Assemblée de soutien à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes

Assemblée générale du Collectif francilien de soutien à la lutte de Notre-Dame-des-Landes, ce mardi 18 février à 19h30 au Transfo, 57 avenue de la République, à Bagnolet, métro Gallieni ou Robespierre.

Révolté.e.s par la répression et la violence des forces de police et des expulsions sur le site de Notre-Dame-des-Landes près de Nantes, habitant.e.s d’Île-de-France, nous invitons les Francilien.ne.s à se mobiliser et à nous rejoindre.

Contact : collectifnddlparisidf[æŧ]riseup[.]net
http://www.nddl-idf.org/
http://zad.nadir.org/

Pour être inscrit sur la mailing-liste du collectif ou à la lettre d’information (pas plus de 5 mails/semaine), écrire un mail à collectifnddlparisidf[æŧ]riseup[.]net

vu sur http://transfo.squat.net/

[Brésil] Vent de révolte et répression…

Brésil : Vent de révolte et répression…

Le vent de révolte sociale n’a pas fini de souffler au Brésil, malgré ce que veut nous en dire le silence d’une presse – locale et internationale – qui cherche à tout prix à en minimiser l’intensité, à ancrer le mouvement de contestation dans le temps et l’espace. Les innombrables émeutes, grèves, assemblées de rues, mutineries dans les prisons et occupations de terrains survenues régulièrement ces derniers mois sont là pour en témoigner, la répression aussi. Si les perquisitions, intimidations, arrestations, assassinats politiques et passages à tabac opérés par le pouvoir et sa police sont eux aussi des faits devenus quasi quotidiens, ils sont insuffisants à étouffer la subversion. Ce que nous pouvons observer ces derniers temps n’est pas juste la multiplication d’une série d’actes qui se font échos les uns aux autres, mais c’est surtout la constitution durable d’une multitude de fronts.

http://juralib.noblogs.org/files/2014/02/PhotoA.jpgGrève des professeurs à Rio de Janeiro

En guise de témoignage, voici une brève chronologie retraçant, de façon non exhaustive, certains faits marquants des deniers mois :

Au début du mois d’octobre, les professeurs de Rio de Janeiro, en grève depuis le mois d’août, sont violemment réprimés par la police et expulsés de la Chambre Municipale qu’ils occupaient. Une manifestation de soutien est appelée le 07 octobre et réuni près cinquante mille personnes à Rio de Janeiro. Des manifestants tentent de réinvestir la Chambre Municipale qui est la cible de plusieurs cocktails Molotov. Plusieurs magasins et banques sont détruits. Le Club Militaire, siège d’une fondation réunissant gradés et vétérans de l’armée, est également pris pour cible par les manifestants et est en partie incendié par des jets de bombes artisanales.

http://juralib.noblogs.org/files/2014/02/PhotoB.jpgManifestations en soutien aux professeurs à Rio de Janeiro

Quelques jours auparavant, le 04 octobre, de violents affrontements avaient eu lieu entre la police et les manifestants qui occupaient depuis 80 jours le parc du Coco, dans le centre de Fortaleza. Ces derniers occupaient le parc pour empêcher la réalisation d’un projet d’urbanisation du centre qui prévoit, entre autres, de raser une partie dur parc pour permettre la construction d’un pont routier. Les policiers militaires venus expulser le campement sont accueillis par des jets de pierre et des tirs de feux d’artifice auxquels répondent tirs de lacrymogène et de flashballs. Un policier et un journaliste sont blessés au visage, tandis qu’un manifestant est arrêté. Le campement est complètement détruit.

http://juralib.noblogs.org/files/2014/02/PhotoC.jpgExpulsion de l’occupation du parc du Cocó, Fortaleza

La même semaine, les habitants de la cité Parque Verde, à Belém manifestent contre les mauvaises conditions du quartier (état des égouts, des rues…) et bloquent la principale avenue du quartier à l’aide de pneus et objets enflammés. Ils résistent ensuite, à coups de pierres et projectiles, à l’intervention de Police Militaire, qui tente de disperser manifestants. Plusieurs personnes sont blessées par des tirs de flashballs, dont une emmenée d’urgence à l’hôpital en état inconscient.

