[Flics, Porcs, Assassins] 50 ans de morts par la police

Open data citoyenne
Homicides, accidents, « malaises », légitime défense : 50 ans de morts par la police

Il n’existe pas, en France, de décompte officiel des interventions des forces de l’ordre ayant entraîné la mort. Combien de décès liés à une opération de police en 2013 ? Les années précédentes ? Dans quelles circonstances policiers ou gendarmes font-ils usage de la force, au risque d’entraîner la mort ? Les bavures avérées sont-elles marginales ? Impossible de le savoir autrement qu’en recensant soi-même le nombre de cas où un simple contrôle, une interpellation ou une poursuite de suspects se sont conclus par la mort des personnes ciblées. Basta ! s’est attelé à cette tâche. Et publie une base de données inédite, collectant ces informations sur près d’un demi-siècle. Dans le but d’ouvrir le débat sur ce qui semble être un tabou.

La violence exercée par les forces de l’ordre, lorsqu’elle provoque la mort, est-elle tabou en France ? Dans combien d’affaires, la question de la légitimité du recours à cette violence mortelle se pose-t-elle ? Des décès étaient-ils évitables ? Aucune base de données, aucun rapport, aucune statistique officielle n’existe sur le sujet. Ni au ministère de l’Intérieur pourtant si prompt à classifier la délinquance. Ni au ministère de la Justice qui comptabilise les condamnations inscrites au casier judiciaire selon la nature des délits – « violence à agent de l’autorité publique » par exemple. On nous renvoie de service en service tout en assurant qu’aucune procédure impliquant des policiers ou des gendarmes ne dort dans les tiroirs. Pas de fichier secret comptabilisant un « chiffre noir », certifiait la Direction générale de la police nationale, en juin 2012 [Voir Mediapart].

Le sociologue Fabien Jobard évoque dans son livre Bavures policières ? [Éd. La Découverte, avril 2002] la publication d’études de l’Inspection générale des services (IGS) dans les années 90 mentionnant, sous l’effet d’une pression médiatique, le nombre de morts liés aux interventions policières. Mais le chercheur y pointe des lacunes et des contradictions. Ces études sont, de toute manière, demeurées temporaires. De son côté, feu la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS) mentionne bien les « violences illégitimes » et les « décès à la suite d’interpellation » pour lesquels elle est saisie, mais n’en a pas dressé d’inventaire. Son successeur, le Défenseur des droits, ne fait pas mieux. Seules, les fiches répertoriées pour n’importe quelle affaire judiciaire gardent une trace des homicides commis par des policiers, précise Sophie Combes, magistrate et vice-présidente du Syndicat de la magistrature. Bref, il n’existe rien de spécifique sur les modalités d’usage de cette violence mortelle.

Une exception française ?

Pas sûr que le formulaire en ligne, lancé par l’Inspection générale de la Police nationale (IGPN) pour permettre à tout citoyen de dénoncer « un comportement susceptible de mettre en cause des agents affectés dans un service de la police nationale », vienne combler cette lacune (voir le signalement IGPN). Cette initiative, prévue par la réforme 2013 de la « police des polices » voulue par le ministère de l’Intérieur, vise à rapprocher la police des citoyens. Une avancée timide au vu du quasi désert d’informations sur les bavures policières.

Ce type de recensement existe pourtant dans d’autres pays. Aux États-Unis, la Cour suprême tient une liste des « justifiable homicides by officers » (« homicides justifiables commis par des officiers ») relevés par le FBI (587 homicides en 2012, 309 en 2013). Des activistes publient également leur propre inventaire des violences mortelles « extrajudiciaires » perpétrées par les forces de sécurité, publiques ou privées. Au Canada, les médias québécois jouent un rôle « plus important qu’en France pour réclamer des réponses en pareilles circonstances, ce qui fait que les incidents sont plus difficiles à ignorer et que le système est moins dysfonctionnel », estime le chercheur en criminologie Benoît Dupont. C’est d’ailleurs au Canada qu’une « journée internationale contre les violences policières » a été initiée. Elle se déroule le 15 mars. Plusieurs collectifs français y participent (voir les rendez-vous). En Allemagne, « la conférence des ministères de l’Intérieur » des différents Länder a publié en septembre 2013 des statistiques sur l’utilisation de leurs armes de service par les policiers allemands. Huit personnes ont été tuées par balles par des policiers allemands en 2012, et vingt blessées [Les policiers allemands ont tiré sur des personnes dans 36 cas et ont raté leur cible dans les 8 cas restants. Source : Der Spiegel. La plupart de ces utilisations d’armes à feu sont enregistrées comme des tirs de légitime défense.].

Une base de données inédite

Et en France ? Constatant l’absence de données officielles, Basta ! a décidé d’y remédier. Nous nous sommes donc attelés à ce décompte. Grâce, notamment, à la fastidieuse veille entreprise depuis 1968 par l’historien Maurice Rajsfus, rescapé de la rafle du Vel d’Hiv et animateur de l’Observatoire des libertés publiques (et de sa lettre Que fait la police ?) ; grâce aux informations fournies par le site À toutes les victimes des États policiers qui tente de recenser « les personnes tuées par la police » depuis 1971. Et grâce au travail lancé plus récemment par Ramatta Dieng, membre du collectif Vies volées, et sœur de Lamine Dieng, mort par étouffement dans un fourgon de police en 2007 à Paris. Une base d’informations que nous avons croisées, vérifiées, complétées.

Ce décompte n’est bien sûr pas exhaustif (voir notre méthodologie en fin d’article). Il prend en compte l’intégralité des actions ayant entraîné la mort et des homicides commis par des policiers ou des gendarmes, que ces actes soient volontaires ou non (accidents), relèvent ou pas de la légitime défense, qu’ils soient perpétrés dans des circonstances troubles (comme lors de bavures) ou lorsque l’agent n’est pas en service. Idem pour le profil des victimes, quels que soient la nature et la gravité du délit dont elles sont suspectées. Du présumé innocent au truand ou meurtrier avéré, en passant par le petit délinquant pris en flagrant délit, le respect du droit s’applique à chacun.

Il ne nous appartient pas de dire si, dans telle affaire, l’usage de la violence ayant entraîné la mort est « légitime » ou non. Si tuer ou faire usage de la force constitue, au vu des circonstances, une réponse disproportionnée ou pas. S’il y avait intention ou non de tuer. C’est à la Justice de trancher, lorsqu’elle est saisie [D’après l’article 122-5 du Code pénal : « N’est pas pénalement responsable la personne qui, devant une atteinte injustifiée envers elle-même ou autrui, accomplit, dans le même temps, un acte commandé par la nécessité de la légitime défense d’elle-même ou d’autrui, sauf s’il y a disproportion entre les moyens de défense employés et la gravité de l’atteinte. »]. Relevons simplement que nombre de procédures ont été abandonnées et bien des « non-lieux » ont été prononcés, un entre-deux inadapté aux demandes des familles des victimes. « Le ministère de l’Intérieur s’engage à ce que les Français connaissent la réalité des chiffres. C’est un principe fondamental de notre démocratie. Ce qui le préoccupe, c’est de lutter efficacement contre la délinquance et contre toutes les formes de violences, dans la durée », déclarait Manuel Valls, quelques mois après l’élection de François Hollande. Pourquoi cet engagement ne vaudrait-il pas pour cette forme de violence ? Notre « frise » chronologique, qui recense les morts liées à une intervention policière, permettra – nous l’espérons – d’ouvrir le débat sur ce sujet. Pour que ces morts puissent être évitées.

Comment naviguer sur la frise ?

– Si la base n’apparaît pas, tentez de réactualiser la page
– Pour remonter au fil des années : clic gauche maintenu pour faire défiler la chronologie
– Pour consulter une fiche : cliquer sur le nom
– Zoomer : pour voir le détail d’une année (symbole loupe + à gauche) ou voir plusieurs années à la fois (symbole loupe – à gauche)

Voir aussi notre méthodologie en fin d’article. Tout complément d’informations ou signalement d’erreurs sont les bienvenus.

Nous avons décidé d’entamer ce décompte à partir du 17 octobre 1961 : en pleine guerre d’Algérie, l’exécution, par les forces de l’ordre sous la responsabilité du Préfet Maurice Papon, de plusieurs dizaines d’Algériens manifestant pour le droit à l’indépendance, symbolise encore aujourd’hui l’opacité – et dans ce cas l’impunité – qui peut régner sur l’action de l’institution policière. Un demi-siècle plus tard, ce qui s’est alors passé dans les rues de la capitale est encore tabou. Il « est intolérable de mettre en cause la police républicaine et avec elle la République toute entière », déclarait ainsi, le 17 octobre 2012, Christian Jacob, président du groupe UMP à l’Assemblée nationale, après la reconnaissance par le Président François Hollande de « la sanglante répression ». Reste que nous ne disposons d’informations plus complètes que depuis la fin des années 70.

Des violences policières plutôt de droite ou de gauche ?

Résultats ? Déjà 4 morts en 2014. 10 morts en 2013, 19 en 2012, 9 en 2011… 320 morts recensés en un demi-siècle, si l’on exclut le massacre du 17 octobre 1961 et la répression, un an plus tard, d’une manifestation contre la guerre d’Algérie et contre l’OAS, qui fera neuf morts aux abords du métro Charonne. Depuis la fin des années 70, huit décès liés à une intervention policière surviennent par an, en moyenne. L’année la plus meurtrière ? 1988 et ses 26 morts, qui est une année à part : celle où 19 militants indépendantistes kanaks sont tués lors de l’assaut de la grotte d’Ouvéa, après avoir pris des gendarmes en otage. Hors évènements exceptionnels, 1986 reste ainsi l’année la plus tragique, avec 20 personnes tuées par la police, dont six dans les semaines qui suivent l’arrivée de Charles Pasqua (RPR) place Beauvau, d’où il lance son « Je vous couvre ». Ce « pic » se reproduira en mai 1993 – au moins 5 morts en dix jours (sur un total de 11) – alors que Charles Pasqua est de retour place Beauvau.

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« Il n’y a pas de règles », précise cependant Maurice Rajsfus, qui a analysé les différentes périodes de répression d’État. Si l’année 2006 n’enregistre « que » 5 morts – Nicolas Sarkozy est alors ministre de l’Intérieur –, la suivante, année d’élection présidentielle, en compte 16, dont plusieurs cas troubles. Les deux dernières années de scrutin présidentiel – 2007 et 2012 (19 morts) – ont été particulièrement meurtrières. Ce qui n’est pas le cas pour les deux précédentes – 1995 et 2002 – avec respectivement 4 et 5 morts. À gauche, 1984 demeure une année noire, avec 14 décès.

De 7 à 77 ans : portrait-type des personnes tuées par la police

L’éventail des 320 personnes tuées par un agent des forces de l’ordre ou suite à leur intervention est large : de 7 ans – Ibrahim Diakité, tué accidentellement à Paris le 26 juin 2004 par un policier stagiaire qui manipule son arme de service – à 77 ans – Joseph Petithuguenin, un ouvrier à la retraite qui meurt dans le département du Doubs le 22 juin 2010 pendant sa garde-à-vue. Mais un profil-type se dessine. C’est un homme noir ou d’origine arabe, habitant un quartier populaire de l’agglomération francilienne ou lyonnaise, âgé de 25 à 30 ans [La moyenne d’âge des 119 personnes tuées depuis 2000 est de 28 ans.]. Idem pour les circonstances qui leur ont été fatales : course-poursuite en voiture, garde-à-vue ou placement en cellule de dégrisement, contrôle d’identité ou interpellation qui tourne mal, tentative de fuite…

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Dans une majorité des cas, policiers et gendarmes concernés ont fait usage de leur arme à feu. La majorité des tirs touche des régions du corps peu propices à une neutralisation tentant d’éviter la mort. Sur un échantillon de 200 personnes tuées par balles, une cinquantaine sont atteintes à la tête, 25 dans la poitrine, 25 dans le dos, une dizaine dans l’abdomen, une dizaine dans la nuque, une dizaine dans le cœur, 6 dans le cou. Une soixantaine de morts par balles n’est pas renseignée. Pourtant, dans ces cas précis, les situations où les agents se font tirer dessus, et sont donc contraints de riposter, demeurent exceptionnelles.

