[Toulouse] Festival des 3 ans de la CREA
[La Coupe du monde n’aura pas lieu] Affrontements entre des sans-abri et la police à Sao Paulo
Brésil : affrontements entre des sans-abri et la police à Sao Paulo
Un millier de sans-abri ont affronté mardi 29 avril à Sao Paulo des forces de police avec des jets de pierres et des barricades. Les manifestants protestaient contre le retard dans la discussion du plan d’urbanisme censé réguler l’expansion de la ville. Un millier de manifestants, selon la police, se sont rassemblés devant la mairie, où les conseillers municipaux devaient discuter du plan régissant notamment les zones réservées au logement.
Quand les conseillers ont décidé que le plan serait examiné plus tard, alors que les débats étaient retransmis à l’extérieur du bâtiment sur de grands écrans, les membres du Mouvement des travailleurs sans abri (MTST) ont commencé à jeter des pierres et à brûler des pneus et des ordures en signe de protestation.
LE DÉFICIT DE LOGEMENTS LE PLUS ÉLEVÉ DU PAYS
La police est alors intervenue avec du gaz lacrymogène et des bombes assourdissantes pour disperser les manifestants, et empêcher qu’ils n’entrent dans la mairie. Les manifestants ont répliqué en bloquant la circulation dans les rues autour du bâtiment, située dans un quartier très central de Sao Paulo et à un moment de pic du trafic extrêmement chargé de la ville.
Sao Paulo, qui compte 11 millions d’habitants, a le déficit de logements le plus élevé du pays, soit 700’000 unités, selon les chiffres de la mairie. La ville est l’un des 12 sites de la Coupe du monde de football qui commence dans quarante-trois jours, et doit notamment accueillir le match d’ouverture le 12 juin. Les membres du MTST négocient avec le maire Fernando Haddad la construction de logements pour les plus pauvres, et le plan urbanistique actuellement en discussion doit déterminer quelles seront les zones destinées à leur construction.
Publié par le savoir-faire français (LeMonde.fr avec l’Agence Faut Payer, 30 avril 2014)
Emission du 26 Avril 2014 – Radio Vosstanie
312 minutes d’émission. ! (ouf…)
Pendant l’émission quelques morceaux de l’album SamplObsession
ASSATA SHAKUR Citations et Extraits
Les citations traduites ci-dessous sont extraites de divers textes, entretiens, discours et lettres d’Assata Shakur. On peut retrouver ces citations et d’autres, en anglais, à l’adresse suivante :
http://www.assatashakur.org/axioms.htm.
Collectif Angles Morts, avec Lukas Podzhog
anglesmorts@gmail.com
« Trop de mes soeurs ignorent qui sont les vrais criminels et les vrais chiens. Elles se reprochent d’avoir faim, elles se détestent parce qu’elles survivent du mieux qu’elles peuvent. Voir tant de peur, de doute, de souffrance et de haine de soi, est l’aspect le plus douloureux de la vie dans ce camp de concentration. Malgré tout cela, je ressens comme une brise sur ma nuque, qui se transforme en ouragan, et quand je prends une profonde inspiration, je peux sentir la liberté. »
« La place d’une femme est dans la lutte. »
« Nous avons dû apprendre que
nous étions beaux. Nous avons dû réapprendre quelque chose qui nous avait été arraché. Nous avons dû apprendre ce qu’était le Black Power. Les gens ont du pouvoir quand ils s’unissent. Nous avons appris l’importance de nous rassembler et d’agir. »
« J’ai plaidé et je plaide toujours pour un changement révolutionnaire »