Le 12 octobre, des centaines de familles occupent un terrain abandonné dans la périphérie de Belo Horizonte. Elles sont bientôt rejoint par des centaines d’autres. Moins d’une semaine plus tard, on compte près de 4000 familles installées sur la nouvelle occupation urbaine. Si ce type d’occupation de terrains est chose courante au Brésil, la rapidité avec laquelle cette occupation urbaine gagne une telle ampleur est un fait totalement inédit. Depuis le mois de juin, des dizaines de nouvelles occupations de terrains ont vu le jour, notamment dans les périphéries de Sao Paulo et Belo Horizonte, impliquant des dizaines de milliers de familles.

15 octobre : Des manifestations massives ont lieu dans plusieurs grandes villes du Brésil, à l’appel des professeurs en grèves. Elles se terminent par de violents affrontements et des centaines d’arrestations à Sao Paulo et Rio de Janeiro. Les manifestants arrêtés à Rio sont emmenés dans une Prison de Haute Sécurité, accusés d’être membres d’une organisation criminelle et placés sous la loi de Sureté Nationale. À Sao Paulo, une autre manifestation est réalisée le même jour par des mal-logés qui tentent d’envahir la mairie.

http://juralib.noblogs.org/files/2014/02/PhotoD.jpgManifestations en soutien aux professeurs à Sao Paulo

17 octobre : À Rio de Janeiro, suite au meutre d’un jeune par la police, les habitants de la favela de Manguinho se révoltent contre l’occupation policière représentée par l’UPP – Unité de Police Pacificatrice. Des affrontements ont lieu entre la police et les manifestants au cours desquels une jeune fille est blessée par balle à la jambe.

18 octobre : Des manifestants antispécistes pénètrent par effraction dans le laboratoire Institut Royal à Sao Roque, près de Sao Paulo, et libèrent près de 200 chiens qui y étaient utilisés comme cobayes. Le lendemain, une manifestation est organisée devant l’Institut, des affrontements ont lieu entre la police et les manifestants, armés de pierres et de gourdins. Plusieurs véhicules partent en fumée, dont une voiture de police et des véhicules appartenant à la presse.

Entre le 18 et le 23 octobre, plusieurs perquisitions et saisies de matérielles ont lieu chez des militants anarchistes à Belo Horizonte. Les perquisitions, menaces physiques ou de mort et tentatives d’intimidations à l’égard des militants et anarchistes ont eu lieu régulièrement dans les principales grandes villes du pays ces derniers temps.

Le 21 octobre : Des affrontements ont lieu à Rio, dans le quartier de Barra da Tijuca, entre des syndicalistes et la police au cours d’une manifestation contre la privatisation des sites de pétroles off shore (les fameux Pré-Sal).

http://juralib.noblogs.org/files/2014/02/PhotoE.jpgManifestation contre la privatisation du Pré-Sal, Rio de Janeiro

Dans la semaine du 20 au 26 octobre, une multitude de manifestations et d’actions sont organisées à Sao Paulo, et dans d’autres villes pour la gratuité des transports. Le 23, des centaines de manifestants investissent les rues dans la région du Grajau, quartier populaire dans la périphérie sud de Sao Paulo. Ils protestent, entre autres, contre la mauvaise qualité et le prix des transports publics. À la suite d’affrontements avec la police, 30 personnes sont arrêtées.

Le 25 octobre des manifestations sont organisées dans plus de 15 grandes villes du pays pour la gratuité des transports. À Sao Paulo, plusieurs terminaux de bus sont saccagés, des bus sont incendiés, des agences bancaires détruites, un colonel de la Police Militaire est tabassé par des manifestants… Près de 92 personnes sont arrêtées à l’issue de la manifestation. Des affrontements entre les manifestants et la police ont également lieux à Campinas, Natal et Porto Alegre.

Le 26 octobre, un ancien hôpital militaire est occupé dans le centre de Belo Horizonte par un groupe de gens qui veulent en faire Centre Culturel Autogéré. L’espace est baptisé Luiz Estrela, en hommage à un poète et performer transgenre qui vivait dans la rue, retrouvé mort au mois de juin. Certains soupçonnent qu’il ait été tué par la police. Ce type de squatt s’était fait de plus en plus rare dans les grandes villes brésiliennes ces dernières années en raison de la répression policière systématique, à la différence des occupations de terrains qui elles sont très fréquentes. Dans les semaines qui suivent, un autre bâtiment est occupé dans le centre de la ville afin d’être transformé en espace autonome.