Des « morts naturelles » au commissariat

Autre cause révélée par les autopsies ou avancée préalablement par les autorités : le malaise cardiaque. Plus de vingt personnes ont ainsi péri lors de leur interpellation ou de leur garde-à-vue. La plupart de ces « malaises » sont consécutifs à une arrestation musclée ou à une immobilisation par la technique du « pliage » et par « asphyxie posturale », pratiquée notamment lors de tentatives d’expulsion de sans papiers. C’est le cas aussi pourWissam-el-Yamni, qui meurt le 9 janvier 2012, à Clermont-Ferrand, quelques jours après son interpellation. Quand ces malaises se produisent au commissariat, les manquements aux soins, l’erreur de diagnostic médical, la non-assistance à personne en danger sont souvent pointés du doigt par les proches des victimes, voire par les enquêtes et expertises qui suivent le décès. « Le fonctionnaire de police ayant la garde d’une personne dont l’état nécessite des soins doit faire appel au personnel médical et, le cas échéant, prendre des mesures pour protéger la vie et la santé de cette personne », stipule le Code de déontologie de la police.

Ces décès au commissariat sont souvent entourés de circonstances troubles : traces d’ecchymoses ou de blessures, versions contradictoires des agents en poste, rétention d’information… Illustration ? Cet homme interpellé mi-juillet 2007 en état d’ébriété sur la voie publique à Rouen et placé en cellule. Sa mort, considérée comme naturelle suite à une crise cardiaque, est tenue secrète pendant deux semaines. Autre affaire emblématique du voile opaque qui peut recouvrir ces « malaises » mortels : le cas Abou Bakari Tandia, retrouvé dans le coma dans une cellule du commissariat de Courbevoie (Hauts-de-Seine) le 5 décembre 2004, et qui décède un mois et demi plus tard à l’hôpital. Sa famille porte plainte pour « actes de torture et de barbarie ayant entraîné la mort ». Il faudra huit ans de procédures pour aboutir à un « non-lieu », qui n’est ni une relaxe, ni une condamnation. Entre versions contradictoires et expertises médicales, les causes réelles du décès de cet homme de 38 ans restent toujours inconnues. La Cour européenne des Droits de l’Homme a été saisie.

Des accidents prémédités ?

Justifications embrouillées également autour de plusieurs « accidents » routiers. Des accidents étrangement similaires depuis trois décennies au cours desquels une vingtaine de jeunes ont trouvé la mort. Scénario classique : un ou plusieurs adolescents circulant en moto ou en voiture sont pris en chasse par une patrouille de police. Les visages de Thomas Claudio à Vaulx-en-Velin (Rhône), Yakou Sanogo à Bagnolet (Seine-Saint-Denis), Tina Sebaa et Raouf Taïtaï à Saint-Fons (Rhône), Lakhamy Samoura et Moushin Sehhouli à Villiers-le-Bel (Val-d’Oise), Mohamed Ben Mâamar à Nanterre (Hauts-de-Seine), incarnent ces interventions problématiques. Perte de contrôle du véhicule par les suspects en fuite ou accidents provoqués par les poursuivants, les versions des forces de l’ordre diffèrent régulièrement de celles des témoins. La technique du « parechocage » est aussi critiquée. Elle « consiste à tenter d’immobiliser les véhicules, le plus souvent des deux roues, au moyen de la voiture de police, soit en les serrant contre le bord de la route, soit en les percutant », écrit le collectif Angles Morts.

Pourtant, en France les consignes sont d’éviter les courses-poursuites étant donné leurs conséquences disproportionnées par rapport à l’infraction constatée. Le 21 février 2013, ce sont deux policiers de la BAC, dont la voiture est percutée volontairement par un 4×4 en fuite sur le périphérique, qui trouvent la mort dans ce type d’intervention. « Le ministre de l’Intérieur va-t-il se décider à interdire officiellement cette pratique ? », interroge le bulletin de mars 2013 de Que fait la police ?.

La BAC particulièrement impliquée

Quelles sont les unités les plus impliquées ? La gendarmerie est concernée dans 45 décès, dont plus des trois-quarts sont causés par l’usage de leur arme. Des éléments qui peuvent expliquer cette tendance : les militaires sont en première ligne dans la mise en œuvre de barrages routiers sur tout le territoire et bénéficient aussi d’une « présomption de légitime défense », ce que réclament également plusieurs syndicats de police. Mais au regard des effectifs, l’unité de la Police nationale dont les interventions causent le plus de morts sont les Brigades anti-criminalité (BAC). 33 affaires impliquent ainsi des policiers de la BAC, alors qu’ils ne sont que quelques centaines (comparé aux 98’000 gendarmes). Les CRS – au nombre de 14’000 – apparaissent dans une quinzaine de décès, dont trois grévistes – deux ouvriers et un lycéen – tués lors de l’évacuation de l’usine Peugeot de Sochaux, en juin 1968. Pour les fonctionnaires de police ou les gendarmes mis en examen après un homicide, un profil type se dessine également : il est de sexe masculin, plutôt jeune et donc en début de carrière.

Quelles suites judiciaires ?

Toute la lumière est-elle faite pour connaître les circonstances de la mort ? Et savoir si ouvrir le feu sur un suspect ou l’immobiliser de manière musclée était justifié ou pas ? Dans environ 130 affaires impliquant les forces de l’ordre (soit 40% des tués), nous n’avons pas connaissance d’éventuelles suites judiciaires, bien que des enquêtes internes à la police ont pu être dilligentées ou que des plaintes contre X ont pu être déposées. Mais sans que l’on sache si la Justice a été saisie et, dans le cas contraire, pourquoi elle ne l’a pas été (vous pouvez bien sûr nous aider à compléter cette base de données). À cette absence de suites judiciaires connues, s’ajoutent une quarantaine de non-lieux, qui constitue une réponse très insatisfaisante pour les familles des victimes. Dans plus de 60% des cas où l’usage de la force est mortelle, le comportement des policiers impliqués demeure donc potentiellement contestable. 10% des procédures se sont traduites par un acquittement ou une relaxe. Dans le tiers restant, les agents des forces de l’ordre impliqués ont été reconnus coupables, en fonction des circonstances, de non-assistance à personne en danger, d’homicides involontaires ou d’homicides volontaires : la majorité d’entre eux est condamnée à des peines de prison avec sursis. Seize fonctionnaires de police et gendarmes ont été condamnés à de la prison ferme, soit dans 5% des affaires que nous avons recensées (lire également notre précédente enquête).

« Damnés intérieurs »

Une relative opacité continue donc de planer. Comme si découvrir la vérité n’était finalement pas indispensable. Cette lenteur des autorités à éclaircir ces affaires tient-elle au profil type des personnes décédées ? Sur un échantillon de 61 morts entre 1977 et 2011, 39 étaient Algériens. L’historien Maurice Rasjfus y voit une réminiscence de la guerre d’Algérie. Plus largement, notre base de données confirme – et ce n’est pas une surprise – que ce sont les catégories populaires, en particulier d’origine immigrée, qui sont les plus touchées par les violences policières. Ce sont elles qui vivent à la périphérie des grands centres urbains, là où les problèmes de logements et de chômage sont les plus criants. Là aussi où se déploie la politique sécuritaire, doublée d’une politique du chiffre.

Contrôles récurrents, délits de faciès, recherche à outrance de flagrant délits génèrent chez les populations ciblées la crainte de se faire interpeller, elles-mêmes productrices de « comportement suspects » aux yeux des agents. Un climat illustré par la mort, à Clichy-sous-Bois, de Bouna Traoré et Zyed Benna (15 et 17 ans). Alors qu’ils rentrent d’un match de foot, les deux ados fuient une tentative d’interpellation pour ne pas être en retard et par crainte des réprimandes parentales. Le drame déclenchera trois semaines de révoltes dans toute la France. Que la politique sécuritaire prenne pour cible les plus défavorisés « vise à la fois à occulter les inégalités et à sanctionner une seconde fois ceux qui en sont les victimes », explique l’anthropologue Didier Fassin qui a enquêté un an auprès d’une BAC. Pour Omar Slaouti, du Comité de soutien à Ali Ziri, un retraité de 69 ans décédé au commissariat d’Argenteuil, la « bavure » ne se résume pas « à certains policiers qui feraient mal leur boulot », mais relèverait plutôt d’une volonté de l’État. Thèse que défend Mathieu Rigouste, chercheur en sciences sociales, dans son dernier livre La Domination policière. Une violence industrielle [La Fabrique, 2012]. « La violence policière n’a rien d’accidentel. La violence politique, étant le produit d’une mécanique régulée et de protocoles techniques, l’État prémédite institutionnellement le meurtre des damnés intérieurs », écrit-il. Ce qui expliquerait que, pour l’instant, trop peu d’actions ne soient menées pour l’endiguer.

Méthodologie

Quelles informations figurent dans la frise ?
– Date, département, ville et lieu de la mort
– Nom, prénom et âge de la personne décédée, sauf lorsqu’ils nous sont inconnus, dans ce cas seule la mention « homme » ou « femme » apparaît.
– Cause de la mort : elle est soit directement liée à l’action des forces de l’ordre (tir entraînant la mort par exemple), soit une conséquence indirecte (malaise cardiaque au cours d’une interpellation par exemple, course-poursuite entraînant un accident mortel, non assistance à personne en danger…).
– Circonstances de la mort : contexte, descriptif de l’événement et des différentes versions le cas échéant, les éventuelles suites judiciaires en fonction des informations que nous avons pu recueillir, essentiellement dans la presse. Ces éléments peuvent donc être incomplets. Merci de nous signaler toute erreur.
– Type de police concernée : le type d’unité impliquée (Bac, gendarmerie, CRS, police municipale…).
– Suite judiciaire : quand une enquête est en cours ou quand la Justice s’est prononcée. Le suivi judiciaire d’une procédure n’étant pas forcément assurée par les médias, tout complément d’informations est le bienvenu.
– Procédure : le type de procédure ouverte (enquête interne, information judiciaire, mise en examen).
– Durée de la procédure : délai entre le décès et le résultat (éventuel) d’une procédure ou le jugement d’un tribunal.
– Sources de l’information.

N’hésitez pas à nous signaler d’éventuelles erreurs, omissions ou incohérences en postant un commentaire et en précisant la source de vos informations, en particulier pour les cas les plus anciens où les informations disponibles en ligne se raréfient.

Rappel : Ces données prennent en compte l’intégralité des actions des force de l’ordre ayant entraîné la mort et des homicides commis par des policiers ou des gendarmes, que ces actes soient volontaires ou non (accidents), relèvent ou pas de la légitime défense, qu’ils soient perpétrés dans des circonstances troubles (bavures) ou lorsque l’agent n’est pas en service. Idem pour le profil des victimes, quels que soient la nature et la gravité du délit dont elles sont suspectées. Du présumé innocent au truand ou meurtrier avéré, en passant par le petit délinquant pris en flagrant délit, le respect du droit s’applique à chacun.

