » syndicale.
A propos des dernières contributions: La Théorie critique pour penser la crise, Une histoire du mouvement punk rock, La vie low cost selon easyJet, L’imposture zapatiste au Chiapas, Le néo-zapatisme pour sortir du capitalisme, Félix Guattari, penseur de l’écosophie.
Discussion autour du texte le Néo-marxiste c’est l’Autre
et autres digressions…
Un coup « d’épée dans l’eau » chez les névropathes, Suite de « L’Echapée », Discussion autour du site Travail Contre Capital.
Et à l’écoute pendant 1 mois.

312 minutes d’émission. ! (ouf…)


Pendant l’émission quelques morceaux de l’album SamplObsession


Merci à Ben de la Médiapilation pour le visuels.
Message en fin d’émission d’un Camarade actuellement en Sicile.
Hier, Vendredi 25 avril et aujourd’hui, plusieurs personnes se sont réunies à Niscemi, en Sicile, répondant à un appel lancé par le mouvement No MUOS, dont l’activité et le nombre de militants a connu une baisse ces derniers mois.
Un des buts était de maintenir éveillée la lutte, à travers des rencontres, des réunions, et surtout la réactivation de la pratique de l’action directe.
Ainsi, hier, sous les yeux de la police italienne et de quelques soldats américains, les activistes ont découpé en plein jour les grillages de la base militaire américaine NRTF de Niscemi pour libérer un puits d’eau se trouvant à l’intérieur de la base. La police n’est intervenue qu’à la fin, au moment où les militants étaient en train de refermer le grillage de la base, laissant le puits à l’extérieur de celle-ci. Cette action, qui recouvrait surtout un caractère symbolique, a rapidement était anéantie durant la nuit, par les soldats de la marine américaine qui ont profité de l’absence d’activistes sur le terrain pour remettre en place le grillage.
Les réunions d’aujourd’hui (Samedi 26 avril), se sont appuyées sur cette action afin d’élargir les perspectives de cette lutte qui a dépassé, au moins en partie, l’objectif premier qui était celui d’empêcher la construction du MUOS (pour rappel, le montage des 3 antennes paraboliques du MUOS a été terminé fin janvier, mais le système n’est pas encore actif).
En effet, la lutte s’attaque aujourd’hui à plusieurs problématiques engendrées par le système capitaliste.
L’action pour la récupération du puits d’eau s’inscrit dans le combat d’une partie de population sicilienne aux problématiques d’eau potable. Il faut savoir que dans la ville de Niscemi, une ville d’environ 20000 habitants, l’eau est disponible tous les 15/20 jours, sans être forcément potable. C’est pourquoi la récupération du puits se veut une expression du refus de la population de laisser les militaires s’approprier des points d’eau alors que les civils n’en ont pas.
La solidarité théorique et pratique avec la lutte pour le droit des immigrés et pour la fermeture des centres de rétention en Sicile a été reconfirmée durant les réunions de ce week-end, qui ont vu l’intervention de plusieurs groupes actifs dans ce domaine.
De plus, la ligne antimilitariste a clairement été exprimée par la totalité des militants. Le combat contre le MUOS est donc aujourd’hui vu comme un combat contre l’armée et la militarisation des territoires ; les différentes actions directes ainsi que les communiqués vont et iront dans ce sens.
Enfin, le désir d’internationalisation de cette lutte, en multipliant, d’une part, les moyens d’information et, d’autre part, les connexions avec d’autres luttes en-dehors des frontières italiennes, est toujours très présent. D’ailleurs, l’organisation de futurs camps et rencontres au niveau international, dont les dates seront officialisées ces prochains jours, vont dans ce sens.
Ainsi, plusieurs luttes qu’on pourrait définir comme étant partielles sont menées en parallèle et élèvent le combat ainsi que la sensibilité de la population vers des objectifs plus globaux.
Cependant, la perspective de lutte des classes n’est actuellement pas abordée. Le discours anti-américain ou anti-occidental, avec le risque d’une vision du monde non pas classiste mais uniquement géopolitique, revient encore régulièrement, avec toutes les dérives de type maoïste que cela peut comporter (on peut notamment penser au communautarisme, au régionalisme ou au soutien potentiel à une bourgeoisie contre une autre).
En plus, la possibilité de solliciter les travailleurs des entreprises qui fournissent la base américaine en matériel (nourriture, eau, électricité, internet, gasoil, etc.) afin d’obtenir de leur part un sabotage de la production et, en conséquence, du fonctionnement de la base américaine semble encore ne pas retenir l’attention du mouvement.
Mais la lutte No MUOS est encore jeune et a déjà effectué une avancée remarquable en termes de réflexion et de pratique, ce qui laisse espérer des perspectives intéressantes. Les mois prochains nous diront dans quelle direction va évoluer ce mouvement qui doit continuer à grandir, l’antimilitarisme représentant une approche essentielle pouvant potentiellement permettre au mouvement de questionner les rapports de production capitaliste qui sont à la base de la militarisation croissante de l’ensemble de la planète.

