L’état d’urgence annoncé par Hollande ça fait mal aux libertés…
L’état d’urgence a été décrété par Hollande suite aux attentats de Paris. De plus, les contrôles aux frontières seront rétablis jusqu’à nouvel ordre. Mais ça veut dire quoi au juste état d’urgence ? Il faut se questionner maintenant afin que les événements atroces ne laissent place à la peur et au pouvoirs aveugles et démesurés de l’État.
« J’ai également demandé des renforts militaires. J’ai également convoqué le Conseil des ministres. Deux décisions seront prises : l’état d’urgence sera décrété, ce qui veut dire que plusieurs lieux seront fermés, la circulation sera interdite dans certains endroits. L’état d’urgence sera décidé sur l’ensemble du territoire.
C’est quoi l’état d’urgence ? C’est un texte régi par une loi voté le 3 avril 1955.
Depuis la Seconde Guerre mondiale il a été utilisé à plusieurs reprises :
- Durant la guerre d’Algérie, mais uniquement sur le territoir colonisé (l’Algérie française), de 1955 à 1961 avec des durées indéterminées pour des durées allant jusqu’à 12 mois).
- Dans les territoire occupés en Kanaky (Nouvelle-Calédonie) pendant près de 6 mois.
- En 2005 pendant la vague d’émeutes qui toucha les cités françaises. C’était pour l’instant l’unique fois qu’il avait été utilisé en France métropolitaine.
C’est donc la première fois que l’état d’urgence est décrété sur l’ensemble du territoire français. En 2005 seuls certains départements étaient concernés par l’état d’urgence.
Quelles en seront les principales conséquences sur les libertés publiques ? Elles seront très importantes :
Une circulation amoindrie :
La déclaration de l’état d’urgence donne pouvoir au préfet dont le département se trouve en tout ou partie compris dans une circonscription prévue à l’article 2 :
1° D’interdire la circulation des personnes ou des véhicules dans les lieux et aux heures fixées par arrêté ;
2° D’instituer, par arrêté, des zones de protection ou de sécurité où le séjour des personnes est réglementé ;
3° D’interdire le séjour dans tout ou partie du département à toute personne cherchant à entraver, de quelque manière que ce soit, l’action des pouvoirs publics.
En gros, le préfet peut décider de boucler complétement un quartier. Il peut aussi faire des cas individuels. Ainsi il fait en sorte qu’une liste de personnes soient interdites d’une partie du territoire. Le tout en procédure hyper rapide. Tout pouvoir au préfet.
Des mises en liberté surveillées facilitées :
Le ministre de l’intérieur dans tous les cas et, en Algérie, le gouverneur général peuvent prononcer l’assignation à résidence dans une circonscription territoriale ou une localité déterminée de toute personne résidant dans la zone fixée par le décret visé à l’article 2 dont l’activité s’avère dangereuse pour la sécurité et l’ordre public des circonscriptions territoriales visées audit article.
L’assignation à résidence doit permettre à ceux qui en sont l’objet de résider dans une agglomération ou à proximité immédiate d’une agglomération.
En aucun cas, l’assignation à résidence ne pourra avoir pour effet la création de camps où seraient détenues les personnes visées à l’alinéa précédent.
L’autorité administrative devra prendre toutes dispositions pour assurer la subsistance des personnes astreintes à résidence ainsi que celle de leur famille
En gros chaque personne fichée à l’antiterrorisme pourra se faire coincer chez lui à partir de demain. Par chance (on est vraiment bien en France), il est précisé que nous ne pourrons pas être parqué dans des camps.
On notera le côté vague d’une telle appellation. Toute personne jugée par l’État (juge, préfet…) comme « dangereux » va pouvoir se retrouver sous séquestre.
Libertés publiques et politiques restreintes :
Le ministre de l’intérieur, pour l’ensemble du territoire où est institué l’état d’urgence, le gouvernement général pour l’Algérie et le préfet, dans le département, peuvent ordonner la fermeture provisoire des salles de spectacles, débits de boissons et lieux de réunion de toute nature dans les zones déterminées par le décret prévu à l’article 2.
Peuvent être également interdites, à titre général ou particulier, les réunions de nature à provoquer ou à entretenir le désordre.