« J’ai réalisé que j’étais liée à l’Afrique. Je n’étais pas seulement une fille de couleur. Je faisais partie d’un monde à part entière qui aspirait à une vie meilleure. Je fais partie d’une majorité et non d’une minorité. J’ai passé ma vie à grandir. Si vous ne grandissez pas, vous ne comprendrez jamais ce qu’est l’amour véritable. Si vous ne tendez pas la main vers les autres pour les aider, alors vous rétrécissez. Ma vie a été une vie d’action. Je ne suis pas spectatrice. »
« Notre situation aujourd’hui est critique. Nous ne pouvons ni fuir ni Nous cacher. Nous allons devoir passer aux choses sérieuses. Déterminer qui Nous sommes. Sommes-Nous des Nègres de maison ? Allons-Nous marcher pacifiquement vers les chambres à gaz ? Ou sommes-Nous des Nègres des champs qui vont se battre jusqu’à être libres ? Nous ne sommes pas venus ici comme des Nègres de maison. Nous ne sommes pas venus ici d’Afrike comme des minables. Nous ne sommes pas venus ici d’Afrike comme des imbéciles. Nous ne sommes pas venus ici comme des Oncle Tom pour hésiter, tergiverser, traîner des pieds stupidement, nous gratter la tête et embrasser les pieds de nos maîtres. Nous ne sommes pas venus ici comme ça. Nous sommes venus ici comme de fiers, forts et beaux Afrikains. Nous sommes venus ici avec une culture, avec fierté. Nous sommes venus ici en sachant qui Nous étions. Nous sommes venus ici comme un peuple intelligent et sensible, qui a lutté et combattu à tous les niveaux dès le moment où nous avons été amenés ici enchaînés. Nous devons prendre conscience de qui Nous sommes et devons réaliser que Nous avons une tradition à perpétuer. »
« Je pense que pour lutter, il faut être créatif. Dans ma vie, la créativité m’a soutenue, elle a éveillé ma lutte spirituelle. »
« J’ai été condamnée à la perpétuité plus 30 ans par un jury entièrement blanc. Ce que j’ai vu en prison, c’était partout de la chair noire enchaînée. Des femmes enfermées dans des cages. Et nous serions les terroristes ? Ça n’a simplement aucun sens. »
« Durant mon enfance, le nom « Freeman » [« homme libre »] ne signifiait rien de particulier. C’était un nom comme un autre. Ce n’est qu’à partir du moment ou j’ai grandi et commencé à lire l’histoire noire que j’ai découvert la signification de ce nom. À la fin de l’esclavage, de nombreux Noirs ont refusé d’utiliser le nom de famille de leurs maîtres. À la place, ils se sont donné le nom de « Freeman ». Le nom était aussi utilisé par des Africains qui avaient été libérés avant que l’esclavage ne soit « officiellement » aboli, mais c’est surtout après l’abolition de l’esclavage que beaucoup de Noirs ont pris le nom de « Freeman ». Le jour où j’ai appris ça, j’ai commencé à voir mes ancêtres sous un nouveau jour. »
« Chères soeurs, le peuple noir ne sera jamais libre tant que les femmes noires ne participeront pas à tous les aspects de la lutte. »
Chanson du CMDO
[Toulouse] « La police a été extrêmement violente pour casser la Crea. Ça fait plusieurs années qu’ils nous ont dans le viseur et là avec l’arrivée de Jean-Luc Moudenc, ils ont voulu marquer le coup »
Toulouse : un militant blessé par un tir de Flashball lors de l’évacuation d’un squat
Un jeune homme a déposé plainte jeudi 24 avril 2014 auprès du procureur de Toulouse après avoir été grièvement blessé par un tir policier le 21 avril à Toulouse, lors de l’évacuation de deux maisons squattées. Yann Zoldan, psychologue de 26 ans, souffre de multiples fractures à la joue droite, causées selon lui par l’impact d’un tir de LBD 40×46 (le Flashball nouvelle génération, plus puissant et plus précis).