 

Le surréalisme de la revue Front noir

Le surréalisme de la revue Front noir

Louis Janover et la revue Front noir articulent une appropriation critique du surréalisme avec une réflexion sur l’aliénation artistique inspirée par Marx.

 

La réflexion des surréalistes permet de dépasser les revendications grotesques des intermittents du spectacle qui se contentent de défendre un statut d’artiste. Au contraire, les surréalistes aspirent au dépassement de l’art dans la perspective d’une société sans classes. Dans ce contexte, la révolte radicale des avant-gardes artistiques doit être ravivée pour penser l’aliénation moderne. Même si ses mouvements semblent aujourd’hui récupérés, il faut revenir aux origines de leur charge subversive.

Dans les années 1960, Louis Janover participe à la revue Front noir qui tente de raviver la révolte surréaliste alimentée par un Marx libertaire. Cette revue marginale «était placée sous le signe de la critique des aliénations politique et artistique et de la remise en question du rapport poésie-révolution inscrit au cœur même du projet surréaliste », précise Louis Janover.

LA SUITE SUR ZONES SUBVERSIVES

 

L’idée du communisme musulman : à propos de Mirsaid Sultan Galiev (1892-1940)

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À travers la figure du bolchévik tatar, Mirsaid Sultan Galiev, Matthieu Renault s’intéresse ici à une expérience peu connue : celle du « communisme national musulman » tel qu’il s’est développé en Russie soviétique, puis en URSS, de 1917 à la fin des années 1920. Une première version de cette contribution a été présentée à l’occasion du colloque Penser l’émancipation (Nanterre, février 2014).

Fourbi

Fourbi c’est un petit fanzine, brochure ou appelle-le comme bon te semble, qui rassemble des textes en vrac sur le travail salarié. Textes écrits par des travailleurs-euses, chômeurs-euses, étudiants-es et autre précaires.

Tout le monde peut le télécharger, photocopier et distribuer (gratuitement !) où bon lui semblera. Pour ce faire, un clic droit puis « enregistrer la cible du lien sous ».
Les viewers PDF des navigateurs, c’est de la crotte.

FOURBI #2
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FOURBI #1
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VU SUR http://coeurnoirteterouge.wordpress.com/

Je suis un « casseur » (et je suis hyper-sympa)

C’est un texte qui est arrivé sur la boîte mail de la rédaction d’Article11, de façon anonyme. Son auteur revient sur la manifestation agitée du 22 février à Nantes en soutien à Notre-Dame-des-Landes. Lui était parmi celles et ceux que les médias et le pouvoir nomment « casseurs ». Cette étiquette, il la retourne, la revendique. À lui la place.

Je suis donc « un casseur ». Mais « un casseur » hyper-sympa. La précision est importante. Parce que dans les deux semaines qui suivent ce genre de journée, tu as quand même largement l’impression que beaucoup de gens viennent mettre leur main dans le derrière de la manif afin de lui faire dire tout et n’importe quoi. Beaucoup de ventriloques et de tours de passe-passe, dans les articles, sous les articles, dans les images, sous les images. Une hypertrophie des enjeux, servie sur son flux continu d’informations, à la sauce virtuelle. Avec un soupçon de connerie.

