Tarbes, France : Attaques incendiaires

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Bâtiment de l’Armée Française

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Prison de Tarbes

Nous revendiquons l’attaque incendiaire contre un bâtiment de l’armée française (35 RAP Tarbes, France) du 27 décembre 2013.

Nous revendiquons aussi l’attaque incendiaire contre la prison (Tarbes, france) du 25 décembre 2013.

Les deux attaques en solidarité et à l’appel international des 5 anarchistes de Barcelone.

En solidarité aussi à tous nos frères anarchistes incarcérés dans les centres d’exterminations des états terroristes.

Par ces actions nous voulons aussi prouver aux fascistes français que la rue n’est plus à eux.

Le temps ou ils tuaient impunément est révolu.

Nous appelons tous les nôtres à venger la mort de Clément Méric dans le sang.

Nous appelons tous les nôtres à s’organiser et à s’armer.

Mort à l’État.
Mort aux fascistes.
Mort au capitalisme.
Vive l’Anarchie.
Vive la liberté.

Nous n’avons pas communiqué avant par sécurité.
GADI (groupe action directe international)

Précision:
-L’attaque de la prison avec un engin incendiaire et un explosif qui n’a pas sauté.
-L’attaque du batiment de l’armée avec napalm et phosphate.

lu sur http://fr.contrainfo.espiv.net/

[Brésil] Vent de révolte et répression…

Brésil : Vent de révolte et répression…

Le vent de révolte sociale n’a pas fini de souffler au Brésil, malgré ce que veut nous en dire le silence d’une presse – locale et internationale – qui cherche à tout prix à en minimiser l’intensité, à ancrer le mouvement de contestation dans le temps et l’espace. Les innombrables émeutes, grèves, assemblées de rues, mutineries dans les prisons et occupations de terrains survenues régulièrement ces derniers mois sont là pour en témoigner, la répression aussi. Si les perquisitions, intimidations, arrestations, assassinats politiques et passages à tabac opérés par le pouvoir et sa police sont eux aussi des faits devenus quasi quotidiens, ils sont insuffisants à étouffer la subversion. Ce que nous pouvons observer ces derniers temps n’est pas juste la multiplication d’une série d’actes qui se font échos les uns aux autres, mais c’est surtout la constitution durable d’une multitude de fronts.

http://juralib.noblogs.org/files/2014/02/PhotoA.jpgGrève des professeurs à Rio de Janeiro

En guise de témoignage, voici une brève chronologie retraçant, de façon non exhaustive, certains faits marquants des deniers mois :

Au début du mois d’octobre, les professeurs de Rio de Janeiro, en grève depuis le mois d’août, sont violemment réprimés par la police et expulsés de la Chambre Municipale qu’ils occupaient. Une manifestation de soutien est appelée le 07 octobre et réuni près cinquante mille personnes à Rio de Janeiro. Des manifestants tentent de réinvestir la Chambre Municipale qui est la cible de plusieurs cocktails Molotov. Plusieurs magasins et banques sont détruits. Le Club Militaire, siège d’une fondation réunissant gradés et vétérans de l’armée, est également pris pour cible par les manifestants et est en partie incendié par des jets de bombes artisanales.

http://juralib.noblogs.org/files/2014/02/PhotoB.jpgManifestations en soutien aux professeurs à Rio de Janeiro

Quelques jours auparavant, le 04 octobre, de violents affrontements avaient eu lieu entre la police et les manifestants qui occupaient depuis 80 jours le parc du Coco, dans le centre de Fortaleza. Ces derniers occupaient le parc pour empêcher la réalisation d’un projet d’urbanisation du centre qui prévoit, entre autres, de raser une partie dur parc pour permettre la construction d’un pont routier. Les policiers militaires venus expulser le campement sont accueillis par des jets de pierre et des tirs de feux d’artifice auxquels répondent tirs de lacrymogène et de flashballs. Un policier et un journaliste sont blessés au visage, tandis qu’un manifestant est arrêté. Le campement est complètement détruit.

http://juralib.noblogs.org/files/2014/02/PhotoC.jpgExpulsion de l’occupation du parc du Cocó, Fortaleza

La même semaine, les habitants de la cité Parque Verde, à Belém manifestent contre les mauvaises conditions du quartier (état des égouts, des rues…) et bloquent la principale avenue du quartier à l’aide de pneus et objets enflammés. Ils résistent ensuite, à coups de pierres et projectiles, à l’intervention de Police Militaire, qui tente de disperser manifestants. Plusieurs personnes sont blessées par des tirs de flashballs, dont une emmenée d’urgence à l’hôpital en état inconscient.

Le 12 octobre, des centaines de familles occupent un terrain abandonné dans la périphérie de Belo Horizonte. Elles sont bientôt rejoint par des centaines d’autres. Moins d’une semaine plus tard, on compte près de 4000 familles installées sur la nouvelle occupation urbaine. Si ce type d’occupation de terrains est chose courante au Brésil, la rapidité avec laquelle cette occupation urbaine gagne une telle ampleur est un fait totalement inédit. Depuis le mois de juin, des dizaines de nouvelles occupations de terrains ont vu le jour, notamment dans les périphéries de Sao Paulo et Belo Horizonte, impliquant des dizaines de milliers de familles.

15 octobre : Des manifestations massives ont lieu dans plusieurs grandes villes du Brésil, à l’appel des professeurs en grèves. Elles se terminent par de violents affrontements et des centaines d’arrestations à Sao Paulo et Rio de Janeiro. Les manifestants arrêtés à Rio sont emmenés dans une Prison de Haute Sécurité, accusés d’être membres d’une organisation criminelle et placés sous la loi de Sureté Nationale. À Sao Paulo, une autre manifestation est réalisée le même jour par des mal-logés qui tentent d’envahir la mairie.

http://juralib.noblogs.org/files/2014/02/PhotoD.jpgManifestations en soutien aux professeurs à Sao Paulo

17 octobre : À Rio de Janeiro, suite au meutre d’un jeune par la police, les habitants de la favela de Manguinho se révoltent contre l’occupation policière représentée par l’UPP – Unité de Police Pacificatrice. Des affrontements ont lieu entre la police et les manifestants au cours desquels une jeune fille est blessée par balle à la jambe.

18 octobre : Des manifestants antispécistes pénètrent par effraction dans le laboratoire Institut Royal à Sao Roque, près de Sao Paulo, et libèrent près de 200 chiens qui y étaient utilisés comme cobayes. Le lendemain, une manifestation est organisée devant l’Institut, des affrontements ont lieu entre la police et les manifestants, armés de pierres et de gourdins. Plusieurs véhicules partent en fumée, dont une voiture de police et des véhicules appartenant à la presse.

Entre le 18 et le 23 octobre, plusieurs perquisitions et saisies de matérielles ont lieu chez des militants anarchistes à Belo Horizonte. Les perquisitions, menaces physiques ou de mort et tentatives d’intimidations à l’égard des militants et anarchistes ont eu lieu régulièrement dans les principales grandes villes du pays ces derniers temps.

Le 21 octobre : Des affrontements ont lieu à Rio, dans le quartier de Barra da Tijuca, entre des syndicalistes et la police au cours d’une manifestation contre la privatisation des sites de pétroles off shore (les fameux Pré-Sal).

http://juralib.noblogs.org/files/2014/02/PhotoE.jpgManifestation contre la privatisation du Pré-Sal, Rio de Janeiro

Dans la semaine du 20 au 26 octobre, une multitude de manifestations et d’actions sont organisées à Sao Paulo, et dans d’autres villes pour la gratuité des transports. Le 23, des centaines de manifestants investissent les rues dans la région du Grajau, quartier populaire dans la périphérie sud de Sao Paulo. Ils protestent, entre autres, contre la mauvaise qualité et le prix des transports publics. À la suite d’affrontements avec la police, 30 personnes sont arrêtées.

Le 25 octobre des manifestations sont organisées dans plus de 15 grandes villes du pays pour la gratuité des transports. À Sao Paulo, plusieurs terminaux de bus sont saccagés, des bus sont incendiés, des agences bancaires détruites, un colonel de la Police Militaire est tabassé par des manifestants… Près de 92 personnes sont arrêtées à l’issue de la manifestation. Des affrontements entre les manifestants et la police ont également lieux à Campinas, Natal et Porto Alegre.