Ivan du Roy & Ludo Simbille, Basta !, 13 mars 2014

Charles Martel, imposture historique et mythe fasciste

732, Poitiers, Charles-Martel : une date, un lieu et le nom d’un chef de guerre au cœur du récit nationaliste de l’histoire en France. Utilisée pour la propagande colonialiste et mobilisée régulièrement dans l’imaginaire pour signifier la défense du territoire, cette bataille est devenue une référence incontournable du nationalisme et du fascisme français. Pour certains groupes des droites radicales, cet évènement historique est encore aujourd’hui le symbole d’une lutte contre « l’invasion » arabe et l’immigration musulmane. Le Cercle Charles-Martel, auteur de nombreux attentats et meurtres entre 1973 et 1983 se réclamait de cette histoire. Plus récemment, en octobre 2012, Génération Identitaire a occupé une mosquée en construction à Poitiers en mobilisant la même symbolique. Il y a quelques jours, le 24 février 2014, le site historique de Moussais-la-Bataille a de nouveau été la cible de dégradations, avec des inscriptions xénophobes et des croix celtiques taguées :

 Poitiers

On notera d’ailleurs à quel point ces militants de la culture nationale et nationaliste connaissent et respectent la langue française….

LA SUITE SUR quartierslibres.wordpress.com

L’imposture zapatiste au Chiapas

L’imposture zapatiste au Chiapas
Alors que toutes les organisations du mouvement social de France célèbrent la révolte au Chiapas commencée en 1994, il semble indispensable d’analyser cette contestation folklorique et inoffensive.

 

La révolte au Chiapas de 1994 s’apparente toujours à un phénomène de mode. Avec la commémoration des 20 ans de ce mouvement, il devient une banale marchandise militante et touristique qui complète une panoplie folklorique du ridicule gauchiste. Les pitreries du sous-commandant Marcos ont même ouvert le cycle altermondialiste et de sa confusion politique. Pourtant, dès 1996, une brochure critique la mode altermondialiste du Chiapas. Ses auteurs semblent proches d’un marxisme critique qui attaque toutes les formes de bureaucratie et de marchandise.

 

« La tâche de ceux qui optent pour l’émancipation sociale se doit toujours, autant que possible, d’œuvrer à mettre en valeur ce qu’il y a d’autonome dans une lutte, tout en critiquant les organisations qui s’approprient la représentativité de ceux qui se battent », souligne l’introduction de la brochure. Les exploités ne doivent pas s’enfermer dans une catégorie spécifique, sociale ou identitaire. Cette introduction critique le « réalisme » qui impose de se placer derrière les projets étatiques des organisations hiérarchisées.

Malgré l’effondrement de l’horreur bureaucratique en URSS, les gauchistes restent toujours en quête de modèles exotiques comme celui du Venezuela. Ses militants préfèrent le folklore et l’idéologie, et ne s’intéressent pas à la vie quotidienne des populations et du prolétariat.

Avec le Chiapas, des libertaires se sont même enthousiasmés pour un mouvement autoritaire, patriotique et identitaire. Ils restent fascinés par les révoltes, surtout lorsqu’elles médiatisent un chef charismatique. Dans les milieux libertaires et radicaux, le confusionnisme s’impose. « Une fois disparue la dimension anticommuniste, le courant libertaire resta livré à la faiblesse de son analyse du capitalisme moderne, devenu système global », observe la brochure. Les anarchistes se contentent d’un simple activisme qui ne permet pas de renouveler la pensée critique. Il faudrait rajouter que leur antimarxisme primaire les conduit à dénigrer une grille d‘analyse en terme de classe sociale, la seule qui permet de sortir de la confusion citoyenniste. « Ils sont ainsi entraînés vers l’humanisme social-démocrate », constate la brochure. Les libertaires, devenus des démocrates radicaux, se mettent à réhabiliter l’idée de nation. Les positions de classe et internationalistes sont alors abandonnées.

 

 

Les limites des communautés paysannes

 

Sylvie Deneuve et Charles Reeve démontent le mythe du Chiapas. Les communautés indiennes sont souvent présentées comme idylliques, malgré leur caractère autoritaire et patriarcal. « Comme si la forme communautaire des sociétés précapitalistes empêchait l’existence d’une hiérarchie très structurée, d’un pouvoir centralisé et d’une exploitation barbare du travail », ironisent Sylvie Deneuve et Charles Reeve. Les Mayas vivent dans une société féodale, avec la domination des nobles et des prêtres. Cette pseudo démocratie primitive repose sur la contrainte et ne permet pas la contradiction. La cohésion sociale repose sur la soumission à l’autorité.

Même le mouvement zapatiste ne semble pas socialiste puisqu’il ne tente pas transformer le Mexique tout entier. Il ne s’inscrit pas dans la perspective d’une rupture avec le capitalisme. Il se contente de demander la restitution des terres et se repose sur une aspiration au passé communautaire indien. Les communautés traditionnelles permettent même le développement du capitalisme avec la disparition des grandes propriétés du modèle féodal. « Les communautés dont on mythifie aujourd’hui les traditions démocratiques et émancipatrices furent, des décennies durant, la structure sociale aliénant les exploités aux grands propriétaires », rappellent Sylvie Deneuve et Charles Reeve. Le développement de la condition de prolétaire permet au contraire de faire éclater les communautés pour déclencher des révoltes véritablement émancipatrices.

 

LA SUITE SUR SUR zones-subversives

[Vient de paraître] Brochure sur l’autodéfense informatique

http://juralib.noblogs.org/files/2014/03/011.jpgTÉLÉCHARGER LA BROCHURE

L’Informatique : Se défendre et attaquer

Cette brochure a été faite par désir de rassembler les connaissances théoriques et les outils pratiques actuellement les plus efficaces à nos yeux, pour utiliser l’informatique pour des activités sensibles, sans se faire avoir. Concrètement, ça implique d’être en mesure d’agir de manière anonyme, confidentielle et en laissant le moins de traces possible derrière nous. Sans ces précautions, inutile d’espérer déjouer longtemps la surveillance et la répression employées par les États et leurs classes dirigeantes pour continuer à exercer tranquillement leur domination.

Se réapproprier les outils informatiques, c’est comprendre pour mieux se défendre et… attaquer, mais c’est aussi se donner les moyens de pouvoir choisir en connaissance de cause, quand ne pas utiliser l’informatique.

Le texte est disponible en ligne sur le site infokiosques.net.

Félix Guattari, penseur de l’écosophie

Félix Guattari, penseur de l’écosophie
Le philosophe Félix Guattari propose une réflexion sur l’écosophie pour repenser les pratiques politiques dans la France de la fin des années 1980. 

 

Félix Guattari peut permettre de penser la société moderne. Ce philosophe participe d’abord au mouvement trotskyste et aux luttes contre la psychiatrie. Ensuite, il défend lemouvement autonome italien et l’effervescence révolutionnaire des années 1968. Au début des années 1980, il critique les « années d’hiver », avec la gauche au pouvoir. Félix Guattari écrit de nombreux textes pour penser la situation de 1985 à son décès en 1992. Un récueil de textes est publié récemment.

Durant cette période, il se rapproche du mouvement écologiste qui semble réinventer la politique et renouveler la pensée critique. Pourtant, Les Verts reproduisent les pratiques bureaucratiques de tous les autres partis.

 

L’écosophie se distingue de l’écologie qui peut être revendiquée par beaucoup, des conservateurs aux libertaires. Le mouvement écologiste prétend inventer de nouvelles pratiques sociales et de nouvelles formes d’organisation. Mais Félix Guattari ne voit pas encore la dérives de l’écologie politique vers les manœuvres des appareils politiciens. Pourtant, le terme d’écosophie permet de se distinguer du parti écologiste et de ses limites.

 

 

couverture de QU'EST-CE QUE L'ÉCOSOPHIE ?

 

Révolte des subjectivités

 

Félix Guattari décrit la modernité marchande, avec l’uniformisation culturelle et l’abrutissement de masse. « La subjectivité se trouve ainsi menacée de pétrification, elle perd le goût de la différence, de l’imprévu, de l’évènement singulier », observe Félix Guattari. Le capitalisme impose une logique quantitative avec la croissance et la recherche du profit. Au contraire, la dimension qualitative doit s’imposer pour réhabiliter la singularité et les désirs humains. L’écosophie comprend une dimension environnementale, mais aussi économique, urbaine, sociale et mentale. « La naissance et la mort, le désir, l’amour, le rapport au temps, au corps, aux formes vivantes et inanimées appellent un regard neuf, épuré, disponible », constate Félix Guattari.

Le mode de vie urbain impose la discipline du travail et façonne les subjectivités à travers l’éducation, la santé, le contrôle social et culturel. « C’est la sensibilité, l’intelligence, le style interrellationnel et jusqu’aux fantasmes inconscients qui se trouvent modélisés par ces mégamachines », observe Félix Guattari. Il décrit la destruction des relations humaines et invite à expérimenter de nouvelles manières d’habiter la ville.

 

L’écosophie permet d’attaquer l’emprise du capital sur tous les aspects de la vie. De nouvelles pratiques doivent s‘inventer. « Au-delà des revendications matérielles et politiques émerge l’aspiration à une réappropriation individuelle et collective de la subjectivité humaine », estime Félix Guattari. Au contraire, les vieilles idéologies imposent une séparation entre le politique, l’éthique et l’esthétique.

Le mode de production capitaliste ne se réduit pas à des infrastructures matérielles, mais lamine également les subjectivités. Face à ce constat, les pratiques artistiques et la créativité dans tous les domaines peuvent permettre de diffuser des sensations nouvelles pour reconstruire une subjectivité.

Pourtant, la culture semble désormais encadrée par l’État. Les maisons de la culture colonisent le territoire pour étouffer toute forme de créativité. « Je ne ferai pas l’apologie du spontanéisme, mais le désir de culture ne peut coïncider avec une demande programmée », estime Félix Guattari.

 

La psychanalyse évoque la répression des désirs pour conformer l’individu à l’ordre social. « Un inconscient machinique trop diversifié, trop créatif, serait contraire à la bonne tenue des rapports de production fondés sur l’exploitation et la ségrégation sociale », souligne Félix Guattari. Mais le désir n’est pas uniquement réprimé, il est également contrôlé et orienté par la société capitaliste.

Le capitalisme mondial intégré (CMI) ne se limite plus à la sphère productive pour également façonner les subjectivités, à travers les médias, la publicité, les sondages ou l‘urbanisme. Des professions et une uniformisation encadrent la subjectivité capitaliste. « C’est ainsi qu’elle ira jusqu’à tenter de gérer ce qui est de l’ordre de la découverte et de l’invention du monde par l’enfance, par l’art ou l’amour, aussi bien que ce qui a rapport à l’angoisse, la douleur, la mort, le sentiment d’être perdu dans le cosmos », précise Félix Guattari.

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Silence médiatique sur les dizaines de manifestants et de journalistes blessés à Nantes

PAR SOPHIE CHAPELLE 3 MARS 2014

Oubliées les dizaines de milliers de personnes qui ont manifesté à Nantes contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. De la mobilisation du 22 février, les médias n’ont conservé que les images de violences. Selon la Préfecture, 130 agents des forces de l’ordre ont été blessés ou « contusionnés ». Mais quel bilan du côté des manifestants venus défiler pacifiquement ? Les témoignages s’accumulent, de Quentin, un jeune homme éborgné par un tir de flashball, à des journalistes pris pour cibles, en passant par un enfant dont le pied a été fracturé par un tir. Mais de cette autre violence, on ne parle quasiment pas.

Photo : Eric Forhan/tous droits réservés

Les médias se sont largement fait l’écho des « scènes de violence » et des« destructions » qui ont émaillé la manifestation de Nantes, dont le centre-ville aurait été « dévasté », le 22 février contre le projet d’aéroport. Le décompte des « blessés et contusionnés » parmi les forces de l’ordre – 130 fonctionnaires de police – a rapidement été établi par la Préfecture. La Justice a fait preuve d’une inhabituelle réactivité. Cinq jeunes gens à qui il est reproché d’avoir lancé des projectiles –« pavés, pierres, fusées de détresse, bouteilles, boulons, billes d’acier, engins incendiaires et même « essence et huile » » selon un magistrat – contre les forces de l’ordre, ont été jugés en comparution immédiate le 24 février. « Nous n’avons pas les vrais coupables [des dégradations commises à Nantes] », a reconnu la présidente du tribunal. « Mais nous avons des responsables »… Les cinq prévenus ont écopé de peines lourdes allant d’une centaine d’heures de travaux d’intérêt général à six mois de prison ferme. Sept autres personnes seront convoquées dans les mois à venir. Une violence « inouïe », atteste sur son compte twitter la police nationale de Loire-Atlantique. « Qui sont les « Black Blocs » qui ont dévasté Nantes » ?s’interroge encore Europe 1.