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Lancer de pierre sur les forces anti-émeutes
Années 60, photo noir et blanc, 4 manifestants en avant-plan lancent des pavés sur une rangée de police anti-émeute en arrière plan, à quelques dizaines de mêtres.

Reprenons. Je suis « un casseur » sympa. Et je ne suis pas complètement con non plus. Alors quand je lis un peu partout que ce jour-là j’ai été manipulé et que je n’ai rien compris à ce qui s’est passé, j’ai envie de dire : comme d’habitude. Ni plus, ni moins – certainement moins, en fait. Oui, je suis manipulé. Comme au supermarché, au boulot, devant des guichets, des médecins, des profs, des représentants de la loi en tous genres. Comme tout le monde. Oui, je suis manipulé, pour peu d’entendre par là : « Soumis à des forces qui me dépassent ». Mais je me soigne. Je l’ai accepté, ce statut de petite souris dans une cage. Je l’ai accepté parce que je me suis dit : si je ne suis que ça, une petite souris dans une cage, alors je serai une petite souris qui dévisse, qui fait n’importe quoi. Cette manif du 22 février, je savais très bien qu’elle ne changerait pas le monde (sic), et qu’elle s’inscrivait dans un jeu de pouvoir, de territoires et de symboles qui me dépassent. Mais j’étais excité comme une souris qui a pété un plomb dans sa cage. Et qui tente d’invalider l’expérience qu’on mène sur elle.

Auscultons la manipulation vendue ici et là : « Les flics nous ont laissé la ville » ; « Il y avait des flics/provocateurs dans le cortège » ; « Les flics ont laissé faire ». Ou bien : « En bloquant l’accès à une partie de la ville, les flics ont crée la tension de toute pièce pour discréditer le mouvement ». Cette idée que les flics sont acteurs de la journée est à la fois assez vraie et très mensongère. Je ne rentrerai pas ici dans l’analyse de la répression ce jour-là ; je ne suis nullement un « spécialiste » de la question. Mais je me suis par contre rendu compte que le point commun de ces évocations de « l’émeute » comme favorisées par police tient à l’impossibilité pour les gens qui les évoquent de concevoir qu’on puisse être assez nombreux-ses à être en colère, suffisamment déterminé(e)s et organisé(e)s pour débarquer dans une ville afin de la retourner. Ça leur semble tellement fou et irrationnel que ça doit forcément être un complot. Ben non.

les flics n’ont pas créé la violence, ils l’ont gérée

La réalité est beaucoup plus simple : ce jour-là, les flics n’ont pas créé la violence, ils l’ont gérée. Violemment, patiemment et méthodiquement. Et ils avaient certainement conduit un efficace travail de renseignement en amont puisqu’ils avaient compris combien on était motivé(e)s. Ils avaient saisi que s’ils nous laissaient accès à toute la ville, on risquait d’avoir méchamment envie de faire du lèche-vitrine sans pour autant passer par les portes automatiques. J’imagine que de longues réunions se sont alors tenues dans de beaux bureaux soyeux pour décider comment administrer cette colère qui allait parcourir le cortège. Qu’en faire ? Comment la récupérer ?

Lire l’article complet sur Article11.

la revue SIC 2 en français

Sic2-th

Numéro 2, février 2014

Commander la revue papier ici.

Thémis « Ce n’est pas un éditorial » http://dndf.org/?p=12907

Woland, Disparités dans la dynamique de l’ère des émeutes

Leon de Mattis, Les mesures communistes

R.S., La conjoncture

Woland, L’émergence du (non-)sujet

R.S., Le mouvement contre la réforme des retraites en France, automne 2010

Rocamadur, Le quart-monde sauvage prend la rue : Sur les émeutes anglaises et d’autres calvaires

Rust Bunny Collective, Sous une tenue anti-émeute

Research & Destroy, L’analyse de la limite et ses limites

Agents of Chaos, Sans toi aucun rouage ne tourne…

ENEDEKA MASKA + de 10 ans déjà D’ANATOMIE DE LA HAINE

L’édition du texte qui suit n’est pas « terminé »… On a décidé de commencer à le faire tourner malgré les difficultés auxquelles nous devons faire face en parallèle à la gestion de ce site.Il s’agit de faire valoir notre point de vue et de le comprendre au vu  des conditions matérielles qui sont les nôtres ( manque récurrent et usant d’argent, de temps ,et donc d’accès à internet…etc, etc).