Donc. En gros, vous aurez l’interdiction de vous plaindre de cette situation. Toute personne qui contestera l’état existant sera suceptible d’être réprimée. Il est donc possible que les futures manifs de la COP soit interdites.
Censure et perquisitions à domiciles facilitées
Le décret déclarant ou la loi prorogeant l’état d’urgence peuvent, par une disposition expresse :
1° Conférer aux autorités administratives visées à l’article 8 le pouvoir d’ordonner des perquisitions à domicile de jour et de nuit ;
2° Habiliter les mêmes autorités à prendre toute mesure pour assurer le contrôle de la presse et des publications de toute nature ainsi que celui des émissions radiophoniques, des projections cinématographiques et des représentations théâtrales.
Les dispositions du paragraphe 1° du présent article ne sont applicables que dans les zones fixées par le décret prévu à l’article 2 ci-dessus.
Tout est dit. La presse peut être interdite. Les gens peuvent se faire perquisitionner selon le bon vouloir des autorités policières…
Vous n’aurez pas le droit de ne pas être d’accord
Les infractions aux dispositions des articles 5, 6, 8, 9 et 11 (2°) seront punies d’un emprisonnement de huit jours à deux mois et d’une amende de 11 euros à 3 750 euros ou de l’une de ces deux peines seulement. L’exécution d’office, par l’autorité administrative, des mesures prescrites peut être assurée nonobstant l’existence de ces dispositions pénales.
Les peines de prisons peuvent pleuvoir. Enfin peine… on est pas sûr qu’il y ait réellement un jugement… Visiblement il s’agit de peines sortant de tout contexte pénale.
Donc en gros on est face au pire du pire de toutes les formes d’État. Les flics ont des droits quasi illimités, ils seront sur les nerfs. Faites gaffe à vous.
lu sur PARIS LUTTES INFO
COP21 : Attention braves citoyens, les Black Blocs sont tout près de chez vous…
Dans la catégorie « l’ennemi intérieur vous guette, tapi dans l’ombre, à la sortie d’une boulangerie pour vous voler vos pains aux raisins » le site d’RMC vient de sortir une belle ânerie, voyant des Black Blocs partout.
3 semaines trop tard !
Bernard Cazeneuve râle. Il a bien décidé de bloquer les frontières, mais apparemment c’est trop tard ! Trop tard pour quoi ? Pour les Black Blocs Messieurs-dames. Hééééé oui car ils sont déjà là. Le péril de la nation est prêt à venir tout saccager chez vous.
Mais qui sont ces monstres ?
Les Black Blocs sont des groupes de manifestants extrêmement violents, qui ont déjà saccagé de nombreuses villes à l’occasion de manifestations se déroulant pendant des réunions internationales. D’extrême-gauche, très mobiles, ils sont très organisés. Equipés de matériels contre les gaz, mais aussi pour casser, ils se forment rapidement pendant une manifestation et agissent rapidement avant de se fondre de nouveau dans la masse après avoir causé de nombreuses dégradations et avoir harcelé les forces de l’ordre. Leur violence, associée à leur tenue, normalement noire, leur vaut leur nom.
Nous explique le Parisien.
On notera que le Black Bloc est donc « d’extrême gauche très mobile » et « normalement noir ». On sent la puissance journalistique.
- « Black Bloc » donnant à manger à la police, 1er mai 2012 à Montreal
Et donc, les Black Blocs sont tellement mobiles, qu’ils viennent de toute la terre pour casser des vitrines. Selon RMC :
Mais, comme a pu nous l’indiquer un policier hier soir, l’annonce de Bernard Cazeneuve « intervient trois semaines trop tard ». Ainsi, selon nos informations, plusieurs groupes d’extrême-gauche sont déjà arrivés d’Allemagne, du Royaume-Uni, des Pays-Bas, de Belgique, et même d’Australie et des Philippines pour l’événement.