Pas de matraquage médiatique en revanche sur les manifestants blessés. « C’est impossible à évaluer à l’échelle de la ville. Mais nous avons constaté une cinquantaine de blessés, dont treize blessures au visage par flashball », relève une membre de l’équipe médicale de la Zad (Zone à défendre) contactée par Basta !.« Nous avons aussi trouvé des éclats de grenades assourdissantes, comme des morceaux de métal, dans les jambes notamment ». Au moins 40 manifestants, dont deux blessés à l’œil, auraient été admis à l’hôpital de Nantes. Une page Facebook a été créée pour recueillir les « témoignages sur les violences policières lors de cette manifestation pacifiste » [1]. « Je me suis fait frapper par les forces de l’ordre en voulant aider une dame âgée qu’ils avaient renversés », déclare notamment Elric, 17 ans et demi, visage en sang devant la caméra de FaceBreizh Bretagne. La scène au cours de laquelle la dame est « renversée » (et piétinée ?) a été filmée et postée sur cette page.

Tir de flashball : un manifestant perd son œil gauche

« Nous avons une police très républicaine, extrêmement formée à utiliser des moyens spécialisés avec beaucoup de retenue »insiste Christian Galliard de Lavernée, le préfet de Loire-Atlantique. Des propos contredits par la publication sur le site Dormira jamais du témoignage de Quentin Torselli, un charpentier de 29 ans gravement blessé. « Je n’étais pas armé, je n’avais pas de masque à gaz, je n’avais pas de lunettes de protection », relate t-il. « On rentrait, les CRS avançaient, avec les camions et tout le truc, et moi je reculais avec d’autres gens. Je reculais en les regardant pour pas être pris à revers et pouvoir voir les projectiles qui arrivaient. Et là, à un moment, j’ai senti un choc, une grosse explosion et là je me suis retrouvé à terre ». Hospitalisé au CHU de Nantes, Quentin a perdu son œil gauche.

« Un médecin m’a dit que les lésions correspondent à un tir de Flashball et on n’a pas retrouvé d’éclats de grenade », assure le jeune homme. Or, la doctrine d’emploi de ces armes dites « non létales » interdit aux policiers de tirer dans la tête des manifestants. Elles sont soumises à une distance réglementaire. « La liste des blessés et des éborgnés ne cesse de s’allonger »dénonce le Collectif Face aux armes de la police. Quentin envisage des suites juridiques, au pénal ou devant le tribunal administratif, « ne serait-ce que pour que ça n’arrive plus à d’autres » [2].

Deux journalistes blessés portent plainte

Témoin de la scène, Yves Monteil, photographe indépendant et co-fondateur deCitizen Nantes relate que « le manifestant blessé (Quentin, ndlr) a été évacué dans une rue adjacente, au moment où le cordon de CRS avançait dans l’allée principale. Alors qu’une vingtaine de personnes levaient les bras en disant “Arrêtez, il y a un blessé”, les CRS ont continué à progresser dans cette rue adjacente en envoyant des lacrymos et des grenades ». Un témoignage qui concorde avec celui d’un autre manifestant ayant aussi porté secours à Quentin. Le photographe Yves Monteil a lui aussi été touché par un tir de flashball au thorax alors qu’il filmait (son récit ici). Il a déposé une plainte contre X pour « violence volontaire avec arme et complicité de violence volontaire avec la triple circonstance aggravante qu’elle a été commise par un fonctionnaire en charge de l’autorité publique dans l’intention de provoquer une mutilation permanente, en groupe organisé ».

Une autre plainte adressée au Procureur de la République de Rennes émane d’un journaliste de Rennes TV, Gaspard Glanz, blessé aux jambes par l’explosion d’une grenade lancée par la police. Avec sa caméra, il a tourné la séquence de l’explosion.« On se rend compte que l’engin qui explose au pied du journaliste n’est pas une grenade assourdissante, mais une grenade de « désencerclement » » précise Rennes TV. Cette grenade explosive contient 12 à 18 fragments de plastique dur, en plus de sa douille en métal, projetés dans un rayon de 15m autour de l’explosion. « Le problème c’est que cette « arme de guerre » n’est pas censée être utilisée « offensivement », mais uniquement dans des situations « d’encerclement » qui nécessitent un acte « défensif » de la part de la police » souligne la rédaction de la télé locale. Or, comme l’atteste la vidéo« les CRS étaient ici en ligne à plus de 20m, protégés par un canon à eau ». En clair, de telles grenades n’auraient jamais dû être employées pendant toute la durée de la manifestation.

la suite sur http://www.bastamag.net/Silence-mediatique-sur-les

L’opinion publique, je l’emmerde !

Il y a (au moins) deux sortes d’anarchistes. Ceux qui se préoccupent de l’opinion publique et les autres. Les premiers aspirent à une certaine respectabilité politique, à avoir un écho dans la sphère publique en utilisant des moyens légaux et à y améliorer l’image de l’anarchisme et de l’anarchie. Les seconds s’en contre-fichent car ils savent pertinemment que les discours qui passent par les outils légaux et institutionnels – tels que les médias de masse ou les farces électorales – sont digérés et aseptisés pour les rendre “publiquement” comestibles et inoffensifs.

Il m’a toujours semblé absurde de tenter d’élaborer une stratégie de propagande avec les armes de l’ennemi tels que les médias de masse[1] ou la participation à des élections représentatives[2].

Premièrement parce que ces méthodes font entrer une contradiction fondamentale entre fins et moyens. Nous aspirons à une société débarrassée de toute forme d’autorité, de toute forme de pouvoir. « Le pouvoir est maudit et c’est pour cela que je suis anarchiste », disait Louise Michel. Mais nous n’en sommes plus là. Certes l’histoire nous a montré à maintes et maintes reprises que l’exercice du pouvoir entrainait la perpétuation de ce même pouvoir et qu’il a toujours spolié les espoirs révolutionnaires. Mais aujourd’hui nous pouvons analyser plus exactement la nature du pouvoir et plus précisément sa nature biologique,[3] son impact sur le cerveau humain. L’aliénation du pouvoir a désormais une réalité biologique qui obéit aux lois de la physique et de la chimie.

« L’un des plus grands dangers menaçant le monde vient de ce jaillissement de testostérone dans le sang d’un dirigeant à haut besoin de pouvoir lorsqu’il gagne. Ce jaillissement hormonal est enivrant. Comme l’alpiniste qui cherche la satisfaction du pic suivant, plus dangereux, le politicien dépendant du pouvoir trouve difficile de se satisfaire du train-train de la politique quotidienne : il se languit du flash chimique que la victoire déclenche en lui. Hélas, comme tous les flashes de ce type, il faut que le stimulus suivant soit plus puissant, pour obtenir un effet égal ».
Voici donc une des bases biologiques de l’idéologie anti-autoritaire et qui mériterait d’être un peu plus mise en avant.

De là, comment pourrions nous espérer aller vers notre émancipation en usant d’outils qui peuvent nous soumettre à cette ivresse du pouvoir? Car pour être entendu dans les médias dominants il faut adopter leurs codes.[4] Il faut dégager des individualités qui deviendront des interlocuteurs valides, des porte-paroles qui permettront à ces mêmes médias de personnifier une lutte ou un groupe politique, à l’image du représentant syndical ou du chef de parti. De là, comment éviter que se créent des hiérarchies internes, même informelles? Comment diffuser l’idée de l’action de tous si on est réduit à communiquer par l’intermédiaire d’un représentant?  Si nous ne pouvons pas affirmer avec certitude que cette aliénation est systématique et obligatoire, nous ne pouvons pas non plus courir ce risque. Nous avons déjà trop souffert de ce genre de dérives pour nous permettre de les reproduire.

Deuxièmement parce que ces méthodes nuisent à une stratégie basée sur le développement des pratiques révolutionnaires et d’action directe.[5]
Si nous entendons modifier l’environnement socioculturel qui fait véritablement les individus, nous devons développer des pratiques qui serviront à créer des consciences révolutionnaires en agissant sur l’inconscient des individus, en modifiant cet environnement socioculturel et en y incorporant des pratiques et idées anti-autoritaires. Si nous utilisons les médias bourgeois pour nous exprimer, nous faisons de fait la promotion de ces mêmes médias. Si nous participons à des élections représentatives nous participonsde fait à éloigner les individus de l’action directe. Tous nos actes ont un impact.

A nous de choisir dans quelle direction nous voulons orienter notre propagande. Soit en conservant la radicalité du discours et des pratiques anarchistes pour orienter l’environnement des individus dans une certaine direction, soit en jouant le jeu des dominants en utilisant leurs outils et en aseptisant nos discours, en les modérant, pour être audible par la partie consciente de « la masse » sans prendre en compte le fait que nous seront tout aussi entendus par son inconscient à travers nos actions quotidiennes.
Quelle forme voulons nous que les luttes de demain prennent? Celle d’un référendum, d’une pétition, d’une manifestation pacifique et contrôlée par des autorités syndicales et politiques ou celle de l’action directe, de la mise en place d’un rapport de force avec l’autorité et du rejet des représentants autoproclamés?

« Menteurs ». Tout est dit.

« Menteurs ». Tout est dit.

Alors non, je ne pense pas que le fait d’attaquer les médias de masse – qui collaborent avec les flics et qui ont toujours diffusé des inepties au sujet des révoltés – nous soit préjudiciable. A l’image des dernières émeutes à Nantes,[6] il est plus intéressant de voir “nos” médias diffuser une information qui ne soit pas manipulée par les dominants que de voir les journalistes de BFM ou France 2 modeler les faits pour orienter l’opinion contre les révoltés. Seule la présence de ces derniers peut nous être néfaste.

Alors camarades, voyons un peu plus loin que le bout de notre nez et ne nous contentons pas d’élaborer une stratégie uniquement basée sur le court terme et sur la partie consciente de nos encéphales. Utilisons le savoir que la vulgarisation scientifique met à notre portée pour mieux comprendre le monde qui nous entoure et pour espérer avoir une action efficace sur ce dernier.

André Volt

[1] Déjà évoqué dans cet article: http://aaa12.noblogs.org/post/2013/10/27/de-la-violence-revolutionnaire-a-court-et-long-terme/

[2] http://aaa12.noblogs.org/post/2014/02/04/de-la-strategie-de-certains-syndicalistes-de-la-cnt/

[3] http://www.monde-libertaire.fr/sciences/15976-ce-que-le-pouvoir-fait-au-cerveau

[4] Problème évoqué en partie ici: http://aaa12.noblogs.org/post/2014/02/27/dun-certain-anarchisme-et-de-la-gauche-quebecoise/

[5] http://aaa12.noblogs.org/post/2013/09/26/comment-voir-la-propagande-par-le-fait-aujourdhui/

[6] http://aaa12.noblogs.org/post/2014/02/23/manifestation-anti-aeroport-du-22-fevrier-a-nantes/

LU SUR http://aaa12.noblogs.org/

L’union des prolétaires de tous les pays, c’est pour bientôt

A mesure que la technologie et le commerce nivellent les terrains de jeu et rapprochent les êtres humains, les 3,5 milliards de travailleurs prévus vont peut-être finir par comprendre à quel point ils ont plus de choses en commun les uns avec les autres qu’avec les élites ultra-riches de leurs pays respectifs.