Le 26 octobre, un ancien hôpital militaire est occupé dans le centre de Belo Horizonte par un groupe de gens qui veulent en faire Centre Culturel Autogéré. L’espace est baptisé Luiz Estrela, en hommage à un poète et performer transgenre qui vivait dans la rue, retrouvé mort au mois de juin. Certains soupçonnent qu’il ait été tué par la police. Ce type de squatt s’était fait de plus en plus rare dans les grandes villes brésiliennes ces dernières années en raison de la répression policière systématique, à la différence des occupations de terrains qui elles sont très fréquentes. Dans les semaines qui suivent, un autre bâtiment est occupé dans le centre de la ville afin d’être transformé en espace autonome.

Le 28 octobre : De violentes émeutes éclatent dans le quartier Vila Medeiros, zone nord de Sao Paulo après la mort du jeune Douglas Martins, 17 ans, assassiné par un policier. Douglas sortait d’un bar lorsqu’une voiture de police s’arrête à sa hauteur. Le coup de feu part d’un seul coup et atteint le jeune homme au thorax. En réaction, la population exprime sa rage sous diverses formes : trois bus et une voiture de police sont détruits, cinq véhicules brûlés, deux banques vandalisées, plusieurs barricades sont montées. Des feux se propagent, l’un deux atteint le réseau électrique et provoque un black out dans le quartier. Le lendemain, d’autres émeutes éclatent dans un quartier voisin après la mort d’un autre jeune tué par un policier en service.

http://juralib.noblogs.org/files/2014/02/PhotoF.jpgÉmeutes contre la violence policière à Sao Paulo

29 octobre : Plusieurs manifestations ont lieu dans différents quartiers de la banlieue de Belo Horizonte en réaction à l’expulsion d’un terrain occupé. Simultanément, les principales voies d’accès au centre de la capitale sont bloquées par des barricades de pneus enflammés. La police utilise flashballs et lacrymogènes pour tenter de disperser les manifestants qui répondent par des jets de pierre.

Le 31 octobre à Recife, Une manifestation réalisée par les vendeurs ambulants se termine en affrontements avec la police, jets de projectiles contre tirs de flashballs.

1er novembre : À Sao Paulo, une nouvelle vague d’occupations urbaines a lieu dans la région du Grajau, où cinq terrains différents sont occupés par des centaines de familles. Ce jour là, la communauté qui occupe le terrain de Estaiadinha, bloque plusieurs routes pour protester contre l’ordre d’expulsion. La police intervient et réprime violemment la manifestation tirant au flashball et lançant des des bombes de lacrymoègnes depuis un hélicoptère. Une situation similaire a lieu le même jour à Contagem, en périphérie de Belo Horizonte, où des centaines de manifestants issus de l’occupation William Rosa bloquent une route dans les deux sens à l’aide de barricades et pneus enflammés. La police intervient violemment le soir même et va même jusqu’à s’en prendre directement à la communauté en tirant des bombes de lacrymogènes dans les maisons tandis que des policiers militaires mettent le feu à plusieurs d’entre elles… Les affrontements ont lieu jusqu’à 02h00 du matin, mais la tentative d’expulsion échoue.

http://juralib.noblogs.org/files/2014/02/PhotoG.jpegManifestation contre l’expulsion de la communauté Estaiadinha, Sao Paulo

Le 05 novembre Le commissariat de police de la plage de Cumbuco, dans l’État du Ceara, est en partie détruit par des habitants qui protestent contre la mort d’un jeune de 21 ans. Ce dernier a été retrouvé mort après avoir été abordé par des policiers. En réponse, des habitants du village bloquent la route principale et attaquent le commissariat à coup de pierres. Le mois précédent, c’est le commissariat de la petite ville de Tarrafas, également dans le Ceara, qui avait été détruit par les habitants qui protestaient contre l’assassinat de José Pedroca do Carmo, agriculteur de 51 ans.

Le 05 novembre toujours, au soir, une base de la Police Militaire de la zone sud de Porto Velho, dans l’État de Rondonia, est attaquée par plusieurs individus. La façade est la cible de jets de pierre et les vitres d’une camionnette sont détruites. Quelques jours auparavant, une autre base de la Police Militaire avait été la cible d’une attaque dans la même ville.

06 novembre : À six mois de la coupe du Monde, le gouvernement de Rio de Janeiro annule la Soccerex 2013, la plus grande réunion mondiale sur le football, prévue initialement pour la fin novembre, par crainte d’« agitation sociale ».

13 novembre : Le laboratoire Institut Royal, situé à Sao Roque, est à nouveau la cible d’une action antispéciste. Les manifestants libèrent les animaux qui y restaient enfermés, principalement des rongeurs, et s’en prennent au matériel présent sur place. Entre temps, le laboratoire avait décidé de cesser ses activités à Sao Roque en raison des actions et manifestations dont il a été la cible.

http://juralib.noblogs.org/files/2014/02/PhotoI.jpgManifestation antispéciste devant le laboratoire Institut Royal à Sao Roque

Le même jour, la communauté paysanne de Flona Bom Futuro, près de Rio Pardo, dans l’État de Rondonia, résiste à une tentative d’invasion policière. Les habitants incendient plusieurs véhicules de police, parviennent à libérer deux personnes qui avaient été arrêtées et font fuir les policiers. Ils détruisent ensuite des ponts menant à la communauté pour empêcher d’éventuelles représailles. Le surlendemain, la communauté est la cible d’une gigantesque descente policière, encerclée par une cinquantaine de véhicules, au cours de laquelle dix personnes sont arrêtées. La communauté Flona Bom Futuro est la cible constante d’attaques et de pressions de la part de la police et de pistoleros à la solde de grands propriétaires de la région qui convoitent le terrain qu’elle occupe. Les conflits agraires sont fréquents et violents dans la région.

20 novembre : La très célèbre et touristique plage d’Ipanema, à Rio de Janeiro, est le théâtre d’affrontements entre des groupes de jeunes et la garde municipale après que celle-ci ait arrêté quelques adolescents accusés d’avoir commis des vols. La tente qui abrite la garde municipale est la cible de pierres et de projectiles lancés par un groupe qui exige la libération des personnes arrêtées. Les jeunes issus de quartier pauvres sont systématiquement victimes de contrôles et d’arrestations arbitraires lorsqu’ils fréquentent cette plage, située dans le quartier le plus bourgeois de la ville. Le mois précédent, la garde municipale avait été expulsée de la plage à coup de jets de noix de coco et de projectiles après avoir tenté de réglementer un jeu de ballon.

Le jour même, l’activiste et directrice de théâtre Gleise Nana sucombe de ses blessures à l’hopital où elle avait été conduite après qu’un incendie suspect se soit propagé dans son appartement à Duque de Caxias, en périphérie de Rio de Janeiro, quelques semaines auparavant. Peu de temps avant l’incendie, elle s’était plaint d’avoir reçu des menaces de la part de policiers. Elle avait rassemblé une grande quantité de vidéos témoignant des violences policières ces derniers mois.

24 novembre : Les travailleurs de la construction civile de Belo Horizonte, réunis en assemblée générale, se mettent en grève pour revendiquer un meilleur salaire et de meilleures conditions. Plusieurs manifestations sont réalisées dans les jours suivants au cours desquelles des travailleurs saccagent des chantiers et détruisent une partie du matériel qui s’y trouve. D’autres grèves de grande ampleur dans le secteur de la construction civile ont eu lieu dans la même période, notamment sur le chantier du barrage de Belo Monte ou encore à Recife.

29 novembre : Une manifestation est réalisée pour la gratuité des transports et contre la « mafia du transport publique » à Varzea Grande, dans le Mato Grosso, au cours de laquelle la population investit la principale station de bus de la ville et détruit le mur et les tourniquets qui obligeaient les usagers à payer un nouveau ticket pour faire un changement. 25 personnes sont arrêtées.

30 novembre : Dans la zone sud de Sao Paulo, près de 2000 mal logés occupent un terrain de plus de 500 hectares. Il s’agit du plus grand terrain occupé depuis ces derniers temps.

04 décembre : Près de 500 indiens manifestent à Brasilia pour la démarcation de leurs terres et contre les récents assassinats politiques dont plusieurs de leurs représentants ont été victimes. Une partie d’entre eux tente d’envahir le Palais de la Présidence et sont repoussés par les agents de sécurité après un combat au corps à corps.

http://juralib.noblogs.org/files/2014/02/PhotoH.jpgAffrontements entre indiens et vigiles du Palais Présidentiel à Brasilia

09 décembre : 19 personnes sont arrêtées dans la zone Nord de Sao Paulo accusées d’avoir participer aux émeutes du 28 et 29 octobre.

