BLACK MIRRO RADIO: LE SALE AIR DE LA PEUR
Ce mois-ci dans le Sale air de la peur, on continue d’esquisser les contours de l’idéologie républicaine en essayant de réfléchir à deux de ses « grands » concepts, l’universalisme et l’assimilation. Sous couvert d’humanisme globalisant, l’universalisme a toujours servi à protéger les privilèges d’une seule catégorie de la population, l’homme bourgeois blanc, en excluant d’abord les femmes et les pauvres puis les personnes racisées. L’assimilation quant à elle sert à fabriquer une figure d’altérité négative : c’était l’espion prussien il y a plus d’un siècle, c’est l’homme musulman aujourd’hui. On s’est appuyé.e.s sur un livre d’Abdellali Hajjat, Les frontières de l’identité nationale, l’injonction à l’assimilation en France métropolitaine et coloniale. Il y fait l’histoire idéologique de l’assimilation et l’histoire sociale des colonies et de l’immigration en France en analysant les pratiques administratives d’accès à la naturalisation. On verra donc que l’assimilation n’est rien de plus qu’un outil de légitimation du pouvoir qui varie selon le contexte économique et politique, faisant le tri entre le bon étranger intégrable et le mauvais, non intégrable.
Podcast : Le sale air de la peur 7
Page de l’émission : Sale air
Médias sociaux et contestation politique
Des pays arabes jusqu’à la lutte des étudiants au Québec, en passant parl’Espagne, des mobilisations de masse contestent le capitalisme. Une jeunesse diplômée mais précaire exprime sa révolte dans de nombreux pays du monde. Les médias sociaux et de nouvelles formes d’organisation s’invitent dans les nouvelles luttes sociales. L’universitaire Daniel Drache, dans son livre Publics rebelles, tente d’analyser les caractéristiques communes de ces différents mouvements. « Ils ont en outre conçu de nouveaux moyens de l’occupation de l’espace public et ont délimité des objectifs communs », indique Daniel Drache.
L’information du web 2.0 révèle un affaiblissement de l’autorité, de la hiérarchie et le déclin de la déférence. Les nouvelles technologies de l’information favorisent les luttes à la base, l’organisation en réseaux et l’expression individuelle. La pratique semble supplanter la théorie dans la contestation de l’autorité. Les médias sociaux permettent au public de sortir de la passivité pour participer à l’action. La diversité de ces mouvements, ancrés dans le local, valorise le pluralisme et se méfie des idéologies. Les médias en ligne jouent un rôle d’organisation bien plus central que les vieilles bureaucraties des partis et des syndicats.
Pour l’instant, les médias sociaux échappent au contrôle des États. Les médias dominants ne détiennent plus le monopole de l’information. Les sites internet et blogs indépendants proposent un regard critique sur l’actualité. Les mouvements sociaux peuvent diffuser leur message en dehors des médias traditionnels.
LA SUITE SUR ZONES SUBVERSIVES
KEDISTAN

La légende raconte que…
Non, écoutez, nous sommes au XXIème siècle et vous avez certainement passé l’âge que l’on vous raconte des mythes. Alors commençons par le début, peut-être, en vous donnant la signification même du mot « Kedistan ».
Si vous vous souvenez de vos cours d’histoire/géo, ce mot aura sûrement éveillé en vous quelques curiosités. Certainement vous rappelez vous du nom de nombre de pays d’Asie Centrale, comme le Turkmenistan, le Kazakstan, voire même l’ancien turkestan pour les plus érudits et les cruciverbistes, ou encore bien sûr, plus proche de nous, le fameux Kurdistan. Et bien, le suffixe « stan », dans la langue turque qui est parlée différemment dans toute cette région du monde, signifie tout simplement « pays ». Il se rapporte ici aux peuples qui le peuple. Ainsi, le türkmenistan est le pays des turkmens ; le kazakstan, le pays des kazaks, ect… mais alors quel est ce peuple de « kedi » nous direz-vous ? Et bien, les Kedis, ne sont, eux, pas un peuple – ne comprenant pas ces bizarres notions d’appartenance nationalistes – mais représentent une espèce toute entière. Celle du « Kedi », le chat. Vous l’aurez compris, à KEDISTⒶN, nous aimons les chats…
Oui mais alors pourquoi « Kedistan » ?
