« Dans une affaire comme celle d’Adama, il faut vouloir s’affronter à l’appareil d’état » / Entretien avec Lassana Traoré

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« Dans une affaire comme celle d’Adama, il faut vouloir s’affronter à l’appareil d’état »

Bonjour Lassana, depuis la mort de votre frère, ta famille est devenue un symbole de la lutte contre les violences et l’impunité policières. La combativité, la solidarité la droiture dont fait preuve ta famille en surprend plus d’un aujourd’hui. Peux-tu nous dire qui vous êtes ?

Nous habitons à Beaumont-sur-Oise depuis plus de 30 ans. Nous sommes une grande famille française de tradition africaine avec un père qui a été le socle de notre famille. Nous sommes 17 frères et sœurs. Mon père est arrivé en France dans les années 60. Il rencontre ma mère qui est normande dans une époque ou les couples mixtes c’était compliqué. Mais cela ne les empêchera pas de fonder une famille et vivre leur histoire d’amour. De ce mariage naitra 6 enfants, Bagui, Mama, Moustapha, Koudjeye, Mamadou et moi. Nous sommes les métis de la famille Traoré comme on s’appelle entre nous. Le premier en 68 avec mon grand frère et le dernier en 78. Mes parents se séparent en 79, nous partons vivre avec notre mère. Pour nous les enfants, la relation avec nos deux parents restent forte malgré leur séparation. Nous passons nos vacances et des week-end avec notre père et le reste du temps chez notre mère. Nous vivons comme toutes les familles séparées ou la séparation se passe bien. Nous sommes des enfants des années 80 qui vivent avec la richesse d’une double culture : la tolérance, le respect de l’autre et de sa culture. L’enrichissement que cela apporte ce n’est pas que des mots c’est une pratique dans notre famille.

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CONCERT SOLIDE.R 29/09

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Concert Solide.R le 29/09 à Montreuil

Laboase Prod présente :
Concert Solide.R en soutien à un poto incarcéré
Le jeudi 29 septembre au Chinois, 6 place du Marché, 93100 Montreuil (métro croix de Chavaux)
PAF: 7 euros + participation libre
Tombola: 2 euros par ticket (que des tickets gagnants)
/!\ NOMBRE DE PLACES LIMITEES /!\

FREE GEORGES ABDALLAH

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Participe à la campagne pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah !
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>>>>> Utilisez le hashtag #FreeGeorgesAbdallah et envoyez nous vos photos solidaires
>>>>> Ecrivez lui une lettre de soutien à Georges Abdallah, n° 2388/A221, CP Lannemezan, 204 rue des Saligues, BP 70166, 65307 Lannemezan
>>>>> Visionnez et partagez la vidéo documentaire https://www.youtube.com/watch?v=-mKhuEDT-CU

 

Mémoire d’une hydre

hydreLes naïfs croient que les créatures magiques n’existent pas, mais je sais quelles puissances ont présidé à ma naissance et toutes sont réelles : crue, étoiles, force, colère, amitié, terre, mer et feu, et détermination. Je suis fille de la victoire qui engendre d’autres victoires. Je suis une hydre à mille têtes et mille fois plus de jambes, de bras, d’yeux.
J’ai mille têtes qui viennent de partout, dans toutes sortes de véhicules, que mon ennemi tente de bloquer. Mais il n’y parvient jamais, tant l’attraction est forte.
Les yeux de mon ennemi sont gros, uniques, noirs et globuleux, disséminés dans la ville. Je les lui crève à coups de manche ou de pavé, pour me rendre invisible. Les milliers de corps et de visages qui me composent se ressemblent tous, innombrables jumeaux, sosies démultipliés. Il sont jeunes et vieux, marchent et s’arrêtent et courent, portent des K-way, des chasubles, des vestes, des talons hauts et des baskets, des masques blancs, des sacs à dos, des sacs de pierre, des trousses de soin et des banderoles.
J’ai mille têtes que je ne surveille pas, mais qui prennent soin les unes des autres. Qu’on touche à un seul de mes corps, je prends la forme d’un groupe de dockers ou d’une horde d’amis et j’attaque à mains nues, à coups de casques, de barres de fer, je frappe, j’insulte, je repousse.

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L’envie d’une « vieille » syndicaliste anti-capitaliste de dire merci au cortège de tête.

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MERCI

Le cortège de tête !!!

Il en fait couler de l’encre… Il est sur tous les écrans de télévision, dans tous les journaux, sur toutes les langues de vipères des politiques de tout bord, dans les réflexions d’une partie des sociologues qui tentent d’expliquer « le phénomène »…En mode black blocs (ou pas), décrié, diabolisé car il échappe au contrôle. Ingouvernable, sans étiquette, insaisissable : la Liberté a l’état pur !

Le cortège de tête grandit au fil des manifestations rejoint par ceux que l’on ne pensait pas trouver la. Il inquiète les autorités. Mince alors ! Cela se propage cette affaire ! Alors le gouvernement tente n’importe quoi pour l’isoler, le faire détester par l’opinion publique, le criminaliser…
Puis vient l’incident des vitres brisées de l’hôpital Necker ce 14 juin. Ma colère est monté d’un cran contre le traitement de l’information, contre la récupération par le gouvernement. Ah la belle aubaine pour eux ! Ils ont trouvés enfin une légitimité pour envisager d’interdire les manifestations. Ma colère est devenue rouge comme le sang des manifestants, rouge comme les plaies sur les chairs et dans les esprits.
Je suis rouge de colère devant les méthodes ordurières que l’état utilise pour faire taire le peuple.Quelle indécence ! Indécence d’utiliser la souffrance derrière un hôpital…Indécence de criminaliser quelques personnes (mais qui sont-elles ?…) qui cassent ces vitres alors qu’il prévoit de réduire encore le personnel hospitalier.

Je suis noire de rage devant les démolisseurs du code du travail, devant cette loi, celle de trop ! Celle qui fait déborder la coupe ! Je suis une syndicaliste de toutes les manifs, de toutes les luttes, celle de la base, celle qui ne veut pas de compromission avec le patronat, une anti-capitaliste viscérale. Celle qui soutient le cortège de tête car il porte l’espoir ! Et quand au « détour » d’un slogan je vois des banderoles (« ni loi ni travail »), je dis que c’est dignité de ne pas vouloir se faire exploiter, de ne pas devenir esclave. C’est dignité de refuser ce monde.
Le cortège de tête en mode black blocs ou pas, c’est la Liberté qui grogne, qui cogne, qui se défend. C’est la vie, celle que l’on empoigne !
Alors moi, « vieille » syndicaliste, je remercie tous ceux qui en font partie, je remercie leur courage et leur détermination. Ils réveillent l’avenir.

La Souris Énervée ( de Province mais bientôt a Paris dans le cortège de tête)