« NOS LUTTES VOUS ÉMANCIPENT » DERNIÈRE AFFICHE DE L’INTER-LGBT
Quelques mots rapides sur cette affiche (même si je suis sensé être en pause, car en vacances, tchiiip) :
– « nos luttes vous émancipent » : en fait non, vos luttes tournées vers la respectabilité et dont l’enjeu central sont le mariage n’émancipent que les plus aisé.e.s d’entre vous. D’ailleurs, avec une telle image, et sachant qui compose majoritairement vos rangs, qui est précisément ce « nous » qui est émancipé et ce « vous » qui émancipe ?
– on voit aussi l’écueil qu’il y a à demander plus « d’inclusion » et de « diversité » dans un monde LGBT blanc (des classes moyennes et sup), car ça donne des petites catastrophes comme celles-là : un visage noir, sorte de buste républicain, véritable hymne à l’intégration. Or on sait les conséquences pourries de l’intégration sur les racisé.e.s, les queers, les trans les plus précaires.
[ajout pour plus de précisions sur ce point : ce que je veux dire c’est qu’il faut arrêter de vouloir s’intégrer et demander plus de reconnaissance, de visibilité, de « diversité, dans ces milieux parce que soit ça ne sert à rien, soit on récolte des catastrophes de ce genre. Il faut construire des luttes pour les trans et minorités sexuelles racisé.e.s et/ou prolétaires, pauvres, précaires, qui soient pertinentes pour nos situations globales qui dépasse la seule question du genre et de la sexualité. Demander à ces milieux LGBT classe moyenne et sup plus de place, alors qu’eux veulent simplement s’intégrer dans la société, c’est une erreur cette société étant très problématique et dans laquelle on ne peut s’intégrer que par la consommation (être à l’aise en terme de thunes pour pouvoir consommer et vivre sans galères) et l’assimilation (pour les communautés non blanches et les communautés musulmanes). Donc construisons des fronts plus pertinents, inscrits dans la dynamique sociale contestataire plus large et ne quémandons rien là où la bataille est perdue d’avance.]
la suite sur NÈGRE INVERTI
On fait tou-te-s des erreurs.
Projet Crocodiles, Polémique…
Je n’ai pas lue toute la polémique, mais en voyant le dessin j’ai compris de suite et je me suis dit (avant même de lire l’article) « OUPS il a déconné… »
Puis j’ai lu l’article, ça m’a suffit.
Il est écrit par une personne concernée.
Je connais un peu Thomas Mathieu, je connais un peu le milieu de la bd, je connais un peu le milieu féministe et j’aimerai donner mon avis sur tout ça.
Je suis féministe.
Plutôt à tendance intersectionnelle (tiens marrant, google ne connait pas ce mot, y’a vraiment du boulot.)
Je considère que la parole des concerné-e-s est essentielle.
Je considère que les alliés c’est super, qu’ils ne doivent pas prendre la place des concerné-e-s, mais que c’est pas forcément évident de se déconstruire.
Je voudrais rétablir quelques vérités.
J’ai lu « il se fait du fric sur le dos des victimes du sexisme, c’est intolérable! »
Non. Il se fait du fric sur le dos de personne, déjà parce que l’illustration, la bd, ça paye très peu voir pas du tout (c’est pour ça que je ne me lance pas, entre autre).
Il a effectivement sortie une bd du Projet Crocodile.
MAIS il a demandé à toutes les personnes lui ayant envoyées des histoires si on était d’accord.
Il nous a aussi envoyé le bouquin pour nous remercier.
Il me semble que notre parole est importante du coup.
Cinq féministes chinoises emprisonnées pour avoir lutté contre le harcèlement sexuel
Parce qu’elles voulaient faire un happening et sensibiliser au harcèlement sexuel dans les transports en commun, cinq féministes Chinoises ont été interpellées jeudi dernier. Depuis, on ignore où elles se trouvent.
