🧨 10 textes à (re)lire pour faire évoluer sa pensée et sa pratique politique 👀

🪶 🪶 🪶 Parce qu’on veut que les idées subversives circulent librement et passent d’une tête à une autre, voici encore 10 propositions de lectures à travers des brochures plus ou moins récentes, rédigées et éditées par des personnes qui parlent non pas en tant que spécialistes, mais en tant qu’individus investis dans les luttes pour l’émancipation de tou.te.s, qui veulent et souhaitent bouleverser l’ordre des choses. Partages d’expériences, coups de gueule, théorie politique… On peut télécharger et lire gratuitement un texte vieux d’un siècle, de Kropotkine, « Les droits politiques », un autre, des années 80, de Leslie Feinberg « Nous sommes tou.te.s en devenir », des pistes de réflexion comme « ADN, l’apparence de la certitude » ou « Toute petite anatomie de la culture du travail » ou encore des prises de position écolo et anticapitalistes anonyme comme « Ecovegan » ou « Plaidoyer contre les éoliennes industrielles » écrit par des gens de l’Amassada. D’autres brochures comme « Jour après jour : violences entre proches, changer les choses collectivement », « Squatter ou sauver », et « Ce qui crépite » peuvent nous permettre de questionner nos pratiques de luttes et de faire preuve de plus d’imagination au quotidien. 🧶

💡🔖 Bonne lecture et n’hésitez pas à proposer vos propres textes pour qu’on les diffuse irl ou en ligne 

Un texte de 1882 extrait de « Paroles d’un révolté » de Pierre Kropotkine : « La presse bourgeoise nous chante chaque jour, sur tous les tons, la valeur et la portée des libertés politiques, des « droits politiques du citoyen » : suffrage universel, liberté des élections, liberté de la presse, de réunion, etc. etc. « Puisque vous avez ces libertés, à quoi bon, nous dit-elle, vous insurger ? Les libertés que vous possédez ne vous assurent-elles pas la possibilité de toutes les réformes nécessaires, sans que vous ayez besoin de recourir au fusil ? » Analysons donc ce que valent ces fameuses « libertés politiques » à notre point de vue, au point de vue de la classe qui ne possède rien, qui ne gouverne personne, qui a très peu de droits et beaucoup de devoirs. »

 

Leislie Feinberg, l’autrice du roman presque autobiographique « Stone butch blues » prend la parole ici, avec des mots qui sont ceux de l’époque qu’elle a vécu, pour parler du genre, des transidentités, et des moyens de lutter contre les assignations de toutes sortes qui nous entravent.

 

 

 

Une brochure qui permet de comprendre les enjeux policiers et judiciaires autour de la question des prélèvements ADN imposés aux personnes qui vont en garde-à-vue ou qui ont des soucis avec la justice. Elle analyse les logiques de fichage et contrôle social que ça implique, avec tout ce que ça a de liberticide, sous couvert de « preuve scientifique ».

 

 

Un petit texte assez ironique qui parle de notre rapport à l’exploitation, au besoin de reconnaissance sociale, et qui nous propose de voir les choses un peu différemment. A bas le travail !

 

 

 

 

Une compile d’exemples et d’arguments à la fois écolos et antispécistes, qui permet de voir le lien qui existe entre la production/consommation capitaliste et industrielle de viande et sous-produits animaux, et la dévastation des écosystèmes et de notre environnement en général.

 

 

 

 

Contre le greenwashing et la démultiplication des « énergies vertes » qui viennent poser de nouveaux problèmes écologiques, cette brochure écrite sur un lieu de lutte contre l’implantation d’un réseau éolien synthétise cette question.

 

 

« Qu’est-ce qui fait que tu te révoltes ?
Qu’est-ce qui me pousse vers l’agir ? C’est quoi tes carburants : La rage ? Le dégoût ? La joie ? La tristesse ? »

 

 

 

 

Comment réagir quand quelqu’un qu’on aime est accusé par quelqu’un d’autre, qu’on aime aussi, de violence ? Ou qu’iel a commis un acte affreux et triste contre un.e inconnu.e? La question des violences – sexuelles, mais pas que – entre proches, est toujours aussi taboue, et toujours aussi mal gérée collectivement. Voilà  des pistes pour prendre en charge ensemble cette question, pour ne pas laisser les victimes seul.e.s, et pour éviter les mécanismes d’auto-exclusion, isolement, etc, que ce soit des personnes agressées, des agresseur.e.s, ou des gens qui les entourent. On lutte ensemble, on résout ces problèmes ensemble.