Dans une petite ville de la province du Henan, en Chine, en 2012. REUTERS/Jason Lee– Dans une petite ville de la province du Henan, en Chine, en 2012. REUTERS/Jason Lee –

«Travailleurs de tous les pays, unissez-vous.» Telle est l’inscription qui orne la tombe de Karl Marx au cimetière londonien de Highgate. Comme tout le monde le sait, ce n’est pas ce qui s’est passé. Le mouvement des Indignés a beau avoir fait beaucoup de bruit durant quelques mois, le silence qui règne autour est aujourd’hui assourdissant. Et il est rare d’entendre parler d’ouvriers de Detroit faisant cause commune avec leurs homologues chinois de Dalian contre le grand patronat.

A vrai dire, les sociétés multinationales ayant réduit à peau de chagrin le pouvoir de négociation de leurs employés, les ouvriers des pays riches comptent désormais parmi les moins enclins à aider leurs camarades des pays pauvres. Toutefois, il existe une école de pensée (et non, il ne s’agit pas uniquement de quelques vieux universitaires trotskystes) qui prévoit le retour d’une certaine forme de politique de classes à l’échelle mondiale.

LIRE LA SUITE SUR slate.fr

Se tirer une balle dans le pied ? Résistons ensemble, février 2014, n°127

bulletin A4 recto-verso du collectif Resistons Ensemble, collé entre autre dans et autour de la cité le Luthe à Gennevillier (92), à télécharger en PDF.

RESISTONS ENSEMBLE / bulletin numéro 127 / Février 2014

- Se tirer une balle dans le pied ?

- [ CHRONIQUE DE L’ARBITRAIRE ]
L’idéologie d’extrême droite en action
Répression des sans-papiers : la « gôche » continue et innove
Mort en GAV dans les Yvelines (78)
Non aux expulsions de squats à Montreuil/Bagnolet, soutien au collectif des Baras
Les primes de Valls
La Cour de cassation a rejeté le pourvoi de la famille d’Abou Bakari Tandia

- [SANS PAPIERS NI FRONTIÈRES]
Sans-papiers en lutte… contre l’Internationale du racisme et de la répression

- [LA PRISON TUE]
« On m’a condamné à mort »

- [AGIR]
Justice pour Ayoub, mutilé à vie par un tir policier
Concert de soutien « Urgence la police assassine »
Concert de soutien aux pirates somaliens
besancon.sous-surveillance.net
L’antifascisme, c’est l’affaire de toutes et tous !
À lire…

Pour télécharger ce bulletin mis en page au format pdf :
http://resistons.lautre.net/

Se tirer une balle dans le pied ?

L’IGA n’a pas inventé l’eau chaude. Normal, il s’agit de l’Inspection générale de l’administration, dont fait partie la police. Pourtant elle arrive à dire des choses à ne pas répéter. Dans son rapport, publié par Mediapart du 23 janvier on apprend que il y a des policiers « spécialistes » de l’« outrage et rébellion » (délit qui peut être puni d’amendes lourdes et de 6 mois de prison) qui ont déposé plainte jusqu’à 28 fois en un an, que le prix de la « protection juridique accordée aux policiers victimes d’outrages, de rébellions ou de violences a augmenté de plus de 50 % depuis 2006, passant de 8,7 millions d’euros à 13,2 millions d’euros en 2012… ». Bien sûr, l’IGA se dit choquée par des « abus », qui coûtent chers, mais, prudence, pas un mot sur la véritable « utilité » pour l’État de ces plaintes. Dans les quartiers populaires, on ne connaît que trop la fonction de ces accusations d’« outrage et rébellion ». Dès janvier 2004, notre réseau l’a dénoncé, dans un guide juridique : le « délit d’outrage sert d’abord à couvrir les violences policières, il permet de poursuivre ceux que les flics considèrent comme des gêneurs, aussi, aux flics d’arrondir leurs fins de mois. »(http://resistons.lautre.net/spip.php?article38). Contrairement, donc, à ce qu’affirme l’IGA, il ne s’agit aucunement de « bavures », d’« excès », mais bien d’un outil juridique qui représente une arme de dissuasion et destruction massive pour l’État.
Mais attention, trop c’est trop. Manuel Valls lors d’une visite au commissariat du Kremlin-Bicêtre, le 18 janvier dernier « s’est empressé d’enterrer les recommandations du rapport face à des syndicalistes d’Unité SGP Police buvant du petit lait… Et de conclure : « Un rapport de l’IGA ne s’impose pas au ministre. » Ce message venant du ministre de l’intérieur est un signe. Valls dédouane les « forces de l’ordre » (ce qui n’est pas nouveau ) mais cette fois-ci en face de sa propre administration. Il soutient et encourage publiquement et explicitement la transformation de la Police en une milice.
On dit que le poisson pourrit par sa tête. Mais nous, on n’a pas de chance, notre poisson a deux têtes. Face à la misère sociale, la répression, le racisme institutionnel de l’État, les plus misérables, les plus pauvres, faute de mieux, se tournent vers des perspectives qui leur paraissent nouvelles. De nouveaux gourous apparaissent, qui à l’instar de Valls, prêchent aussi la haine, la soumission, le racisme. Ce mois-ci, l’école est devenue une de leurs cibles.
Il est vrai que telle qu’elle est, l’école ne vaut pas grand-chose, elle est structurellement sélective, raciste à l’image de la société, mais, en l’absence d’une nouvelle société égalitaire et démocratique, y-a-t-il d’autres moyens pour des opprimés et exploités de recueillir , ne serait que des miettes de savoir, en vue de résister ? Alors, quand les extrémistes de tout bord propulsés par des dominants haineux se réunissent pour la boycotter, il faut se méfier. Le but de ces gens-là est aussi d’assommer les consciences. En les suivant, les plus méprisés, les plus pauvres se tirent une balle dans le pied.
Nous ne sommes pas sortis de l’auberge. Aux coups de matraque de Valls/Hollande s’ajoute l’enfumage idéologique de Dieudonné-Soral-Belghoul/Valls. Comme dans l’Allemagne des années 30, les premiers signes d’un glissement vers le fascisme apparaissent en France.

> [CHRONIQUE DE L’ARBITRAIRE]

L’idéologie d’extrême droite en action
À Clermont-Ferrand le 17 janvier un concert de soutien à la famille Asatryan et à l’ensemble des sans-papiers a été attaqué à l’arme à feu. Deux personnes ont été touchées par les tirs et conduites à l’hôpital. Les organisateurs qui constatent que les actions armées d’extrême droite se développent à Clermont-Ferrand alertent sur la gravité d’une banalisation de la violence xénophobe et de la haine en tant qu’idéologie politique. Infoshttp://www.educationsansfrontieres.org/article48801.html
Dans la même veine, un groupe d’une cinquantaine d’individus a manifesté le 11 janvier à Calais leur haine des sans-papiers, à base de slogans racistes. Un groupe d’une quinzaine de contre-manifestants présents ce jour-là a été encerclé, contrôlé, fouillé par les forces de l’ordre. La police a ses préférences ?

Répression des sans-papiers : la « gôche » continue et innove
Le 31 janvier , le ministère de l’intérieur socialiste a fait le bilan de sa politique en matière d’immigration : 27 000 expulsions, la « gôche » est fière d’annoncer que, contrairement aux apparences (ce chiffre est en recul, rappelons-nous des 36 000 expulsions, triste record de 2012), elle fait mieux que la droite. Pour se justifier, Valls a accusé ses prédécesseurs de gonfler leurs chiffres en y incluant les « retours volontaires » alors que lui se vante d’obtenir un « chiffre des retours dits contraints en métropole en 2013 supérieur au chiffre constaté en 2007, 2008, 2009, 2010, 2011 » et d’avoir supprimé le versement des « aides aux retours » (allouées notamment aux Rroms bulgares et roumains).
En réalité « contraints » ou « volontaires », tout est bon quand il s’agit d’expulser des étrangers. En effet, la Cimade révèle que dans les Yvelines (78), une nouvelle unité de la PAF (police aux frontières) a été créée en lien avec la préfecture du 78. Les personnes sont convoquées par téléphone ou par écrit à l’unité de la PAF pour leur mettre la pression afin qu’elles acceptent de repartir « volontairement ». Dans ce genre de cas, il faut savoir que la personne ne court aucun risque (administratif ou judiciaire) en ne se rendant pas à la convocation.

Mort en GAV dans les Yvelines (78)
Dans la soirée du 11 janvier, un homme de 45 ans est arrêté, après un accident routier .Les gendarmes de la brigade de La Queue-lez-Yvelines l’enferment dans une cellule, officiellement en « garde à vue dégrisement ».Il est mort dans la nuit d’une crise cardiaque n’ayant pas eu accès à ses médicaments : il était cardiaque et son épouse déclare pourtant qu’elle avait prévenu les flics.

Non aux expulsions de squats à Montreuil/Bagnolet, soutien au collectif des Baras
Le collectif des Baras est composé de près de 300 personnes, pour la plupart des hommes d’origine malienne ayant quitté la Libye où ils travaillaient, après la chute du dictateur Khadafi. L’an passé ces hommes ont tenté d’occuper un bâtiment vide, mais en ont été expulsés en mai dernier. Aujourd’hui la plupart vivent dans deux bâtiments qu’ils occupent : le premier à Montreuil, avenue du Président Wilson, dont l’expulsion a été reportée de 3 mois lors d’un jugement en décembre, le deuxième à Bagnolet (où une famille Rrom à la rue suite à l’expulsion d’un terrain rue de Paris les a rejoint ) dont le sort a été examiné par le tribunal de Pantin. Le 3 février, le verdict prend le parti de la société Emerson Net work et ordonne l’expulsion qui peut avoir légalement lieu à partir de 4 février. Le collectif des Baras nous appelle à les soutenir dans leur lutte, sur place au 124 avenue Gallieni à Bagnolet (métro Gallieni). RDV chaque samedi à 18h.

Les primes de Valls
Qui se souvient des déclarations fracassantes de Valls en 2004 qui affirmait finie la politique du chiffre de Sarkozy, la « prime de résultats exceptionnels ».
Or, une fois de plus, Valls c’est Sarkozy bis, légèrement modifié, le ramassage des « bâtons » continue. Avec les résultats qu’on connaît : favoriser la répression massive. Comme dit un CSR, cité par Le Monde : « Il suffit de faire une vacation à Calais, d’interpeller beaucoup d’étrangers en situation irrégulière, ce qui n’est pas très dur là-bas, et on touche la prime. ».

La Cour de cassation a rejeté le pourvoi de la famille d’Abou Bakari Tandia
« Cela signifie en clair que les policiers de Courbevoie qui ont provoqué, d’une façon ou d’une autre, le coma mortel de Abou Bakari Tandia le 5 décembre 2004 au commissariat, ne seront jamais inquiétés pour cela…. Donc en gros, il n’y aura jamais ni justice ni vérité pour Abou Bakari Tandia, certainement comme pour les nombreux cas plus récents qui ont été plus précipitamment soldés par un non lieu, notamment Ali Ziri à Argenteuil et Mahamadou Marega à Colombes pour ne mentionner que les plus “voisins”. La famille a décidé de saisir la Cour Européenne des Droits de l’Homme. Ce n’est pas terminé. »
Communiqué de l’Association Vérité et Justice pour Abou Bakari Tandia (extraits)

> [SANS PAPIERS NI FRONTIÈRES]

Sans-papiers en lutte… contre l’Internationale du racisme et de la répression
Marseille. Un jeune homme, demandeur d’asile, de 18 ans s’est noyé dans le port de Marseille le 11 janvier en tentant de s’ échapper du centre de rétention. Son copain a été repêché et a été reconduit au centre en vue de son expulsion.
Rome et Lampedusa. Vu l’ampleur des protestations suite à une vidéo, le gouvernement italien a été obligé de vider le centre de rétention de Lampedusa où les demandeurs d’asile étaient traités comme des « animaux ». Mais ce n’est pas fini, au « Centre d’identification et d’expulsion » (CIE) près de Rome, 9 réfugiés se sont cousu la bouche en guise de protestation. Le gouvernement « démocratique » envisage de durcir encore les conditions pour obtenir l’asile.
Tel-Aviv. Trente mille demandeurs d’asile politique, en majorité Érythréens et Soudanais, ont manifesté à Tel-Aviv le 5 janvier, sous les mots d’ordre : « Nous sommes tous des réfugiés ! Oui à la liberté, non à la prison ». En effet, le pouvoir israélien rejette systématiquement leurs demandes d’asile et la nouvelle loi votée le 10 décembre l’autorise à les placer dans les camps de rétention jusqu’à un an .ils ont également décrété une grève de trois jours notamment dans la restauration et l’hôtellerie.

