Au club de boxe antifa et solidaire de Marseille

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La Plaine. Ses bistrots, ses graffitis, ses petits dealers… et son club de boxe populaire. Dans ce gymnase du centre-ville de Marseille, transsexuels, migrants, femmes voilées et jeunes de quartiers boxent ensemble en dépit des différences. Fondé sur des principes anticapitalistes et antifascistes, le club prône une mixité permettant de combattre les idées d’extrême droite : « Ici, on apprend à se connaître au travers de l’effort fourni et non des préjugés », explique Hazem, l’un des fondateurs du club.

Créé il y a trois ans par des militants antifascistes et des habitants du quartier, le club a depuis vu défiler des profils en tout genre. « Tu peux croiser de tout : des homos, des trans, des jeunes de quartier, des vieux, des enfants, des migrants, des étudiants, des chômeurs, précise Hazem. Les gens préfèrent venir ici car ils se sentent à l’aise. La plupart de nos adhérents sont des femmes. Certaines viennent voilées. Et contrairement aux idées reçues, c’est l’un des rares club où tu vois aussi peu de violence ».

A l’instar d’autres structures sportives, la boxe populaire remplit une fonction sociale incontournable dans le centre-ville. Pour autant, rares sont les clubs où la volonté de se mélanger est aussi poussée. Un succès qui pousse la majorité de ses adhérents à considérer le lieu comme un « club de quartier » plutôt qu’un « club d’antifas ».

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BOUQUINS#2 [Tracy Chevalier VS Colette Vlérick]

Aujourd’hui, il est temps d’évoquer deux auteures qui abordent l’écriture un peu de la même manière. Rien de fondamentalement révolutionnaire, mais de bons romans qui font supporter la grisaille et nous en apprennent toujours un peu plus sur les temps passés.

Prodigieuses créatures est un roman parmi les livres de Tracy Chevalier qui ont tous, malgré leur facture très romantico-classique, l’intérêt d’aborder des questions sociales et féministes à travers la vie de femmes, de fiction ou non. Ici, l’histoire vraie de Mary Anning, une femme appartenant aux classes populaires qui a fait d’importantes découvertes en paléontologie et dont le parcours a été semé d’embuches par ses homologues masculins. Dans chacun de ses livres, quelle que soit l’époque, on suit donc, au milieu d’une reconstitution historique crédible, des femmes dont la situation particulière est toujours abordée d’un point de vue féministe, alors même que ça n’est pas revendiqué par l’auteure.

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colette vlérick la fille du goémonier

Dans la section « terroir » des librairies ou des bibliothèques, on trouve des romans comme ceux de Colette Vlérick qui relèvent bien plus du roman social et historique que du pâté et du vin… La fille du goémonier en est un bon exemple : c’est une fiction, bien documentée historiquement, qui raconte la vie d’une jeune bretonne au XIX° siècle, filles de gens de la côte qui peinent à ramasser des algues tous les jours pour vivre. C’est la galère quotidienne de gens pauvres d’il n’y a pas si longtemps. Son bouquin a aussi a le mérite d’aborder la question des douloureux rapports entre classes sociales, et de montrer l’emprise de l’église et de l’état sur la vie des gens que le roman historique dédaigne en général.

Bonne lecture!

Bouteldja, ses « sœurs » et nous

« La sororité ne se décrète pas au nom du sang, elle se construit politiquement. « 

Pourquoi le féminisme doit s’emparer de la grossophobie

Témoignage d’une personne concernée. Relation à la contraception, à l’avortement, à l’accès au soin, et cetera.

Aller chez le médecin m’a toujours plongée dans l’anxiété. Depuis que je suis un-e enfant, les médecins ont fait des remarques ignobles sur mon poids devant moi. Quand j’avais 8 ans, un médecin a dit à ma mère que mes allergies alimentaires devaient « marcher à l’envers » puisque j’étais « si grosse ». Et il a ri.

Depuis cet incident, j’ai plus ou moins enchaîné les humiliations et les énervements.