C’est bien joli, nous direz-vous, mais « un pays des chats », ça n’existe pas. Et bien, si, justement, il existe. De façon informelle, certes, mais il existe. Et ce n’est pas moins fou, pour nous libertaires qui comme les chats ne reconnaissons pas les frontières, de penser qu’il existe un pays des chats, comme d’autres voudraient voir fleurir un Kurdistan, une Palestine ou un Disneyland.
Certes, mais pourquoi « Kedistan » ?
LA SUITE SUR KEDISTAN
RECUEIL DE TEXTES DE PRISONNIER.E.S LGBT
[Reclaim The Fields] Feuille de chou, début 2015
Résistons Ensemble n° 138 – février 2015
DES RUINES,Numéro 1 – Janvier 2015
Nous sommes heureux d’annoncer la sortie du premier numéro de la revue anarchiste apériodique Des Ruines au format A4 relié, pour 112 pages. Cette revue se donne l’ambition de remuer les réflexions, recherches et débats autour des perspectives anarchistes et antiautoritaires. Certains débats vifs et toujours d’actualité, certains autres laissés de côté et exhumés pour l’occasion.
Pour commande : desruines(at)riseup.net
– 1 exemplaire : 4 euros
– A partir de 5 exemplaires : 2,50 euros l’unité.
Les frais de port affichés ici précédemment ne sont plus valides au vu de la hausse faramineuse des prix de la poste pour 2015 ! Nous les estimerons et les donnerons par mail.
Quelques lieux où récupérer la revue sur Paris:
– Librairie Le Monte-en-l’air ( 2 rue de la mare, 20ème ar., métro Ménilmontant).
– Librairie Quilombo ( 23 rue Voltaire, 11ème ar., métro Rue des boulets).
(Cliquer pour télécharger le sommaire)
VU SUR DES RUINES REVUE APERIODIQUE
LA CONFUSION QUI VIENT
Négatif (bulletin irrégulier)
Résistons Ensemble n° 137 – janvier 2015
Comment j’ai appris l’empathie avec la drogue, ou « Pourquoi vous ne pouvez pas juger autrui, jamais, sous aucun prétexte »
J’ai commencé mon sevrage des antidépresseurs il y a maintenant un peu plus de 48 heures. [NB: Ce texte a été écrit en réalité il y a deux mois, juste après le début de mon sevrage, qui est maintenant finit depuis un certain temps.]
J’ai consommé cette drogue (légale, pas chère, prescrite par mon médecin) tous les jours pendant presque deux mois. En premier lieu, pour réussir à sortir la tête de l’eau (la piscine représentant mon travail de chercheur). Quand j’ai vu que ça suffisait pas à éviter la noyade, je me suis fait mettre en arrêt maladie avant que les dégâts ne provoquent trop de séquelles sur ma psyché. Parfois, dans la vie, il faut juste savoir fuir. Et sans honte. Cela demande d’ailleurs un certain courage, de fuir… Perso, je continue d’avoir légèrement honte d’être en arrêt maladie et d’être momentanément addict à ces médicaments, même si je sais que je ne devrais clairement pas avoir honte et que j’ai fait des choix globalement responsables (quoiqu’en diront ceux qui répètent « tu devrais pas toucher à ces merdes » sans comprendre).
Je n’aime pas les antidépresseurs. J’ai beau être un junkie, je suis un junkie responsable… Je sais ce qu’il se passe quand tu prends une drogue de recyclage sérotoninergique pendant deux mois, tout les jours, puis que tu arrêtes. C’est partiellement une des raisons qui me poussent à écrire cet article à 2h du matin au lieu de dormir comme les gens honnêtes. Ecrire m’occupe bien l’esprit, et me laisse moins de temps pour ressentir les effets de manque.
En premier lieu, pour mes lecteurs qui ne connaissent pas bien le fonctionnement du cerveau, je vais faire un résumé TRÈS vulgarisé et donc probablement faux sur plein de points (je ne suis pas neurologiste) mais ça vous aidera à comprendre un peu mieux comment l’esprit fonctionne.
