🎧 DE LA MUSIQUE ET UN « LABEL » UTILISÉS À CHARGE PAR LA DGSI DANS UNE AFFAIRE ANTITERRORISTE ♫
Récemment, des éléments du dossier d’instruction antiterroriste sur l’affaire du 8/12 ont été publiés sur les réseaux mutu. Un des PV de la dgsi analyse et cite les productions musicales d’N2K et coutoentrelesdents en tant que « label » afin d’en tirer des conclusions à charge contre les inculpé.e.s qui ont écouté une de ses chansons.
Datant de février 2020, les PV qui ont permis les arrestations en décembre, continuent d’être utilisés après 3 ans d’instruction contre 7 personnes « soupçonnées d’avoir envisagé des actions violentes ciblant notamment des policiers sans qu’un projet précis de passage à l’acte ait été identifié »
Tout est dit : on n’est plus coupable de ce qu’on fait mais de ce que la police prétend qu’on pense ;
et pour prouver ses dires, elle peut désormais fouiller nos bibliothèques, décortiquer nos playlists et décontextualiser n’importe quel propos pour en tirer les conclusions qui l’arrangent !
Si cette attaque nuit ouvertement à 7 personnes et leurs proches aujourd’hui, elle cible également toute personne qui porte un point de vue critique à l’égard des autorités et se reconnaît dans des idées émancipatrices. L’arsenal policier et juridique actuel prend les allures d’une police politique, une dérive liberticide qui a été reconnue il y a 11 ans par l’ancien directeur des RGs lui-même1…
Les notes sur le rappeur n2k cherchent à faire passer les inculpé.e.s et la frange radicale et autonome de l’extrême-gauche pour des amateur.e.s de violence. Pourtant, ce PV rédigé par l’agent numéroté « 1194 SI » a du mal à masquer soit l’aspect métaphorique des paroles d’une chanson, soit le contenu explicitement dénonciateur des rapports de violence et d’oppression dans ce monde. Les mêmes institutions qui enferment, mutilent, espionnent, bombardent, guerroient et tuent en toute légitimité reprochent aux paroles d’n2k d’appeler à une violence justifiant la répression actuelle et future.
Sous la désignation et le prétexte qu’est l’antiterrorisme, on assiste finalement à un procès d’intentions et d’opinions qui s’affirme en tant que tel. Dans le même temps, ce procès cherche à criminaliser les luttes pour l’émancipation et toutes productions ou pratiques qui en émanent. L’écoute de chansons contestataires, la lecture de textes critiques, des paroles prononcées, suffisent à pourrir la vie de gens pendant des années.
Les outils policiers, juridiques et politiques développés par l’état permettent désormais l’arrestation et l’incarcération préventive de supposé.e.s opposant.e.s, et leur efficacité est testé avec ce procès. L’expérience s’attache autant à la construction spécifique de l’affaire qu’à sa réception dans l’opinion publique et les résistances qu’elle suscite.
Nous appelons à soutenir les inculpé.e.s, ainsi qu’à la mobilisation de toutes celles et ceux qui refusent l’instrumentalisation de leurs pratiques critiques et imaginatives à des fins de répressions, de coercitions, et de restrictions des contestations.
Que tu manifestes, dessines, écrives, diffuses, relaies, chantes, que tu débattes, peignes, filmes, cuisines ou photographies, quel que soit ta manière d’exprimer tes désaccords avec l’organisation et le maintien des oppressions, nous t’invitons à faire connaître et te renseigner le plus possible sur cette affaire et ses tenants et aboutissants, et relayons l’appel à se rassembler devant et dans le tribunal de paris, métro porte de Clichy, du 3 au 27 octobre.
Plus d’infos sur soutienauxinculpeesdu8decembre.noblogs.org.