N’importe quel-le gros-se vous dira que trouver un médecin qui vous écoute ou qui prend vos soucis au sérieux est une entreprise pourrie. Parce que peu importe vos symptômes, on vous dira de perdre du poids. Vous avez la cheville tordue ? Perdez du poids. Une otite ? Perdez du poids ? La grippe ? Perdez du poids.

Vous ne saviez pas que les personnes minces n’ont jamais d’otites ou de grippes ?

Ce n’est donc pas une surprise si beaucoup de personnes gros-ses évitent au maximum de voir des médecins. Je suis coupable d’attendre que mes symptômes deviennent insupportables ou pire pour prendre rendez-vous.

Mais il n’y a vraiment rien de pire qu’un gynéco qui déteste les personnes grosses.

[…]

Pour lire la suite : en français sur Prenez ce couteau ou encore, la version originale en anglais sur Everydayfeminism

Ça pue, camarades sexistes

La manif du 14 juin m’a laissé un goût amer, pas seulement en raison des violences policières et de la manipulation médiatique qui s’en est suivie, mais également parce qu’elle a constitué pour moi une piqûre de rappel de la vivacité de la culture du viol dans nos milieux militants.

Mardi 14 juin, je suis allée manifester contre la loi travail, comme des centaines de milliers d’autres personnes. Arrivée un peu tardivement place d’Italie, en route pour rejoindre deux camarades déjà parti.e.s avec le cortège de tête, je me sens galvanisée par les drapeaux s’agitant à perte de vue dans tous les boulevards confluant sur la place, elle-même noire de monde et rouge d’éclats de rire, le cortège dense, interminable. Au bout de quelques minutes, un slogan vint me cingler les tympans et entamer mon enthousiasme :

C’est Julie qu’il faut baiser, pas les salariés ! [1]

Non contents d’avoir, dans un élan viriliste nauséabond, traité en chœur la ministre du travail de « salope », ou encore d’avoir appelé au viol punitif à son encontre lors de précédentes manifestations [2], ils appellent désormais à s’en prendre également aux femmes « qui couchent avec l’ennemi ». Fantastique. Eh dites, on leur rasera le crâne à la « Libération » aussi ?

lire en entier sur PARIS LUTTES

Il n’y a pas d’espace safe !

Ces derniers mois il m’est arrivé deux histoires d’agressions sexuelles, et comme je suis une connasse de féministe et que je suis persuadée que le silence est notre pire ennemi, je me motive à écrire pour les raconter, pour qu’on puisse en parler, ou pas, pour savoir, pour ne pas culpabiliser, pour que ça se reproduise plus.

Ce texte a été écrit en deux temps, une première fois deux mois après la deuxième histoire, juste à destination de quelques personnes, et dans un second temps six mois après, à destination plus « publique ».

Anarchiste et violeur ? C’est pas censé être antinommique ?

Ce soir je suis contente, je vais à un concert chouette dans un bar, y’aura des potes, on va bien s’amuser.

à lire sur IAATA

« Elle » fait bander les critiques ; il est à gerber

« Elle » de Paul Verhoeven, sorti à Cannes et sur nos écrans cette semaine, explose les scores du box-office, bénéficie d’un plan com’ bien rôdé et d’une déferlante de critiques dithyrambiques. Le secret du succès ? Surfer sur la vague malheureusement bien connue de la culture du viol.

Il est génial ce film, il permet aux journalistes pourfendeurs de la bien-pensance de dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas : les femmes, au fond, elles aiment quand on les force. Ça les fait mouiller, ça les fait jouir, voire même, il n’y a que ça qui les excite : quand les hommes les frappent, les mettent à terre, les empêchent de se débattre, les insultent et jouissent en 3 secondes avant de repartir vaquer à leurs occupations. Ça, c’est le fantasme des femmes. Et heureusement que quelques cinéastes courageux et révolutionnaires osent le montrer. Y’en a marre de cette dictature du consentement et du plaisir féminin, franchement !