> [LA PRISON TUE]

« On m’a condamné à mort »
Philippe Lalouel a 19 ans lorsqu’il est blessé par la police pendant un premier braquage à Marseille. À l’hôpital on le transfuse avec une poche de sang contaminé. À 21 ans il apprend en prison qu’il est porteur du VIH. L’époque n’est pas très optimiste pour les malades du sida, espérance de vie de 3 à 5 ans… « Je suis persuadé que ma maladie va me tuer rapidement. (…) Et quand on pense qu’on va crever, on essaye de retrouver sa liberté ». Suivent alors de courtes cavales ponctuées de vols, mais sans jamais verser de sang. Les condamnations s’accumulent jusqu’en 2012 quand l’avocat général requiert une « une peine d’élimination sociale » : il est condamné à vingt ans d’emprisonnement.
Le 30 et 31 janvier se tenait le procès en appel. Les amis, les soutiens sont là« L’année dernière, la cour d’assises avait “éliminé” un prisonnier anonyme. Cette année, les jurés ont exécuté, en toute conscience et connaissance de cause, un homme fier et digne » (extrait du communiqué des amis de Philippe Lalouel). La sentence : dix-sept ans qui s’ajoutent aux six qu’il lui reste. « Nous, les grosses peines, on nous enferme jusqu’à la mort ! » « C’est la guerre, je vous la déclare ! »
Plus d’infos : https://www.facebook.com/pages/Soutienlalouel/328914967247966 ethttp://lenvolee.net/contre-lelimination-sociale-de-philippe-lalouel/

> [AGIR]

Justice pour Ayoub, mutilé à vie par un tir policier
3 ans ont passé depuis qu’Ayoub Boutahra, lycéen de 17 ans, a perdu un oeil suite à un tir de flash-ball, reçu alors qu’il attendait le bus à proximité d’une intervention de la police. Dès 2011, sa famille a porté plainte, un comité de soutien très actif s’est constitué, une information judiciaire pour blessures involontaires a été ouverte (voir RE 105 et 118). En 3 ans, 3 juges d’instruction différents et rien n’a bougé. Mais Ayoub et ses soutiens ne lâcheront rien, ils exigent toujours justice et vérité et se rassembleront le samedi 8 février à Audincourt.

Concert de soutien « Urgence la police assassine »
le samedi 1er mars 2014 à 18 h à la CNT- 33 rue des Vignoles Paris 20e, m° Avron ou Buzenval
« Le ministre de l’intérieur a porté plainte contre Amal Bentounsi, la soeur d’Amine Bentounsi tué par la police. Amal est attaquée parce qu’elle a le courage de dénoncer sans relâche les pratiques violentes de la police à travers son site internet et le projet d’un clip dénonçant l’impunité policière. Amal Bentounsi invite toutes les familles de victimes de violences et de crimes policiers à prendre la parole lors de son procès qui se tiendra le lundi 07 avril à 09h. » Lu sur : http://paris.demosphere.eu/rv/31043

Concert de soutien aux pirates somaliens 
le samedi 8 février 2014 au Transfo 57, avenue de la République, à Bagnolet. « En Somalie, face à la famine, à la destruction des ressources en poissons par la pêche industrielle occidentale et à l’immersion de déchets toxiques le long des côtes, devenir pirate est à la fois un moyen de survie et un acte d’autodéfense. » « Entre 2008 et 2011, 22 Somaliens ont ainsi été enlevés pour être incarcérés et jugés dans l’hexagone. […] Parce que nous savons qu’en taule, tout a un prix […], mais aussi parce que la guerre contre les pirates est l’une des facettes extrêmes de la guerre aux pauvres, nous souhaitons apporter un peu de solidarité aux 15 pirates somaliens encore incarcérés en France. L’argent du concert servira donc à leur envoyer des mandats. »
À lire pour en savoir plus : Frères de la côte, Mémoire en défense des pirates somaliens, traqués par toutes les puissances du monde paru chez l’Insomniaque.
Infos http://transfo.squat.net/2014/01/15/samedi-8-fevrier-concert-desoutien-aux-pirtes-somaliens/

besancon.sous-surveillance.net
Après Lyon, Toulouse, Marseille, Paris… un nouveau site de cartographie collaborative des caméras de vidéosurveillance vient d’être lancé à Besançon.

L’antifascisme, c’est l’affaire de toutes et tous !
Manifestation dimanche 9 février 2014 à 14h Place Jules Joffrin, M° Jules-Joffrin. Infos http://paris.demosphere.eu/rv/30965

À lire…
Dans le climat nauséabond actuel, où la confusion envahit pas mal d’esprit, il est rafraîchissant d’entendre une voix qui se démarque à la fois de Dieudonné/Soral et de Valls/Hollande. À lire le communiqué du Réseau No Pasaran : Affaire Dieudonné/Valls : antisémitisme télévisé ou xénophobie d’État, faut-il vraiment choisir ?http://nopasaran.samizdat.net/

LU SUR http://paris-luttes.info/

Tarbes, France : Attaques incendiaires

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Bâtiment de l’Armée Française

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Prison de Tarbes

Nous revendiquons l’attaque incendiaire contre un bâtiment de l’armée française (35 RAP Tarbes, France) du 27 décembre 2013.

Nous revendiquons aussi l’attaque incendiaire contre la prison (Tarbes, france) du 25 décembre 2013.

Les deux attaques en solidarité et à l’appel international des 5 anarchistes de Barcelone.

En solidarité aussi à tous nos frères anarchistes incarcérés dans les centres d’exterminations des états terroristes.

Par ces actions nous voulons aussi prouver aux fascistes français que la rue n’est plus à eux.

Le temps ou ils tuaient impunément est révolu.

Nous appelons tous les nôtres à venger la mort de Clément Méric dans le sang.

Nous appelons tous les nôtres à s’organiser et à s’armer.

Mort à l’État.
Mort aux fascistes.
Mort au capitalisme.
Vive l’Anarchie.
Vive la liberté.

Nous n’avons pas communiqué avant par sécurité.
GADI (groupe action directe international)

Précision:
-L’attaque de la prison avec un engin incendiaire et un explosif qui n’a pas sauté.
-L’attaque du batiment de l’armée avec napalm et phosphate.

lu sur http://fr.contrainfo.espiv.net/

[Brésil] Vent de révolte et répression…

Brésil : Vent de révolte et répression…

Le vent de révolte sociale n’a pas fini de souffler au Brésil, malgré ce que veut nous en dire le silence d’une presse – locale et internationale – qui cherche à tout prix à en minimiser l’intensité, à ancrer le mouvement de contestation dans le temps et l’espace. Les innombrables émeutes, grèves, assemblées de rues, mutineries dans les prisons et occupations de terrains survenues régulièrement ces derniers mois sont là pour en témoigner, la répression aussi. Si les perquisitions, intimidations, arrestations, assassinats politiques et passages à tabac opérés par le pouvoir et sa police sont eux aussi des faits devenus quasi quotidiens, ils sont insuffisants à étouffer la subversion. Ce que nous pouvons observer ces derniers temps n’est pas juste la multiplication d’une série d’actes qui se font échos les uns aux autres, mais c’est surtout la constitution durable d’une multitude de fronts.

http://juralib.noblogs.org/files/2014/02/PhotoA.jpgGrève des professeurs à Rio de Janeiro

En guise de témoignage, voici une brève chronologie retraçant, de façon non exhaustive, certains faits marquants des deniers mois :

Au début du mois d’octobre, les professeurs de Rio de Janeiro, en grève depuis le mois d’août, sont violemment réprimés par la police et expulsés de la Chambre Municipale qu’ils occupaient. Une manifestation de soutien est appelée le 07 octobre et réuni près cinquante mille personnes à Rio de Janeiro. Des manifestants tentent de réinvestir la Chambre Municipale qui est la cible de plusieurs cocktails Molotov. Plusieurs magasins et banques sont détruits. Le Club Militaire, siège d’une fondation réunissant gradés et vétérans de l’armée, est également pris pour cible par les manifestants et est en partie incendié par des jets de bombes artisanales.

http://juralib.noblogs.org/files/2014/02/PhotoB.jpgManifestations en soutien aux professeurs à Rio de Janeiro

Quelques jours auparavant, le 04 octobre, de violents affrontements avaient eu lieu entre la police et les manifestants qui occupaient depuis 80 jours le parc du Coco, dans le centre de Fortaleza. Ces derniers occupaient le parc pour empêcher la réalisation d’un projet d’urbanisation du centre qui prévoit, entre autres, de raser une partie dur parc pour permettre la construction d’un pont routier. Les policiers militaires venus expulser le campement sont accueillis par des jets de pierre et des tirs de feux d’artifice auxquels répondent tirs de lacrymogène et de flashballs. Un policier et un journaliste sont blessés au visage, tandis qu’un manifestant est arrêté. Le campement est complètement détruit.

http://juralib.noblogs.org/files/2014/02/PhotoC.jpgExpulsion de l’occupation du parc du Cocó, Fortaleza

La même semaine, les habitants de la cité Parque Verde, à Belém manifestent contre les mauvaises conditions du quartier (état des égouts, des rues…) et bloquent la principale avenue du quartier à l’aide de pneus et objets enflammés. Ils résistent ensuite, à coups de pierres et projectiles, à l’intervention de Police Militaire, qui tente de disperser manifestants. Plusieurs personnes sont blessées par des tirs de flashballs, dont une emmenée d’urgence à l’hôpital en état inconscient.

Le 12 octobre, des centaines de familles occupent un terrain abandonné dans la périphérie de Belo Horizonte. Elles sont bientôt rejoint par des centaines d’autres. Moins d’une semaine plus tard, on compte près de 4000 familles installées sur la nouvelle occupation urbaine. Si ce type d’occupation de terrains est chose courante au Brésil, la rapidité avec laquelle cette occupation urbaine gagne une telle ampleur est un fait totalement inédit. Depuis le mois de juin, des dizaines de nouvelles occupations de terrains ont vu le jour, notamment dans les périphéries de Sao Paulo et Belo Horizonte, impliquant des dizaines de milliers de familles.

15 octobre : Des manifestations massives ont lieu dans plusieurs grandes villes du Brésil, à l’appel des professeurs en grèves. Elles se terminent par de violents affrontements et des centaines d’arrestations à Sao Paulo et Rio de Janeiro. Les manifestants arrêtés à Rio sont emmenés dans une Prison de Haute Sécurité, accusés d’être membres d’une organisation criminelle et placés sous la loi de Sureté Nationale. À Sao Paulo, une autre manifestation est réalisée le même jour par des mal-logés qui tentent d’envahir la mairie.

http://juralib.noblogs.org/files/2014/02/PhotoD.jpgManifestations en soutien aux professeurs à Sao Paulo

17 octobre : À Rio de Janeiro, suite au meutre d’un jeune par la police, les habitants de la favela de Manguinho se révoltent contre l’occupation policière représentée par l’UPP – Unité de Police Pacificatrice. Des affrontements ont lieu entre la police et les manifestants au cours desquels une jeune fille est blessée par balle à la jambe.