Pour ceux qui suivent et veulent suivre la parution de ce texte : il sera tenu ici un calendrier des mises en accès des passages successifs du travail ci-dessous.

+Début Février 2014: édito PAS LE TEMPS (Tenir bon face à la Politique des « stratégies de confusion/ tension /division »)

+25 FÉVRIER 2014 – Rappel Enedeka + de 10 ans déjà d’ Anatomie de la Haine; partie 1: I RAP II KLASSE; Partie 2: Anatomie de la Haine, à suivre)

+26 Février 2014: suite de Partie 2 Anatomie de la Haine / Radio Klandestine 31

ps: les textes « en rouge » sont des textes « en cours », les textes blanc sont « déjà édité » –les rajouts récents le seront en rouge -, les textes « jaune » – qu’on aurait préféré en couleur or! héhé– sont des indications d’usages (voir sur enedeka.e-monsite 

Anatomie

 

ENEDEKA MASKA

+ de 10 ans

déjà

D’ANATOMIE DE LA HAINE

Anatomie

« C’est Enedeka Maska encore venu pour vous offusquer 

quand d’autres chassaient les pascales je venais déjà vous brusquer »

Anatomie

« C’est pas pour le fric, j’ai jamais changé mon fusil d’épaule / Plus de dix ans de ‘zique, eh ouais mon gars je joue toujours pas sur une Lespaules »

Enedeka 2009 in Anatomie de la Haine

Anatomie 2

 

Si l’album qui s’apprête à sortir s’appelle I RAP II KLASSE ( Anatomie de la Haine#2). C’est précisément parce que c’est en cela qu’il consiste.Le livret qui l’accompagnera sera l’occasion d’y revenir. 

Cela dit, au vu des antagonismes actuels et de leurs niveaux, il nous paraît justifié d’en rappeler certains contours. D’esquisser en quelques traits le projet qui s’y dessine. Le projet qui n’a jamais cessé de s’y dessiner.

 

« Ma Critique est Dialectique, aboutit dans son Dépassement/ rien à voir avec celle que tu Pratiques quand tu te fout de la gueule des passants »

« Pas besoin de stickers de A cerclé, moi ce que je suis, je le sais… »

Enedeka Maska in L’Anatomie de la Haine ,2009e/2010r(à écouter sur la Radio Klandestine Permanente – RKP)

Anatomie

I

RAP II KLASSE

Comme le rappelle très bien son titre, au niveau de  LA FORME, il ne s’agit que d’ « un » rap de classe. Un rap de classe parmi tant d’autre – quand bien même ce que nous pouvons considérer également comme du « rap de classe » ne se présentera pas soi-même sous CETTE FORME.

La manière dont on choisit de se présenter détermine EN SOI une POLITIQUE. Une direction. Une vision du mondeLa pratique d’une volonté d’être et de devenir – avec ses propres limites.Une philosophie . Si les mots sont choisis en vertu d’un vécu éminemment PERSONNEL, d’autres personnes pourront y porter une oreille attentive. D’autres pourront y trouver l’écho d’un vécu personnel.OU PAS.

C’est de fait ce qu’on a essayer de faire à travers le rap. Certains y resteront sourd. De manière totale, partielle ou détournée. Il y aura le sens qu’on aura cru y trouver. Le sens qu’on aura pu trouver. Le sens qu’on aura bien voulu lui donner. Et ce, d’une manière « apparemment » parfaitement sincère , involontairement crédule ou pathologiquement manipulatrice.

De la même façon, cette manière volontairement réductrice d’appréhender les choses ne se veut pas comme « une compréhension absolue de toute chose« .On a quand même saisis que  ces réalités peuvent non seulement co-exister à un même moment mais aussi en une même personne.Néanmoins il est extrêmement préoccupant d’avoir à faire à des personnes qui semblent savoir alterner ces trois facettes tour à tour. Dans ce qui finit par nous apparaître comme une volonté politique en soi de DOMINER L’AUTRE.De NOUS dominer.