Toutes membres de l’organisation féministe Women’s Rights Action Group, leur crime est d’avoir voulu poser des autocollants dans les transports publics de Chine pour réclamer la fin du harcèlement sexuel. Leurs messages : « Halte au harcèlement sexuel, laissez-nous vivre en sécurité » ou encore « policiers, faites votre travail : arrêtez les harceleurs ! »
Des messages visiblement trop irrévérencieux pour le pouvoir chinois. Les militantes ont ainsi été arrêtées puis placées en détention pour avoir « cherché à provoquer des conflits et troublé l’ordre public. » Elles risquent 5 ans d’emprisonnement.
globalvoicesonline.org, 16 Mars 2015
Les 5 jeunes femmes arrêtées par la police chinoise à la veille de la Journée Internationale de la Femme sont portées disparues depuis plus d’une semaine. Le 12 mars la police a déclaré qu’elles étaient soupçonnées d’ “incitation à la violence et de trouble de l’ordre public” mais a refusé d’en dire plus.
La société civile de Hong Kong va manifester dans la ville auprès des représentants du gouvernement de la Chine continentale le 21 mars pour demander leur libération.
Les 5 femmes, activistes pour la défense des droits humains, sont Wu Rongrong, Wei Tingting , Wang Man, Zheng Churan et Li Tingting, connue aussi sous le nom de Li Maizi. Leurs familles et leurs avocats n’ont pas pu entrer en contact avec elles depuis qu’elles ont été arrêtées et la police refuse de fournir des informations sur leur arrestation.
Les Etats Unis comme l’Union Européenne ont exprimé leurs préoccupations sur le sort des 5 jeunes femmes. L’ambassadeur des Etats Unis auprès des Nations Unies, Samantha Power, a critiqué les autorités chinoises pour avoir arrêté les 5 femmes au motif qu’elles auraient pu créer des troubles.
Un porte-parole des Affaires Etrangères des Etats Unis a aussi fait une déclaration pour demander avec insistance à la Chine de relâcher immédiatement les jeunes féministes et de leur donner accès à une assistance juridique.
LES ENCULÉES CONTRE LA RÉPRESSION
Marxisme et féminisme, une dissonance épistémologique
On le sait, marxisme et féminisme se sont souvent affrontés dans le milieu militant. La prétention marxienne de considérer que l’histoire « se résume à l’histoire de lutte de classes » a semblé contradictoire avec les matériaux nouveaux qu’apportait la recherche féministe ainsi qu’avec les exigences portées par le mouvement. Ici, Abigail Bakan délimite certaines raisons à ce conflit : il s’agit en premier lieu de la résistance d’un marxisme arc-bouté sur une notion éthérée des classes, sur une lecture unilinéaire de l’histoire, ainsi que sur des routines militantes virilistes et anti-intellectualistes. Au-delà des grandes questions théoriques qui font débat, les analyses marxistes devront rompre avec les obstacles épistémologiques qui ont empêché l’émergence d’un marxisme authentiquement féministe.
Introduction : identifier et nommer le problème.
Le rapport analytique entre le marxisme et le féminisme – ce dernier étant parfois désigné dans ses premières occurrences sous le terme de « la question des femmes » – a suscité une grande diversité de pratiques sociales et de recherches critiques au sein de la gauche dès l’époque des contributions fondatrices de Marx et Engels. La Femme et le socialisme d’Auguste Bebel (1891 [1883]) et L’Origine de la famille, de la propriété privée et de l’État d’Engels (2012 [1884]) continuent à être considérés comme des classiques au sein du marxisme. Cette discussion s’est avérée d’une considérable longévité, et ce pour une bonne raison. Les féministes révolutionnaires (socialists) ont profondément nourri le marxisme contemporain, en développant des concepts clefs et certaines questions essentielles. On peut notamment évoquer la notion de « reproduction sociale » (Benston, 1969; Hensman, 2011), le rapport entre les sphères publiques et privées (Young, 1990), la nature de la classe ouvrière (Armstrong et Armstrong, 2010 [1993]) ou encore le rôle du genre et de la sexualité dans la formation de l’hégémonie et des appareils idéologiques d’État.