18 octobre : Des manifestants antispécistes pénètrent par effraction dans le laboratoire Institut Royal à Sao Roque, près de Sao Paulo, et libèrent près de 200 chiens qui y étaient utilisés comme cobayes. Le lendemain, une manifestation est organisée devant l’Institut, des affrontements ont lieu entre la police et les manifestants, armés de pierres et de gourdins. Plusieurs véhicules partent en fumée, dont une voiture de police et des véhicules appartenant à la presse.

Entre le 18 et le 23 octobre, plusieurs perquisitions et saisies de matérielles ont lieu chez des militants anarchistes à Belo Horizonte. Les perquisitions, menaces physiques ou de mort et tentatives d’intimidations à l’égard des militants et anarchistes ont eu lieu régulièrement dans les principales grandes villes du pays ces derniers temps.

Le 21 octobre : Des affrontements ont lieu à Rio, dans le quartier de Barra da Tijuca, entre des syndicalistes et la police au cours d’une manifestation contre la privatisation des sites de pétroles off shore (les fameux Pré-Sal).

http://juralib.noblogs.org/files/2014/02/PhotoE.jpgManifestation contre la privatisation du Pré-Sal, Rio de Janeiro

Dans la semaine du 20 au 26 octobre, une multitude de manifestations et d’actions sont organisées à Sao Paulo, et dans d’autres villes pour la gratuité des transports. Le 23, des centaines de manifestants investissent les rues dans la région du Grajau, quartier populaire dans la périphérie sud de Sao Paulo. Ils protestent, entre autres, contre la mauvaise qualité et le prix des transports publics. À la suite d’affrontements avec la police, 30 personnes sont arrêtées.

Le 25 octobre des manifestations sont organisées dans plus de 15 grandes villes du pays pour la gratuité des transports. À Sao Paulo, plusieurs terminaux de bus sont saccagés, des bus sont incendiés, des agences bancaires détruites, un colonel de la Police Militaire est tabassé par des manifestants… Près de 92 personnes sont arrêtées à l’issue de la manifestation. Des affrontements entre les manifestants et la police ont également lieux à Campinas, Natal et Porto Alegre.

Le 26 octobre, un ancien hôpital militaire est occupé dans le centre de Belo Horizonte par un groupe de gens qui veulent en faire Centre Culturel Autogéré. L’espace est baptisé Luiz Estrela, en hommage à un poète et performer transgenre qui vivait dans la rue, retrouvé mort au mois de juin. Certains soupçonnent qu’il ait été tué par la police. Ce type de squatt s’était fait de plus en plus rare dans les grandes villes brésiliennes ces dernières années en raison de la répression policière systématique, à la différence des occupations de terrains qui elles sont très fréquentes. Dans les semaines qui suivent, un autre bâtiment est occupé dans le centre de la ville afin d’être transformé en espace autonome.

Le 28 octobre : De violentes émeutes éclatent dans le quartier Vila Medeiros, zone nord de Sao Paulo après la mort du jeune Douglas Martins, 17 ans, assassiné par un policier. Douglas sortait d’un bar lorsqu’une voiture de police s’arrête à sa hauteur. Le coup de feu part d’un seul coup et atteint le jeune homme au thorax. En réaction, la population exprime sa rage sous diverses formes : trois bus et une voiture de police sont détruits, cinq véhicules brûlés, deux banques vandalisées, plusieurs barricades sont montées. Des feux se propagent, l’un deux atteint le réseau électrique et provoque un black out dans le quartier. Le lendemain, d’autres émeutes éclatent dans un quartier voisin après la mort d’un autre jeune tué par un policier en service.

http://juralib.noblogs.org/files/2014/02/PhotoF.jpgÉmeutes contre la violence policière à Sao Paulo

29 octobre : Plusieurs manifestations ont lieu dans différents quartiers de la banlieue de Belo Horizonte en réaction à l’expulsion d’un terrain occupé. Simultanément, les principales voies d’accès au centre de la capitale sont bloquées par des barricades de pneus enflammés. La police utilise flashballs et lacrymogènes pour tenter de disperser les manifestants qui répondent par des jets de pierre.

Le 31 octobre à Recife, Une manifestation réalisée par les vendeurs ambulants se termine en affrontements avec la police, jets de projectiles contre tirs de flashballs.

1er novembre : À Sao Paulo, une nouvelle vague d’occupations urbaines a lieu dans la région du Grajau, où cinq terrains différents sont occupés par des centaines de familles. Ce jour là, la communauté qui occupe le terrain de Estaiadinha, bloque plusieurs routes pour protester contre l’ordre d’expulsion. La police intervient et réprime violemment la manifestation tirant au flashball et lançant des des bombes de lacrymoègnes depuis un hélicoptère. Une situation similaire a lieu le même jour à Contagem, en périphérie de Belo Horizonte, où des centaines de manifestants issus de l’occupation William Rosa bloquent une route dans les deux sens à l’aide de barricades et pneus enflammés. La police intervient violemment le soir même et va même jusqu’à s’en prendre directement à la communauté en tirant des bombes de lacrymogènes dans les maisons tandis que des policiers militaires mettent le feu à plusieurs d’entre elles… Les affrontements ont lieu jusqu’à 02h00 du matin, mais la tentative d’expulsion échoue.

http://juralib.noblogs.org/files/2014/02/PhotoG.jpegManifestation contre l’expulsion de la communauté Estaiadinha, Sao Paulo

Le 05 novembre Le commissariat de police de la plage de Cumbuco, dans l’État du Ceara, est en partie détruit par des habitants qui protestent contre la mort d’un jeune de 21 ans. Ce dernier a été retrouvé mort après avoir été abordé par des policiers. En réponse, des habitants du village bloquent la route principale et attaquent le commissariat à coup de pierres. Le mois précédent, c’est le commissariat de la petite ville de Tarrafas, également dans le Ceara, qui avait été détruit par les habitants qui protestaient contre l’assassinat de José Pedroca do Carmo, agriculteur de 51 ans.

Le 05 novembre toujours, au soir, une base de la Police Militaire de la zone sud de Porto Velho, dans l’État de Rondonia, est attaquée par plusieurs individus. La façade est la cible de jets de pierre et les vitres d’une camionnette sont détruites. Quelques jours auparavant, une autre base de la Police Militaire avait été la cible d’une attaque dans la même ville.

06 novembre : À six mois de la coupe du Monde, le gouvernement de Rio de Janeiro annule la Soccerex 2013, la plus grande réunion mondiale sur le football, prévue initialement pour la fin novembre, par crainte d’« agitation sociale ».

13 novembre : Le laboratoire Institut Royal, situé à Sao Roque, est à nouveau la cible d’une action antispéciste. Les manifestants libèrent les animaux qui y restaient enfermés, principalement des rongeurs, et s’en prennent au matériel présent sur place. Entre temps, le laboratoire avait décidé de cesser ses activités à Sao Roque en raison des actions et manifestations dont il a été la cible.

http://juralib.noblogs.org/files/2014/02/PhotoI.jpgManifestation antispéciste devant le laboratoire Institut Royal à Sao Roque

Le même jour, la communauté paysanne de Flona Bom Futuro, près de Rio Pardo, dans l’État de Rondonia, résiste à une tentative d’invasion policière. Les habitants incendient plusieurs véhicules de police, parviennent à libérer deux personnes qui avaient été arrêtées et font fuir les policiers. Ils détruisent ensuite des ponts menant à la communauté pour empêcher d’éventuelles représailles. Le surlendemain, la communauté est la cible d’une gigantesque descente policière, encerclée par une cinquantaine de véhicules, au cours de laquelle dix personnes sont arrêtées. La communauté Flona Bom Futuro est la cible constante d’attaques et de pressions de la part de la police et de pistoleros à la solde de grands propriétaires de la région qui convoitent le terrain qu’elle occupe. Les conflits agraires sont fréquents et violents dans la région.

20 novembre : La très célèbre et touristique plage d’Ipanema, à Rio de Janeiro, est le théâtre d’affrontements entre des groupes de jeunes et la garde municipale après que celle-ci ait arrêté quelques adolescents accusés d’avoir commis des vols. La tente qui abrite la garde municipale est la cible de pierres et de projectiles lancés par un groupe qui exige la libération des personnes arrêtées. Les jeunes issus de quartier pauvres sont systématiquement victimes de contrôles et d’arrestations arbitraires lorsqu’ils fréquentent cette plage, située dans le quartier le plus bourgeois de la ville. Le mois précédent, la garde municipale avait été expulsée de la plage à coup de jets de noix de coco et de projectiles après avoir tenté de réglementer un jeu de ballon.

Le jour même, l’activiste et directrice de théâtre Gleise Nana sucombe de ses blessures à l’hopital où elle avait été conduite après qu’un incendie suspect se soit propagé dans son appartement à Duque de Caxias, en périphérie de Rio de Janeiro, quelques semaines auparavant. Peu de temps avant l’incendie, elle s’était plaint d’avoir reçu des menaces de la part de policiers. Elle avait rassemblé une grande quantité de vidéos témoignant des violences policières ces derniers mois.

24 novembre : Les travailleurs de la construction civile de Belo Horizonte, réunis en assemblée générale, se mettent en grève pour revendiquer un meilleur salaire et de meilleures conditions. Plusieurs manifestations sont réalisées dans les jours suivants au cours desquelles des travailleurs saccagent des chantiers et détruisent une partie du matériel qui s’y trouve. D’autres grèves de grande ampleur dans le secteur de la construction civile ont eu lieu dans la même période, notamment sur le chantier du barrage de Belo Monte ou encore à Recife.

29 novembre : Une manifestation est réalisée pour la gratuité des transports et contre la « mafia du transport publique » à Varzea Grande, dans le Mato Grosso, au cours de laquelle la population investit la principale station de bus de la ville et détruit le mur et les tourniquets qui obligeaient les usagers à payer un nouveau ticket pour faire un changement. 25 personnes sont arrêtées.

30 novembre : Dans la zone sud de Sao Paulo, près de 2000 mal logés occupent un terrain de plus de 500 hectares. Il s’agit du plus grand terrain occupé depuis ces derniers temps.

04 décembre : Près de 500 indiens manifestent à Brasilia pour la démarcation de leurs terres et contre les récents assassinats politiques dont plusieurs de leurs représentants ont été victimes. Une partie d’entre eux tente d’envahir le Palais de la Présidence et sont repoussés par les agents de sécurité après un combat au corps à corps.

http://juralib.noblogs.org/files/2014/02/PhotoH.jpgAffrontements entre indiens et vigiles du Palais Présidentiel à Brasilia

09 décembre : 19 personnes sont arrêtées dans la zone Nord de Sao Paulo accusées d’avoir participer aux émeutes du 28 et 29 octobre.

Le 15 décembre a lieu l’expulsion de Aldeia Maracana (“Communauté Maracana”), bâtiment occupé par des indiennes/indiens de différentes communautés. Le bataillon de Choc de la Police Militaire investi le lieu tandis que s’y tient la première rencontre de la FIP (Front Indépendant Populaire), organisation apartidaire réunissant différents mouvements de lutte autonomes ayant surgie dans l’effervescence politique de ces derniers mois. Près de 20 personnes sont arrêtées et emmenées au commissariat. Le lendemain, en réaction, le rectorat de l’UERJ, université voisine du squatt, est occupée.

Le 16 décembre, une nouvelle occupation urbaine voit le jour à Florianopolis. Près de 60 familles occupent un terrain au nord de la ville. L’occupation est baptisée Amarildo de Souza en hommage à un maçon torturé et assassiné par la police de Rio de Janeiro au cours des manifestations de juin/juillet dernier.

Le 18 décembre, un homme de 81 ans est tué d’une balle dans la tête au cours d’une manifestation contre la violence policière dans Communauté Mandela II, appartenant au complexe de favelas de Manguinhos, à Rio de Janeiro. La manifestation avait eu lieu suite à l’interpellation d’un jeune de 13 ans par les agents de l’UPP (Unité de Police Pacificatrice) et s’était soldée par des affrontements entre policiers et habitants.