Si on prend le temps de ré-expliquer ce qu »on a pourtant déjà dit – ce qu’on a cru faire comprendre aux autres. C’est parce que notre (mon) expérience personnelle a pu me rappeler à quel point on peut tenter dans le même temps de livrer un récit déformé de ce qu’on a pourtant SOI-même vécu / de ce que j’ai pourtant moi-même vécu.

Combien tenteront de ré-écrire notre propre histoire? Et ce, à l’aube de leurs propres intérêts. A la lumière de « leurs » petits pouvoirs. « Leures » petites carrières qu’elles soit professionnelles, politiques ou artistiques.

« Elle est de classe, masquée, ma guerre (…) Je suis pas venu faire carrière »

Tout refrain reste illusoire quand il reste purement incantatoireEncore faut-il le vivre. Sans mise en pratique, il n’y a que le gouffre de la misère relationnelle, le néant de la posture de l’anti-praxis , le vide collectivement admis du désert politique et de ses concepts devenus autant d’ étiquettes vidées de tout leur sens…ce qui se caractérise de manière spectaculaire comme l’imposture du slogan publicitaire.

Comme me le disait très bien Uniko il n’y a pas si longtemps:

« Nous ne sommes pas dupes. »

Des volontés politiques se dessinent déjà dans les réflexes « mondains » apparemment les plus anodins...

Ne serait-ce qu’en voulant TRADUIRE ce qu’on a pu dire de notre ressentis sans prendre en compte le contexte matériel (les lieux et l’époque) dans lequel on a pu produire cette réflexion.

Déjà: tous ces  » ce qu’il veut dire c’est que » sont souvent pétris des  pré-jugés propre à celui qui s’exprime. Quand ,en plus, on se base sur des « On m’a dit que untel avait dit ça« . La cruauté de l’époque veut que des outils comme internet puisse répondre  parfaitement et même amplifier ces réflexes  créateurs d’  « illusions qui finissent pourtant bel et bien par peser sur le monde ».

 

Anatomie

On peut le chanter de 400 000 manière différentes.  Ils pourront toujours tenter de nous faire mentir tout autant.Aucune rhétorique vide de sens ne saura finalement nous atteindre autrement que par le vice de ses propres mensonge.Aucune démonstration purement spectaculaire ne saura nous faire sérieusement douter du sens de nos maux .La voie détournée et infamante de la calomnie porte en soi sa propre signature politique. Nous n’avons pas besoin de mensonges pour exister.Quand bien même ils useraient d’udiscours en apparence similaire aux nôtres. 

Nos rapports réels ne tarderont pas à nous désigner qui se comporte en camarade, ou pas.C’est bien notre vécu qui dessine notre ligne politique. Notre seule expérience suffit à donner le sens de la portée de nos actes.NOUS NE VOULONS PAS PRENDRE LE POUVOIR MAIS LE DÉTRUIRE.

Anatomie

II

ANATOMIE DE LA HAINE

Anatomie

Au niveau du fond – celui que le terme « de classe » entend déjà rappeler – il s’agit bien d’une  » nouvelles » éditions de l’ Anatomie de La Haine. De l’Anatomie de « ma » Haine. S’il a longtemps paru malsain d’exhiber ainsi son « moi, je« , l‘atomisation effective à laquelle on nous accule sera vraisemblablement de ces contradictions qu’il faudra dépasser [ il faudra d’abord être « sure » de ce que chacun pense pour penser pouvoir parler en « notre » nom ].Car c’est « aussi »  « un » témoignage d’une époque. A travers le point de vue d’  « un » acteur particulier de cette époque, comme tout un chacun… « et sujet, et objet « de sa propre réflexion, conscient que celle-ci ne vaut que comme réflexion sur ce qui a été effectivement vécu...un vécu plein des contradictions effectives, propre à ce parcours.