Le 15 décembre a lieu l’expulsion de Aldeia Maracana (“Communauté Maracana”), bâtiment occupé par des indiennes/indiens de différentes communautés. Le bataillon de Choc de la Police Militaire investi le lieu tandis que s’y tient la première rencontre de la FIP (Front Indépendant Populaire), organisation apartidaire réunissant différents mouvements de lutte autonomes ayant surgie dans l’effervescence politique de ces derniers mois. Près de 20 personnes sont arrêtées et emmenées au commissariat. Le lendemain, en réaction, le rectorat de l’UERJ, université voisine du squatt, est occupée.

Le 16 décembre, une nouvelle occupation urbaine voit le jour à Florianopolis. Près de 60 familles occupent un terrain au nord de la ville. L’occupation est baptisée Amarildo de Souza en hommage à un maçon torturé et assassiné par la police de Rio de Janeiro au cours des manifestations de juin/juillet dernier.

Le 18 décembre, un homme de 81 ans est tué d’une balle dans la tête au cours d’une manifestation contre la violence policière dans Communauté Mandela II, appartenant au complexe de favelas de Manguinhos, à Rio de Janeiro. La manifestation avait eu lieu suite à l’interpellation d’un jeune de 13 ans par les agents de l’UPP (Unité de Police Pacificatrice) et s’était soldée par des affrontements entre policiers et habitants.

Le 21 décembre une mutinerie éclate dans le Centre de Détention de Icoaraci, près de Belém, après qu’une tentative de fugue collective ait été empêchée par les mâtons. Les détenus mettent le feu à des objets et parviennent à détruire la quasi totalité des cellules du Centre. La Compagnie d’Opérations Spéciale de la Police Militaire intervient finalement pour mettre fin à la rébellion. Ce type de mutinerie est de plus en plus fréquent ces derniers temps. Le 19 décembre, c’est la Prison de Montes Claros, nord de Minas Gerais, qui avait été le théâtre d’une révolte au cours de laquelle les détenus avaient brûlés matelas et vêtements. Le 18, une rébellion de prisonniers dans la prison de Pedrinhas, à Sao Luiz, dans le Maranhao, s’était soldée par la mort de trois détenus après qu’une tentative de fuite ait été déjouée. Deux mois plus tôt, 10 détenus avaient été tués par la police lors d’une révolte similaire dans la même prison. Le 10 décembre, la prison de Maracanaú, près de Fortaleza, avait été secoué par une révolte au cours de laquelle une partie de la prison avait été détruite…

Le 23 décembre, une fille de 12 ans est abattue d’une balle dans la tête au cours d’une descente de police dans la favela Para-Pedro, dans la zone nord de Rio de Janeiro. Son petit frère, de 7 ans, est lui blessé au visage, également par un tir. En réponse, les habitants du quartier montent des barricades et enflamment des pneus, bloquant l’avenue principale du quartier. Quatre adultes, que la police accusait d’être des « trafiquants », ont également été tués au cours de l’opération et dix personnes arrêtées.

Le même jour, près de 150 personnes envahissent un supermarché dans le centre de Belo Horizonte. Après avoir criés plusieurs slogans contre le consumérisme, ils refusent de quitter les lieux sans emporter avec eux une grande quantité de riz, haricots, pâtes, huile et autres aliments de base « pour un Noël sans faim ».

À suivre…

Reçu le 26 décembre 2013

lu sur http://juralib.noblogs.org/

[Metz] Leurs combats sont les nôtres ! Nos combats sont les leurs !

Non à la régression des droits des femmes en Espagne et ailleurs !

20 décembre 2013, le gouvernement espagnol veut annuler la loi autorisant l’avortement, rappelant les sombres heures du franquisme. Il revient sur la loi obtenue en 2010 qui légalisait l’avortement jusqu’à 14 semaines d’aménorrhée (22 pour raisons médicales) au mépris des recommandations des textes internationaux de l’Organisation Mondiale de la Santé et de l’Organisation des Nations Unies.

Renouant avec des pratiques qui dénient la liberté de choix aux femmes au mépris des droits humains fondamentaux, il annonce clairement son projet de société : maintenir les femmes dans un statut social étroit et de soumission.

Cette attaque du gouvernement espagnol s’inscrit dans l’offensive européenne des opposant-e-s aux droits des femmes comme l’a illustré en décembre 2013 le rejet du rapport Estrela par le Parlement européen (rapport sur la santé et les droits reproductifs traitant de l’accès aux contraceptifs et à l’avortement, de la procréation médicalement assistée, de l’éducation sexuelle et de la liberté de conscience). Ce rapport proposait que l’avortement soit de la compétence de l’Union européenne, encourageant ainsi tous les états membres à l’autoriser.

Ce refus d’accepter le droit des femmes à disposer de leur corps, cette persistance à les considérer comme des sous citoyennes incapables de décider par elles-mêmes désigne l’enjeu : quelle société voulons-nous ?

Le combat des femmes, des forces démocratiques et associatives espagnoles pour ce droit fondamental est le nôtre, et nous le soutiendrons ici et ailleurs car il est le combat de celles et ceux qui veulent l’égalité entre les femmes et les hommes.

Il rejoint les luttes que nous avons menées et que nous continuons à mener dans notre pays. Car, si le droit à l’avortement est bien inscrit dans la loi française, la concrétisation du droit à travers des centres d’avortement nombreux, permettant un accueil et des soins de qualité, n’est toujours pas assurée de manière satisfaisante dans toutes les régions.

C’est aussi un soutien à toutes les femmes obligées de se rendre dans une autre région ou dans un autre pays parce que là où elles vivent l’accès à l’avortement est difficile, voire interdit.

Nous appelons à lutter pour une Europe où toutes les femmes pourraient disposer librement de leur corps sans contrainte étatique et religieuse, et qui intègre ces droits à la Charte européenne des droits fondamentaux, et à soutenir le combat des femmes espagnoles pour conserver l’acquis qu’elles ont gagné de haute lutte.

Solidaires Moselle exprime sa solidarité aux femmes et aux hommes qui, en Espagne, combattent aujourd’hui la perte d’une liberté fondamentale. Cette remise en cause s’inscrit dans un recul sans précédent pour l’Espagne et ses habitant-e-s qui les renvoient à la période sombre du franquisme.

BRISONS LE SILENCE SUR CE QUI SE PASSE EN ESPAGNE !
SOLIDARITÉ INTERNATIONALE !

Au même moment où le gouvernement espagnol Rajoy remet en cause le droit à l’IVG, il entend faire voter une loi dite de sécurité citoyenne. Cette loi viendrait remplacer la loi Corcuera, adoptée par le gouvernement socialiste de Felipe González en 1992, connue à l’époque comme la « loi du coup de pied dans la porte » car elle permettait aux forces de l’ordre de pénétrer un domicile et de le fouiller sans en avoir fait la demande préalable à un juge. Cette loi a par la suite été déclarée anticonstitutionnelle. Aujourd’hui, le Parti Populaire prétend rétablir et renforcer la loi de 1992.

Sachant que beaucoup de personnes arrêtées lors des manifestations, surtout depuis le début de la crise économique avec l’ampleur des mobilisations sociales contre les effets des politiques d’austérité, n’ont pas pu être condamnées au pénal, car le plus souvent les juges n’ont pas trouvé de faits constituant des délits dans les accusations de la police, ce nouveau texte étudie la possibilité de définir de nouvelles infractions punissables au niveau administratif. De 39 infractions passibles de poursuites administratives répertoriées aujourd’hui à ce sujet, le projet de loi en considère 55, dont 21 sont considérées très graves. La nouvelle loi qualifie les infractions en fonction de leur gravité et spécifie des montants pour les amendes nettement supérieurs aux montants actuels : très graves (punissables d’une amende de 30’001 à 600’000 euros), graves (amendes de 1001 à 30’000 euros) et mineures (amendes de 100 à 1000 euros).

Voici un aperçu des actes que le projet de loi considère comme des infractions :

• Participation à une manifestation devant une institution gouvernementale si la délégation gouvernementale n’a pas été préalablement informée de la manifestation.

• Convocation d’une manifestation via les réseaux sociaux ou tout autre moyen de diffusion en ligne.