Le 28 octobre : De violentes émeutes éclatent dans le quartier Vila Medeiros, zone nord de Sao Paulo après la mort du jeune Douglas Martins, 17 ans, assassiné par un policier. Douglas sortait d’un bar lorsqu’une voiture de police s’arrête à sa hauteur. Le coup de feu part d’un seul coup et atteint le jeune homme au thorax. En réaction, la population exprime sa rage sous diverses formes : trois bus et une voiture de police sont détruits, cinq véhicules brûlés, deux banques vandalisées, plusieurs barricades sont montées. Des feux se propagent, l’un deux atteint le réseau électrique et provoque un black out dans le quartier. Le lendemain, d’autres émeutes éclatent dans un quartier voisin après la mort d’un autre jeune tué par un policier en service.

http://juralib.noblogs.org/files/2014/02/PhotoF.jpgÉmeutes contre la violence policière à Sao Paulo

29 octobre : Plusieurs manifestations ont lieu dans différents quartiers de la banlieue de Belo Horizonte en réaction à l’expulsion d’un terrain occupé. Simultanément, les principales voies d’accès au centre de la capitale sont bloquées par des barricades de pneus enflammés. La police utilise flashballs et lacrymogènes pour tenter de disperser les manifestants qui répondent par des jets de pierre.

Le 31 octobre à Recife, Une manifestation réalisée par les vendeurs ambulants se termine en affrontements avec la police, jets de projectiles contre tirs de flashballs.

1er novembre : À Sao Paulo, une nouvelle vague d’occupations urbaines a lieu dans la région du Grajau, où cinq terrains différents sont occupés par des centaines de familles. Ce jour là, la communauté qui occupe le terrain de Estaiadinha, bloque plusieurs routes pour protester contre l’ordre d’expulsion. La police intervient et réprime violemment la manifestation tirant au flashball et lançant des des bombes de lacrymoègnes depuis un hélicoptère. Une situation similaire a lieu le même jour à Contagem, en périphérie de Belo Horizonte, où des centaines de manifestants issus de l’occupation William Rosa bloquent une route dans les deux sens à l’aide de barricades et pneus enflammés. La police intervient violemment le soir même et va même jusqu’à s’en prendre directement à la communauté en tirant des bombes de lacrymogènes dans les maisons tandis que des policiers militaires mettent le feu à plusieurs d’entre elles… Les affrontements ont lieu jusqu’à 02h00 du matin, mais la tentative d’expulsion échoue.

http://juralib.noblogs.org/files/2014/02/PhotoG.jpegManifestation contre l’expulsion de la communauté Estaiadinha, Sao Paulo

Le 05 novembre Le commissariat de police de la plage de Cumbuco, dans l’État du Ceara, est en partie détruit par des habitants qui protestent contre la mort d’un jeune de 21 ans. Ce dernier a été retrouvé mort après avoir été abordé par des policiers. En réponse, des habitants du village bloquent la route principale et attaquent le commissariat à coup de pierres. Le mois précédent, c’est le commissariat de la petite ville de Tarrafas, également dans le Ceara, qui avait été détruit par les habitants qui protestaient contre l’assassinat de José Pedroca do Carmo, agriculteur de 51 ans.

Le 05 novembre toujours, au soir, une base de la Police Militaire de la zone sud de Porto Velho, dans l’État de Rondonia, est attaquée par plusieurs individus. La façade est la cible de jets de pierre et les vitres d’une camionnette sont détruites. Quelques jours auparavant, une autre base de la Police Militaire avait été la cible d’une attaque dans la même ville.

06 novembre : À six mois de la coupe du Monde, le gouvernement de Rio de Janeiro annule la Soccerex 2013, la plus grande réunion mondiale sur le football, prévue initialement pour la fin novembre, par crainte d’« agitation sociale ».

