Lettre de Kara W. incarcérée à Fleury Mérogis…

 

 - 1.6 Mo

Lettre de Kara W., anarchiste trans, incarcérée à Fleury Mérogis depuis mai 2016, accusée d’avoir jeté un plot sur la voiture de flic qui a été incendiée quai de Valmy à Paris, le 18 mai 2016.

Fleury, le 4 avril 2017

Brève Déclaration.

J’aimerai que les gens sachent que je ne suis pas en accord avec les déclarations que j’ai faites à la juge.
Ça ne le fait pas de rompre avec nos principes juste parce qu’on a peur.
Au « procès » je prévois soit de ne rien dire de plus, soit de faire des déclarations en accord avec mes principes. Je suis, ai été depuis plusieurs années, et m’attend à toujours être, une anarchiste.
J’ai les mêmes principes et valeurs que j’avais avant d’avoir été arrêtée, et je n’en ai jamais douté non plus. Être ici m’a appris quelques leçons vraiment importantes, que j’aurais dû connaître avant (mais pas celles qu’ « ils » veulent nous donner).
C’est important pour moi d’être solidaire de Krème [1]. Il est mon ami que je n’ai jamais rencontré.
Je suis profondément reconnaissante du soutien que j’ai reçu sous la forme de livres, lettres, argent, et juste énergie positive envoyés.
Je pense que ce n’est même pas une exagération de dire que je serais morte sans cela.

« « Non ! La sentence d’abord, le procès ensuite ! » répondit la reine de cœur »
- Alice au pays des merveilles

Kara W.

Plus de lois Plus de mensonges
Plus de cages Plus de chefs
Plus de cercueils Plus d’histoire
Avec les sorcières, avec les loups, avec les baleine

P.-S.

Pour lui écrire : Kara (David Brault) 428682, MAH de Fleury Mérogis, 7 avenue des peupliers, 91705 Fleury Mérogis.

vu sur PARIS LUTTES INFOS

Résistons Ensemble No 160

 

resistons-ensemble

 

Voici en pdf, le No 160, février 2017, du petit journal mobile recto-verso A4 « RESISTONS ENSEMBLE » du réseau contre les violences policières et sécuritaires. Il est destiné à être photocopié et à être diffusé localement, si le journal vous plaît. Vous êtes invitEes à participer à son élaboration, à sa rédaction à se joindre à l’équipe de rédaction. Nous attendons vos contributions, propositions, critiques …

à bientôt.
L’équipe de rédaction

Pour télécharger ce bulletin mis en page au format pdf :
http://resistons.lautre.net/spip.php?article570

Une vie non fasciste, nouvelle introduction

On vit tous, depuis plus d’un siècle, sur une ligne de crête : un pas de plus, un pas trop loin en trépignant dans son bon droit et on tombe dans le fascisme ou on le voit surgir subitement en soi, ou encore on le sent nous traverser comme un flux irrésistible et anonyme. C’est avant tout pour cela que nous tenons encore à employer le mot « fasciste ». On ne peut pas renoncer à employer un tel terme au nom de sa confusion avec d’autres formes peu sympathiques de politique (populisme, racisme ordinaire, autoritarisme classique…), puisque le propre du fascisme est justement de tout confondre, de tout mélanger, de tout ensorceler. Les affects fascistes ne sont pas solubles dans une logique de camps ou de classes. On les retrouve partout, de l’extrême-droite à l’extrême-gauche, en passant par de policés ministres de l’Intérieur ou du Budget prétendus de centre-gauche. Bref, parce que le premier danger est de découvrir le fascisme non pas en l’autre mais en soi : dans une pulsion raciste insoupçonnée, dans une subite fureur de destruction, dans le sentiment irrépressible d’un « tous pourris », dans une haine impuissante ressassant ses échecs répétés. De ce point de vue, le plus important, face au fascisme, est de se demander comment s’en protéger avant d’en accuser les autres depuis le bunker de sa bonne conscience, ou de pointer du doigt les nouveaux ventres féconds de la bête immonde. Même si Dieu sait — et il n’est pas le seul — combien les fascismes menacent aujourd’hui, partout : en France, en Hongrie, en Europe, aux États-Unis, de la Pologne aux îles Kouriles, en Syrie, en Égypte, en Israël, dans la péninsule amérindienne, en Norvège, au Pérou, chez les Tchèques, au sud des Abruzzes, au printemps, l’été même, parfois la nuit, en Turquie, en Chine, à Djibouti et au Kenya, partout. Mais commençons par tester nos propres capacités de défense véritablement non-fascistes. Michel Foucault a écrit en 1975 une flamboyante préface à L’Anti-Œdipe de Deleuze et Guattari qui s’intitulait « Introduction à la vie non-fasciste ». Tentons de lui redonner une forme actuelle. Une sorte de vade mecum par gros temps.

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