Et si on parlait de la répression …

Avant-propos :
Le nous de ce texte, c’est celui d’un milieu militant anarchisant, qui se compose et se décompose au jour le jour, entre les luttes sociales et écologistes, d’un collectif, d’une lutte, d’un lieu ou d’un groupe affinitaire à un autre. Un milieu qui, depuis le CPE, a tissé un large réseau de connaissances, d’échanges, au gré ou indépendamment des identités collectives. Le texte ci-dessous s’adresse à celleux qui s’y reconnaissent, partiellement au moins.

La répression comme révélateur

Il faut rendre à l’opération César [1] ce qui lui appartient et à la répression ce qu’elle nous révèle sur nous-mêmes. Depuis la mort de Rémi Fraisse elle est sur toutes nos lèvres, comme si la nommer permettait de cerner l’adversité, celle qui focalise tous nos maux, qui pourrait à elle seule être la cause de notre colère et sa conséquence.
On lui prête tour à tour, dans nos slogans, le visage de la violence policière, de l’état sécuritaire, des politiques austères, de la justice partiale et expéditive de classe. Nous nous offusquons continuellement d’elle, aussi surpris qu’outrés de ce que notre éducation peine encore à accepter : le fait que le vernis démocratique, par lequel nous nous défendons vigoureusement d’être encore illusionnés, continue néanmoins de nous coller à la peau, obturant les pores de notre perception critique.
La répression est pour nous l’expérience désagréable de nos imaginaires de révolution ou d’insurrection rejoints par une réalité que soudain nous subissons : c’est une confirmation de notre vulnérabilité dans un système qui nous a habitués à jouir pourtant d’une relative sécurité.

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