13 novembre : Le laboratoire Institut Royal, situé à Sao Roque, est à nouveau la cible d’une action antispéciste. Les manifestants libèrent les animaux qui y restaient enfermés, principalement des rongeurs, et s’en prennent au matériel présent sur place. Entre temps, le laboratoire avait décidé de cesser ses activités à Sao Roque en raison des actions et manifestations dont il a été la cible.

http://juralib.noblogs.org/files/2014/02/PhotoI.jpgManifestation antispéciste devant le laboratoire Institut Royal à Sao Roque

Le même jour, la communauté paysanne de Flona Bom Futuro, près de Rio Pardo, dans l’État de Rondonia, résiste à une tentative d’invasion policière. Les habitants incendient plusieurs véhicules de police, parviennent à libérer deux personnes qui avaient été arrêtées et font fuir les policiers. Ils détruisent ensuite des ponts menant à la communauté pour empêcher d’éventuelles représailles. Le surlendemain, la communauté est la cible d’une gigantesque descente policière, encerclée par une cinquantaine de véhicules, au cours de laquelle dix personnes sont arrêtées. La communauté Flona Bom Futuro est la cible constante d’attaques et de pressions de la part de la police et de pistoleros à la solde de grands propriétaires de la région qui convoitent le terrain qu’elle occupe. Les conflits agraires sont fréquents et violents dans la région.

20 novembre : La très célèbre et touristique plage d’Ipanema, à Rio de Janeiro, est le théâtre d’affrontements entre des groupes de jeunes et la garde municipale après que celle-ci ait arrêté quelques adolescents accusés d’avoir commis des vols. La tente qui abrite la garde municipale est la cible de pierres et de projectiles lancés par un groupe qui exige la libération des personnes arrêtées. Les jeunes issus de quartier pauvres sont systématiquement victimes de contrôles et d’arrestations arbitraires lorsqu’ils fréquentent cette plage, située dans le quartier le plus bourgeois de la ville. Le mois précédent, la garde municipale avait été expulsée de la plage à coup de jets de noix de coco et de projectiles après avoir tenté de réglementer un jeu de ballon.

Le jour même, l’activiste et directrice de théâtre Gleise Nana sucombe de ses blessures à l’hopital où elle avait été conduite après qu’un incendie suspect se soit propagé dans son appartement à Duque de Caxias, en périphérie de Rio de Janeiro, quelques semaines auparavant. Peu de temps avant l’incendie, elle s’était plaint d’avoir reçu des menaces de la part de policiers. Elle avait rassemblé une grande quantité de vidéos témoignant des violences policières ces derniers mois.

24 novembre : Les travailleurs de la construction civile de Belo Horizonte, réunis en assemblée générale, se mettent en grève pour revendiquer un meilleur salaire et de meilleures conditions. Plusieurs manifestations sont réalisées dans les jours suivants au cours desquelles des travailleurs saccagent des chantiers et détruisent une partie du matériel qui s’y trouve. D’autres grèves de grande ampleur dans le secteur de la construction civile ont eu lieu dans la même période, notamment sur le chantier du barrage de Belo Monte ou encore à Recife.

29 novembre : Une manifestation est réalisée pour la gratuité des transports et contre la « mafia du transport publique » à Varzea Grande, dans le Mato Grosso, au cours de laquelle la population investit la principale station de bus de la ville et détruit le mur et les tourniquets qui obligeaient les usagers à payer un nouveau ticket pour faire un changement. 25 personnes sont arrêtées.

30 novembre : Dans la zone sud de Sao Paulo, près de 2000 mal logés occupent un terrain de plus de 500 hectares. Il s’agit du plus grand terrain occupé depuis ces derniers temps.

04 décembre : Près de 500 indiens manifestent à Brasilia pour la démarcation de leurs terres et contre les récents assassinats politiques dont plusieurs de leurs représentants ont été victimes. Une partie d’entre eux tente d’envahir le Palais de la Présidence et sont repoussés par les agents de sécurité après un combat au corps à corps.

http://juralib.noblogs.org/files/2014/02/PhotoH.jpgAffrontements entre indiens et vigiles du Palais Présidentiel à Brasilia

09 décembre : 19 personnes sont arrêtées dans la zone Nord de Sao Paulo accusées d’avoir participer aux émeutes du 28 et 29 octobre.