LA SUITE SUR PERIODE
J’ai honte de mon genre
(Témoignage écrit par un homme, avec l’accord de son amie concernée)
Je suis un homme et aujourd’hui, j’ai honte d’en être un. J’ai honte d’en être un et j’ai honte de n’avoir honte que maintenant.
J’ai la chance d’être politisé, et de militer souvent avec des femmes féministes. Je me réclame d’ailleurs souvent, peut être à tort, comme féministe, du moins autant que peut l’être un homme. J’ai souvent perçu certaines féministes comme de simples misandres, castratrices, qui desservaient le féminisme et les femmes par leur attitude.
Mais aujourd’hui je comprends leur comportement, leurs réactions. Ces femmes qui méprisent les hommes ont de bonnes raisons de les mépriser. Et à présent je les méprise avec elles.
Je vais donc raconter un événement très récent qui m’a profondément remué.
C’était à une soirée étudiante de mon ancienne classe. Le genre de soirée où l’alcool est l’élément clef de la « réussite » de cette fête. Et où l’objectif premier, en plus de se bourrer la gueule, est de « choper » un ou une partenaire.
Étant straight-edge je ne bois pas d’alcool, je ne fume pas, je ne prends pas de substances pouvant altérer mes perceptions, et je refuse d’avoir un rapport sexuel avec un ou une (ou des) partenaire qui ne soit pas « conscient.e », c’est à dire qu’il ou elle doit être sobre, non drogué.e, etc. Il doit aussi y avoir un réel respect mutuel entre nous.
LA SUITE SUR HOMMETRAITRE
MANIFESTATION MIXTE LE 8 MARS, JOURNÉE INTERNATIONALE DE LUTTES POUR LES DROITS DES FEMMES
Rebeca Lane – Bandera Negra (Video oficial)
Cortège « Mon corps, mes choix, nos luttes »
Le Collectif 8 mars pour touTEs participera à la manifestation du 17 janvier prochain qui veut marquer les 40 ans de la loi sur l’IVG.
Le collectif 8 mars pour toutes invite toutes les femmes à venir et à grossir les rangs de cette manifestation qui sera aussi, pour nous, l’occasion de rappeler l’actualité du combat pour le respect du droit inaliénable que nous devrions toutes avoir : celui de disposer de nos corps.
Les combats pour la légalisation générale de la PMA, les papiers pour touTEs, l’égalité des droits, la dépénalisation de l’autodéfense, contre les discriminations racistes légales et illégales en direction des femmes musulmanes qui portent le hijab/jilbeb/niqab, contre la répression, l’invisibilisation ou la stigmatisation de certains de nos travails (le travail sexuel par exemple) ou encore contre la culture du viol, le slut-shaming, l’exotisation des femmes non-blanches et les injonctions diverses à être belle quitte, pour cela, à employer des moyens qui nous tuent… Tous ces combats se conjuguent au présent et, l’IVG est régulièrement menacé : nous sommes debout, fortes et solidaires ! Nous serons là le 17 janvier.
Reproduction et lutte féministe dans la nouvelle division internationale du travail
Silvia Federici propose ici de réorienter l’agenda féministe dans les pays du Nord. En pointant les limites d’une approche exclusivement fondée sur les droits des femmes ou la prévention des violences sexistes, elle invite à remettre au centre de l’attention les effets de la nouvelle division internationale du travail. Loin de se résumer à une relocalisation des industries au Sud, cette nouvelle division du travail impose aux femmes des pays du Sud de réaliser une partie croissante du travail reproductif nécessaire des pays du Nord. En pointant cette hiérarchie mondiale, Federici souligne combien le mouvement féministe contemporain ne pourra faire l’impasse sur les nouvelles divisions parmi les femmes s’il entend rester un mouvement émancipateur.
