[Lyon] 2ème édition du festival antipatriarcal, du 2 mai au 30 juin

Après une première édition réussie, la CGA Lyon (Coordination des Groupes Anarchistes) avec le Planning Familial, 2MSG (Migrations, Minorités Sexuelles et de Genre), le collectif Des Raciné.e.s, Chrysalides, Juives et Juifs Révolutionnaires présentent la 2ème édition du festival antipatriarcal du 2 mai au 30 juin.

Pour cette 2ème édition du festival antipatriarcat, les activités démarreront le 2 juin pour se terminer à la fin du mois de juin ! Elles seront plus diversifiées que l’année dernière et des dates pourront encore se rajouter au gré des propositions.

Pour cette année 2019, le festival se fera avec la Coordination des Groupes Anarchistes, le Planning Familial, 2MSG (Migrations, Minorités Sexuelles et de Genre), le collectif Des Raciné.e.s, Chrysalides, Juives et Juifs Révolutionnaires…

En plus de projections comme cela était le cas l’année dernière, il y aura des débats, des conférences, une boom féministe et peut-être bien aussi un ou deux concerts !

Voici le programme validé pour le moment (chaque événement aura droit à son article détaillé et il est possible qu’une ou deux dates soient décalées ou rajoutées) :

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BOUQUINS#1[les en-dehors/le sexe apprivoisé]

Dans la lignée de la section bouquins du blog qui recensent et « résument » des ouvrages qui peuvent aider à mieux comprendre cet existant que nous habitons ensemble, nous publierons les nouveaux ajouts de cette section dans le fil d’article. On commence avec cette première fournée de deux livres complémentaires sur la génération d’anarchistes d’avant et d’entre deux guerres, à travers les biographies de deux femmes actives dans les luttes de manières différentes :

en_dehors-4f193 En suivant la vie de Rirette Maîtrejean (directrice du journal l’anarchie), Anne Steiner nous donne un aperçu des luttes des anarchistes autour de 1910. Refus du travail, vie communautaire, lignes de fracture entre hygiénistes végétaliens, illégalistes, théoriciens, pacifistes, partisans de la reprise individuelle…Bref toutes les problèmatiques du mouvement anarchiste encore naissant à l’époque, mais que l’on retrouve aujourd’hui.

001326144 La biographie de Jeanne Humbert, anarchiste neomalthusienne, permettant de revisiter de son point de vue le paysage politique de la fin du XIXème à la fin du XXème siècle concernant la natalité, la contraception, le droit des femmes, le pacifisme, et les conditions de détentions. Des neomalthusiens anarchistes à la récupération de leurs idées par le Planning familial, en passant par les multiples retournements de veste du PC, c’est l’histoire des luttes pour disposer soi-même de son corps.

plus de LIVRES

 

Peu importe la raison pour laquelle c’était arrivé

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Quartiers Libres publie ce texte d’une proche qui voudrait que son « expérience » serve et se sache. Q.L/

J’étais enceinte. Le test disait : « supérieur à quatre semaines ». Alors j’ai paniqué. J’ai lâché le test sur lequel j’avais pissé et je me suis mise à chialer comme une gamine. Et puis j’ai dû, comme plein d’autres avant moi, trouver une solution. Vite. Et comprendre comment régler « ça ».

Car bien que je respecte la vie plus que tout, ce p’tit truc qui pouvait grandir dans mon ventre n’était pas le bienvenu, du tout. Impossible de l’accueillir. Qu’il ait une famille et un tant soit peu de sécurité. Alors bon. Fallait s’y résoudre, fallait qu’il disparaisse. Pas que ça me bouleverse pas, plutôt que j’avais pas le choix.

En cherchant sur le net, tu tombes direct sur toutes sortes d’images affreuses de bébés ensanglantés : les mal-nommés « pro-vie » saturent la toile. Et les informations sur l’IVG, éparses, m’ont vite fait comprendre que j’en aurais pour un moment, à m’occuper de « ça ». Pas si facile, quand il est préférable que ta propre famille n’en sache rien, et que le « monde médical » est soit saturé, soit ouvertement réac. Quand je leur expliquais la raison de l’urgence d’un rdv, des médecins m’ont envoyé chier. La standardiste du service gynéco de l’hôpital de mon secteur m’a dit qu’ils ne pratiquaient pas l’IVG alors que leur site internet disait le contraire. Elle m’a raccroché au nez.

T’en viens même à te dire que c’est mektoub. La providence. Faut le garder. Il est là, voilà, plus on est de fous plus on rit, nan ? Mais déjà que j’arrive pas a me loger moi, à finir le mois, à manger correctement et à trouver un rythme dans ce bordel et toutes ses modalités … Là où je cherche un peu de sens et de dignité avant de faire grandir des mômes, je me permettrais pas de faire grandir un bout de moi dans ce bronx, sans logement, et sans père. C’était un faux choix. La seule solution était malheureusement radicale. Même si mon corps avait déjà changé, ne serait-ce qu’un tout petit peu, même si je savais qu’il s’en souviendrait et ne serait plus jamais comme avant.

Heureusement, je me suis rappelé que le planning familialexistait. Au premier rendez-vous, on m’a montré à la télé ce petit bout de vie d’à peine un millimètre. Alors j’ai eu une semaine pour décider. D’avaler, ou pas, trois médocs pour que la vie qui avait commencé à germer dans le fond de mon bide s’expulse.

J’ai signé, j’ai avalé les trois médocs et je suis rentrée à l’hôpital le surlendemain. Une demie-journée pour « expulser », pour fermer le livre de cette histoire qui avait déjà marqué mon corps.
Je vous épargne le sang, la douleur, la solitude et les questionnements. Tout ça pour finalement se sentir vide, et quelque part épargnée. Un mois plus tard, j’ai dû faire une dernière échographie. Encore une fois, le médecin a osé me faire la morale, me dire que, « entre nous », j’aurais peut être bien fait de le garder. Qu’un médecin d’un quartier populaire se permette de me dire ça m’a mise salement en colère, et m’a éclairée sur… là où on en est.

Et puis plus rien. Juste y repenser, souvent, et me dire que j’ai eu chaud. Que si je m’étais arrêtée aux premiers râteaux des médecins ou de leurs standardistes, j’aurais bousillé ma vie. Par défaut. Par manque d’information. Parce que l’IVG en France n’est légale que parce que certainEs luttent pour que ça reste possible. Parce que nos acquis n’existent que parce qu’on lutte pour pouvoir les garder. Parce que j’ai senti, cette fois encore, qu’ils sont fragiles, qu’on doit s’entraider et se passer le mot.

Seules celles qui luttent savent.

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