Le 15 décembre a lieu l’expulsion de Aldeia Maracana (“Communauté Maracana”), bâtiment occupé par des indiennes/indiens de différentes communautés. Le bataillon de Choc de la Police Militaire investi le lieu tandis que s’y tient la première rencontre de la FIP (Front Indépendant Populaire), organisation apartidaire réunissant différents mouvements de lutte autonomes ayant surgie dans l’effervescence politique de ces derniers mois. Près de 20 personnes sont arrêtées et emmenées au commissariat. Le lendemain, en réaction, le rectorat de l’UERJ, université voisine du squatt, est occupée.

Le 16 décembre, une nouvelle occupation urbaine voit le jour à Florianopolis. Près de 60 familles occupent un terrain au nord de la ville. L’occupation est baptisée Amarildo de Souza en hommage à un maçon torturé et assassiné par la police de Rio de Janeiro au cours des manifestations de juin/juillet dernier.

Le 18 décembre, un homme de 81 ans est tué d’une balle dans la tête au cours d’une manifestation contre la violence policière dans Communauté Mandela II, appartenant au complexe de favelas de Manguinhos, à Rio de Janeiro. La manifestation avait eu lieu suite à l’interpellation d’un jeune de 13 ans par les agents de l’UPP (Unité de Police Pacificatrice) et s’était soldée par des affrontements entre policiers et habitants.

Le 21 décembre une mutinerie éclate dans le Centre de Détention de Icoaraci, près de Belém, après qu’une tentative de fugue collective ait été empêchée par les mâtons. Les détenus mettent le feu à des objets et parviennent à détruire la quasi totalité des cellules du Centre. La Compagnie d’Opérations Spéciale de la Police Militaire intervient finalement pour mettre fin à la rébellion. Ce type de mutinerie est de plus en plus fréquent ces derniers temps. Le 19 décembre, c’est la Prison de Montes Claros, nord de Minas Gerais, qui avait été le théâtre d’une révolte au cours de laquelle les détenus avaient brûlés matelas et vêtements. Le 18, une rébellion de prisonniers dans la prison de Pedrinhas, à Sao Luiz, dans le Maranhao, s’était soldée par la mort de trois détenus après qu’une tentative de fuite ait été déjouée. Deux mois plus tôt, 10 détenus avaient été tués par la police lors d’une révolte similaire dans la même prison. Le 10 décembre, la prison de Maracanaú, près de Fortaleza, avait été secoué par une révolte au cours de laquelle une partie de la prison avait été détruite…

Le 23 décembre, une fille de 12 ans est abattue d’une balle dans la tête au cours d’une descente de police dans la favela Para-Pedro, dans la zone nord de Rio de Janeiro. Son petit frère, de 7 ans, est lui blessé au visage, également par un tir. En réponse, les habitants du quartier montent des barricades et enflamment des pneus, bloquant l’avenue principale du quartier. Quatre adultes, que la police accusait d’être des « trafiquants », ont également été tués au cours de l’opération et dix personnes arrêtées.

Le même jour, près de 150 personnes envahissent un supermarché dans le centre de Belo Horizonte. Après avoir criés plusieurs slogans contre le consumérisme, ils refusent de quitter les lieux sans emporter avec eux une grande quantité de riz, haricots, pâtes, huile et autres aliments de base « pour un Noël sans faim ».

À suivre…

Reçu le 26 décembre 2013

lu sur http://juralib.noblogs.org/

Manifestation antifa à Paris le 9 février : l’antifascisme, c’est l’affaire de toutes et tous !

affiche_09022014À l’invitation de La Horde, plusieurs collectifs et individus se sont organiséEs, à l’occasion des 80 ans des grandes manifestations antifascistes de 1934, pour défiler dans les rues de Paris le 9 février prochain. Rendez-vous est donné à 14h place Jules Joffrin pour rappeler que l’antifascisme que nous défendons n’est pas né d’hier, et qu’il dépasse largement le cadre étroit de l’opposition frontale avec les groupuscules d’extrême droite.
Si nous ne laisserons jamais les organisations nationalistes réactionnaires tenter d’imposer leurs idées au reste de la société, nous n’oublions pas non plus les responsabilités de l’État français dans le climat raciste délétère qui pourrit les relations sociales.  Aussi nous nous inscrivons dans le prolongement des mobilisations d’hier contre toutes les formes de fascismes : manifestations contre les ligues fascistes en 1934 ; celles des lycéens et étudiants contre les nazis et Vichy en 1940 ; mobilisations contre le colonialisme et l’OAS dans les années 1950 et 1960 ; pour le droit des femmes à disposer de leurs corps dans les années 1970 ; pour l’égalité des droits et contre les crimes racistes et sécuritaires dans les années 1980 ; pour l’ouverture des frontières et le soutien aux sans-papiers dans les années 1990 ; contre la violence de l’extrême droite dans les années 2000, pour la solidarité internationale…