Les forces de l’ordre étaient intervenues lundi 21 avril en fin d’après-midi pour déloger des familles de deux maisons récemment squattées, au 38, rue Louis-Plana, à Toulouse. Plusieurs militants de la Crea (campagne pour la requisition, l’entraide et l’autogestion), un collectif toulousain qui depuis trois ans « réquisitionne » des bâtiments vides pour y créer des « centres sociaux autogérés », étaient présents. « C’était des maisons inoccupées depuis des années et nous avons les preuves qu’on les occupait depuis plus de 48 heures (passé ce délai, la police ne peut normalement plus intervenir en flagrant délit et le propriétaire doit obtenir une décision de justice pour procéder à l’expulsion des squatteurs), dit Mathieu Rigouste, sociologue et militant qui a été interpellé au passage. Mais les policiers sont passés outre. Le nouveau maire, Jean-Luc Moudenc (UMP), s’est fait un devoir de réprimer la Crea. »
Selon les militants interrogés, à la vue des agents de la brigade anticriminalité (Bac) et des CRS venus en nombre, les occupants auraient préféré quitter les lieux eux-mêmes. « Il a fallu sortir les affaires, organiser des voitures, c’est alors qu’un camarade (Mathieu Rigouste) a été interpellé par la Bac, explique Louise, une étudiante de 26 ans. Plusieurs personnes se sont rapprochées pour savoir pourquoi ils l’interpellaient. Les policiers de la Bac ont sorti les matraques et un LBD. La violence a monté d’un coup. Ils ont lancé une grenade assourdissante à travers la rue. »
Vers 20 heures, intrigué par une première déflagration, Clément, un voisin de 26 ans, a assisté à la scène depuis son palier, au rez-de-chaussée du 30, rue Louis-Plana. « J’ai clairement entendu un CRS dire “Celui-là, attrapez-le”, ils ont couru vers un gars et là c’est parti en vrille avec des coups de matraque, des mecs qui se sont retrouvés au sol, puis j’ai entendu une nouvelle déflagration de Flashball », décrit le jeune homme, électricien et musicien. C’est à ce moment que Yann Zoldan, qui cherchait à fuir, aurait été touché. « Je m’étais réfugié derrière une poubelle, un policier en civil m’a dit “Sors et cours”, donc je suis sorti en levant les mains en l’air et en le regardant, affirme le jeune homme, militant du droit des animaux. Le policier a essayé de me donner un coup de matraque, j’ai reculé et là je me suis pris le tir. Je suis tombé sur les genoux, puis c’est devenu la confusion. » Selon lui, seul un policier de la Bac était armé d’un lanceur de balles de défense et l’arme était dotée d’un « viseur » (caractéristique des LBD 40×46). « Plusieurs militants lui avaient dit “Ne visez pas la tête”», se souvient Yann Zoldan.
Soutenu par ses amis, Yann Zoldan est mis à l’abri chez le voisin Clément, qui avait laissé sa porte ouverte, au cas où. « Il était conscient mais complètement sonné et pissait le sang, c’était impressionnant, décrit ce dernier. On lui a donné les premiers secours puis je l’ai emmené aux urgences de Purpan. » Diagnostic : une joue droite en miettes. Après scanner, le certificat du médecin des urgences daté du 21 avril dénombre pas moins de cinq fractures des os du visage : « Fracture mandibulaire droite, fracture du malaire, fracture du sinus maxillaire, facture du plancher de l’orbite, hémosinus du maxillaire droit. »
Des blessures « compatibles avec l’impact de la balle de Flashball », a précisé deux jours plus tard le médecin légal, qui a attribué une ITT de dix jours renouvelable. « Le médecin des urgences m’a dit que des morceaux d’os avaient explosé et que si j’avais été touché un peu plus haut, au niveau de la tempe où les os sont plus fins, ç’aurait été la mort à coup sûr », indique Yann Zoldan. Le jeune homme, doctorant en psychologie, devrait être opéré dès que sa joue aura dégonflé pour « mettre des plaques de métal ».