Le 21 décembre une mutinerie éclate dans le Centre de Détention de Icoaraci, près de Belém, après qu’une tentative de fugue collective ait été empêchée par les mâtons. Les détenus mettent le feu à des objets et parviennent à détruire la quasi totalité des cellules du Centre. La Compagnie d’Opérations Spéciale de la Police Militaire intervient finalement pour mettre fin à la rébellion. Ce type de mutinerie est de plus en plus fréquent ces derniers temps. Le 19 décembre, c’est la Prison de Montes Claros, nord de Minas Gerais, qui avait été le théâtre d’une révolte au cours de laquelle les détenus avaient brûlés matelas et vêtements. Le 18, une rébellion de prisonniers dans la prison de Pedrinhas, à Sao Luiz, dans le Maranhao, s’était soldée par la mort de trois détenus après qu’une tentative de fuite ait été déjouée. Deux mois plus tôt, 10 détenus avaient été tués par la police lors d’une révolte similaire dans la même prison. Le 10 décembre, la prison de Maracanaú, près de Fortaleza, avait été secoué par une révolte au cours de laquelle une partie de la prison avait été détruite…

Le 23 décembre, une fille de 12 ans est abattue d’une balle dans la tête au cours d’une descente de police dans la favela Para-Pedro, dans la zone nord de Rio de Janeiro. Son petit frère, de 7 ans, est lui blessé au visage, également par un tir. En réponse, les habitants du quartier montent des barricades et enflamment des pneus, bloquant l’avenue principale du quartier. Quatre adultes, que la police accusait d’être des « trafiquants », ont également été tués au cours de l’opération et dix personnes arrêtées.

Le même jour, près de 150 personnes envahissent un supermarché dans le centre de Belo Horizonte. Après avoir criés plusieurs slogans contre le consumérisme, ils refusent de quitter les lieux sans emporter avec eux une grande quantité de riz, haricots, pâtes, huile et autres aliments de base « pour un Noël sans faim ».

À suivre…

Reçu le 26 décembre 2013

lu sur http://juralib.noblogs.org/

[Metz] Leurs combats sont les nôtres ! Nos combats sont les leurs !

Non à la régression des droits des femmes en Espagne et ailleurs !

20 décembre 2013, le gouvernement espagnol veut annuler la loi autorisant l’avortement, rappelant les sombres heures du franquisme. Il revient sur la loi obtenue en 2010 qui légalisait l’avortement jusqu’à 14 semaines d’aménorrhée (22 pour raisons médicales) au mépris des recommandations des textes internationaux de l’Organisation Mondiale de la Santé et de l’Organisation des Nations Unies.

Renouant avec des pratiques qui dénient la liberté de choix aux femmes au mépris des droits humains fondamentaux, il annonce clairement son projet de société : maintenir les femmes dans un statut social étroit et de soumission.

Cette attaque du gouvernement espagnol s’inscrit dans l’offensive européenne des opposant-e-s aux droits des femmes comme l’a illustré en décembre 2013 le rejet du rapport Estrela par le Parlement européen (rapport sur la santé et les droits reproductifs traitant de l’accès aux contraceptifs et à l’avortement, de la procréation médicalement assistée, de l’éducation sexuelle et de la liberté de conscience). Ce rapport proposait que l’avortement soit de la compétence de l’Union européenne, encourageant ainsi tous les états membres à l’autoriser.

Ce refus d’accepter le droit des femmes à disposer de leur corps, cette persistance à les considérer comme des sous citoyennes incapables de décider par elles-mêmes désigne l’enjeu : quelle société voulons-nous ?

Le combat des femmes, des forces démocratiques et associatives espagnoles pour ce droit fondamental est le nôtre, et nous le soutiendrons ici et ailleurs car il est le combat de celles et ceux qui veulent l’égalité entre les femmes et les hommes.

Il rejoint les luttes que nous avons menées et que nous continuons à mener dans notre pays. Car, si le droit à l’avortement est bien inscrit dans la loi française, la concrétisation du droit à travers des centres d’avortement nombreux, permettant un accueil et des soins de qualité, n’est toujours pas assurée de manière satisfaisante dans toutes les régions.

C’est aussi un soutien à toutes les femmes obligées de se rendre dans une autre région ou dans un autre pays parce que là où elles vivent l’accès à l’avortement est difficile, voire interdit.

Nous appelons à lutter pour une Europe où toutes les femmes pourraient disposer librement de leur corps sans contrainte étatique et religieuse, et qui intègre ces droits à la Charte européenne des droits fondamentaux, et à soutenir le combat des femmes espagnoles pour conserver l’acquis qu’elles ont gagné de haute lutte.

Solidaires Moselle exprime sa solidarité aux femmes et aux hommes qui, en Espagne, combattent aujourd’hui la perte d’une liberté fondamentale. Cette remise en cause s’inscrit dans un recul sans précédent pour l’Espagne et ses habitant-e-s qui les renvoient à la période sombre du franquisme.

BRISONS LE SILENCE SUR CE QUI SE PASSE EN ESPAGNE !
SOLIDARITÉ INTERNATIONALE !

Au même moment où le gouvernement espagnol Rajoy remet en cause le droit à l’IVG, il entend faire voter une loi dite de sécurité citoyenne. Cette loi viendrait remplacer la loi Corcuera, adoptée par le gouvernement socialiste de Felipe González en 1992, connue à l’époque comme la « loi du coup de pied dans la porte » car elle permettait aux forces de l’ordre de pénétrer un domicile et de le fouiller sans en avoir fait la demande préalable à un juge. Cette loi a par la suite été déclarée anticonstitutionnelle. Aujourd’hui, le Parti Populaire prétend rétablir et renforcer la loi de 1992.

Sachant que beaucoup de personnes arrêtées lors des manifestations, surtout depuis le début de la crise économique avec l’ampleur des mobilisations sociales contre les effets des politiques d’austérité, n’ont pas pu être condamnées au pénal, car le plus souvent les juges n’ont pas trouvé de faits constituant des délits dans les accusations de la police, ce nouveau texte étudie la possibilité de définir de nouvelles infractions punissables au niveau administratif. De 39 infractions passibles de poursuites administratives répertoriées aujourd’hui à ce sujet, le projet de loi en considère 55, dont 21 sont considérées très graves. La nouvelle loi qualifie les infractions en fonction de leur gravité et spécifie des montants pour les amendes nettement supérieurs aux montants actuels : très graves (punissables d’une amende de 30’001 à 600’000 euros), graves (amendes de 1001 à 30’000 euros) et mineures (amendes de 100 à 1000 euros).

Voici un aperçu des actes que le projet de loi considère comme des infractions :

• Participation à une manifestation devant une institution gouvernementale si la délégation gouvernementale n’a pas été préalablement informée de la manifestation.

• Convocation d’une manifestation via les réseaux sociaux ou tout autre moyen de diffusion en ligne.

• Diffusion d’images où apparaissent des agents anti-émeutes durant les manifestations (délit passible d’une amende maximum de 600’000 euros).

• Désobéissance ou résistance aux autorités, refus de s’identifier ou communication de données d’identifications fausses ou inexactes aux représentants des forces de sécurité de l‘État.

• Insulter, vexer, menacer ou contraindre les membres des forces de sécurité.

• Diffusion sur Internet de données relatives aux agents constituant un attentat contre leur vie privée ou celle de leur famille ou qui contribue à faire échouer une opération (amende maximum de 600’000 euros).

• Ne pas remettre de pièce d’identité à l’agent qui la réclame.

• Se couvrir le visage avec une capuche, une casquette ou un casque constituera une infraction très grave et sera passible d’une amende très élevée dans le cas d’une personne arrêtée lors d’une manifestation et présentant une attitude violente.

• Violences à l’encontre du mobilier urbain.

• Offenses ou outrages publics, verbaux ou écrits, à l’encontre de l’Espagne, de ses communautés autonomes, de ses symboles ou de ses emblèmes (passibles d’une peine de prison de sept à douze mois).

Et cette liste n’est pas exhaustive. Il n’y a pas si longtemps, l’Espagne était encore une dictature. Il n’y pas si longtemps non plus que la guerre civile a eu lieu. Tous les débats sont politiques. Informer d’un événement est un acte politique. Ne pas le faire est un acte politique. Le silence est, au plus haut point, un acte politique. Le choix de garder le silence se fige dans la mémoire des générations. Cette loi néo-fasciste qui pourrait être votée n’est pas sans lien avec la montée des fascismes en Europe. Cela nous concerne tous.

LEURS COMBATS SONT LES NÔTRES !
NOS COMBATS SONT LES LEURS !

Union syndicale Solidaires Moselle – tract pour le 1er février

Aujourd’hui la Grèce, demain en France

Certains nous expliquent qu’en France la révolte se trouve à « droite ». Desmercenaires payés par les mouvements de droite radicale propagent idéologie et mots d’ordres afin d’envoyer notre colère dans le mur ou de la retourner contre nous.

S’il est difficile d’avoir du recul sur la situation présente, il est plus aisé d’avoir en perspective ce que font les droites radicales lorsqu’elles sont en position de force. C’est le cas ailleurs en Europe.

En Grèce, les attaques se multiplient. Voici la dernière en date contre un centre social, c’est à dire un lieu animé par des militants. Cela se traduit concrètement par des familles logées gratuitement sans distinction de nationalité, de couleur de peau.

Nous avons déjà fait écho de la situation économique désastreuse en Grèce, desravages de la drogue, des attaques contre les immigrés et des réponses desmilitants antifascistes à toutes les agressions fascistes et racistes.
Puisque les droites radicales prétendent s’attaquer à la pédophilie, il est grand temps qu’ils balayent devant leur porte.
En Grèce, les nationalistes s’attaquent aux enfants d’immigrés qui dorment dans la rue. Ils font bien pire que les battre, ils font le contraire de ce qu’ils racontent sur le net.
Le viol a toujours été utilisé pour assoir une domination, en Grèce les nationalistes sont en position de force. Ils le seront peut-être aussi en France, grâce à la complicité de certaines personnes qui prétendent agir au nom des quartiers.

er-aubedorée

En Grèce, les militants nationalistes sont des auxiliaires de police. En Italie, c’est la même chose. Des mouvements comme Casapound ont attaqué à main armée des centres sociaux lorsque ceux ci étaient seulement occupés de femmes et d’enfants. Ils font le travail de la police.

er-casapound

soral-gendarmeEn France, Alain Soral  se déclare solidaire d’Aube Dorée et travaille avec Casapound. Il fait toutes ses vidéos avec des maillots de flic ou de maton, parce qu’il est dans le même camps qu’eux. Il fait partie de ceux qui défendent les possédants de manière agressive. Il se donne une allure rebelle mais ne veut pas changer de système économique. Il veut des supplétifs venus de banlieue pour assurer le leadership de la partie la plus conservatrice des dominants français.soral-raid

Tout est sous notre nez, bien plus visible que lesilluminatis. Une personne qui insulte gratuitement ou désigne un coupable sans preuve n’a pas raison parce qu’elle hurle. Une personne qui fait du fric sur le sentiment de colère ne peut avoir notre confiance.

Qui se bat contre la Françafrique? Qui lutte pour la cause palestinienne? Qui lutte contre les discriminations? Qui lutte contre l’islamophobie? Qui lutte contre les expulsions locatives? Qui se bat contre les crimes policiersracistes et sécuritaires? Qui se bat pour la justice sociale et économique?

Certainement pas les nationalistes. Ils ne veulent que le maintient de leur niveau de vie en sacrifiant tout ce qui ne colle pas avec leur vision raciale ou identitaire du monde.

La colère rend aveugle, et ceux qui savent l’instrumentaliser en profitent pour nous détourner de nos priorités pour nous affaiblir en nous divisant et en nous faisant les soldats d’une cause qui n’est pas la nôtre.

Il faut ouvrir les yeux, et vite.

LU SUR http://quartierslibres.wordpress.com/