PHILIPPE VAL, PATRON DE CHARLIE HEBDO

Philippe Val, patron de Charlie Hebdo
Charlie Hebdo n’incarne plus depuis longtemps la liberté d’expression.Arrivisme et islamophobie fondent la ligne éditoriale de Charlie Hebdo imposée par Philippe Val. 

 

« Je suis Charlie », le mot d’ordre béat est censé incarner la défense de la liberté d’expression depuis le massacre du 7 janvier 2015. Pourtant, la ligne éditoriale deCharlie Hebdo demeure fortement critiquable. Le journal qui incarne l’irrévérence est recréé en 1992 sous la direction de Philippe Val. Ce personnage met en scène l’affaire des « caricatures de Mahomet ». Il se présente comme un fervent héritier de Voltaire. « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai pour que vous ayez le droit de le dire » : cette maxime résume la pensée voltairienne revendiquée par le patron du nouveau Charlie Hebdo. Mais Philippe Val ne passe pas pour un amoureux du débat d’idées et de la liberté d’expression. Il utilise au contraire la polémique comme un moyen d’intimidation pour museler ses contradicteurs.

 

Couverture : Reviens, Voltaire, ils sont devenus fous 

LA SUITE SUR ZONES SUBVERSIVES

« Le monde tourne parce que nous contribuons à le faire tourner. » C comme Complot et Charlie…

Depuis quelques temps, les journalistes découvrent avec étonnement que ce qu’ils écrivent n’est plus lu sérieusement. C’est ainsi que la presse mainstreams’intéresse aux « théories du complot » qui fleurissent sur le Net depuis quelques années.

franceinfo-complot

Les médias paraissent surpris que des versions hallucinantes des faits qui se sont déroulés puissent avoir un succès ailleurs qu’à travers leurs canaux. Les grands médias ont pourtant bien souvent, eux aussi, des soucis de retranscription du réel. Certains détails manquent, l’exposé est manichéen, et bien souvent les personnes qui regardent les infos ou lisent le journal ont l’impression qu’on les prend pour des imbéciles.

Le fameux : « on ne nous dit pas tout / on nous cache tout » a des raisons d’exister : du nuage de Tchernobyl à la mort de Rémi Fraisse, il existe une multitude d’exemples où la presse dans sa grande majorité n’est ni neutre, ni exacte.

Comme les grands médias retranscrivent le réel de manière partielle et partiale, beaucoup d’entre nous sont tentés d’aller chercher des infos ailleurs. Ce n’est pas nouveau, il y a toujours eu des personnes qui ont enquêté par elles-mêmes ainsi que des journalistes qui ont fait un réel travail d’investigation avançant des preuves matérielles pour étayer ses affirmations.

Globalement, jusqu’à l’avènement d’internet, il y avait deux possibilités pour remettre en cause un événement dont certains faits avaient été occultés : le temps qui finissait par faire émerger certains aspects de l’affaire (voire la vérité) ou le traitement de l’affaire (méthode d’investigation) qui était remis en cause.

Aujourd’hui c’est plus simple : quand la version officielle ne convient pas, il en existe d’autres, plus satisfaisantes et disponibles rapidement sur le net.

LA SUITE SUR QUARTIERS LIBRES

Sur les événements du 7 janvier 2015, leurs causes et leurs suites…

Quelques textes et quelques infos pour rompre avec l’union nationale, les amalgames ou l’hypocrisie dominante. Parce que les ennemis de nos ennemis ne sont pas nos amis. Parce qu’islamophobie, négrophobie, misogynie, homophobie … même “de gauche”, même en blague, ne font sourire que les dominants… Parce que l’union sacro-sainte derrière la laïcité et la démocratie font frémir, surtout quand elles sous-entendent  le repli, l’exclusion et la stigmatisation.

Quelques réflexions par Quartiers libres, Non-Fides, Claude Guillon, un appel contre la manifestation islamophobe du 18 janvier…

A LIRE SUR DEPAVAGE

L’antiracisme commence avec la déconstruction du privilège blanc

En France, la question de la blanchité est quasiment absente du débat. C’est pourtant un concept nécessaire pour penser un pendant de l’exclusion des noirs qu’est le racisme: la norme qui lui fait face. Amandine Gay l’explique dans cette tribune.