Son avocat, Me Julien Brel, a déposé plainte jeudi 24 avril devant le procureur de Toulouse pour violences avec arme par personne dépositaire de l’autorité publique, en demandant l’ouverture directe d’une information judiciaire. L’avocat connaît bien ces blessures. Il défend déjà Joan Celsis, un étudiant toulousain qui avait perdu un œil en mars 2009, après un tir de Flashball. L’affaire avait abouti à non-lieu, confirmé le 14 mars 2013 par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Toulouse, faute d’identification du policier tireur.
Les quatre militants interrogés assurent qu’il n’y a eu aucune violence envers les forces de l’ordre le 21 avril 2014. « De ce que j’ai vu, les squatteurs n’étaient pas du tout dans une attitude agressive qui aurait justifié la réponse des policiers, ils étaient en train de partir petit à petit », indique Clément, le voisin. « La police a été extrêmement violente pour casser la Crea, estime de son côté Louise. Ça fait plusieurs années qu’ils nous ont dans le viseur et là avec l’arrivée de Jean-Luc Moudenc, ils ont voulu marquer le coup. » D’après la jeune femme, les policiers auraient saisi et donné des coups de pied dans l’appareil photo d’un militant, qui photographiait les interpellations et les « violences policières ».
Selon plusieurs témoignages, quatre personnes auraient été interpellées ce soir-là, dont Mathieu Rigouste, 33 ans. Chercheur en sciences sociales et militant, le jeune homme a été placé en garde à vue pour « violation de domicile » selon son avocat Me Julien Brel. « Puis ils lui ont rajouté refus de prélèvement d’ADN et ont prolongé sa garde à vue jusqu’à mercredi 11 heures, pour l’interroger sur des faits plus anciens », explique l’avocat. Près de 40 heures de garde à vue qui ont abouti, selon Me Julien Brel, à une simple « convocation à la maison de la justice et du droit pour un rappel à la loi »…
Auteur de plusieurs ouvrages consacrés aux quartiers populaires et à l’idéologie policière (L’Ennemi intérieur paru en 2009 ou encore La Domination policière parue en 2012), Mathieu Rigouste parle d’une « arrestation arbitraire ». « Comme d’habitude, les policiers ont désigné des chefs, ils essaient de fabriquer des responsables pour mieux réprimer, alors que la Crea est un mouvement de gens en galère sans chef », dit-il.
Leur presse (Louise Fessard, Mediapart, 25 avril 2014)
L’anarchisme révolutionnaire de Flores Magon
L’anarchisme révolutionnaire n’est pas un courant politique qui existe uniquement dans l’Europe occidentale. Certains gauchistes postmodernes considèrent la perspective d’une révolution mondiale comme un projet colonial pour imposer l’universalisme occidental. Ils justifient ainsi l’acceptation des traditions communautaires avec ses hiérarchies et sa morale patriarcale. Les communautés indigènes au Mexique, duChiapas ou de Oaxaca, sont alors présentées comme émancipatrices.
Mais le Mexique abrite également une véritable culture libertaire. Ricardo Flores Magon incarne ce mouvement anarchiste et révolutionnaire. Il participe à de nombreuses révoltes dans le Mexique des années 1910. Il se place du côté des illégaux, des brigands, des rebelles. Ses textes incitent à l’action et à l’insurrection, loin de la résignation postmoderne et du fatalisme marchand. Le mouvement magoniste existe toujours, même si les anarchistes préfèrent médiatiser les pitreries du sous commandant Marcos.
Appel à l’insurrection
« Dans la pâleur du paysage se dessine la silhouette d’un géant : l’insurrection », écrit Ricardo Flores Magon. Il évoque, avec lyrisme et passion, les diverses révoltes ouvrières. Malgré leur échec, elles permettent de raviver la perspective d’une rupture avec la barbarie capitaliste. « Ainsi vivent les classes dirigeantes, de la souffrance et de la mort des classes dirigées. Pauvres et riches, opprimés et despotes, égarés par l’habitude et les usages ancestraux, considèrent cette situation absurde comme naturelle », souligne Ricardo Flores Magon. Il propose une véritable analyse de classe de la société. Il attaque également les valeurs traditionnelles qui imposent l’acceptation de l’ordre social.