• Diffusion d’images où apparaissent des agents anti-émeutes durant les manifestations (délit passible d’une amende maximum de 600’000 euros).

• Désobéissance ou résistance aux autorités, refus de s’identifier ou communication de données d’identifications fausses ou inexactes aux représentants des forces de sécurité de l‘État.

• Insulter, vexer, menacer ou contraindre les membres des forces de sécurité.

• Diffusion sur Internet de données relatives aux agents constituant un attentat contre leur vie privée ou celle de leur famille ou qui contribue à faire échouer une opération (amende maximum de 600’000 euros).

• Ne pas remettre de pièce d’identité à l’agent qui la réclame.

• Se couvrir le visage avec une capuche, une casquette ou un casque constituera une infraction très grave et sera passible d’une amende très élevée dans le cas d’une personne arrêtée lors d’une manifestation et présentant une attitude violente.

• Violences à l’encontre du mobilier urbain.

• Offenses ou outrages publics, verbaux ou écrits, à l’encontre de l’Espagne, de ses communautés autonomes, de ses symboles ou de ses emblèmes (passibles d’une peine de prison de sept à douze mois).

Et cette liste n’est pas exhaustive. Il n’y a pas si longtemps, l’Espagne était encore une dictature. Il n’y pas si longtemps non plus que la guerre civile a eu lieu. Tous les débats sont politiques. Informer d’un événement est un acte politique. Ne pas le faire est un acte politique. Le silence est, au plus haut point, un acte politique. Le choix de garder le silence se fige dans la mémoire des générations. Cette loi néo-fasciste qui pourrait être votée n’est pas sans lien avec la montée des fascismes en Europe. Cela nous concerne tous.

LEURS COMBATS SONT LES NÔTRES !
NOS COMBATS SONT LES LEURS !

Union syndicale Solidaires Moselle – tract pour le 1er février

[Saint-Etienne] Exhibition de boxe populaire le 1er mars

 Le sport en géné­ral et le sport de combat en par­ti­cu­lier sont des moyens d’expres­sion indi­vi­duelle et col­lec­tive qui peu­vent véhi­cu­ler des valeurs et des idées. Dans l’ins­pi­ra­tion des squats de Turin, Berlin, Madrid ou Paris qui orga­ni­sent des exhi­bi­tions de boxe popu­laire anti­fas­ciste pour encou­ra­ger les mili­tant(e)s à faire du sport dans une opti­que d’auto­ges­tion, de res­pect des autres et de rejet des idées hai­neu­ses, nous renou­ve­lons l’expé­rience avec cette soirée de boxe popu­laire.

Nous essayons de pro­po­ser des ate­liers dans des lieux alter­na­tifs pour que tout le monde puisse accé­der à la pra­ti­que d’une acti­vité spor­tive, et que cela ne soit plus le mono­pole des salles de sports clas­si­ques ou des clubs. Dans ceux-ci, nous fai­sons de notre mieux pour éviter de repro­duire des com­por­te­ments et atti­tu­des pré­sents dans la société qui ne nous plai­sent pas, à savoir les rap­ports de domi­na­tion, les idées et propos racis­tes, homo­pho­bes et sexis­tes ainsi que l’esprit de com­pé­ti­tion exa­cerbé.

Dans la pra­ti­que, ceci se tra­duit par la pos­si­bi­lité de par­ta­ger nos savoirs en matière de sport (et d’arts mar­tiaux dans notre cas) dans un cadre où tout le monde peut s’inves­tir d’une façon ou d’une autre en tant qu’acteur et pas seu­le­ment consom­ma­teur. En ce qui concerne cette image virile et machiste qui est asso­ciée trop sou­vent à la pra­ti­que d’un sport de contact, nous essayons de la casser en mon­trant qu’au final, le genre importe très peu quand il s’agit de s’entraî­ner et d’appren­dre à maî­tri­ser son corps et cana­li­ser sa vio­lence.

Nous conce­vons le sport comme un dépas­se­ment de soi même dans le res­pect de l’autre. Dans ce sens, pour nous il ne s’agit pas d’écraser le par­te­naire mais de s’amuser et de par­ta­ger ses connais­san­ces pour pro­gres­ser mutuel­le­ment .

Pour ce qui est du rejet des idées d’extrême droite, nous venons d’hori­zons divers et variés et nous nous posi­tion­nons clai­re­ment contre toute forme de racisme. Face aux poli­ti­ciens, partis et grou­pes qui répan­dent et met­tent en pra­ti­que ces idées, nous orga­ni­sons une riposte métisse et popu­laire : les ate­liers de boxe thaï repré­sen­tent à la fois un outil et une expres­sion de cette déter­mi­na­tion.

L’ini­tia­tive de boxe popu­laire que nous pro­po­sons s’ins­crit dans cette démar­che poli­ti­que. C’est pour­quoi nous orga­ni­sons une exhi­bi­tion de boxe pied-poings à l’espace auto­géré La Gueule Noire à Saint-Étienne le samedi 1er mars 2014.

Pour plus d’infor­ma­tions, merci de nous envoyer un mail à boxe­po­pu­laire[at]riseup.net avant le 31 jan­vier 2014.

Nous vous invi­tons à par­ti­ci­per, relayer l’info et nous aider ainsi à faire passer le mes­sage afin que ce type d’ini­tia­ti­ves se géné­ra­li­sent dans le mou­ve­ment alter­na­tif.

Boxe, auto­ges­tion, res­pect, anti­fas­cisme

www.lagueu­le­noire.org

Manifestation antifa à Paris le 9 février : l’antifascisme, c’est l’affaire de toutes et tous !

affiche_09022014À l’invitation de La Horde, plusieurs collectifs et individus se sont organiséEs, à l’occasion des 80 ans des grandes manifestations antifascistes de 1934, pour défiler dans les rues de Paris le 9 février prochain. Rendez-vous est donné à 14h place Jules Joffrin pour rappeler que l’antifascisme que nous défendons n’est pas né d’hier, et qu’il dépasse largement le cadre étroit de l’opposition frontale avec les groupuscules d’extrême droite.
Si nous ne laisserons jamais les organisations nationalistes réactionnaires tenter d’imposer leurs idées au reste de la société, nous n’oublions pas non plus les responsabilités de l’État français dans le climat raciste délétère qui pourrit les relations sociales.  Aussi nous nous inscrivons dans le prolongement des mobilisations d’hier contre toutes les formes de fascismes : manifestations contre les ligues fascistes en 1934 ; celles des lycéens et étudiants contre les nazis et Vichy en 1940 ; mobilisations contre le colonialisme et l’OAS dans les années 1950 et 1960 ; pour le droit des femmes à disposer de leurs corps dans les années 1970 ; pour l’égalité des droits et contre les crimes racistes et sécuritaires dans les années 1980 ; pour l’ouverture des frontières et le soutien aux sans-papiers dans les années 1990 ; contre la violence de l’extrême droite dans les années 2000, pour la solidarité internationale…

Le texte d’appel à la manif :

l’antifascisme, c’est l’affaire de toutes et tous !

Il y a 80 ans, le 6 février 1934, les ligues fascistes marchaient dans les rues de Paris pour imposer par la force leur modèle de société : en réaction, trois jours plus tard, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées contre ce coup de force fasciste dans les rues parisiennes, suivies par des centaines d’autres les jours suivants dans toutes les régions de France, avec en point d’orgue une manifestation de 250 000 personnes, à nouveau à Paris, le 12 février. La France d’aujourd’hui n’est pas celle des années trente, et l’extrême droite a évolué : au-delà de l’activisme des groupuscules ultranationalistes qui s’en revendiquent, son expression se retrouve aussi bien dans les propos d’un ministre, dans l’esprit d’une loi, dans le programme d’un parti populiste, dans le conservatisme qui met en danger l’IVG, dans le racisme et le sexisme du quotidien. Mais la résistance face à elle est toujours d’actualité.

Le battage médiatique autour de l’interdiction de spectacles antisémites et leur instrumentalisation à des fins politiciennes ne doivent pas nous dédouaner d’une nécessaire réaction face à l’intolérable : l’État est bien mal placé pour prétendre lutter contre l’extrême droite, alors qu’il orchestre expulsions et discriminations au sein même du modèle qu’il défend, mais c’est à nous de ne pas lui laisser occuper l’espace de la résistance antifasciste.

Cette résistance à l’offensive des idées racistes et nationalistes doit être sans concession.

