Yvonne Knibiehler nous dit que, si les mères et la maternité ne sortent pas de l’ombre, c’est parce que la production des enfants a toujours été, et demeure un enjeu de pouvoir. Le contrôle de la fécondité féminine est le lieu par excellence de la domination d’un sexe à l’autre.
Comment alors reprendre le pouvoir sur nos choix (avoir des enfants ou non) et sur nos corps ? Comment se défendre contre la médicalisation de la naissance qui nous laisse désormais peu d’espace ? Quel espace pouvons-nous collectivement laisser aux enfants pour qu’ils puissent devenir les adultes qu’ils veulent être ?
Accoler les termes féminisme et maternités est pour nous une perspective pertinente pour discuter de la diversité des expériences vécues des maternités.
Nous souhaitons dépasser l’opposition éternelle : devenir mère serait l’expérience ultime d’une féminité épanouie contre, dans une version plus progressiste, un frein à l’émancipation des femmes, car cela demande temps et disponibilité (la maternité enfermerait la Femme donc dans sa fonction reproductrice).
Nous pensons que cette façon binaire de voir les choses est stérile, jugeante et obsolète.
Nous voulons en effet penser la maternité au pluriel et partir des différentes expériences vécues, des rapports de pouvoir qui les traversent et des espaces de résistance qui se créent.
L’enjeu est d’envisager et de réfléchir ces questions dans leur forme globale (nous sommes toutes et tous issu.e.s d’un utérus), comme l’action par laquelle se reproduit un groupe humain, et donc la société.
Nous avancerons ensemble, à tâtons et avec bienveillance sur ces questions. Tout le monde est bienvenu pour venir témoigner, apprendre, transmettre, penser et réfléchir collectivement.
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