Au vu des déterminismes qui me sont propre, au vu de mes tentatives et de ma volonté de les dépasser, ou pas…

Anatomie

Constater ces déterminismes ne fait pas tout. Prétendre « vouloir les dépasser » est déjà un pas, ce n’est  pourtant pas l’avoir « déjà » fait. S’y buter constamment s’apparente à un mécanisme pervers : ressasser les raisons de l’échec auquel on participe volontairement ou pas.

 

Certains semblent s’être donner pour mission d’ « entretenir » cet échec.Peut-être y entendent ils simplement l’écho de leur propre « petit » pouvoir. Seulement se perdre soi-même dans une illusoire chasse  aux sorcières, en allant constamment chercher chez les autres ce qu’on aurait très bien pu trouver chez soi, on en arrive sans peine à déjà se perdre dans l’illusion du « petit pouvoir »qu’on a cru ainsi s’octroyer.

En se faisant le juge d’autrui, on peut finir par lui faire subir précisément ce qu’on reprochait à d’autres.L’illusion est alors  de croire encore à l’apparente pureté de sa démarche.Vrai cynisme politique ou sincérité incomprise? Tension, confusion, division…à droite, à gauche, devant, derrière…

C’est la maladie intrinsèque du gauchisme. Il finit par tant trouver sa raison d’être dans la contestation. Que contester finit semble-t-il par lui apparaître comme une fin en soi.

Un « milieu » qui se définirait par son dépassement du « gauchisme » ne ferait que revenir en deçà de cette critique prétendument dépassé  en se bornant à recréer indéfiniment les conditions de cet effarement de façade.

à suivre

Le texte qui suit date de presque deux ans déjà…comment ne pas (sou)rire jaune, à la vu des événements (peut-être faudrait-il plutôt pleurer – encore faudrait-il qu’il nous reste suffisamment de larmes) .

Ceux qui seront choqués par la forme de certaines images, le seront car ILS VOUDRONT BIEN L’ETRE. S’ils veulent que leur combat s’arrête à la plus grande superficialité des choses, qu’ils le fassent…mais autant leur dire qu’ils perdent alors leurs temps à lire ces lignes (peut-être faudra-t-il repasser plus tard, après avoir un peu mûris tout ça).

La conclusion quasi-prophétique(1) de cette chanson, enregistré il y a déjà plus de 10 mois s’entend à de multiples niveaux…Le game peut être tout autant celui du rap que tout autre milieu ( politique, professionnel, relationnel…etc) qui  finit lui même par ne se voire que comme un jeu… 

C’est le drame récurrent de ce qu’on appelle faits divers tant que ça n’arrive « qu’aux autres ». Les réalités virtuelles dans lesquels choisissent d’évoluer nombre d’entre nous ne déterminent que la violence de leur retour à la réalité.Jetons un œil à l’exemple apparemment anodin de cette « émission de télé » ou les présentateurs (se considérant eux même comme ex-« victimes ») amènent des personnes à rencontrer réellement des « profils » facebook avec les quels ils pensent « apparemment » sincèrement entretenir une relation. C’est l’exemple symptomatique particulièrement « spectaculaire »( dans tous les sens du terme) de ces mécanismes actuellement en cours.

L’aberration serait de croire vivre dans un no man’s land spectaculaire. Un endroit dépourvu de ces rapports biaisés. Ou les gens n’avancent que sous le masque d’une apparence qu’ils ont appris à si bien contrôler qu’ils ne pensent plus qu’à elle.

Alors qu’on avance ici avec le masque du combattant, la cagoule du résistant, le foulard du partisan – la recherche de l’anonymat nécessaire qu’impose une telle lutte – il a fallu faire face à d’autres entreprises de camouflages… bien plus perverses que ce qu’on avait même pu imaginer.

La réponse n’est pas de rejeter en bloc l’outil internet. Ce serait une fois de plus détourner bien superficiellement le sens du propos tenuNon il s’agit de bien réfléchir à l’usage qu’on fait de ces moyens techniques qu’on choisit ou pas de mettre à sa disposition.

Se réapproprier les moyens de la lutte.Signifie précisément s’en servir à des fins allant dans le sens de cette cause. Mais aussi d’une manière prenant cela en considération.

