Combattre pour des idées – Au sujet du romantisme révolutionnaire

contreculture « Combien de ces choix sont en réalité surtout motivés par un sentiment d’appartenance à un groupe, un plaisir de participer à des moments rares, de partager des références communes, des haines et des bonheurs avec ses camarades ? Et combien d’autres choix sont explicables par le malaise et la frustration que l’on ressent lorsque l’on ne maitrise pas les codes militants, que l’on n’ose pas prendre la parole en réunion, que l’on lit des textes pour faire plaisir à ses camarades sans vraiment en comprendre le fond – bref, que l’on simule son engagement plus qu’on ne le vit ?

Assumons ce besoin de ré-enchanter la vie politique. Pour prendre en compte notre engagement de manière lucide, il est nécessaire de réfléchir à ses raisons, à ses moteurs, de les mettre à nue sans folklore ni mauvaise foi. Ensuite nous pourrons travailler plus efficacement à le partager, c’est-à-dire à convaincre des personnes de la justesse de nos idées, et plus encore, nous parviendrons à les intégrer dans notre mouvement collectif. »

à lire sur FEU DE PRAIRIE

PASTICHE

PASTICHE tente d´entreprendre une réflexion aussi critique que concise concernant le milieu militant, autonome et libertaire. C´est dans les entrailles de la radicalité présomptueuse que se sont figés un certain nombre de ces constats. Au vu de la concurence réactionnaire et confusionniste, au vu du peu d´efficacité que nos survivances s´emploient à reléguer aux justifications toujours commodes, au vu du nombre d´autocritiques confinées au rôle de décorations plus hypocrites que concrètes. PASTICHE tente une articulation entre vécu, théories et anecdotes historiques ; surement trop didactique, trop stylisé, schématique ou sommaire, PASTICHE est un outil critique uniquement voué à son propre dépassement.

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Rencontre avec VII et Première Ligne (Skalpel & E.One)

La dépolitisation du rap a rencontré un franc succès. L’industrie du divertissement tourne à plein régime et la réflexion politique semble avoir depuis bien longtemps déserté les grandes maisons de disque. Dans ce marasme, rares sont ceux qui assument encore une position militante qui ne consiste pas simplement dans une complainte, mais qui se fonde sur une ligne politique forte. Loin de rechercher le succès, certains rappeurs ont encore la force de refuser tout compromis avec le capital en se développant en autonomie totale, loin des réseaux habituels. C’est lors d’un concert organisé par l’Action antifasciste Tolosa au bar La Dernière Chance à Toulouse que nous sommes allés à la rencontre de VII et des deux membres de Première Ligne Skalpel et E.One pour réaliser une interview croisée. La sortie récente de leurs projets respectifs était une bonne occasion de nous entretenir autour d’une table et d’aborder différents sujets : leurs parcours, leurs albums, leurs connexions et leurs visions du rap.

L’idée de faire une interview croisée m’a été suggérée par VII quand j’ai émis le souhait de l’interviewer pour la sortie de son album « Eloge de l’ombre ». Sachant que Première ligne venait de sortir son album « II », le timing était parfait. Avant cette date toulousaine, vous aviez fait un concert ensemble à Marseille. Vous connaissiez-vous déjà avant cette date ?

Skalpel : Je connaissais VII de nom par rapport à ce qu’il faisait musicalement, mais c’était tout. On ne se connaissait pas personnellement.

On a vu sur vos derniers albums que vous aviez une démarche assez semblable au niveau de votre militantisme. Quelles sont les concordances ou les différences que l’on pourrait dégager entre vous ?

VII : On peut déjà dégager les différences, puisque ce que je connais de Skalpel, La K-Bine ou Première ligne est strictement militant. Quasiment tout ce que j’ai entendu était axé là-dessus. Moi j’ai fait des titres par-ci par-là qui étaient clairement sur le sujet, mais eux c’est leur démarche.

Sur le site Bboykonsian, que ce soit la musique ou les informations, tout est militant. A mon sens, il y a entre eux et moi deux démarches différentes. De mon côté, le truc n’est pas si vieux, parce qu’il y a « militant » et « militant ». Le premier morceau véritablement militant dans ma discographie était « La mort d’un monde » sur le premier Inferno (2010), tu entends quasiment tout ce que je pense dessus, et le son à presque six ans. Sur un son comme « Seul avec le diable » quelques trucs pouvaient aiguiller, mais c’est tout. D’ailleurs, le premier projet que j’avais fait à 17 ans était très mauvais mais très militant. Ça s’appelait Poison rouge. ça m’a un peu fait dire qu’il fallait que je fasse autre chose… Alors bien sur je parsemais mes projets de sons militants, mais c’est le dernier projet qui est véritablement militant.

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