Introduction
« Partant du constat que le patriarcat et l’accumulation à l’échelle mondiale constituent le cadre idéologique à l’intérieur duquel la réalité actuelle des femmes est inscrite, le mouvement féministe dans le monde ne peut faire autrement que défier ce cadre, en même temps que la division sexuelle et internationale du travail qui lui est liée. »
– Mies, 1986. Patriarcat et accumulation à l’échelle mondiale
« …le développement capitaliste a toujours été non durable à cause de son impact humain. Pour comprendre ce point, il nous suffit d’adopter le point de vue de ceux qui ont été et continuent d’être tués par lui. Le corollaire du capitalisme à sa naissance était le sacrifice d’une grande partie de l’humanité -extermination de masse, la production de faim et misère, esclavage, violence et terreur. Sa poursuite implique les mêmes corollaires. »
– M. Dalla Costa, 1995, Capitalisme et reproduction
On admet généralement que dans les deux dernières décennies le mouvement de libération des femmes a acquis une dimension internationale, étant donné la formation de groupes et mouvements féministes dans toutes les parties du monde et le développement mondial de réseaux et initiatives féministes, dans le sillage des conférences mondiales sur les femmes organisées sous l’égide des Nations Unies. Il semble ainsi y avoir aujourd’hui une plus large compréhension des problèmes rencontrés par les femmes dans les différents pays qu’à aucune autre époque dans le passé. Cependant, si nous examinons les perspectives qui inspirent les politiques féministes aux États-Unis et en Europe, nous devons conclure que la plupart des féministes n’ont pas encore pris en compte les changements produits par la nouvelle économie globale1 sur les conditions des femmes, ou n’en ont pas encore reconnu les implications pour les organisations féministes. Beaucoup de féministes oublient en particulier de mentionner que la restructuration de l’économie mondiale est responsable non seulement de la propagation globale de la pauvreté, mais aussi de l’émergence d’un nouvel ordre colonial qui accentue les divisions entre femmes, et que c’est ce nouveau colonialisme qui doit être une cible principale des luttes féministes si ce que l’on recherche est véritablement la libération des femmes. Présentement, et même si la plupart des féministes aux États-Unis et en Europe se sentent concernées par les enjeux globaux, une telle prise de conscience fait défaut. C’est pourquoi même ceux qui ont une attitude critique face à l’économie mondialisée et aux politiques des agences internationales comme la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International (FMI) se contentent souvent de positions réformistes qui condamnent la discrimination fondée sur le genre, mais laissent intacts les problèmes structurels liés à l’hégémonisme global des relations capitalistes. Beaucoup de féministes par exemple déplorent la « charge inégale » que l’ajustement structurel et autres programmes d’austérité imposent aux femmes (Beneria et Feldman éditeurs 1992 ; Elson 1992 ; Bakker 1994), et recommandent que les agences de développement soient davantage attentives aux besoins des femmes, ou encouragent la participation des femmes aux « programmes de développement ». Plus rarement elles s’opposent ouvertement aux programmes eux-mêmes, ou aux agences qui les imposent, ou reconnaissent le fait que la pauvreté et l’exploitation économiques sont, à travers le monde, aussi un destin masculin. Une autre tendance consiste à penser les problèmes rencontrés par les femmes internationalement en termes de « droits de l’homme », et donc de privilégier la réforme légale comme terrain premier de l’intervention gouvernementale, une approche qui à nouveau omet d’affronter l’ordre économique international et l’exploitation économique sur laquelle il repose. De surcroît, le discours sur la violence faite aux femmes a généralement porté sur le viol et la violence domestique, suivant en cela la ligne développée aux Nations Unies, tout en ignorant souvent la violence structurelle inhérente à la logique d’accumulation capitaliste : la violence des politiques économiques qui condamne des millions de femmes, d’hommes et d’enfants à la misère, la violence qui accompagne les expropriations territoriales exigées par la Banque Mondiale pour ses « projets de développement » et, non la moindre, la violence des guerres et des programmes anti-insurrectionnels qui, dans les années 1980 et 1990, ont ensanglanté presque chaque coin du globe et qui représentent l’autre face du développement.
LA SUITE SUR PÉRIODE
BLACK MIRROR S.O2 EP.11 : Selekta Spéciale B.Girls !