En premier lieu, l’antifascisme que nous défendons est l’affaire de toutes et tous, collectifs ou individuEs, organiséEs ou non : ce n’est sûrement pas l’affaire de la justice ou de la police, ni celles des seules organisations politiques, surtout quand elles en font un enjeu électoral à quelques semaines des élections municipales, pour mieux déserter le terrain le reste du temps.

Ensuite, notre antifascisme ne doit négliger aucune des formes que prend ce que nous combattons : discours et violences islamophobes et sexistes, racisme anti-Roms qui prospère des quartiers populaires jusqu’aux plus hauts sommets de l’Etat, antisémitisme larvé ou assumé, racisme sexiste à l’égard des femmes de l’Est, retour du racisme biologique envers les Noirs, racisme inaudible à l’encontre des Asiatiques, rafles de putes et de sans papiers, homophobie, lesbophobie et transphobie religieuses ou laïques. Notre antifascisme doit les combattre globalement, par tous les moyens nécessaires.

Enfin, il est facile de constater que les inégalités sociales reposent en grande partie sur la discrimination à l’égard des populations pauvres d’origine étrangère, sur la recherche de boucs-émissaires, mettant à nu le racisme structurel de la société. Mais nous savons aussi que l’injustice sociale n’est pas qu’une histoire de discrimination culturelle ou ethnique, et que ses racines plongent au cœur même de la logique d’un capitalisme qu’il nous reste à détruire ; que le nationalisme est à combattre d’où qu’il vienne, et que l’esprit de clocher n’est pas le domaine réservé de l’extrême droite.

Mais notre antifascisme ne se résume pas à une une lutte défensive car c’est avant tout une lutte d’émancipation. Il nous paraît donc logique de nous mobiliser pour la libre circulation des personnes, l’abolition des frontières et la solidarité avec les sans papiers ; pour l’égalité hommes-femmes dans la vie, dans la ville et au travail quelque soit leurs origines ; pour la solidarité internationale antifasciste.

lu sur http://lahorde.samizdat.net/

Aujourd’hui la Grèce, demain en France

Certains nous expliquent qu’en France la révolte se trouve à « droite ». Desmercenaires payés par les mouvements de droite radicale propagent idéologie et mots d’ordres afin d’envoyer notre colère dans le mur ou de la retourner contre nous.

S’il est difficile d’avoir du recul sur la situation présente, il est plus aisé d’avoir en perspective ce que font les droites radicales lorsqu’elles sont en position de force. C’est le cas ailleurs en Europe.

En Grèce, les attaques se multiplient. Voici la dernière en date contre un centre social, c’est à dire un lieu animé par des militants. Cela se traduit concrètement par des familles logées gratuitement sans distinction de nationalité, de couleur de peau.

Nous avons déjà fait écho de la situation économique désastreuse en Grèce, desravages de la drogue, des attaques contre les immigrés et des réponses desmilitants antifascistes à toutes les agressions fascistes et racistes.
Puisque les droites radicales prétendent s’attaquer à la pédophilie, il est grand temps qu’ils balayent devant leur porte.
En Grèce, les nationalistes s’attaquent aux enfants d’immigrés qui dorment dans la rue. Ils font bien pire que les battre, ils font le contraire de ce qu’ils racontent sur le net.
Le viol a toujours été utilisé pour assoir une domination, en Grèce les nationalistes sont en position de force. Ils le seront peut-être aussi en France, grâce à la complicité de certaines personnes qui prétendent agir au nom des quartiers.

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En Grèce, les militants nationalistes sont des auxiliaires de police. En Italie, c’est la même chose. Des mouvements comme Casapound ont attaqué à main armée des centres sociaux lorsque ceux ci étaient seulement occupés de femmes et d’enfants. Ils font le travail de la police.

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soral-gendarmeEn France, Alain Soral  se déclare solidaire d’Aube Dorée et travaille avec Casapound. Il fait toutes ses vidéos avec des maillots de flic ou de maton, parce qu’il est dans le même camps qu’eux. Il fait partie de ceux qui défendent les possédants de manière agressive. Il se donne une allure rebelle mais ne veut pas changer de système économique. Il veut des supplétifs venus de banlieue pour assurer le leadership de la partie la plus conservatrice des dominants français.soral-raid

Tout est sous notre nez, bien plus visible que lesilluminatis. Une personne qui insulte gratuitement ou désigne un coupable sans preuve n’a pas raison parce qu’elle hurle. Une personne qui fait du fric sur le sentiment de colère ne peut avoir notre confiance.

Qui se bat contre la Françafrique? Qui lutte pour la cause palestinienne? Qui lutte contre les discriminations? Qui lutte contre l’islamophobie? Qui lutte contre les expulsions locatives? Qui se bat contre les crimes policiersracistes et sécuritaires? Qui se bat pour la justice sociale et économique?

Certainement pas les nationalistes. Ils ne veulent que le maintient de leur niveau de vie en sacrifiant tout ce qui ne colle pas avec leur vision raciale ou identitaire du monde.

La colère rend aveugle, et ceux qui savent l’instrumentaliser en profitent pour nous détourner de nos priorités pour nous affaiblir en nous divisant et en nous faisant les soldats d’une cause qui n’est pas la nôtre.

Il faut ouvrir les yeux, et vite.

LU SUR http://quartierslibres.wordpress.com/

 

Samedi 8 février 2014 : Concert de soutien aux pirates somaliens

Concert de soutien aux pirates somaliens incarcérés en France, le samedi 8 février 2014 auTransfo, avec:

>> – Gasmask Terrör, hardcore, Bordeaux
>> – Singe des Rues, rap, Ariège
>> – Julie Colère, punk-musette, Seine-Saint-Denis

À lire notamment: Frères de la côte, Mémoire en défense des pirates somaliens, traqués par toutes les puissances du monde

En Somalie, face à la famine, à la destruction des ressources en poissons par la pêche industrielle occidentale et à l’immersion de déchets toxiques le long des côtes, devenir pirate est à la fois un moyen de survie et un acte d’autodéfense.

En récupérant les richesses de l’un des axes maritimes les plus importants de la planète, les pirates somaliens ont fourni le prétexte à l’intervention des principales marines de guerre et à une législation d’exception permettant aux forces militaires des états occidentaux de débarquer n’importe où en territoire somalien.

Aujourd’hui, cette zone du globe est donc devenue un laboratoire d’expérimentation pour tous les militaires, paramilitaires et conseillers en sécurité de la planète qui peuvent y tuer et capturer sous couvert de la loi tous ceux qu’ils soupçonnent de s’adonner à ce qu’ils ont défini comme étant de la piraterie.

Actuellement, plus de 1 000 Somaliens étiquetés pirates croupissent dans des geôles à travers le monde, capturés par les forces armées et ramenés dans les pays des bateaux qu’ils ont pris en otage . En France, entre 2008 et 2011, 22 Somaliens ont ainsi été enlevés pour être incarcérés et jugés dans l’hexagone. 15 d’entre eux ont été déjà été jugés parmi lesquels 8 sont en train de purger des peines de prison qui vont jusqu’à 10 ans. 7 autres sont toujours en détention préventive et attendent leur procès qui devrait avoir lieu en 2014 ou en 2015. Parce que nous savons qu’en taule, tout a un prix (téléphoner, acheter du pq, manger à peu près correctement…) mais aussi parce que la guerre contre les pirates est l’une des facettes extrêmes de la guerre aux pauvres, nous souhaitons apporter un peu de solidarité aux 15 pirates somaliens encore incarcérés en France. L’argent du concert servira donc à leur envoyer des mandats.

« Ils nous condamnent, ces crapules, alors que la seule différence entre eux et nous, c’est qu’ils volent les pauvres sous couvert de la loi alors que nous pillons les riches armés de notre seul courage. »
Le pirate Bellamy lors de son procès en 1720.

14-01 affiche concert pirate com

A propos de la situation en Ukraine

Au delà des divergences, il nous semble intéressant de publier ce que peuvent écrire des groupes d’extrême-gauche, marxistes ou anarchistes, sur la situation qu’ils vivent dans leurs pays. Aussi, nous publions ici ladéclaration du groupe de Kiev du Syndicat Autonome des Travailleurs, organisation anarcho-syndicaliste, sur les récents événements en Ukraine. De façon plus générale, dans une interview publiée en anglais d’un militant de ce groupe le 4 janvier, il expliquait que la politique des deux fractions dirigeantes qui s’opposent en Ukraine sont exactement les mêmes sauf que l’une, celle qui est au gouvernement, le dit en russe, et l’autre, l’opposition, en ukrainien. Aussi, « La classe ouvrière, en tant que classe, ne participe aucunement à ces évènements. Des travailleurs, bien sûr, prennent position, mais ils ne sont pas organisés dans des organisations de classe, comme des syndicats, qui ne participent pas à ces évènements. Et il y a de bonnes raisons pour cela, puisque que chacun des camps parle de questions culturelles et politiques qui n’ont aucun lien direct avec les besoins d’un travailleur salarié« .