Donc, l’arrivée massive de Black Blocs philippins en Île-de-France est passée inaperçue ? Etrange pour des gens si dangereux…
Mais quel est le danger ? La réponse est évidente :
En attendant, les services de renseignement ont donc ces activistes d’extrême-gauche à l’œil. Il faut dire que ces fameux Black Blocs ont fait des dégâts énormes par le passé : dans les rues de Milan l’été dernier lors de l’Exposition universelle ou encore en marge du sommet de l’Otan, à Strasbourg, en 2009, où les images d’un hôtel en feu avaient fait le tour du monde. Leur mode d’action est très difficile à anticiper pour les forces de l’ordre. Ils s’activent en un instant et déclenchent une véritable guérilla urbaine avant de se refondre aussitôt dans le décor.
On notera quand même que la journaliste Claire Andrieux ne s’est pas foulée puisqu’elle n’a même pas été capable de voir que les affrontements qui ont jalonné les cortèges No expo à Milan étaient début mai et non durant l’été dernier…
Mise à part cette précision qui en dit long sur le niveau de recherche de ces prétendus spécialistes, qui ne sont en fait que des larbins prompts à vendre du papier. Attiser une menace d’un ennemi intérieur, qui plus est quand cette menace est quasi inexistante, c’est faire le travail de la division et faire pleurer les bourgeois effrayés de voir des vilains subversifs le couteau entre les dents.
PONT-DE-BUIS, OCTOBRE 2015. On y va ensemble, on rentre ensemble.
Voilà deux semaines que nous annoncions la tenue d’un festival contre les armes de la police à Pont-de-Buis, petite bourgade du Finistère. Voilà plusieurs années que la police blesse ou mutile régulièrement des manifestants ou de simples badauds lors d’opérations de sécurisation de l’espace public. Qui ne connait pas un cousin éborgné par un tir de flashball « maladroit » ? En France, c’est (entre autres) l’entreprise Nobelsport qui élabore et vend ces armes. « Bon vivant rimant avec prévoyant », ce week-end d’octobre, des manifestant ont pris les devants. Des lecteurs de lundimatin [1] nous racontent.
Les douze voitures bardées de caravanes, barnums et cantines s’enfoncent dans la nuit. Il s’agit d’atteindre un champ qui surplombe le Colisée de la Douffine, sur les hauteurs de Pont-de-Buis. 15 km et 3 pannes plus loin le cortège s’arrête, la nuit est calme, il faut maintenant monter le camp.
Nous sommes le 22 au soir, au fond du Finistère, aux abords de NobelSport, principale usine d’armement de la région. Demain on marche sur l’usine pour bloquer sa production. Le défi est posé et la préfecture le relève, elle décide de nous empêcher d’approcher du site. Au même moment à 800 km de là, la famille de Rémi Fraisse, tué par les gendarmes un an plus tôt sur la zad du Testet, essuie une série d’offenses publiques et d’interdictions préfectorales. Impossible pour elle de rendre hommage à Rémi sans être accompagnée par ceux-là même qui lui ont pris la vie. Le cadre est posé, cette date anniversaire doit passer inaperçue : la police tue, le calme règne.
Vendredi 23 octobre 2015
À Pont-de-Buis, le vendredi matin, l’infoline circule. Objectif : atteindre le point de rassemblement au milieu du village. La gendarmerie a barré tous les accès à l’exception de l’entrée sud. Pendant deux heures, les manifestants contournent le dispositif pour arriver sur la place. Il est 16h, nous sommes près de 500 et, en contrebas, les canons à eau précédés par des grilles bloquent les deux ponts d’accès à l’usine.
Le piège est tendu comme un an avant dans les rues de Nantes, une grille antiémeute comme seul réceptacle à la détermination des manifestants, un écran blanc pour réduire la colère en spectacle. Dès cet instant la foule masquée et partiellement équipée pour le combat est mise face à ses propres contradictions. Subir ou choisir le lieu et le moment de l’affrontement. Tenir un point de cristallisation ou foncer la tête baissée dans un mur. Autant de questions irrésolues dans nos stratégies de lutte. Il existe des surgissements assez conséquents pour percer des dispositifs de la sorte, rien ne justifie pourtant de s’y acharner lorsqu’on est sûrs de perdre.