Mais la réflexion critique peut transformer l’esclave en rebelle. Même si la théorie ne remplace pas l’action, indispensable pour véritablement transformer la société. « Le droit à la révolte pénètre les consciences. Le mécontentement grandit, le malaise devient insupportable. La contestation éclate et tout s’embrase », poursuit Ricardo Flores Magon. La conscience de classe permet l’émergence d’une colère spontanée qui ne provient d’aucune avant-garde. La révolte apparaît comme une respiration, indispensable pour vivre.
L’anarchiste illégaliste préfère le voleur au mendiant qui quémande une aumône à genoux devant le bourgeois. La dignité du voleur devient préférable à la soumission de l’honnête citoyen qui se prosterne devant la légalité bourgeoise. « En violant les lois promulguées par la bourgeoisie, je ne fais que rétablir la justice bafouée par les riches, qui volent les pauvres au nom de la loi », écrit Ricardo Flores Magon.
la suite sur zones-subversives.over-blog.com
Paris : « Indymedia s’attaque aux Vélib », ou la misère de l’information
Le collectif du site d’info alternatif Indymedia Nantes serait soudainement devenu activiste anti-Vélib à Paris et Montreuil apprend-on sur le site de RTL.
Des activistes d’extrême gauche ont mené une opération anti-Vélib’ à Paris, entre mardi 15 et mercredi 16 avril. Le groupe Indymedia s’en est pris à 456 vélos situés dans l’est de la capitale et Montreuil en leur crevant les pneus. Anti-fasciste et anti-capitaliste, Indymedia a revendiqué l’opération, accusant le fabriquant JC Decaux d’esclavagisme.
Une info foireuse (il s’agit évidemment d’un communiqué anonyme) qui témoigne d’une bien grande méconnaissance des sites alternatifs. La responsabilité d’Indymedia est reprise en coeur par Le Figaro, Direct Matin, 20 Minutes (« le mouvement anti-fasciste et anti-capitaliste Indymedia) », etc. Combien d’infos merdiques ou de mensonges relayés à tour de bras par les pisse-copies dans leur chasse aux clics, c’est la question que l’affaire soulève.
Soutien aux camarades d’Indymedia Nantes dont on espère que la bêtise des journalistes en question ne va pas les obliger à devoir répondre, devant les flics, de toutes les actions revendiquées sur le site participatif. Le communiqué de revendication :
[Paris-Montreuil] Vélib’ pris pour cible
Depuis quelques temps déjà, JC Decaux et la justice collaborent : en effet dorénavant lorsque la police interpelle un mineur accusé de vol ou de dégradation sur des Vélib’, JC Decaux peut les faire travailler gratuitement à titre de sanction dans ses ateliers de réparation, avec la bénédiction d’un juge pour enfant.
L’esclavage ne s’arrête pas là : le 2 avril dernier, un détenu s’évadait de la prison de Villepinte (93), en se cachant dans un carton contenant des pièces détachées entrant dans la fabrication de ces jouets pour bobos. Leurs chers Vélib’ sont donc en partie fabriqués en taule…Non content d’être une des premières fortunes de France, JC Decaux s’engraisse également sur l’exploitation de prisonniers, en partenariat avec l’Administration Pénitentiaire, les juges et juges pour enfant.
Pour ces quelques raisons, nous avons voulu faire payer ces esclavagistes.
Dans la nuit du 14 au 15 avril, sous une magnifique pleine lune, dans les 10ème, 11ème et 12ème arrondissements ainsi qu’à Montreuil, les pneus de 453 Vélib’ ont été crevés.
Ainsi nous envoyons un clin d’oeil à l’évadé de Villepinte, malheureusement rattrapé.
Vive la belle,
Crève les pneus.