Lors des récentes manifestations au TGP de Saint-Denis, qui mettaient en cause le racisme d’Exhibit B –performance revendiquant une réflexion sur le rapport noirs/blancs et la colonisation– la rappeuse Casey a abordé un paradoxe encore tabou en France, tant de le monde artistique que dans la société civile:

«Tu peux pas parler d’esclavage en montrant que l’esclave, faut montrer aussi l’esclavagiste (…) faut que le blanc il se détermine en tant que blanc (…) Ils ont du mal à se projeter, ils ont du mal à se déterminer en tant que blancs»

 

C’est cette question de l’indicible pendant de l’altérité, à savoir la norme, que résumait déjà la sociologue et féministe Colette Guillaumin, en 1978, dans Pratique du pouvoir et idée de Nature:

 «On dit des Noirs qu’ils sont Noirs par rapport aux Blancs, mais les Blancs sont, tout court, il n’est d’ailleurs pas sûr que les Blancs soient d’une quelconque couleur.»

C’est cette citation du reste qui ouvre De quelle couleur sont les Blancs, ouvrage collectif dirigé par l’historienne et américaniste Sylvie Laurent et le journaliste Thierry Leclère, paru en 2013 et qui illustre parfaitement le paradoxe de l’identité blanche dans la société française, remis en lumière avec les débats autour du TGP: cette identité blanche est une norme qui ne se pense ni ne se voit comme telle.

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Récit(s) d’une manifestation offensive et de sa répression à Lyon

Nous étions plus de 4000 ce samedi après-midi 29 novembre à Lyon. Les nombreux appels avaient donné le ton et si la mobilisation appelée par les habituels « partis et syndicats de gôche » ciblait uniquement le FN et son congrès, l’opposition du jour couvrait un champ quelque peu plus large : celui du racisme (d’état) et de la violence policière (lesquels s’exercent régulièrement de façon conjointe). Quel intérêt d’ailleurs de s’opposer uniquement à un FN bunkerisé à la tête d’Or protégé par la police, et que médias et politiques ont déjà rendu « acceptable » en reprenant et appliquant ses idées racistes et réactionnaires.

Le déploiement policier du jour était sans commune mesure pour une manifestation « antifasciste » : plusieurs dizaines de camions de CRS, autant de gardes mobiles, la BAC, un canon lance à eau, et même un hélicoptère. Mais depuis plusieurs semaines et les mobilisations anti-répressions, nasses policières [1] et déploiement ostentatoire sont devenus la règle, peu s’en sont étonnés. L’histoire avait déjà été vendue au quidam par les médias et le préfet Carenco : un centre-ville impraticable et des hordes de « casseurs » à la violence prétendument « gratuite ».

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C’est à vous de voir ce que vous faites maintenant!

Surveille ton langage !

Une société de dominations

Nous vivons dans une société (ou un agglomérat de sociétés connectées) qui baigne dans les oppressions diverses et variées : racisme, sexisme, homophobie, biphobie, lesbophobie, transphobie, classisme, validisme… Depuis notre naissance, selon notre milieu et notre parcours, de nombreux facteurs influencent notre façon de penser, parler, agir : éducation familiale et scolaire, culture (livres, cinéma, chansons, télé-poubelle ou télé-qualité, patrimoine…), publicités, rencontres, administrations publiques et privées, compositions et ambiances de nos lieux de travail et de loisirs, hasards de la vie. Hors tous ces facteurs sont eux-mêmes inscrits dans le contexte des dominations évoquées plus haut. La publicité (pour prendre un exemple classique) est pleine de clichés sexistes et souvent aussi racistes, hétéro-centrés et classistes. De même la façon dont les administrations fonctionnent (façon dont les formulaires sont rédigés par exemple) sont à l’image de ces dominations. D’une façon générale, le langage courant, et encore plus le langage familier regorgent d’expressions sexistes, racistes, homophobes, etc… Les « Fils de Pute », « Enculé », « grognasse », « vierge effarouchée », « couilles-molles/sans-couilles/petites bites », « petites pisseuses », « salope », fleurissent quotidiennement autours de nous, dans des contextes très différent (véritable insulte, « plaisanteries de comptoirs », intervention ennervée du patron sur nos lieux de travails et parfois « slogans politiques »). Certaines de ces expressions sont largement ancrées dans le langage courant, et ne font presque pas (ou trop peu) tiquer quand elles déboulent : « Il est devenu la vraie tête de Turc de ses camarades » (rappelons nous juste l’origine de cette expression qui sent bon la France des colonies). Ce langage, ces propos, ces images, on les a tous-tes intégré à différents niveaux. C’est comme ça. Maintenant voyons ce qu’on en fait.