RAPPEL POUR LA LECTURE : Je n’ai jamais consommé la moindre drogue illégale et je tiens à le rappeler, parce que les drogues illégales sont illégales et l’illégal c’est mal. Par contre mon chat (ce salaud) a déjà consommé pleins de produits bizarres et il m’a tout raconté en détails donc je peux en parler en connaissance de cause. Mais c’est pas moi, c’est lui.
la suite sur PIMENT DU CHAOS
PRINTFEST 2014 du 11 au 14 septembre au 6B
ATELIERS IMPRIMERIE FANZINES GRAVURE LINO SÉRIGRAPHIE FEMINISME PLAISIR
PRINTFEST C’EST QUOI ? >>>>
4 jours de création collective, d’échanges de savoirs, de rencontres et d’ateliers autour des objets imprimés à la main, photocopiés, reproduits, reliés, assemblés…
4 jours autour et avec des fanzines, des micro-éditions, des auto-productions de textes, d’images, de livres, de brochures poétiques et politiques…
4 jours pour s’approprier et s’autoriser, déployer nos capacités à diffuser nos désirs, nos plaisirs, nos luttes, nos idées et visions…
4 jours pour pratiquer, apprendre, découvrir des techniques de gravure sur lino, de sérigraphie, de reliure, de tampographie, de fanzinat, de pochoir, pour regarder des films, débattre, se connaître…
PRINTFEST, c’est l’occasion de pratiquer, explorer, découvrir, apprendre et réaliser des objets imaginés façonnés soi-même : fanzines, affiches, flyers, posters, livres, carnets, etc…
OÙ ? Au 6B, 6-10 Quai de Seine à Saint-Denis (93). Dans la salle d’expo au 1er étage
QUAND ? Du Jeudi 11 au dimanche 14 Septembre 2014, de 10h à 19h.
CONTACT ? >>> printfest@riseup.net
COMMENT ? Le printfest est un événement DIY (Do It Yourself), ca veut dire qu’on crée un cadre pour faire et apprendre ensemble les un.e.s des autr.e.s, avec du matériel mis en commun à disposition de tout.e.s. Il n’y a pas de programme prédéfini, c’est ensemble qu’on décidera du déroulement des ateliers, du fonctionnement, etc… C’est un événement auto-géré, on le construit ensemble et auto-financé : une participation libre est demandée pour financer le matériel acheté et rembourser les frais engagés, chacun.e participe à la hauteur de ses moyens.
FÉMINISTE ? Dans l’équipe du PRINTFEST on souhaite créer un espace où les minorités sexuelles, raciales, sociales et les meufs en général aussi n’auraient pas à subir les comportements oppressifs qu’on voit un peu partout se reproduire. Ça veut dire qu’on veille à notre vocabulaire, à nos façons de s’exprimer, qu’on cherche à ne pas reproduire de dominations sexistes, hétéronormatives, racistes, etc… Notre démarche s’inscrit dans un espace non-marchand. L’idée au coeur de PRINTFEST est aussi de donner à nos communautés (gouines, trans’, pédés, intersexes, bi-es, copines et copains qui en ont marre du patriarcat, queers, freaks, gender blenders, folles, butchs, personnes dont l’expression de genre est non-binaire, travailleur-euses du sexe, etc…) l’occasion de se réapproprier des moyens d’expression, de fabrication et de diffusion de nos cultures, nos luttes, nos questionnements, nos images, nos textes, nos vies, etc.
L‘événement soit ouvert à tou.te.s, tout en proposant aux participant.e.s d’être conscient.e.s et attentives à nos attitudes, comportements, propos…
CHECK theprintfest.noblogs.org
LES ARCHIVES DU FUTUR : DEBOUT LES MORTS !
Notre passion est la mémoire, elle est fondamentale dans notre vie, elle est partie intégrante de nos luttes. Que
serions-nous sans repère, sans ancien qui nous communique savoir et expériences ? Nous sommes, parce que
nous nous inscrivons dans un continuum : nous construisons le présent, esquissons le futur tout en étant héritier
de ce passé qui nous enrichit.
En particulier, et ce qui nous importe en premier chef, le savoir de la résistance, de la lutte contre l’exploitation
et ses corollaires : la dépossession – le fait d’être privé de notre capacité à assurer nous-mêmes notre existence –
et la domination (par exemple le pouvoir de l’homme sur la femme). Toutes ces luttes passées laissent des
traces : orales (bouche à oreille, discussions…), écrites (journaux, brochures, tracts…), vidéos (films et clips
militants) ou audios (émission de radios, journaux radiophoniques….
