Lordon’s Calling

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Dans son essai sur l’État, Imperium. Structures et affects des corps politiques (éditions La Fabrique, septembre 2015), Frédéric Lordon affirme que « la seule force est celle du vertical » et que« le bout de l’émancipation vraie est loin » et « même inatteignable », avant de convenir, en citant Beckett, qu’il faut pourtant garder le cap : « essayer encore, rater encore, rater mieux ». Le philosophe Renaud Garcia nous propose une recension critique de l’ouvrage d’un point de vue anarchiste.

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Intellectuels et critique politique

Les intellectuels s’attribuent souvent un rôle politique de premier plan, surtout en France. Mais, à part pour alimenter les débats réactionnaires, les intellectuels ne servent à rien.

En France, la place des intellectuels dans le débat politique est souvent interrogée. Des néo-réacs colportent une idéologie d’extrême-droite. Alain Finkielkraut,Elizabeth Lévy, Natacha Polony ou Eric Zemmour se répandent sur tous les plateaux télés. Manuel Cervera-Marzal, jeune universitaire, propose une solution radicale dans son livre Pour un suicide des intellectuels.

 

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De la reproduction à la production

Dans le féminisme, l’autonomisme, ou encore le marxisme urbain, la problématique de la reproduction sociale a été mise au centre du débat sur l’oppression capitaliste et les formes de résistance. Dans ce texte de 1977, l’anthropologue marxiste Claude Meillassoux revient sur la formation au sein des sociétés traditionnelles de rapports de classe fondés sur la reproduction sociale, à travers l’émergence d’un groupe des aînés et des cadets. Cette analyse met en lumière la centralité de la reproduction sociale dans l’émergence des classes sociales, sa co-dépendance avec la production économique, ainsi que les transformations des rapports de genre introduites par la colonisation et la pénétration du capitalisme au sein des sociétés de subsistance.

A LIRE SUR REVUE PERIODE

PASTICHE

PASTICHE tente d´entreprendre une réflexion aussi critique que concise concernant le milieu militant, autonome et libertaire. C´est dans les entrailles de la radicalité présomptueuse que se sont figés un certain nombre de ces constats. Au vu de la concurence réactionnaire et confusionniste, au vu du peu d´efficacité que nos survivances s´emploient à reléguer aux justifications toujours commodes, au vu du nombre d´autocritiques confinées au rôle de décorations plus hypocrites que concrètes. PASTICHE tente une articulation entre vécu, théories et anecdotes historiques ; surement trop didactique, trop stylisé, schématique ou sommaire, PASTICHE est un outil critique uniquement voué à son propre dépassement.

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Et respirer, on a le droit ?

Deux jours après une manifestation parisienne hors-la-loi en soutien aux migrants et contre l’état d’urgence, convocations et gardes à vue se mettaient à pleuvoir sur ses participants présumés. Le message est limpide : on ne se moque pas impunément des garde-chiourme de l’union nationale. Il y avait pourtant quelques bonnes raisons de s’y mettre. Et peut-être même quelques raisons encore meilleures de recommencer.

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C’est une toute petite victoire, à peine une éraflure dans l’assommoir de l’état d’urgence, mais une victoire tout de même : le dimanche 22 novembre, quelques centaines de personnes ont bravé l’interdiction de manifester en dévalant au pas de course les deux kilomètres séparant les places de la Bastille et de la République. «  Bastille-Répu en dix minutes chrono, jamais de ma vie je n’avais manifesté aussi vite, s’amuse une militante chevronnée. Ça te rassure sur l’état de tes guibolles ! »
La joyeuse cavalcade a laissé dans le vent les forces anti-émeutes. Débordés, suant et ahanant dans leurs carapaces, les gendarmes pas si mobiles avaient cru pouvoir contenir la marée montante en la prenant de vitesse par les côtés, et en l’arrosant au petit bonheur de la chance de coups de tonfa et de gaz lacrymogène, mais peine perdue. Les manifestants étaient plus vifs, plus agiles, plus déterminés. « Solidarité avec les sans-papiers ! », « État d’urgence, État policier, on ne nous enlèvera pas le droit de manifester », s’époumonait le cortège en slalomant entre les matraques, les croche-pieds et les vapeurs asphyxiantes. La fluidité de la rue comme réponse à la lourdeur brutasse de l’appareil policier.

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Marxisme et féminisme, une dissonance épistémologique

On le sait, marxisme et féminisme se sont souvent affrontés dans le milieu militant. La prétention marxienne de considérer que l’histoire « se résume à l’histoire de lutte de classes » a semblé contradictoire avec les matériaux nouveaux qu’apportait la recherche féministe ainsi qu’avec les exigences portées par le mouvement. Ici, Abigail Bakan délimite certaines raisons à ce conflit : il s’agit en premier lieu de la résistance d’un marxisme arc-bouté sur une notion éthérée des classes, sur une lecture unilinéaire de l’histoire, ainsi que sur des routines militantes virilistes et anti-intellectualistes. Au-delà des grandes questions théoriques qui font débat, les analyses marxistes devront rompre avec les obstacles épistémologiques qui ont empêché l’émergence d’un marxisme authentiquement féministe.

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Introduction : identifier et nommer le problème.

Le rapport analytique entre le marxisme et le féminisme – ce dernier étant parfois désigné dans ses premières occurrences sous le terme de « la question des femmes » – a suscité une grande diversité de pratiques sociales et de recherches critiques au sein de la gauche dès l’époque des contributions fondatrices de Marx et Engels. La Femme et le socialisme d’Auguste Bebel (1891 [1883]) et L’Origine de la famille, de la propriété privée et de l’État d’Engels (2012 [1884]) continuent à être considérés comme des classiques au sein du marxisme. Cette discussion s’est avérée d’une considérable longévité, et ce pour une bonne raison. Les féministes révolutionnaires (socialists) ont profondément nourri le marxisme contemporain, en développant des concepts clefs et certaines questions essentielles. On peut notamment évoquer la notion de « reproduction sociale » (Benston, 1969; Hensman, 2011), le rapport entre les sphères publiques et privées (Young, 1990), la nature de la classe ouvrière (Armstrong et Armstrong, 2010 [1993]) ou encore le rôle du genre et de la sexualité dans la formation de l’hégémonie et des appareils idéologiques d’État.

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