Sur la situation actuelle en Ukraine :

Déclaration du Syndicat Autonome des Travailleurs, 23 janvier 2014 :
Les lois qui sont passées le 16 janvier montrent que la fraction de la classe dirigeante qui contrôle aujourd’hui le gouvernement est prête à installer une dictature réactionnaire bourgeoise sur le modèle des régimes sud-américains des années 1970. Les « lois de dictature » criminalisent toute protestation et limitent la liberté d’expression ; elles établissent en outre un délit « d’extrémisme ». Les portes-paroles parlementaires de la dictature de classe de la bureaucratie corrompue et de la bourgeoisie monopoliste sont le Parti des Régions et le Parti soi-disant « Communiste » d’Ukraine qui est depuis longtemps une force politique au service des intérêts du capital.

 

Le système répressif ukrainien se base sur l’appareil policier et les gangs de rue des troupes de choc pro-gouvernementales. Parfois de telles structures paramilitaires sont commandées par des officiers de police en retraite. Des escadrons de la mort sont aussi en action. Selon des informations confirmées, deux personnes ont été kidnappées depuis un hôpital et torturées. Une de ces personnes est morte dans une forêt. Les forces spéciales tirent aussi sur des manifestants, et pas seulement avec des pistolets à balles en caoutchouc. Un des tués, selon la photo de son corps, a été touché au cœur. Selon toutes les indications, il a été touché au cœur. Dans la matinée du 23 janvier, le nombre des tués allait de 5 à 7 personnes. Et nous ne connaissons pas le véritable bilan des violences.

L’idéologie du régime au pouvoir est un mélange de nationalisme à la Poutine, de théories du complot et de la conviction qu’ils ont le droit, en tant qu’élite, de diriger une populace stupide. Les groupes de soutien au Berkut (la principale force de police anti-émeutes) sur les réseaux sociaux sont pleins d’articles antisémites qui prétendent que les dirigeants de l’opposition seraient des Juifs qui veulent vicier la population en légalisant le mariage homosexuel. Il n’y a guère de différence avec la rhétorique de l’extrême-droite ukrainienne.

Ces derniers jours, ce n’est pas seulement l’extrême-droite qui affronte le gouvernement, mais aussi des gens plus modérés. Et ces derniers constituent la majeure partie des manifestants. Ils sont nombreux parmi les manifestants à être indifférents ou opposés au nationalisme. Beaucoup d’entre eux ne soutiennent pas non plus l’intégration dans l’Union Européenne. Les gens descendent dans la rue pour protester contre la violence policière. Et une grande partie d’entre eux ne sont pas enthousiastes ou même septiques sur les affrontements rue Grushevskogo. On peut souvent entendre que ces groupes d’extrême-droite sont un « cheval de Troie» de Ianoukovitch et des services spéciaux afin de discréditer les manifestations. Il y aurait certainement plus d’habitants de Kiev dans les manifestations si on ne trouvait pas ces idiots utiles au gouvernement dans les rues. Leur principale revendication est d’avoir un emploi au sein des Services de Sécurité d’Ukraine après leur « révolution victorieuse ».

Les anarchistes doivent participer aux manifestations et piquets pour la défense des droits et des libertés remises en cause par les lois du 16 janvier. Il est logique d’agir sur les lieux de travail et dans les quartiers pour aider à saboter les décisions de la dictature. Mais il n’y a pas à participer aux activités de la rue Grushevskogo qui dès le début n’avaient aucun sens. Ces actions ne font que donner au gouvernement de belles images pour la télévision et à lui permettre d’identifier des éléments radicaux en les localisant par leurs portables et les enregistrements vidéos.

Que ce soit dans le cas d’une victoire de l’opposition ou d’une victoire du gouvernement, nous allons devoir mener une longue et difficile guerre contre ces deux régimes. Cela doit être compris. Nous devons rassembler des forces afin de commencer à propager notre propre agenda prolétarien et libertaire sur la scène politique ukrainienne.

Ni dieux, ni maîtres ! Ni nations, ni frontières !

Syndicat Autonome des Travailleurs, groupe local de Kiev, 23 janvier 2014

lu sur http://communismeouvrier.wordpress.com/

Y a pas de couleur pour trahir, pas de couleur pour haïr

Les habitants des quartiers, les immigrés et leurs descendants peuvent avoir n’importe quelle orientation politique, y compris celles qui nuisent objectivement à leurs intérêts.

Ils peuvent donc voter PS, UMP ou encore FN.

Pour beaucoup de gens de ce pays la couleur de peau où l’origine sociale des gens serait une immunité contre la haine ou la trahison. La confusion actuelle qui rend n’importe quel discours équivalent à un autre n’aide pas à faire un tri dans ce qui est proposé par les partis politiques.

Ce flou a pour origine les renoncements de la gauche parlementaire et l’absorption du discours et des thématiques du FN par l’ensemble des partis politiques de gouvernement.

gattaz hollande

François Hollande part en guerre contre la finance lors de sa campagne et fini par donner des milliards en cadeau aux entreprises, et, pour donner le change, de Manuel Valls au FN, tout le monde s’attaque aux Rroms et s’agite sur la proportion de personnes d’origine non européenne sur le sol français.

Au final, cela donne l’impression que toutes les formations politiques se valent. Tout se résume en technique de communication, tout est relativisé. Le fond est évacué, place à la course au buzz.

On peut donc trouver des personnes qui militent dans des organisations qui vont à l’encontre des intérêts du groupe social auxquels ils appartiennent. Cette stratégie du « chacun pour soi » peut se révéler payante pour une promotion personnelle.

triplette

Le fait d’appartenir à une minorité peut servir à grimper les échelons au sein du Parti et parfois d’évincer la concurrence. Ces dernières années, alors que les discriminations racistes n’ont cessé d’augmenter, on a assisté à un défilé de responsables politiques de tous bords issus de la « diversité ». Alibi et caution morale pour Le Parti, ils servent à grapiller quelques votes sur des bases communautaires que leurs partis dénoncent.
Leur ascension dans le Parti est une possibilité de tisser un réseau hors du Parti.
Pire, ils sont devenus des défenseurs d’un France forteresse dont il faudrait non seulement respecter les lois mais embrasser les coutumes et un folklore présentés comme un sésame pour être toléré sur le territoire, (parce qu’il est de notoriété publique les bons français sont plus respectueux des règles que les autres !).

A ce jeu, l’UMP s’est montré plus forte que ses concurrents ces dernières années. Il est vrai que la droite propose une réussite individuelle en accord avec un modèle de compétition sociale et d’individualisme absolu, hégémonique en France.
Le PS a longtemps joué la carte paternaliste avant de commencer à laisser la place à certains militants issus de l’immigration. Le FN, lui, est désormais prêt à soutenir n’importe quel candidat afin d’accéder rapidement à des postes de responsabilités politiques.
Le point commun entre ces deux partis, est de proposer un programme visant à conserver le niveau d’une partie seulement de la population, sans changement du fonctionnement économique de la société mais en y sacrifiant les quartiers populaires et l’immigration :
– étouffement silencieux et navré par le PS, qui lorsqu’il arrive au pouvoir s’empresse de faire des cadeaux économiques à ceux qui ont voté contre lui ;
– agressivité et véhémence pour le FN qui derrière des lignes économiques politiques à géométrie variable et contradictoires, affirme une volonté « re-franciser » l’hexagone.