Une prise de parole publique de l’assemblée des blessés par la police permettra d’éviter le flottement indésiré et de charger de sens notre présence. La manif repart pour tenter sa chance ailleurs, après que le camion des bleus a été maculé d’un orange éclatant. Quelques conseils bien placés d’habitants du village nous conduisent ensuite devant une passerelle gardée par un dispositif beaucoup moins lourd. Une charge plus loin, les manifestants prennent possession de la passerelle avant de faire demi-tour. Un extincteur rempli de peinture pour inonder les visières des gendarmes, quelques pierres pour accompagner leur retraite et nous étions presque de l’autre coté de la rivière. Mais l’enjeu au fond n’était pas là. Notre but n’était pas de nous introduire dans l’usine, il nous reste à découvrir les gestes qui permettraient d’y faire autre chose que précipiter la catastrophe. Notre objectif était de la rendre visible et de bloquer sa production, ce qui était le cas ce vendredi.
A la veille de deux jours de discussions et d’action il fallait éprouver une certaine intelligence collective. Le slogan no tav « si parte, si torna, insieme » (on y va ensemble, on rentre ensemble) gagne progressivement l’ambiance du week-end. Après cette démonstration, nous remontons vers le camp et le temps d’une nuit de fête nous célébrons cette première journée.
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Et si on parlait de la répression …
Avant-propos :
Le nous de ce texte, c’est celui d’un milieu militant anarchisant, qui se compose et se décompose au jour le jour, entre les luttes sociales et écologistes, d’un collectif, d’une lutte, d’un lieu ou d’un groupe affinitaire à un autre. Un milieu qui, depuis le CPE, a tissé un large réseau de connaissances, d’échanges, au gré ou indépendamment des identités collectives. Le texte ci-dessous s’adresse à celleux qui s’y reconnaissent, partiellement au moins.
La répression comme révélateur
Il faut rendre à l’opération César [1] ce qui lui appartient et à la répression ce qu’elle nous révèle sur nous-mêmes. Depuis la mort de Rémi Fraisse elle est sur toutes nos lèvres, comme si la nommer permettait de cerner l’adversité, celle qui focalise tous nos maux, qui pourrait à elle seule être la cause de notre colère et sa conséquence.
On lui prête tour à tour, dans nos slogans, le visage de la violence policière, de l’état sécuritaire, des politiques austères, de la justice partiale et expéditive de classe. Nous nous offusquons continuellement d’elle, aussi surpris qu’outrés de ce que notre éducation peine encore à accepter : le fait que le vernis démocratique, par lequel nous nous défendons vigoureusement d’être encore illusionnés, continue néanmoins de nous coller à la peau, obturant les pores de notre perception critique.
La répression est pour nous l’expérience désagréable de nos imaginaires de révolution ou d’insurrection rejoints par une réalité que soudain nous subissons : c’est une confirmation de notre vulnérabilité dans un système qui nous a habitués à jouir pourtant d’une relative sécurité.
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Encore un mort dans un commissariat, à Saint-Denis cette fois
Cette fois, on n’aura pas appris le drame plus d’un mois après comme pour Amadou Koumé. Dans la nuit de samedi à dimanche, un homme est mort dans un commissariat de Saint-Denis apprend-on dans « Le Parisien« .
L’IGPN, l’Inspection générale de la police nationale vient d’ouvrir une enquête après la mort d’un homme dans la nuit de samedi à dimanche après une altercation avec des policiers au commissariat de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).
Le parquet de Bobigny a donné sa version :
« l’homme est reparti puis est revenu dans l’enceinte du commissariat. Il s’est énervé et l’un des policiers en faction l’a repoussé, ce qui a occasionné sa chute. Sa tête a heurté le sol. »
Il est mort quelques heures plus tard à l’hôpital. Faut quand même chuter sacrément durement pour mourir en se cognant la tête. En tombant de sa propre hauteur, ça paraît étrange.
Mais pour 20 Minutes par exemple, rien d’étonnant. D’abord, il l’avait bien cherché : « Il avait tenté d’entrer dans un commissariat », rien que ça !