On quitte la Jamaïque. Retour aux Etats-Unis, de nos jours. Retour au Hip-hop, né dans les Block parties, avatar américain des Sounds systems de Kingston. Depuis les débuts, des filles se sont saisies du micro, mais elles ont pourtant toujours eu peu de visibilité. On les entend rarement, même dans Black mirror… A croire que par chez nous aussi on tombe dans le piège du rap game couillu.
On avait déjà fait de la pub pour sa compile Bouche Cousue 2. Cette semaine, Rima s’invite dans les studios et nous offre son panorama subjectif des rappeuses de maintenant qui n’ont pas la langue dans leur poche. Voyage à travers les différentes scènes musicales. Des ghettos de New York à L.A, en passant par Chicago, lesfemcees, comme on les appelle, prennent la parole pour exprimer leur quotidien, leur réalité, leurs rapports aux hommes et aux autres « biatch ». Les flows arrachent, les morceaux percutent, la sélection n’est pas exhaustive. On prendra le temps dans de prochains épisodes de présenter d’autres scènes, de creuser les raisons de ce manque d’exposition et de reconnaissance, de raconter la longue histoire de femmes qui rappent, de la naissance du Hip-Hop à aujourd’hui.
L’émission : BCK MIR S.O2 EP.11
La Playlist : BCK MIR S.O2 EP.11 PLAYLIST
La mixtape de Dej Loaf : Dej Loaf – Sell Sole – IBGM
Celle de Gangsta Boo & La Chat : Gangsta Boo & La Chat – Witch – DJ Scream
Plein de tapes gratuites de filles qui rappent : Monkey mixtape
Un chouette mix historique (merci à Blod pour celle-là) : 25-years par Tilda Kawenge, expliqué comme ça : » Le principe est simple. Une rappeuse par an, (ou plusieurs quand il y a des featurings) en accord avec les dates de sortie de 1987 à 2012. Un grand plaisir tout le long même si j’ai une grosse préférence pour le trio du début 87-88-89 où figure notamment mon ultime rappeuse préférée ; Antoinette. C’est d’ailleurs son album « Who’s the boss » dont j’ai détourné la pochette pour faire la mienne… » (Tilda Kawengé)
Et quelques vidéos pour se faire plaisir :
DES TONNES DE VIDEOS ENCORE PAR LA :
RASSEMBLEMENT CONTRE LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES, SAMEDI 29 NOVEMBRE, SAINT DENIS
Femmes en lutte 93 et la Coordination des Sans Papiers du 93 sortent de l’ombre pour vivres libres .
Notre tract en commun !
25 novembre : journée internationale contre les violences faites aux femmes.
Le 25 novembre 1960, les sœurs Mirabal, militantes communistes en lutte contre la dictature en République Dominicaine ont été assassinées par le pouvoir. Ces femmes défendaient leurs droits pour un monde plus juste. Cette journée a été choisie comme journée internationale contre les violences faite aux femmes.
Tous les jours, nous subissons des violences sexistes et sociales dans cette société patriarcale
• les violences familiales et le viol constituent des risques plus importants pour les femmes âgées de 15 à 44 ans que le cancer ou les accidents de la route.
• Seulement 8% des femmes qui subissent des violences de leur conjoint portent plainte.
• Tous les 2 jours, une femme meurt sous les coups de son compagnon.
• 75 000 femmes sont violées chaque année, seulement 10 000 portent plainte et dans 4 cas sur 5, il n’y a pas de condamnation.
• Au travail, 20 à 40% des femmes sont victimes de harcèlement sexuel
• L’école, la famille, le travail, les médias… utilisent le corps des femmes, nous apprennent à obéir et à ne pas nous défendre en cas de violences.
• Dans le 93 (département le plus pauvre en métropole), 25% des femmes subissent des violences dans leur vie, c’est deux fois plus que la moyenne nationale.
Nous voulons nous défendre et oser parler des violences que nous subissons.
Mais aussi des violences économiques !
Si toutes les femmes subissent des violences, et bien nous n’oublions jamais ce qui est différent pour nous. Nous, femmes exploitées, sans papiers, des quartiers, nous n’avons pas les mêmes intérêts que nos patronnes : en plus des violences sexistes subies par toutes, nous subissons des violences économiques spécifiques.