C’est pourquoi nous sommes à la recherche de ces fragments du passé, vaste mosaïque éparpillée dont chaque
élément a son importance, sa place. Dans cette démarche, nous ne privilégions pas en particulier telle ou telle
revue, journal, groupe ou tendance singulière. Nous collectons et diffusons aussi bien des documents issus de
groupes se revendiquant de l’anarchie (dans ses différentes expressions), de(s) l’autonomie(s), de la gauche
communiste, du situationnisme, des composantes des mouvements libertaire et communiste-libertaire, etc. que
de divers comités centrés sur des luttes particulières : ouvriers, salariés, chômeurs, prisonniers, patients en butte
à la médecine, femmes, etc.
Même si chaque membre du collectif a ses sensibilités propres, nous partageons une passion commune : la
recherche de l’introuvable et la volonté de rendre accessible, au plus grand nombre, ces traces écrites des
expériences révolutionnaires qui nous précède, bien que nombres d’entre elles nous échappent encore.
Introuvable pour différentes raisons : journaux tirés à peu d’exemplaires, brochures confidentielles, papier de
mauvaise qualité… le tout finissant au fond d’une cave, livré à l’humidité, à la moisissure… quand ce n’est pas
la triste fin au fond d’une poubelle.
Introuvable parce qu’enfermé au fin fond d’un institut, universitaire ou non, dont les conditions d’accès
n’autorisent que peu de personnes à les consulter.
Introuvable aussi pour une raison terrible : cette mémoire n’étant pas saisie dans son importance, la coupure
d’avec le passé s’en trouve amplifiée. Celui-ci est vidé de sa substance, vu au mieux comme une pièce de
musée. Comme si le présent triomphait dans une immédiateté permanente, liquidant du coup tout ce qui nous
relie aux générations antérieures. C’est le propre de cette société de créer des générations hors-sol, hors temps
où tout ce qui a trait au passé devient ringard, désuet. Nous refusons la négation de nos racines, du continuum
traversant les générations.
S’il est vrai que la lutte contre l’exploitation et la domination à une époque donnée engendre des formes
particulières, déterminées par les différentes composantes en mouvement, ne pouvant être reproductibles dans
leurs expressions formelles à notre époque, il est pourtant essentiel de comprendre que l’essence de la lutte
reste la même. C’est la raison pour laquelle la redécouverte de ce passé, parfois très proche, peut nous enrichir
et nous armer plus efficacement dans nos combats présents et futurs.
De la diffusion et de la réappropriation effective du passé
Dès l’origine, avant même la naissance de notre collectif, la collecte de documents s’est inscrite dans la volonté
de diffuser et permettre leur réappropriation. Plusieurs pistes ont été explorées qui ont amenées à la naissance
du site Archives Autonomies et de fait, du groupe qui en assure aujourd’hui le fonctionnement.
Nous n’excluons pas, à l’avenir, de diffuser certains textes et documents par d’autres moyens que notre site
internet. Cependant, l’état de nos capacités matérielles étant limité, l’essentiel de notre démarche prend une
dimension « virtuelle » qui ne facilite ni les contacts, ni les discussions. C’est la limite imposée par la forme
que nous avons choisie pour rendre accessibles ces archives et par le petit nombre de personne qui compose
notre groupe.
À ce titre, nous lançons ici un appel afin de rassembler ceux qui seraient éventuellement intéressés par notre
projet. Nous vous invitons à consulter notre site pour vous en faire une idée plus précise. Celui-ci est en
constante évolution, il s’agrandit de semaine de semaine. Il s’étoffe au gré des découvertes de vieux papiers et
de nos contacts. Néanmoins, si la numérisation de documents implique du temps, beaucoup de temps, ce qui
nous ralentit le plus est la relecture, processus éminemment laborieux et parfois très pesant. Plus nous serons
nombreux, plus de documents pourront être mis en ligne, plus de lecteurs pourront ainsi se réapproprier la
mémoire de nos luttes, qui ne sont la propriété de personne, pas même de notre collectif. Cet appel s’adresse à
tous ceux qui gardent dans leur grenier ou leur cave des piles de journaux ou de brochures, ne sachant qu’en
faire. Ils s’adressent à tous qui souhaitent consacrer du temps à retranscrire et mettre en forme les écrits de ceux
qui nous ont précédés sur le chemin sinueux de la destruction du vieux monde dans lequel nous vivons. Qu’ils
s’adressent à nous !
Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter notre site : www.archivesautonomies.org ou à nous écrire
collectifaut@archivesautonomies.org
DL LE TRACT