Quant à l’explication, elle est simple pour nos fins limiers jamais à court d’explications pour excuser les meurtres policiers (y compris avec des grosses fautes). Aujourd’hui donc, cet homme qui avait commis le crime d’après 20 Minutes de vouloir entrer dans un commissariat est mort à cause… de la malchance :
L’homme, qui était « passablement énervé », a voulu s’en prendre à un des policiers en faction « qui l’a repoussé avec la paume de la main », ce qui a provoqué sa chute, a décrit une source policière. « Par malchance, ajouté celle-ci [sic], en tombant, sa tête avait heurté l’arrête du trottoir »
Une mort, qui comme toutes les autres qui impliquent des flics, risque une nouvelle fois de ne pas avoir d’explication. Même Amnesty se disait récemment,dans un rapport international, préoccupée par « l’impartialité et l’exhaustivité des enquêtes menées par les autorités judiciaires » concernant les violences commises par la police française.
PLUS D’INFOS SUR PARIS LUTTES INFOS
Au Havre, le frère d’Abdoulaye Camara poursuivi pour avoir collé des stickers accusant la police
Birama Camara s’est vu, en effet, transmettre le 7 avril dernier un courrier signé de la main de la directrice du service propreté et interventions urbaines de la ville du Havre l’enjoignant à régler, dès réception de la facture, la somme de 105,93 € auprès du trésorier principal afin de s’acquitter des frais d’enlèvement d’affiches. Selon la missive, ce sont 22 affiches qui ont été enlevées par les agents municipaux le 2 avril, boulevard Jules-Lecesne.
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DU PASSÉ, ILS FONT TABLE RASE !
Depuis l’annonce de la loi pour la croissance et l’activité, la loi Macron, une véritable opération de désinformation s’est mise en place. Toutes les professions réglementées affectées par cette loi ont confisqué le débat en l’orientant sur leurs cas particuliers. Les soucis des notaires, des huissiers, des greffiers etc., ne sont pas les nôtres. On se tape de leurs mises en concurrence et de tout ce qui va avec. Ils palpent en moyenne entre 6000 et 10000 balles par mois. C’est avec ça qu’ils ont pu débourser plus de deux millions d’euros en pub dans les journaux et sur le net pour qu’on pleure leur sort.
La loi Macron, ce n’est pas non plus la loi sur le permis de conduire ou le développement des transports pour pauvres, les autocars de région. Certains diront que c’est la loi du travail le dimanche, pour pouvoir bricoler ou acheter des fringues le jour du seigneur. Petit à petit, ces quelques arbres parviennent à cacher la forêt de Macron, un projet bien plus offensif que les détails cités plus haut. Le premier indice de ce projet offensif peut se trouver dans le cadre de ce fameux travail du dimanche.
Le but affiché est de « moderniser » le travail en France. Comme si le repos était un archaïsme, on moque la semaine de travail et on propose pour les « volontaires » la possibilité de travailler le dimanche mais aussi la nuit, sans contrepartie. Le but est de faire du dimanche un jour comme les autres, de la nuit un temps comme un autre, de la vie un temps de travail. Ni payé plus, ni remplacé. Cette réforme va affecter de nombreux travailleurs du tertiaire, ceux qu’on appelle les « volontaires ». Qu’est-ce que le « volontariat » dans le cadre d’une relation entre un patron et un employé, quand celui-là détient tout le pouvoir, à savoir nos salaires ? On connaît déjà la fin.
Le travail du dimanche, ce n’est donc pas un simple amendement exceptionnel au code du travail. C’est une façon symbolique de brouiller les pistes, dé-régulariser les rapports entre salariés et patrons pour finir d’abattre les murs déjà bien effrités de la protection sociale que des années de luttes ouvrières ont réussi à construire face aux misères que nous promet le capitalisme. On pourrait rétorquer qu’en temps de crise, il est nécessaire de redynamiser l’emploi, permettre aux gens de, si ce n’est vivre, au moins survivre, avec des boulots précaires, à toute heure. Mais ça ne marche pas. Flexibiliser le marché du travail, ce n’est pas pour améliorer les conditions de vie des prolos, c’est pour que les patrons, en temps de crise de consommation évidente, puisse offrir plus d’opportunités à leur capital pour grossir, pour réaliser des plus-values malgré la disette, sans qu’aucun salarié ne voit la moindre embellie pour sa situation personnelle.