Pour en revenir au texte, ceux qui s’effarent de la « vulgarité apparente » de certaines images feraient peut-être mieux de s’effarer de la violence réelle qu’elles tentent de dénoncer. Tout dépend également à qui on s’adresse.Peut-être a-t-on fait ici le choix hasardeux de ne pas rompre constamment face à la flemmardise intellectuelle de l’auditeur potentiel…

(1) Il ne s’agit pas ici de s’envoyer des lauriers : Pas besoin d’être un génie pour ouvrir les yeux

RADIO KLANDESTINE #31

Anatomie

 

Je suis caustique -laisse une odeur de soude

Sarcastique – viens mettre le feu au poudre

C’est drastique – (je) joue pas le boy in da hood

La rue ne fait pas de « casting » – frais comme da gang and the kool

j’men bat les claoui, j’m’en bat les couilles

(Je) cherche ni le jury ni la bonne note

(je) débarque dans Musical High school

avec des doum-doums à bord d’un Dreadnought

Mes petits sont des gremlins

ils te tiendront la dragée haute

« Gé-génération amphétamine »

après tu t’étonnes qu’on psychote!

J’prétend pas venir de Médéline

ni n’enregistrer qu’en One Shot

Back to de naturelles endorphines

C’est pas Slipknot, essaye le Sniff NOT

Cagoulés depuis des lustres

Masqués, ma rage n’a pas de visage

Partis en pièce comme l’Empire Russe

Maqués certains feraient mieux de prendre le large

Prendre de l’age n’est pas une excuse

ça fait des pages que j’enrage que j’écluse

l’orage traversés, toujours en mode « j’accuse »

J’vais pas retourner ma veste pour une Lexus

J’suis Caustique, laisse une odeur de soude

« Sucre, chlorate et Farine« , prépare les fumis comme au foot

Sarcastique face à ce game dont je doute

trop souvent une farce artistique

les « vrais » ne savent plus trop quoi y foutre

Quand celui qui a la plus grande gueule est celui qu’on écoute le plus

Heavy rotation pour un son cheum, et des connards jouent les crésus

Une major, un D.A (1) derrière pour te dicter ta posture

« Commercial doigt dans le postérieur  » c’est qu’j’m’ affiche face à l’imposture

Quand le game est à l’image de ce monde : confusionniste et spectaculaire

dure de jouer l’ « indigné » qui gronde contre dans le fond ce qu’il voudrait faire

J’vais pas faire des clash pour du Buzz

Miaule, je grogne et j’ai d’autres chats à fouetter

Entourées de familles malheureuse, ma prose s’impose d’autres priorités

des biffs des clash entre chanteurs quand les mifs sont brisés par charters

ces c… ne pensent qu’à leur pomme quand la France fait la guerre aux Roms

Je suis caustique laisse une odeur de soude

sarcastique face aux p’tites guéguerres qui me soûlent

ce monde a besoin de critique, de mes fouleks qui se défoulent

Le dépassement est dialectique, les faux-derches nombreux dans la foule

J’ rap pour les vre-pau, wesh les miens, warriors de la misère quotidienne

Je vais te faire un scalp qu’ « avec les mains », un schlass pour mes Spartiates Modernes

Le combat se mène sur le terrain bien loin de tout l’ spectacle du web (en vérité pas si loin)

C’est qu’un outil, sans ça t’es rien, reste moins utile qu’un feu de poubelle

Ouvre tes oreilles, ouvre les bien, entends tu le son des ruelles?

cette réalité dont t’es loin viendra foutre le feu au système

Cette réalité dont t’es « loin » viendra foutre le feu à ton « game »

Cette réalité dont t’es loin viendra foutre le feu aux systèmes…

 

 » En « vérité », je pourrai passer des années entière à m’expliquer sur ce qu’il me semble avoir déjà dit. J’ai des disques durs remplis d’instrus et des boites de Nike air remplis de cahier plein de paroles … des pages et des pages d’insomnies… »

Anatomie

« Dure de dire

Combien y a d’instrus sur le

Disque dure

Combien y a d’intrus

et ça risque de dure(r) »

Enedeka Maska, Iroquois en Survêt’ 2

C’EST ECRIT

ENCORE FAUT IL PRENDRE LE TEMPS DE LES ENREGISTRER

DE LES DIFFUSER

« J’suis un iroquois en survêt ‘vec des punch lines plein le Karkwa, qu’Unik enregistrera peut-être après un spliff et un Kawa »

D.I.Y

 

dédicace à tous ceux qui luttent sur le front culturel et politique, qui s’usent à produire et diffuser…en prenant en compte la complexité de la lutte et les limites de nos propres moyens et de notre champs d’action.