Breaking news : dans une société patriarcale où la plupart des discours sont produits et relayés par les hommes, même les femmes ont fini par croire qu’elles fantasmaient sur les violences dont elles sont victimes. Le patriarcat reste un système malin, sournois, et encore très performant en 2016, qui permet à la misogynie la plus crasse d’être intériorisée par les femmes. Mais malgré ce qu’ils essaient de nous faire croire, le viol est d’abord le fantasme de ces hommes qui écrivent et qui filment.

Alors « Elle », film « jouissif », « subversif », « jubilatoire » ? « Thriller érotique » (20minutes.fr) à propos d’une « violente agression » (joli euphémisme de L’Express) ? Plutôt une apologie du viol comme on en a rarement vue, en mode « voilà ce qu’attendent toutes les quinquas sexy dans leurs maisons bourgeoises ». Non seulement elle aime ça, mais elle en redemande, elle entre dans une relation presque affective (carrément !) avec son violeur qui est un chic type « à l’âme torturée » et dont l’épouse remerciera l’héroïne de lui avoir donné ce dont il avait besoin ! [Attention, on vous spoile et on s’en cogne]

La suite à lire ici ! vu sur le site de FièrEs

Quand il s’agit des femmes, y a-t-il vraiment des hommes de gauche ?

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Même si tous deux abordent la question des hommes engagés dans le féminisme, tout semble, au premier abord, distinguer les livres de Léo Thiers-Vidal et d’Alban Jacquemart [1]. D’un côté un recueil d’une dizaine de textes publiés entre 1996 et 2006 sur des supports essentiellement militants. De l’autre la parution d’une thèse soutenue à l’Ecole des hautes études en sciences sociales en 2011 et réalisée sous la direction de Rose-Marie Lagrave. Sylvie Tissot propose une mise en perspective des deux livres, visant à éclairer les conditions de l’engagement des hommes dans le féminisme, les formes qu’il prend et ses enjeux pour le mouvement féministe lui-même. Ce compte-rendu a été publié initialement dans le numéro de la revue Nouvelles questions féministes « Morales sexuelles » (2016).

« Il n’y a que des hommes de droite dans la seule patrie existante sur la terre Patria », Brigitte Fontaine, Patriarcat, 1996.

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Tribune collective : « Quand nous disons « je », c’est à nous tou-te-s que nous pensons »

Laurence Rossignol, Manuel Valls, Gilles Clavreul, Laurent Joffrin…ces dernières semaines ont été marquées par les déclarations outrancières de plusieurs responsables politiques et éditorialistes. Qu’elles insultent la mémoire des déportés de l’esclavage, le libre-arbitre des femmes voilées ou les pratiques militantes des antiracistes politiques, ces déclarations n’ont qu’un seul effet : renforcer les stigmates visant une partie de la population. Plusieurs acteurs associatifs ont ouhaité réagir à cette sombre actualité ; nous publions ici leur tribune.

Nous assistons avec un triste amusement à la déchéance de rationalité d’un État en roue libre. Et avec lui, les hérauts d’une élite désuète qui, face à la remise en cause de ses privilèges, est prête à faire brûler la maison France qu’elle dit tant aimer.
Comme chaque jour apporte son lot de nouvelles polémiques autour de l’islam et des musulmans, des Noirs et des Arabes, des migrants et des Roms, hier pas plus que demain ne déroge à la règle.

Douce France, cher pays en pleine souffrance, que nous réserves-tu aujourd’hui ? Quel foulard, quelle barbe, quelle couleur, quelle culture te posera problème ? Quel sujet naitra, sinon de ton ennui, du moins de tes errances ou stratégies racialistes ?

Sur nos écrans s’affichent les tensions du jour qui, dans nos rues comme dans nos institutions, dans nos écoles comme dans nos entreprises, portent leurs fruits amers, construisant et légitimant le rejet de l’autre, son exclusion. La violence des mots, souvent. La violence des gestes, aussi.

Et face à cela, un État coupable de lui-même, non plus uniquement de ses renoncements face aux racismes, mais également de ses discours et de ses actions ; une puissance publique qui, plutôt que d’apporter la rationalité de l’analyse, l’humanisme de l’écoute et la fraternité dans l’action, est incapable d’offrir un autre visage que celui du mépris.