 

Des habitantes d’un squat antiraciste queer/anarcha-féministe abordent la question des rapports de domination entre personnes qui s’organisent politiquement ensemble, parlent des embrouilles qui peuvent exister dans un squat et/ou un lieu d’organisation, et de comment des catégories opprimées peuvent être instrumentalisées à des fins politicardes, quitte à nier leur propre rôle dans les rapports de domination ou leur capacité à se ressaisir elles-mêmes des luttes.

 

 

« Ces graines qu’ils sèment » est un recueil de textes qui parlent des luttes zapatistes au Mexique, de parcours de migration, de répression policière et de tourisme, de récupération des terres agricoles et de vie quotidienne.

 

[Sur l’écologie] ???? Battre l’enfer quand il fait chaud ????️

Chronique de l’écocide. Cet été, le « jour du dépassement », symbole d’une économie de prédation qui conduit l’humanité à accélérer le pillage de la Terre, coïncide avec des vagues de chaleur sans précédent à travers le monde. Assiste-t-on enfin à la rencontre du monde sensible et du monde intelligible ? Comment transformer la violence de ces épisodes en énergie politique ?

Jusqu’à peu, la chaleur de l’été instaurait une souveraineté particulière sur les corps et les esprits : y dominaient des affects d’excitation, des désirs de délassement et d’évasion – même pour ceux, nombreux, qui ne partent pas en vacances. Désormais, […]

DÉFAITE DU SCEPTICISME ÉCOLOGIQUE

Bouffée d’air chaud ou bouffée d’angoisse ? Depuis 30 ans, l’ensemble des médias de masse ont beaucoup contribué à biaiser le cadrage de la question climatique. Finalement, dans le sauna métropolitain, ils ont tranché la question : le réchauffement est une affaire sérieuse. Davantage que les petits comptoirs idéologiques fort rentables des Luc Ferry, Gérald Bronner, Pascal Bruckner, Jean de Kervasoudé, Benoît Rittaud, Bruno Tertrais qui ont largement participé à leurrer le public sur les enjeux écologiques. La postérité, s’il y en a une, se souviendra avec quelle assurance et constance tout ce beau monde a matraqué les esprits et semé la plus grande confusion pendant une double décennie sur l’ensemble des sujets écologiques.

L’étrange défaite est d’abord celle de tous ces scribouillards qui feuilletonnent la misérable vie politique française, de ces conférenciers de philosophie qui invitent à apprendre à vivre en écartant délibérément la question politique et métaphysique centrale de notre époque, de ces micro-cravates imposant leurs diverses obsessions à tout le pays. L’immersion dans les archives de la presse dominante illustrerait le néant informationnel dans lequel ces fabriques de l’information ont plongé leur lectorat, ou pire, la désinformation régulière qu’ils ont propagée durant toutes ces années.

Continuer la lecture de « [Sur l’écologie] ???? Battre l’enfer quand il fait chaud ????️ »

BLACK MIRRO RADIO: LE SALE AIR DE LA PEUR

Ce mois-ci dans le Sale air de la peur, on continue d’esquisser les contours de l’idéologie républicaine en essayant de réfléchir à deux de ses « grands » concepts, l’universalisme et l’assimilation. Sous couvert d’humanisme globalisant, l’universalisme a toujours servi à protéger les privilèges d’une seule catégorie de la population, l’homme bourgeois blanc, en excluant d’abord les femmes et les pauvres puis les personnes racisées. L’assimilation quant à elle sert à fabriquer une figure d’altérité négative : c’était l’espion prussien il y a plus d’un siècle, c’est l’homme musulman aujourd’hui. On s’est appuyé.e.s sur un livre d’Abdellali Hajjat, Les frontières de l’identité nationale, l’injonction à l’assimilation en France métropolitaine et coloniale. Il y fait l’histoire idéologique de l’assimilation et l’histoire sociale des colonies et de l’immigration en France en analysant les pratiques administratives d’accès à la naturalisation. On verra donc que l’assimilation n’est rien de plus qu’un outil de légitimation du pouvoir qui varie selon le contexte économique et politique, faisant le tri entre le bon étranger intégrable et le mauvais, non intégrable.

Podcast : Le sale air de la peur 7
Page de l’émission : Sale air