à ceux qui ne s’arrêtent pas à la superficialité de nos limites ( les pages internet perraves, les fautes d’orthographes faites faute de temps …etc). Pour reprendre les paroles de Magnus,ceux qui ont fait « l’effort de comprendre, là ou il y avait un effort d’être compris… »

Bref tout ce dont il faut savoir se saisir, là où la volonté ne fait pas tout.

(à suivre 25/02/14)

à lire sur:http://enedeka.e-monsite.com/

Bas les pattes sur Résistons Ensemble ! (3)

Cités interdites ?

Le 16 décembre dernier, Natacha membre du syndicat Sud Éducation 92, Ivan et Janos, membres du Réseau Résistons ensemble contre les violences policières et sécuritaires, diffusaient le dernier numéro de notre bulletin mensuel intitulé “Crimes policiers, crimes racistes, 30 ans après rien n’a changé”. Ils s’étaient placés à la sortie du métro Les Courtilles (ligne 13) faisant face à la Cité du Luth à Gennevilliers (92).

Très rapidement, 4 agents de la BAC sont venus les arrêter, direction le commissariat de Gennevilliers. Le 15 avril dernier Ivan et Janos avait déjà subi cette même agression, interpellés pour les mêmes raisons à l’intérieur de la cité du Luth (à ce jour toujours sans suite). Pour cette première les flics étaient plus nombreux. À chaque fois les copains ont été menés sous la contrainte au commissariat de Gennevilliers et placés en cellule avec l’interdiction de téléphoner puis conduits devant un OPJ pour ce qu’il leur a été présenté comme des « auditions libres ». C’est alors que leur a été signifiée l’accusation d’avoir diffusé le bulletin du réseau dont le contenu serait considéré par la police comme diffamatoire. Cette fois les empreintes et photos de Natacha ont été relevées alors que celles de Ivan et Janos l’avaient déjà été lors de leur arrestation précédente.

Le commissaire très virulent leur a expliqué qu’il voulait les voir disparaître du quartier, leur promettant des poursuites. Certains policiers n’ont pas hésité à affirmer que leur action était en représailles des critiques formulées dans le bulletin.

Deux arrestations en 8 mois alors que le petit journal du réseau Résistons ensemble est diffusé régulièrement, et ce depuis ses débuts (en 2002 !) dans ce même quartier du Luth SANS jamais avoir été saisi. Décidément on fait mieux sous la gôche que sous la droite.

À l’occasion de chacune de ces deux arrestations, les flics refusent de restituer les 700 exemplaires du bulletin qu’ils ont saisis, et interdisent ainsi matériellement sa diffusion, avec la promesse d’un harcèlement. Ces agissements de la police conduisent donc à empêcher la distribution du bulletin tout particulièrement dans une de ces cités mises au ban. Ainsi cette attaque vise plus largement le réseau, dans sa nature, son expression nécessaire dans les quartiers populaires.

Quartiers de relégation, destinés par les gouvernements successifs au chômage, à la précarité, au racisme, à la répression … ces arrestations sont-elles le signe qu’un nouveau pas serait franchi, cherchant aussi à exclure de ces zones, notamment des ZSP, l’expression de toute critique radicale ?

Appel à témoins
Peut-être avez-vous eu connaissance d’une action policière du même type cette année ? Dans les zones de sécurité prioritaires (ZSP) ? Ou en dehors ? Ou bien s’agit-il d’une initiative locale du commissariat de Gennevilliers ? Envoyez-nous votre témoignage.

Communiqué après la 1re arrestation
et suite au 16 décembre.

Résistons Ensemble n° 126, janvier 2014