L’antiracisme d’État n’est et ne sera pas la grande force issue de tous les secteurs et de tous les paysages de la société française, permettant à chacun-e de ne plus faire face à l’exclusion de part sa couleur de peau, son origine ou sa religion supposée. Au contraire, il aura été l’obstruction des institutions, empêchant les premiers intéressés d’accéder aux moyens politiques et institutionnels de changer positivement leur condition. Il aura été la domination d’une élite, produisant un discours vertical descendant, à l’attention des populations cibles du racisme que l’on aura voulu « civiliser » et « pacifier », sans jamais dépasser ses réflexes post-coloniaux. Il aura été 30 ans de retard, en donnant à voir l’illusion d’une France fraternelle, signalant sur le plan du marketing ce que nous avons été incapables de faire vivre dans le réel de l’action institutionnelle. Une France pourtant rescapée, sauvée au quotidien par l’expérience humaine de gens qui veulent tout simplement vivre ensemble, bien loin des outrances politiques de ceux qui nous gouvernent. 

Au Président de la République comme au Premier Ministre, au Délégué interministériel prétendument contre le racisme et l’antisémitisme comme aux polémistes qui les soutiennent, aux videurs de l’antiracisme patenté comme aux racistes de tout poil qui se sentent soudainement pousser les ailes d’un républicanisme jacobin, à cette infime minorité qui truste l’espace médiatique névrosé tout en poussant des cris d’orfraie à chaque fois qu’on contredit leurs certitudes, nous disons simplement :

Votre antiracisme est un racisme, puisqu’il revient à nous imposer la manière dont nous devrions vivre et les mots que nous devrions choisir pour nous exprimer, juste par notre différence.
Votre féminisme est un sexisme, puisqu’il aboutit à dicter aux femmes ce qu’elles devraient ou non porter, tout en confisquant la parole des premières intéressées.
Votre progressisme est une régression, puisqu’il valide le passage de nouvelles lois qui, en son nom, viennent restreindre toujours plus les droits et les libertés de chacun-e.
Votre liberté d’expression est une censure, puisque asymétrique, elle vous permet d’insulter les autres tout en leur interdisant de vous répondre.

Fuyez donc les miroirs, vous risqueriez de vous y voir.

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Les agressions sexuelles du nouvel an : des crimes sexistes à l’instrumentalisation raciste.

Pendant la nuit du nouvel an, de nombreuses agressions sexuelles et parfois des viols ont eu lieu dans des villes allemandes et en Finlande.

Les féministes ont toujours étudié, travaillé, analysé et dénoncé les violences sexuelles. C’est grâce à deux victimes de viol et à leur avocate, Gisèle Halimi, qu’on a pu en 1978, lors du procès d’Aix en Provence comprendre les répercussions psychiques possibles du viol sur les victimes. Les féministes auront également permis de faire reconnaître et condamner le viol conjugal qui sera finalement pris en compte légalement en 1990. Leurs nombreux travaux et études auront permis de connaître le nombre de viols et de tentatives de viols par an (75 000 en France) des agressions sexuelles (13% des femmes allemandes en auraient subi une), le peu de plaintes déposées par les victimes de viol (10% en France). Elles ont également travaillé sur ce qu’est le viol, ce qu’il constitue au niveau sociologique alors qu’il est encore souvent vu par l’ensemble de la société comme l’acte isolé d’un « fou » ou d’un « monstre ». Ces dernières années, ont été analysés le concept de culture du viol et celui de harcèlement dans l’espace public.
Les féministes n’ont donc jamais eu besoin d’attendre quiconque pour condamner TOUTES les agressions sexuelles et TOUS les viols, quels qu’en soient les auteurs. Elles ont plutôt l’habitude de prêcher dans le désert au milieu de personnes qui ne les croient pas et minimisent les chiffres des violences sexuelles. Les agressions sexuelles et les viols commis le 31 décembre en Allemagne et en Finlande sont donc évidemment condamnables, comme toutes les autres violences sexuelles.

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