On pourrait aussi se dire qu’après tout, ce ne sont que les travailleurs du tertiaire qui vont en pâtir. Mais non. Et c’est maintenant qu’on va évoquer le point essentiel de la loi Macron, la fin du droit du travail.Avant, les rapports entre salariés et patrons étaient régis par le droit du travail, un code de loi qui imposait une rigueur législative à l’exploitation capitaliste. Le droit étant un espace malléable, de nombreuses luttes sociales ont su imprimer à ce droit un principe très simple, le rapport entre un patron et un employé est un rapport de subordination, donc inégalitaire. Ainsi, cet encadrement législatif bénéficiait d’un a priori avantageux pour les salariés en cas de conflit avec leur patron, ce qu’on appelait la « contrepartie ».
Avec la loi Macron, le gouvernement ne fait pas que s’attaquer à la justice prud’homale, il permet, par la suppression du deuxième alinéa de l’article 2064 du code civil (« Toutefois, aucune convention ne peut être conclue à l’effet de résoudre les différends qui s’élèvent à l’occasion de tout contrat de travail soumis aux dispositions du code du travail entre les employeurs, ou leurs représentants, et les salariés qu’ils emploient. »), de ne plus faire référence au code du travail et de placer les conflits entre patrons et employés dans le cadre d’une procédure civile, à égalité. Sous le prétexte de désengorger les prud’hommes, le gouvernement parvient à faire fi de toute existence des travailleurs comme classe aux intérêts communs, dont les luttes des uns renforcent la sécurité des autres, pour isoler le salarié et laisser les mains libres au patron, flexibilité oblige. La loi Macron, c’est l’institutionnalisation de la précarité, à l’instar de la réforme de l’assurance chômage.
Les conflits avec le patron s’appelleront des conventions participatives qui, une fois engagées, interdiront aux salariés d’amener leur patron devant les prud’hommes. En fait, tout « accord » employeur-employé primera sur le droit du travail et à chaque contrat, va falloir négocier sévère pour les paniers, les tickets resto ou le maintien du taux horaire SMIC. C’est une défaite sans commune mesure.
Pourtant, ça fait un bout de temps qu’on va dans ce sens, l’ANI ou les accords de compétitivité n’étaient que des préparatifs au grand nettoyage de printemps de la loi Macron. Le gouvernement donne carte blanche aux patrons et les exonère de charges, profite du remue-ménage pour couper dans les budgets, pour affaiblir le service public payé par nos salaires, et investit dans le maintien de l’ordre pour nous empêcher d’aller trop loin.
Face à l’une des plus violentes défaites des salariés en France, les directions syndicales optent pour des journées de mobilisations fades et sans perspectives. En attendant la prochaine négociation. Pourtant, ces mêmes directions syndicales feraient mieux de s’inquiéter de leur sort, parce qu’après le droit du travail, c’est eux qui y passeront. A Toulouse, Moudenc n’en doute pas et c’est le vent dans le dos qu’il a annoncé à tous les représentants syndicaux son souhait de récupérer leurs locaux, y compris la Bourse du travail.
Rien ne semble pouvoir stopper l’irrésistible vague réactionnaire et libérale qui déferle sur le paysage capitaliste en France. Il faut donc se réapproprier les moyens de lutter. L’attaque de nos conditions de vie est multilatérale. Elle vient du travail, des services publics ou encore de l’Etat. Face à la crise de représentativité et d’effectivité qui touche le phénomène syndical et politique en France, il faut prendre l’initiative, réapprendre à lutter à la base, dans nos boîtes, dans nos Pôles Emploi mais aussi dans nos Sécu et dans nos CAF. Agir sans représentation, mettre la pression à tous nos patrons, bloquer, occuper, saboter, tout ce qu’on aura décidé ensemble, dans nos assemblées. Et le faire avec sérieux. Les collectifs de précaires qui pullulent ici et là sont un exemple à suivre pour les luttes que l’on va devoir mener. Et vu qu’on a les nerfs, ça ne fait que commencer.
« Une organisation criminelle qui envoie des innocents à la mort »
Armés d’un sac à vomi, on a écouté l’interview de Fabrice Leggeri sur France Inter. Alors que l’agence Frontex, dont il est le directeur exécutif, est responsable de milliers de morts aux frontières de l’Europe, une manifestation aura lieu vendredi 24 avril. Elle partira à 15 h de la place de la République.