Face à la justice et au travail, on se dégonfle pas.
lu sur http://paris-luttes.info/
Skalpel(Première Ligne) – C’est pas d’ma faute (Prod: Tideux)
En foot comme en politique, la vérité vient du terrain
Si en France, tout est mou et flou, il en est autrement au Brésil. Ce pays a connu une dictature militaire durant de longues années. La mémoire des luttes et la pratique militante y sont beaucoup plus dynamiques. La situation économique et sociale est bien plus difficile qu’en France.
L’Atletico Mineiro est un grand club de football brésilien. Il est l’un des deux clubs de la ville de Belo Horizonte, située dans le Minas Gerais.
Il a gagné des titres, et des joueurs célèbres ont porté son maillot. La colonne vertébrale de la Selaçao de 1982 (Luizinho, Toninho Cerezo, Eder) était composée de joueurs de l’Atletico Mineiro. Le joueur le plus connu des jeunes générations à avoir porté son maillot est Ronaldinho Gaucho.
C’est un club populaire surnommé « Galo » (le coq), les gens qui le soutiennent ne font qu’un avec l’équipe.
Ce club a une histoire sportive, mais il a aussi une histoire politique. Le meilleur buteur de l’histoire du Club est l’avant-centre Reinaldo (455 matchs, 255 buts), qui célébrait tous ses buts avec un poing levé qui défiait la dictature :
Dans un contexte de dictature militaire, la répression était bien plus violente que la suspension d’un compte Facebook ou qu’une amende.
L’ancrage dans une véritable gauche des quartiers populaires, la lutte pour les droits et l’égalité sont des choses qui ne sont pas abstraites ou oubliées au Brésil. Pour eux, pas d’illuminatis.
C’est ce que rappelle une frange des supporters de l’Atletico Mineiro dans un communiqué qui pour des raisons d’actualité (le transfert d’Anelka à l’Atletico correspond à celui de Valls à Matignon) est en partie relayé par la presse française.
» Même si ce geste n’était pas dirigé contre les Juifs, de nombreux négationnistes (et, n’oubliez pas : l’antisémitisme est dirigé non seulement contre les Juifs mais aussi contre les Arabes, les Musulmans et les Palestiniens) ont utilisé ce geste pour répandre la haine xénophobe contre ces personnes, en particulier les Juifs. Par conséquent, un geste qui pouvait ne pas être initialement antisémite l’est alors devenu en termes d’utilisation de la part de l’extrême droite européenne.
Comme nous croyons dans l’histoire unique du Club Atletico Mineiro et de ses supporters, la Massa, avec une veine populaire et démocratique marquée par des gestes comme le poing fermé de Reinaldo, nous n’accepterons de gestes comme la quenelle de la part d’aucun joueur qui porte le maillot de notre Galo »
Ce communiqué est disponible ICI. Il est bien plus clair et précis que la plupart de ce qui a été écrit en France concernant la « quenelle ».
Il va être très dur pour les soutiens opportunistes de Dieudonné de faire passer le virage de l’Atletico Mineiro pour des « bobos » et autres « petits blancs ».
Anelka est un grand joueur, il va pouvoir s’exprimer sur le terrain et retrouver le sens des réalités dans un club populaire.
En foot, comme en politique: la vérité vient du terrain militant, comme le rappelle les militants brésiliens.
Un seul Héros, le peuple.
Le mépris de la classe prolo.
Ces derniers mois, notamment avec les manifs timides d’octobre et novembre, j’ai parcouru pas mal de tracts, émanant de syndicats essentiellement, mais aussi de partis politiques. Après coup, y’a un truc que j’ai remarqué, c’est la disparition totale du mot prolétaire, ou prolétariat.