LA SUITE SUR BRASIERS ET CERISIERS

Féminisme, racisme et harcèlement de rue

J’ai reçu récemment un commentaire en réaction à mon article-témoignage sur le harcèlement de rue. J’ai hésité longtemps et finalement décidé de ne pas le publier car il va à l’encontre de mes critères de modération. Je le considère en effet comme raciste, mais ce racisme n’est pas évident pour tout le monde, donc je considère utile de m’expliquer sur ce sujet ici.

Le commentaire en question:

Je trouve incroyable que, par lâcheté intellectuelle, on ne mentionne pas l’origine culturelle des harceleurs en question. La jeune Belge qui a fait le fameux film en caméra cachée dont on a beaucoup parlé sur Internet a avoué du bout des lèvres que la très grande majorité d’entre eux étaient d’origine maghrébine. Ce phénomène n’existe pas en Pologne, en Russie, au Canada (trois pays dans lesquels j’ai vécu et où on peut se promener à moitié nue sans être insultée). Mais il est très présent en France, notamment dans certains quartiers… qui rappellent les images que l’on peut voir des foules masculines huant les femmes au Caire, à Alger ou à Tunis… Que ce dernier argument soit repris ad nauseam par des franges de l’extrême droite est une chose, l’occulter complètement comme vous le faites en est une autre…

 

On est donc en présence d’un phénomène social que beaucoup refusent d’analyser à sa juste mesure, et qui usent de circonvolutions pour ne pas nommer une réalité qui les dérange. Aussi parce que cela remet en cause leur doxa de bourgeois libertaires, adeptes tout à la fois de la « diversité culturelle », de la « libération sexuelle » et de « la déconstruction », sans réaliser que ces trois notions sont en contradiction les unes avec les autres.

La diversité culturelle, tant portée aux fonts baptismaux ces dernières décennies, c’est justement cela: des gens issus d’horizons culturels variés, qui n’ont pas nécessairement la même vision des rapports hommes-femmes, qui considèrent que l’espace public n’est pas un endroit pour les femmes, que l’homosexualité est un crime… Voilà ce que pensent la plupart des gens qui peuplent cette planète. Voilà le monde.

Vous ne pouvez pas, d’un côté, plaider pour la diversité et le multiculturalisme, et, de l’autre, vouloir que les individus issus de cultures non-européennes adhèrent spontanément à vos modes de vie de bourgeois occidentaux. On ne peut pas ériger nos valeurs de caste en loi de l’univers. Car nous sommes peu de choses: nous sommes avant tout déterminées par notre classe sociale, notre tribu, notre sexe, notre position au sein des rapports de production.

Donc par pitié les Bisounours, prenez conscience du tragique d’ici-bas. Il n’y a pas de douce harmonie entre gentils-bobos-ouverts-d’esprit-tous-unis-malgré-leurs-différences. Non. Il n’y a qu’une lutte incessante entre des groupes antagonistes aux intérêts (et aux valeurs, mais c’est la même chose) contradictoires, et qui s’affrontent perpétuellement, dans un rapport conflictuel incessant. Les harceleurs de rue vous en donnent un petit aperçu. Pour cela au moins, remerciez-les de vous rendre moins naïves.

Je ne mentionne pas « l’origine culturelle » des hommes qui m’ont harcelée ou agressée parce qu’il n’y a pas d’ »origine » systématique. La personne qui commente (une femme) sous-entend clairement, et l’explicite ensuite, qu’il s’agit d’hommes arabes ou noirs, « issus de l’immigration » comme on dit. J’ai été harcelée par des hommes blancs, des arabes, des noirs. Pas de systématicité, donc.

« Ce phénomène n’existe pas en Pologne, en Russie, au Canada (trois pays dans lesquels j’ai vécu et où on peut se promener à moitié nue sans être insultée). » Ah? Vraiment? Le projet Hollaback, qui vise à lutter contre le harcèlement de rue, existe en version polonaisebelge, dans trois villes canadiennes, et dans 26 pays en tout. Mais peut-être que le harcèlement de rue dérange plus certaines personnes quand il vient de non-Blancs.

« La diversité culturelle, tant portée aux fonts baptismaux ces dernières décennies, c’est justement cela: des gens issus d’horizons culturels variés, qui n’ont pas nécessairement la même vision des rapports hommes-femmes, qui considèrent que l’espace public n’est pas un endroit pour les femmes, que l’homosexualité est un crime… » Ce type d’arguments vise à faire de la misogynie et de l’homophobie une affaire de « culture » – entendre: d’autres cultures, et de défaut de civilisation. On respecte et protège NOS femmes, nous. Idem pour l’homonationalisme, qui repose sur l’idée que l’homophobie est chez nous une affaire du passé et est reservée aux étrangers, aux Arabes, aux Africains. Comme le dit cet article:

L’homonationalisme, impérialisme gay ou encore pinkwashing, est un phénomène aux facettes multiples, et c’est un des exemples de la domination blanche occidentale sur le reste du monde. C’est une forme de nationalisme qui prend appui sur l’accès des homosexuels à quelques droits et à une plus grande visibilité dans les pays du Nord, pour prouver une supériorité civilisationnelle de ces pays.