Le texte d’appel à la manif :

l’antifascisme, c’est l’affaire de toutes et tous !

Il y a 80 ans, le 6 février 1934, les ligues fascistes marchaient dans les rues de Paris pour imposer par la force leur modèle de société : en réaction, trois jours plus tard, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées contre ce coup de force fasciste dans les rues parisiennes, suivies par des centaines d’autres les jours suivants dans toutes les régions de France, avec en point d’orgue une manifestation de 250 000 personnes, à nouveau à Paris, le 12 février. La France d’aujourd’hui n’est pas celle des années trente, et l’extrême droite a évolué : au-delà de l’activisme des groupuscules ultranationalistes qui s’en revendiquent, son expression se retrouve aussi bien dans les propos d’un ministre, dans l’esprit d’une loi, dans le programme d’un parti populiste, dans le conservatisme qui met en danger l’IVG, dans le racisme et le sexisme du quotidien. Mais la résistance face à elle est toujours d’actualité.

Le battage médiatique autour de l’interdiction de spectacles antisémites et leur instrumentalisation à des fins politiciennes ne doivent pas nous dédouaner d’une nécessaire réaction face à l’intolérable : l’État est bien mal placé pour prétendre lutter contre l’extrême droite, alors qu’il orchestre expulsions et discriminations au sein même du modèle qu’il défend, mais c’est à nous de ne pas lui laisser occuper l’espace de la résistance antifasciste.

Cette résistance à l’offensive des idées racistes et nationalistes doit être sans concession.

En premier lieu, l’antifascisme que nous défendons est l’affaire de toutes et tous, collectifs ou individuEs, organiséEs ou non : ce n’est sûrement pas l’affaire de la justice ou de la police, ni celles des seules organisations politiques, surtout quand elles en font un enjeu électoral à quelques semaines des élections municipales, pour mieux déserter le terrain le reste du temps.

Ensuite, notre antifascisme ne doit négliger aucune des formes que prend ce que nous combattons : discours et violences islamophobes et sexistes, racisme anti-Roms qui prospère des quartiers populaires jusqu’aux plus hauts sommets de l’Etat, antisémitisme larvé ou assumé, racisme sexiste à l’égard des femmes de l’Est, retour du racisme biologique envers les Noirs, racisme inaudible à l’encontre des Asiatiques, rafles de putes et de sans papiers, homophobie, lesbophobie et transphobie religieuses ou laïques. Notre antifascisme doit les combattre globalement, par tous les moyens nécessaires.

Enfin, il est facile de constater que les inégalités sociales reposent en grande partie sur la discrimination à l’égard des populations pauvres d’origine étrangère, sur la recherche de boucs-émissaires, mettant à nu le racisme structurel de la société. Mais nous savons aussi que l’injustice sociale n’est pas qu’une histoire de discrimination culturelle ou ethnique, et que ses racines plongent au cœur même de la logique d’un capitalisme qu’il nous reste à détruire ; que le nationalisme est à combattre d’où qu’il vienne, et que l’esprit de clocher n’est pas le domaine réservé de l’extrême droite.

Mais notre antifascisme ne se résume pas à une une lutte défensive car c’est avant tout une lutte d’émancipation. Il nous paraît donc logique de nous mobiliser pour la libre circulation des personnes, l’abolition des frontières et la solidarité avec les sans papiers ; pour l’égalité hommes-femmes dans la vie, dans la ville et au travail quelque soit leurs origines ; pour la solidarité internationale antifasciste.

lu sur http://lahorde.samizdat.net/