« Il y a une organisation criminelle qui envoie à la mort des innocents » , c’est ainsi que Fabrice Leggeri qualifie les passeurs mafieux qui envoient les migrants vers l’europe sur de vieux bateaux surchargés après les avoir rackettés. Cette phrase définit également parfaitement Frontex, l’agence dont il est directeur exécutif depuis janvier 2015.
Mais qui est Fabrice Leggeri ?
Français, passé par Science po et l’ENA, après un parcours par les ministères de la Défense et celui des Affaires étrangères, il est responsable de la lutte contre l’Immigration illégale au ministère de l’intérieur et contribue en 2003 (sous la tutelle de Sarkozy) à la rédaction de la Commission qui a abouti à la création de l’agence Frontex. En décembre 2014, il a succédé au militaire Ikka Lattinen à la tête de cette administration chargée de militariser les frontières européennes.
Il semble avoir les idées très claires quant à son mandat :
Rester attentif sur tous les fronts : maritime, terrestre et dans les aéroports car les menaces viennent d’un peu partout
Pour Leggeri il faut :
construire une culture commune et soutenir une approche solidaire pour renforcer la coopération dans la gestion des frontières extérieures européennes
C’est quand même beau la novlangue xénophobe
Irresponsable
Interviewé par Léa Salamé sur France Inter lundi 20 avril, elle lui pose la question « Vous sentez-vous responsable ? » Il rejette toute la faute sur les passeurs comme si l’agence dont il est directeur exécutif et qu’il a contribué à créer n’était pour rien dans ces drames.
Après avoir barricadé toutes les frontières terrestres de l’Union européenne et délégué la détention et l’expulsion des migrants à des pays tiers, après qu’une des voies les moins inaccessibles vers l’europe pour les migrants soit devenue la traversée de la Méditerranée via la Libye (depuis que Kadhafi n’est plus là pour enfermer les migrants dans des camps de rétention), Fabrice ne se sent donc pas responsable des milliers de disparus en mer.
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ACABADABRA et la police disparaîtra….
Cinq féministes chinoises emprisonnées pour avoir lutté contre le harcèlement sexuel
Parce qu’elles voulaient faire un happening et sensibiliser au harcèlement sexuel dans les transports en commun, cinq féministes Chinoises ont été interpellées jeudi dernier. Depuis, on ignore où elles se trouvent.
Toutes membres de l’organisation féministe Women’s Rights Action Group, leur crime est d’avoir voulu poser des autocollants dans les transports publics de Chine pour réclamer la fin du harcèlement sexuel. Leurs messages : « Halte au harcèlement sexuel, laissez-nous vivre en sécurité » ou encore « policiers, faites votre travail : arrêtez les harceleurs ! »
Des messages visiblement trop irrévérencieux pour le pouvoir chinois. Les militantes ont ainsi été arrêtées puis placées en détention pour avoir « cherché à provoquer des conflits et troublé l’ordre public. » Elles risquent 5 ans d’emprisonnement.
globalvoicesonline.org, 16 Mars 2015
Les 5 jeunes femmes arrêtées par la police chinoise à la veille de la Journée Internationale de la Femme sont portées disparues depuis plus d’une semaine. Le 12 mars la police a déclaré qu’elles étaient soupçonnées d’ “incitation à la violence et de trouble de l’ordre public” mais a refusé d’en dire plus.
La société civile de Hong Kong va manifester dans la ville auprès des représentants du gouvernement de la Chine continentale le 21 mars pour demander leur libération.
Les 5 femmes, activistes pour la défense des droits humains, sont Wu Rongrong, Wei Tingting , Wang Man, Zheng Churan et Li Tingting, connue aussi sous le nom de Li Maizi. Leurs familles et leurs avocats n’ont pas pu entrer en contact avec elles depuis qu’elles ont été arrêtées et la police refuse de fournir des informations sur leur arrestation.
Les Etats Unis comme l’Union Européenne ont exprimé leurs préoccupations sur le sort des 5 jeunes femmes. L’ambassadeur des Etats Unis auprès des Nations Unies, Samantha Power, a critiqué les autorités chinoises pour avoir arrêté les 5 femmes au motif qu’elles auraient pu créer des troubles.