Dans cette configuration, il est facile pour n’importe qui ayant l’envie de réussir de passer du PS au FN : même intérêts économiques, parfois même haine etmépris de classe. Et vu les circonstances, une ascension des plus rapide. Le racisme honteux et inconscient du PS est brandit comme un phénomène naturel de manière agressive par le FN. Plus besoin d’en débattre, il suffit de l’assumer. C’est d’ailleurs sur ces bases que certains ont basculé.

tshombe

Les plus naïfs pourront s’étonner qu’un candidat comme celui que le FN présente en Isère défende un programme qui ferme la porte aux réfugiés politiques et met à l’index ceux qui ont un parcours identique au sien.
Pourquoi une personne appartenant aux « classes moyennes » serait-elle différente des autres vivant la même situation dans ce pays ? Parce que née au Congo, réfugiée politique et noire ? Le choix de cette personne confirme que ce qui détermine les choix politiques, en dernière instance, sont les conditions économiques et matérielles plus que les discours sur la « race » ou la « culture ».

On pense ce que l’on mange : certaines personnes mangent bien et ne veulent pas partager ou changer de régime alimentaire pour que tout le monde puisse manger convenablement.
Même si les questions culturelles, de genre, ethniques, religieuses ont une grande importance et ne peuvent être évacuées, la classe sociale déterminée par la condition économique est fondamentale.

Le Front National n’est pas antisystème, il est juste un moyen de conservation des privilèges sociaux en sacrifiant les classes populaires, en maintenant un rayonnement de manière agressive autour de ses frontières et en tentant de ranimer ce qui reste de son imaginaire colonial.

Celui qui a connu l’exil et le déclassement suite à des persécutions politiques a la possibilité de continuer la lutte ou de refaire sa vie et de chercher la réussite personnelle. Le Congo est le pays de LumumbaMulele mais aussi de Tshombéhomme de paille des européens qui a financé les militants d’extrême droite dont Duprat (l’homme qui a inventé le Front National) dans les années soixante.

Il n’y a pas de couleur pour se ranger du côté des dominants, pas de couleur pour trahir, pas de couleur pour haïr.

LU SUR http://quartierslibres.wordpress.com/

Appel à une journée (inter-)nationale de mobilisation et de lutte par la coordination des comités No TAV

NOTAV_ATTACKSamedi 22 février – Journée Nationale de Lutte

LA COORDINATION DE COMITÉ NO TAV

réunie le Mercredi 8 Janvier 2014 à Villar Focchiardo

a évalué attentivement la situation juridique gravissime créée suite aux dernières arrestations de Chiara, Claudio, Mattia et Niccolò, pour lesquels s’est construit un château de chefs d’accusation étudié justement pour intimider toutes les sacro-saintes luttes qui, aussi grâce au mouvement NoTav, sont en train de grandir dans tout le pays.

a effectivement remarqué dans le dossier d’instruction, les enquêteurs, en insistant sur le plan strictement juridique, soutiennent une thèse clairement politique. En s’appuyant sur un bref historique des actes légaux et des sommets internationaux qui ont permis l’installation du chantier de Chiomonte en Val de Susa, les magistrats soutiennent qu’il s’agit d’une élaboration démocratique. L’action contre le chantier – en lien avec l’énumération de pratiques d’opposition dont l’épais dossier fournit une longue liste – est définie « terroriste » pas tellement pour ses caractéristiques spécifiques, mais par le fait qu’elle s’oppose au démocratisme d’une décision intergouvernementale. Toutes les décisions imposées par l’État ont un emballage légal, ce qui veut dire qu’elles sont formellement basées sur le Droit. Tout ce qui met réellement en discussion un projet étatique est donc passible de « terrorisme ». Il reste seulement le désaccord platonique et être réduit à un mouvement d’opinions. Donner un caractère concret à son propre NON, qui au fond est la caractéristique essentielle du mouvement No Tav, devient donc antidémocratique. Le totalitarisme parle aujourd’hui un langage différent  : « Nos décisions démocratiques ne te plaisent pas ? Tu es un terroriste, je t’enferme en prison et je jette la clé ».

Rappelant que d’une époque à l’autre, l’État et « les pouvoirs forts » attaquent frontalement l’ennemi sur ses points forts, non sur les plus faibles. Il devient évident que l’emploi de la catégorie de terrorisme contre le mouvement No Tav – pour ce qu’elle exprime et symbolise – est dans ce sens un avertissement pour tous, pour n’importe que mouvement de lutte. Devient donc terroriste n’importe qui conteste les décisions de l’état, et vient démantelé le pacte social pensé par la Constituante.

A suivre jusqu’au bout la logique des procureurs Rinaudo et Padalino, la nature « terroriste » de la lutte contre le Tav ne caractérise pas un soi-disant « saut qualitatif », mais bien ses fondements même : ce NON de vingt ans d’expériences, de savoirs, de confrontations et d’actions qui ne sont que son développement cohérent. Ne pas s’être résigné face aux matraques, aux gaz, aux pelles mécaniques, aux Lince (expertise économique et commerciale en Italie, ndt), aux incarcérations, au terrorisme médiatique, voilà le crime qui contient tous les autres.

Pour ces raisons le Mouvement NoTav

ANNONCE ET PROPOSE POUR LE 22 FEVRIER UNE JOURNÉE NATIONALE DE MOBILISATION ET DE LUTTE CHACUN DANS SON PROPRE TERRITOIRE

à toutes les composantes de lutte qui résistent et se battent contre le gaspillage des ressources publiques, contre la dévastation du territoire, pour le droit au logement, pour un travail digne, sûr et rémunéré justement. Une journée nationale de lutte, territoire par territoire en défense du droit naturel et constitutionnel de s’opposer aux décisions du gouvernement qui ne tiennent compte que des intérêts des puissants, des lobby, des banques et des mafias au détriment des populations. Une mobilisation commune contre l’utilisation délirante des lois de la part des procureurs et de la magistrature turinoise et en solidarité aux compagnons de lutte incarcérés, aux compagnons de lutte déjà condamnés, et aux innombrables résistants qui doivent encore affronter le jugement pour avoir défendu les biens communs, une journée de lutte à laquelle suivra à la mi-mars un rendez-vous à Rome pour la défense et la légitimité des luttes sociales.

En préparation de la journée de lutte, une invitation à effectuer des assemblées sur les territoires pour sensibiliser la population autant sur ces thèmes autant sur les projets qui s’y opposent. En Vallée de Susa sur les projets de déplacement du parking autoroutier de Susa à San Didero, de déplacement de la route de Guida Sicura de Susa à Avigliana et de la ligne ferroviaire dans le territoire de Borgone.

Proposition approuvée par la coordination des comités du Mouvement NoTav.

traduit de l’italien,  NoTAV.info

http://notavfrance.noblogs.org/

Homme, blanc, 35 ans, provincial : le portrait-robot du policier type

LE MONDE | 22.01.2014 à 12h20 • Mis à jour le 22.01.2014 à 20h24 |Par Laurent Borredon et Alexandre Léchenet
Le ministre de l'intérieur, Manuel Valls, a participé à la cérémonie de bienvenue aux nouvelles recrues de la police nationale, à la préfecture de police de Paris, le 4 décembre.
Le ministre de l’intérieur, Manuel Valls, a participé à la cérémonie de bienvenue aux nouvelles recrues de la police nationale, à la préfecture de police de Paris, le 4 décembre. | AFP/PIERRE ANDRIEU

 

Il s’appelle Christophe, il a 35 ans, a grandi en province et il est blanc. Voilà le profil type du policier que l’on peut établir à partir des bénéficiaires de la prime de résultats exceptionnels. L’échantillon est important : près de 40 000 adjoints de sécurité (ADS), gardiens de la paix, officiers et commissaires, sur les 123 000 que comptait la police en 2013. Le mode d’attribution de la prime, qui permet à tous les types de services, catégories et directions d’être récompensés, garantit également une certaine représentativité.

Ce policier type est donc un homme, comme quatre policiers sur cinq. La féminisation est en cours, mais c’est un processus long. Pour la distribution de la prime, l’administration se garde de faire de la discrimination positive. La répartition est néanmoins inscrite sur les tableaux de bilan que font remonter les directions, agissant comme une piqûre de rappel et garantissant l’équilibre. Dans chaque direction, un quart de femmes sont ainsi récompensées, sauf chez les CRS, où elles ne sont qu’environ 6 %.

 

 

Parmi les policiers primés, ce sont les deux grades situés aux extrémités de la hiérarchie qui sont les plus féminisés : les ADS, héritiers des emplois jeunes (32,5 %), et les commissaires (25,7 %). Chez les gardiens de la paix et gradés, on plafonne à moins de 17 %. Ces répartitions correspondent aux proportions rencontrées dans l’ensemble de ces corps : 34 % de femmes chez les ADS, 18 % chez les gardiens, 23 % chez les officiers, 25 % chez les commissaires, et seulement 11,3 % à des postes de direction.