Avec la crise, les violences contre nous sont marquées par une aggravation des conditions de travail : surexploitation, bas salaires, chômage, horaires de fous, précarité, temps partiel imposé, isolement dans le travail. Ces violences au travail, dans l’accès au logement, à la santé, à l’éducation pour nos enfants … nous ne pouvons pas les taire ! Ce sont des violences quotidiennes qui nous bouffent la tête et la vie ! En ce jour du 25 novembre, il faut les rappeler !
Dénoncer les responsabilités de l’Etat et du gouvernement !
Sarkozy et Hollande ont fait de la lutte contre les violences faites aux femmes une cause nationale. Mais alors pourquoi avoir supprimé le ministère du droit des femmes en 2014? La situation des femmes et des classes populaires reste catastrophique. Ce sont eux, l’Etat et ses représentants, les responsables de ces violences !
· C’est l’Etat qui ferme les centres d’IVG et les maternités!
· C’est l’Etat qui détruit le système de santé et d’éducation.
· C’est l’Etat qui diminue les subventions aux associations de soutien aux femmes !
· C’est l’Etat qui instrumentalise les violences contre les femmes pour stigmatiser les quartiers populaires et immigrés !
· C’est l’Etat qui vote des lois racistes et islamophobes
· C’est l’Etat qui maintient les sans-papiers dans la précarité
· C’est l’Etat et sa police qui nous violentent et mutilent nos familles : chasse et rafles de sans-papiers, criminalisation des mouvements de résistance, meurtres dans les quartiers populaires…
· C’est l’Etat qui recule devant l’égalité des droits des personnes LGBT
· C’est l’Etat qui fait la guerre aux peuples, sème la misère dans le monde dont les femmes sont les premières victimes
L’État ne nous défend pas contre ces violences car il les fabrique !
A nous de créer nos propres outils de défense !
Que faire face à ces violences ?
La culpabilité et la honte doivent être du côté des agresseurs et pas des victimes !Encore trop peu de femmes osent parler ou porter plainte suite aux violences subies et aux viols. Discutons, parlons entre femmes, pour sortir de l’isolement et se donner les moyens d’y faire face ! Ne plus se taire c’est se donner une chance de créer nos solidarités.
Ne taisons plus ces violences sous prétexte que ça divise nos luttes. Au contraire, si les femmes osent parler, s’organiser pour construire leurs résistances, ce sont tous nos combats qui s’en trouvent grandis et renforcés.
Comme en Palestine, au Kurdistan, en Philippines, en Inde, au Burkina… les femmes se réunissent et se lèvent pour défendre les droits de leurs peuples. Et comme elles, nous avons aussi besoin d’espaces autonomes entre femmes pour défendre nos intérêts.
Militer entre femmes nous aide à avoir confiance en notre parole, à créer des solidarités entre nous, à faire entendre nos points de vue, à devenir des militantes d’égal à égale dans nos combats communs.
Toutes et tous ensemble contre les violences faites aux femmes !
Ce combat est celui de toutes et tous !
Rassemblement, prise de paroles, chants, slogans.
En finir avec la fabrique des garçons
Le problème n’est pas de sauver les garçons, il faut explorer la manière dont familles, école et société projettent sur les «petits mâles» des rêves, des désirs ou des fantasmes qui influent sur leurs identités et leurs carrières.
Quelque chose ne tourne pas rond chez les garçons. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : au collège, ils représentent 80% des élèves sanctionnés tous motifs confondus, 92% des élèves sanctionnés pour des actes relevant d’atteinte aux biens et aux personnes, ou encore 86% des élèves des dispositifs Relais qui accueillent les jeunes entrés dans un processus de rejet de l’institution scolaire.
Tous ces garçons ont-ils des problèmes, des troubles du comportement et/ou de l’apprentissage ? Eh bien non, loin s’en faut. Des travaux récents (1) montrent que leurs transgressions et leurs difficultés scolaires sont, le plus souvent et quel que soit leur milieu social d’origine, des conduites liées à la construction même de leur identité masculine.
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