C’est ainsi que des pays impérialistes comme les Etats-Unis ou la France peuvent se présenter comme plus « progressistes », quand bien même ils mèneraient des guerres impérialistes dans des pays du Sud, et quand bien même le racisme (et même l’homophobie…) gangrènent leurs sociétés. Bref, c’est toujours « moins pire » que-là bas DONC on n’a pas à questionner leur impérialisme, puisque les « progressistes », c’est eux.

« Donc par pitié les Bisounours, prenez conscience du tragique d’ici-bas. Il n’y a pas de douce harmonie entre gentils-bobos-ouverts-d’esprit-tous-unis-malgré-leurs-différences. Non. Il n’y a qu’une lutte incessante entre des groupes antagonistes aux intérêts (et aux valeurs, mais c’est la même chose) contradictoires, et qui s’affrontent perpétuellement, dans un rapport conflictuel incessant. Les harceleurs de rue vous en donnent un petit aperçu. » Le harcèlement de rue serait donc affaire de choc des civilisations, « nous » contre « eux ». Encore une fois, le harcèlement de rue est loin d’être l’apanage des non-Blancs. C’est une manifestation parmi d’autres, et une des plus visibles, de la domination masculine, qui est elle aussi bien portante dans notre société, merci pour elle.

Beaucoup de personnes soulignent la convergence très problématique qui s’opère parfois entre arguments féministes et arguments d’extrême-droite racistes et xénophobes. Je conseille à ce sujet la lecture de Les féministes blanches et l’empireque j’ai déjà évoqué sur ce blog. Judith Butler l’évoque dans Le pouvoir des mots au détour d’une analyse de la violence verbale dans la musique rap. Elle montre que les discours conservateurs qui rendent le « gangsta rap » responsable de l’humiliation des femmes empêche de réfléchir de manière plus approfondie à « l’appartenance raciale, la pauvreté et la révolte », mais aussi que « la violence sexuelle contre les femmes est comprise au travers de tropes raciaux: la dignité des femmes est censée être menacée non par l’affaiblissement des droits reproductifs ni par la diminuation générale de l’aide publique [elle parle du contexte américain mais cela s’applique aussi à la France], mais d’abord et avant tout par des chanteurs afro-américains » (p. 45).

De même, les arguments féministes tendent à être utilisés par l’extrême-droite raciste et xénophobe pour, d’une part, nier la permanence du sexisme au sein de la société française et, d’autre part, attribuer ses reliquats à la présence de populations « étrangères » qui seraient culturellement enclines à la misogynie. Ce détournement est inacceptable et doit pousser à réfléchir sérieusement à la manière dont le féminisme présente ces questions.

AC Husson

Références citées:

« L’homonationalisme: une définition simple », sur le blog Chronik de nègres invertis.
Stella Magliani-Belkacem et Félix Boggio Ewanjé-Epée, Les féministes blanches et l’empire, La Fabrique, 2012).
Judith Butler, Le pouvoir des mots. Discours de haine et politique du performatif, Editions Amsterdam, [1997] 2004.

LU SUR CA FAIT GENRE 

300, LA NAISSANCE D’UN EMPIRE : L’USINE A FANTASMES

Le premier film 300 était le récit d’un événement historique dont les scénaristes avaient choisi de ne raconter qu’un des aspects pour en faire une légende raciste et virilisteun récit par omissionLe deuxième film, intitulé La naissance d’un empire, qui n’est cette fois pas tiré d’une bande dessinée de Franck Miller, pour sa part, transforme et manipule complètement les faits historiques. Ainsi, 300, la naissance d’un empire,n’est pas un simple film de divertissement, c’est un outil servant à faire passer des convictions idéologiques et politiques.

300 usine fantasmes

 

LA SUITE SUR QUARTIERS LIBRES

 

Farid Ghilas : gestion raciste d’une affaire de maltraitance animale

Pas de cruauté envers les animaux

Pas de racisme envers les humains

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Depuis quelques jours la toile s’est enflammée à propos de l’affaire Farid Ghilas, le « lanceur de chat » de Marseille. Sur internet, les réactions ne se sont pas faites attendre pour faire circuler l’information à vitesse grand V et faire fonctionner tous ses réseaux (amiEs, amiEs flics, voisinEs …) pour trouver et diffuser la photo, l’adresse, les numéros de téléphone du tortionnaire, afin de le faire arrêter à tel point que la presse titrait « Quand les internautes aident la police à faire son travail ».