 

 

Christophe a grandi en province. C’est le cas de près de 80 % des policiers, et rien ne paraît pouvoir infléchir cette tendance de fond, ni la prime de fidélisation pour les policiers qui choisissent Paris et sa région, ni l’élargissement du recrutement par la voie des ADS. « Ils n’ont qu’une hâte, c’est de retourner en province », se désole-t-on à la direction générale de la police nationale (DGPN).

BEAUCOUP DE CHRISTOPHE ET STÉPHANIE, PEU DE KARIM

Le policier type s’appelle Christophe, mais il pourrait s’appeler Sébastien, Laurent ou Frédéric. Ces quatre prénoms sont en effet portés par 11,26 % des policiers. Et 12 % des femmes policiers s’appellent Stéphanie, Nathalie, Isabelle, Sandrine ou Céline. Ces prénoms, parmi les plus populaires en France, ont été donnés principalement entre 1965 et 1980. Chez les ADS, ce sera Nicolas, Julien ou Kévin.

 

 

La diversité des origines, ou son absence, se lit aussi dans les prénoms. Environ 1 500 policiers primés en portent un à consonance étrangère – à peine 3 % dutotal. Le premier (Karim) arrive en 143e position.

Bien sûr, il ne s’agit pas d’une mesure scientifique du poids des Français issus de l’immigration récente, difficile à établir en raison de l’interdiction des statistiques dites « ethniques » en France. Mais elle permet de se faire une petite idée du visage de la police. « Nous avons des policiers bien formés, mais ils n’ont jamais connu l’ambiance de l’Ile-de-France ou même des quartiers difficiles avant d’arriver », regrette un haut responsable policier.

Fusillade : Clermont-Ferrand passe tout près d’une affaire Méric

Par Christophe Goby| 22 janvier 2014

Fusillade : Clermont-Ferrand passe tout près d'une affaire (...)

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Un marginal proche de groupes néonazis locaux fait feu en pleine rue sur des militants de la cause des sans-papiers : cela s’est passé vendredi à Clermont. L’enquête a été expédiée et l’affaire jugée hier… pour l’enterrer plus vite, à quelques semaines des municipales ?

« J’étais en train de boire une bière dehors, quand un type est arrivé en hurlant. » Quelques secondes plus tard, Marion reçoit des plombs dans le cuir chevelu alors qu’elle tente, avec une vingtaine de personnes, de se replier dans le squat associatif l’Hôtel des vils, à Clermont-Ferrand. L’assaillant tire à huit reprises.

Ce vendredi 18 janvier 2014, RUSF organise une soirée pour deux étudiantes arméniennes expulsées. Il est 23 heures quand Kevin Pioche, un jeune skinhead, tire avec un fusil à canon scié sur un groupe de personnes situé sur l’avenue de l’Union soviétique devant le lieu du concert. Outre Marion, Boris qui vit dans le lieu, reçoit huit impacts de plombs. Il sera opéré de la main le lendemain. Cassandre, étudiante, était présente dans ce groupe : « Il tirait en avançant. Tout le monde s’est barricadé dans le squat. » Les intentions étaient meurtrières. « Je l’ai vu, j’ai tilté et j’ai dit « on rentre ». Et là, j’ai entendu des coups de feu », continue Marion. Les voisins alertent la BAC et les pompiers. L’assaillant fuit, récupéré par une voiture postée plus loin.

Attirail crypto-nazi

Le lendemain, le tireur se rend au commissariat. Il est jugé lundi 21 et condamné à deux ans de prison ferme. Pour l’avocat des victimes, Me Borie, « C’est le procès de la misère des désinsérés ». Kevin Pioche, ancien tatoueur, est en effet SDF depuis deux ans, et il a eu une vie difficile. C’est ce qu’il a expliqué à la barre. Son quotidien : chasser les antifas, monter sur les toits de la ville – on le voit en photo au dessus de la place de Jaude.

Sa page Facebook – disparue depuis hier – affiche un attirail crypto-nazi hétéroclite. Des photos le montrent entouré de jeunes rasés à croix celtique et blouson noir. Se surnommant « Krakow », qui signifie Cracovie (près d’Auschwitz), ou « El muerte », il arbore un drapeau fleur de lys et, clairement, ses convictions « anti-antifas ». Le 11 janvier, il modifie sa page en affichant l’image d’un cagoulé. « Wir sind die skins », peut-on lire en allemand (« Nous sommes les skins »). Elle mentionne ailleurs « Exécuteur à Waffen SS volontaire ». Des signes avant-coureurs de son passage à l’acte ?

Selon les victimes, qui ont porté plainte, Kevin était un individu connu en ville et plusieurs incidents avaient eu lieu ces derniers mois. Présence bruyante de groupes identitaires perturbant des Cercles de silence, ces rassemblements de protestation contre l’enfermement des immigrés. Pour Sébastien Dufour, membre de la CNT : « C’est depuis la projection de Welcome (ndlr : le film sur un migrant qui tente de passer en Angleterre), à l’occasion de laquelle les fachos avaient affiché des bandeaux « Goodbye », que la tension est montée à Clermont-Ferrand ». À la Ligue des droits de l’homme, on évoque des manifestations de soutien aux étrangers « encadrées » par des fascistes. Une technique très usitée à Lyon, place forte des Identitaires…

Les tensions tragiquement illustrées par le meurtre de Clément Méric à Paris, en juin 2013, n’épargnent plus l’Auvergne. Un drame dont on n’est pas passé loin à Clermont, résume Me Borie.

Une opération préméditée ?

Du côté des plaignants, on s’étonne que la police et la Justice aient banalisé l’affaire, alors qu’aux yeux de tous, elle résulte d’un contexte qui se dégrade de façon alarmante. Marion parle« d’une agression politique », mais lorsqu’elle a déposé plainte, le policier l’a détournée de cette qualification, imité plus tard par l’avocate du prévenu.

Me Borie subodore pourtant que l’opération avait des complices, car le soir du forfait, Kevin a été récupéré par une Twingo blanche. Pour lui, il ne s’agit pas d’un coup de colère, mais« d’une opération plus organisée. » À en croire un militant antifa qui a souhaité conserver l’anonymat, « Pioche a été lâché en amont du boulevard et repris par la Twingo blanche. À l’intérieur, j’ai reconnu des membres de Génération identitaire. C’est clairement une attaque politique contre le concert RUSF. Pioche est le Lumpen de la bande. Les autres sont des fils de bourgeois. » D’après Didier, un autre témoin, « Pioche squattait à Chamalières, dans sa famille skinhead. » Boris renchérit : « Il y avait des menaces sur les réunions RUSF. Je reste persuadé que la stratégie de la comparution immédiate sert à éviter de montrer que c’était une véritable attaque concertée. »

Devant les questions du procureur sur ses opinions politiques, Kevin s’est renfrogné, lâchant : « J’ai pas envie de le dire. » Le procureur a demandé quatre ans ferme. Au vu des peines prononcées habituellement pour des faits de ce genre, Cassandre et Marion ont trouvé celle-ci bien légère.

Évacuer l’affaire, vite

La presse, dans un premier temps, est restée prudente. Le journal La Montagne a estimé qu’il n’y avait aucune certitude sur l’appartenance du prévenu à un groupe d’extrême droite, RTL affirmant le lendemain qu’un skinhead avait tiré sur deux passants… Pourtant, ce jeune chômeur auquel on peut trouver des circonstances atténuantes, est bel et un bien un militant d’extrême droite qui faisait le coup de poing dans une ville où se déroulent de nombreuses actions ciblant les immigrés : chant de faux muezzin le matin, distribution de tracts pro-chrétiens dans les rues entourant la cathédrale…

Reste que le parquet a bouclé le dossier très rapidement et que la police n’a pas recherché la voiture, ni entendu les plaintes des autres participants. Comme si cette affaire devait être enterrée rapidement. Il est vrai qu’au pays des bougnats, et de Brice Hortefeux, les frontières entre FN et UMP ne sont plus étanches – comme en témoigne le passage de François Barrière, ex-FN et ex-MNR, sur la liste de Jean-Pierre Brenas, candidat UMP qui a attiré avec lui Gilles-Jean Portejoie, ex-socialiste, à la mairie.

À deux mois des municipales, il était peut-être délicat de trop exposer une telle affaire à Clermont-Ferrand.

lu sur http://www.regards.fr/