À croire que c’est un mot honteux, qui brûle les doigts quand on l’écrit, et la bouche quand on le dit. Un peu comme la lutte de classe, perçue ces dernières années comme un concept simpliste et dépassé. Il faudrait passer à autre chose paraît-il, arrêter de cracher sur les bourgeois et les patrons, genre on serait tous dans le même sac. Argh, j’ai même pas envie de rire…
Donc vas-y que ça se gargarise à coup de peuple, de citoyens, de salariés et de travailleurs. Salariés et travailleurs, c’est pas très sympa je trouve. Un peu égoïste et corporatiste puisqu’en sont exclus tous les non-travailleurs, et dieu sait qu’ils sont, et seront, de plus en plus nombreux. Peuple pourrait sembler plus ouvert, certes, mais un peu trop du coup puisqu’il inclut tous les bourgeois, et même les patrons ; et pour ceux qu’auraient pas encore pigé, les bourgeois et les patrons, j’aime pas ça. Et peuple est devenu depuis mai 2012 synonyme de Mélenchon. Et Mélenchon, j’aime pas ça non plus. Quant au citoyen il n’est lui défini – et donc réduit – qu’à des droits et des devoirs fixés par la « cité », donc par les dirigeants privilégiés. Aucun n’est synonyme de prolétariat.
C’est pourtant un joli mot prolétaire. C’était, chez les romains, celui ou celle qui, en-dehors de ses enfants (proles) et de sa force de travail ne possédait rien. C’était la classe la plus basse, celle des moins-que-rien. La classe la plus belle, la seule à n’exploiter personne. Le gros Marx avait repris le mot à sa sauce, en en excluant tous les « oisifs » et renforçant cette saleté artificielle qu’est la valeur du travail.
En n’employant plus ce mot de prolétariat, les syndicats se sont définitivement coupés du projet premier du syndicalisme et du fédéralisme : défendre les travailleurs (et les travailleurs potentiels) face à la machinerie patronale, gouvernementale et capitaliste. Aujourd’hui les syndicats sont dits de « services », réservés à la défense (timide) des seuls salariés. Une fois licencié, à la rue, invalide, tu peux juste crever – si ce n’est déjà fait – ils ne lèveront plus le petit doigt pour toi, occupés à négocier leurs privilèges avec leurs exploiteurs. D’ailleurs, à y regarder de plus près, ils défendent plus le travail que les travailleurs eux-mêmes, parlant d’effectif, de masse salariale, de nombre de licenciés, reprenant ainsi le vocabulaire et la vision qu’a le patronat de ses employés. On leur donne, dans ces fameuses négociations, une impression d’égalité en leur lâchant parfois de pseudo-victoires sociales qui ne sont que quelques miettes comparées à ce que pourrait obtenir une grève générale ou tout autre véritable mouvement social. Car, comme on ne cesse de le répéter, et comme le montre l’histoire, seule la lutte paye.
Si je crache aujourd’hui avec autant d’allégresse sur les syndicats, c’est parce que d’un outil créé par les travailleurs pour s’émanciper (des patrons, des partis politiques) les secrétaires de ces syndicats ont dénaturé ce projet en le calquant sur le fonctionnement hiérarchique et centralisé de ses anciens ennemis. Les syndicats actuels sont des traîtres à la classe des travailleurs prolétaires.