On a également pu assister, sur les réseaux sociaux, à un florilège d’insultes homophobes envers Farid Ghilas (pédéenculé), d’insultes racistes et classicistes (c’est parce que qu’il habite en banlieue, les arabes ne sont pas civilisés) et pro-enfermement et pro-viol (attention à a savonnette en prison).

Farid Ghilas a été placé en garde à vue et comparaîtra au tribunal lundi 3 février 2014, suite à la plainte déposée par plusieurs associations et le soutien d’un parti politique.

Nous ne reviendrons pas là-dessus : l’acte de cruauté qu’est la torture envers les animaux n’est pas tolérable et doit être combattue, que ce soit de la part d’unE individuE, de l’état, d’un laboratoire etc … Un acte de torture envers un animal est violent à voir pour les militantEs de la cause animale et il est tout à fait normal que des réactions se fassent pour réagir et lutter. Mais il est aussi nécessaire de savoir analyser et savoir comment réagir face à une situation médiatique et émotionnelle intense.

Toutefois, nous posons clairement ces questions :

  • Ce battage médiatique aurait-il été le même si le lanceur de chat s’était appelé François Gildas et s’il habitait dans un joli pavillon plutôt que dans une cité ?

  • Les associations et partis connus pour leur racisme (SPA, FBB et le Front National) auraient-elles réagi de la même manière si il s’était agit d’une personne blanche ?

  • La police aurait-elle fait une prise aussi rapide si au lieu d’un jeune de banlieue, il avait été un patron ?

  • L’attention auquel a eu droit Oscar le chat aurait-elle été la même si l’animal non-humain avait été un rat, une limace, une poule ou tout autre animal qui ne jouit pas de la même empathie de la part des animaux humains ?

Pas la peine de faire durer le suspense, bien sur la réponse est non ! Il y a clairement eu un traitement raciste de cette affaire.

Un jeune arabe de banlieue qui maltraite un chat, cette histoire était du pain béni pour le racisme de la protection animale ! Non seulement il a été beaucoup plus facile de s’acharner sur le lanceur de chat parce qu’il a été vu comme « un jeune arabe de banlieue » mais aussi parce que les associations et parti politique raciste sont venus à la rescousse des internautes très rapidement pour déposer plainte. Sûrement très jouissif pour la Fondation Brigitte Bardot et le FN de pouvoir faire chier un arabe de plus …

Ainsi catégorisé et isolé, il était beaucoup plus facile de s’en prendre à lui que s’il avait été un fils de patron blanc. Quelque soit le tortionnaire, il n’y a pas de place pour le racisme et le classisme dans la lutte contre la maltraitance des animaux.

Nous nous réjouissons qu’Oscar ait été secouru et aille de mieux en mieux après les traumatismes qu’il a subi. Mais quand on sait qu’il a été secouru par la SPA, qui se félicite de lui porter assistance alors qu’elle tue des centaines et des centaines d’animaux par an, c’est purement du foutage de gueule.

Il est clair que culturellement, dans notre imaginaire collectif, les chattEs jouissent d’une bonne réputation et sont largement considérés comme des animaux agréables et « de compagnie ». A partir de ce moment, est ce que l’affaire aurait eu le même écho si un animal réputé moche et méchant avait été maltraité ? On aimerait penser que oui, mais on en doute beaucoup de la plupart des militantEs de la protection animale …

Non seulement la dénonciation de Farid Ghilas s’est faite sur des bases classiciste et raciste, mais elle a aussi vite pris une tournure binaire : le « méchant arabe de banlieue » qui torture une mignonne bête de compagnie …

Sa photo et ses coordonnées ont été reprises sur de nombreux sites d’extrême-droite dont « Jeune Nation », suivi d’une citation d’Adolf Hitler. Cet appel à la haine raciale de la part de l’extrême-droite n’est encore une fois qu’une instrumentalisation de la lutte pour la cause animale à des fins politiques racistes. Bien sur, aucune association n’ayant porté plainte, FBB ou SPA, n’a refusé le soutien du Front National ou s’est scandalisé de la récupération par l’extrême-droite de cette affaire …

Pour une Libération Totale : Humaine et Animale !

vu sur http://pantheresenragees.noblogs.org/