Un porte-parole des Affaires Etrangères des Etats Unis a aussi fait une déclaration pour demander avec insistance à la Chine de relâcher immédiatement les jeunes féministes et de leur donner accès à une assistance juridique.
A MORT CHARLOT, MANIF LE 21 FÉVRIER
JESSIE HERNANDEZ, TUÉ PAR LA POLICE
Another life lost due to police brutality in the states. Her name was Jessie Hernandez. She was 16. Brown. Queer. Loved. She was fatally shot by police in Denver this morning.
“A neighbor captured a video of the female suspect being searched by police after she was shot. In the video, the teen is handcuffed and rolled on her stomach and back on the ground, appearing to be searched. The girl is limp, silent and motionless as officers move her about.”
« une autre vie perdu à cause de brutalités policières aux E.U. Elle s’appelait Jessie Hernandez. Elle avait 16 ans. Elle était noire et queer, elle était aimé. Elle a été abbatu par la police a Denver ce matin. »
« un voisin a pris une video de la suspecte se faisant fouiller par la police après s’être faite tiré dessus. On la voit menotté, roulé sur le ventre, et le dos au sol en train de se faire fouiller. Elle est inanimé et silencieuse quand les policiers la déplacent. »
LES FLICS TUENT UNE MANIFESTANTE AU CAIRE
Cette femme s’appelait Shaimaa El-Sabag. Militante laïque, elle a été tuée par les flics aux ordres des militaires, au Caire, ce samedi, quand ils ont dispersé une manifestation non-autorisée de l’Alliance socialiste populaire. La marche se dirigeait vers la place Tahrir où les manifestants voulaient déposer des roses en hommage aux tué(e)s de la révolte de 2011 qui avait chassé Hosni Moubarak.
Shaimaa est morte dans les bras de son mari ou compagnon, lequel a été arrêté peu après. Il y a eu d’autres blessé(e)s et arrêté(e)s.
Le sinistre de l’Intérieur (ils ont leurs ordures d’État, là-bas, tout comme nous) a naturellement démenti toute implication de ses nervis dans son assassinat. Il a déclaré sans rire que de tels cortèges sont très dangereux parce que des « terroristes » risquent de les infiltrer pour créer du désordre.
lu sur LIGNES DE FORCE
Union Européenne : la dérive fascisante
Ne soyons pas alarmistes mais lucides.
Récemment, les États-Unis, le Canada et l’Ukraine, ont voté contre une résolution de l’ONU condamnant la glorification du nazisme. Les membres de l’Union européenne se sont abstenus.
La passivité de l’Union européenne face aux nazis, aux cryptos nazis et aux sympathisants nazis quand ils tiennent le haut du pavé ne doit pas surprendre. Un tropisme d’extrême droite s’est installé sur un vieux continent dont on aurait pu penser qu’il était vacciné contre la barbarie fasciste. Parmi les signes qui ne trompent pas, la création d’une force d’intervention militarisée de 3 000 hommes destinée à réprimer brutalement toute contestation populaire ne laisse pas d’inquiéter dans un ensemble qui compte des dizaines de millions de chômeurs et de pauvres.
Le rapport de forces mondial est malheureusement très clair. En mai 2013, la banque JPMorgan Chase – qui, comme Warren Buffet, sait qui a gagné la guerre des classes – pouvait se permettre dedemander l’abrogation des constitutions démocratiques établies en Europe après 1945. La banque enjoignait l’Europe d’éradiquer les droits sociaux, les droits des travailleurs, leur liberté d’expression en particulier.
La « mondialisation libérale », c’est aussi cela. Supprimer l’expression démocratique pour que les grandes banques, les fonds d’investissements puissent spéculer et engranger. L’austérité n’est pas une fatalité ou une douloureuse nécessité mais une arme pour faire taire les oppositions à l’hyperbourgeoisie.
Pour que l’ordre règne, pour que le capitalisme puisse mener sa guerre en paix, l’Union européenne s’est donc dotée d’une force d’intervention militarisée de 3 000 hommes, une gendarmerie européenne plus connue sous le nom de EuroGendFor. Elle est basée en Italie, à Vicence. Sa langue de travail est la langue des Parties mais, dans les faits, le Wall Street English.
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