Si je crache aujourd’hui avec autant de vigueur sur le travail et les bourgeois, c’est que j’y ai cru. J’ai gobé cette histoire de réussite sociale, j’ai vraiment cru que le soleil chaufferait plus si je m’élevais dans la pyramide sociale. Ça a si bien marché que je me suis coupé de beaucoup de mes potes d’enfance, celles et ceux qui ramaient et qu’on a vite aiguillés vers les filières courtes ; celles et ceux qui se foutaient gentiment de ma gueule parce que je lisais des livres ; parce qu’on m’a dit « tu n’as plus rien à voir avec eux ». Ça a si bien marché que j’en étais arrivé à avoir honte de mes parents au point de ne jamais parler d’eux, de les cacher, de les nier ; parce que je me suis dit « je n’ai plus rien à voir avec eux ». Le mépris de sa propre classe, c’était pas joli…
Mais avec le recul, vu avec quelle persistance j’ai saboté et mes études et mes emplois, je pense que mon partenaire n’a pas été un Jiminy Cricket casse-couilles et moralisateur, mais plutôt un cafard ou un cloporte tapi dans l’ombre, qui n’a jamais lâché l’affaire, jusqu’à ce que je réalise enfin et prenne conscience de qui j’étais, d’où je venais, et de comment on m’avait toujours traité par rapport à ça. Alors ton ascension sociale, tu peux te la fourrer au fond du. Je ne marcherai jamais sur la gueule des copains. Je ne marcherai jamais sur la gueule de personne d’ailleurs. Parce que la loi du plus fort, le darwinisme social, l’individualisme forcené, ça a assez duré. Il est temps de prendre conscience que seul on ne peut rien, ou pas grand chose. Que la division réussie des prolétaires par le patronat, il ne tient qu’à nous de la transformer à nouveau en solidarité. Qu’on aura toujours plus en commun avec le fameux « beauf », simple victime du système qui lui ressasse jusqu’à l’hypnose qu’il n’est rien s’il ne possède rien, qu’avec n’importe quel petit chef, exploiteur volontaire et traître à sa classe.
Alors oui, c’est moins facile d’écouter et de parler aux autres que de les ignorer, mais au final tu gagnes tellement plus ! Tu gagnes la poignée de main « que dieu te gardes et surtout aussi ta petite » de la mamie tsigane ; tu gagnes la bise de Guy toujours rasé de près et embaumant l’after-shave cheap quand il fait la manche ; tu gagnes ce père de famille complètement bourré qui retient ses larmes parce que tu l’as écouté jusqu’au bout, même s’il est lourd, te dire à quel point il n’en peut plus ; tu gagnes ces gamins qui rangent l’artillerie viriliste et provoc’ quand tu leur réponds normalement en leur tendant ton briquet. Tu as toujours ton lot de cons complètement bornés, le populo n’est pas non plus un arc-en-ciel sur lequel on chevauche des licornes roses, mais c’est tellement plus chouette de laisser venir les gens, au moins dans un premier temps, sans jugement, sans prétention, sans mépris. Parce qu’on est tous des prolétaires, hein, mêmes les cons. On est tous dans la même merde, à cause de quelques parvenus ou bien nés qui engraissent sur notre dos, qu’on travaille ou non, et qui nous font crever, quand ça les arrange, quand ils le décident.
Aujourd’hui, je suis fier de ma classe. Ou plutôt fier d’y appartenir. J’y suis né, je l’ai détestée, je suis allé voir ailleurs avant d’y revenir – contraint et forcé – et de voir à quel point elle est belle.
Mon mépris aujourd’hui, il est tout entier pour toi, bourgeois.
[Le changement c’est maintenant] Des boulots de merde payés des miettes
Pascal Lamy prône des “petits boulots” payés en dessous du Smic
L’ancien patron de l’OMC, proche de François Hollande, a estimé ce mercredi qu’il fallait “accepter de franchir les espaces symboliques” pour réduire le chômage.
Pascal Lamy, ex-directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et proche du président François Hollande, a plaidé mercredi pour plus de “flexibilité” sur le marché du travail, avec notamment des “petits boulots” payés en dessous du Smic. “Je sais que je ne suis pas en harmonie avec une bonne partie de mes camarades socialistes, mais je pense qu’il faut, à ce niveau de chômage, aller davantage vers de la flexibilité et vers des boulots qui ne sont pas forcément payés au Smic”, a-t-il déclaré lors de Questions d’infoLCP/France Info/le Monde/AFP.
C’est-à-dire moins que le Smic ? “Oui absolument”, a-t-il ajouté. “Un petit boulot, c’est mieux que pas de boulot. Je ne réponds pas ça dans l’absolu, je n’aurais pas dit ça il y a dix ans ou il y a vingt ans, mais à ce niveau de chômage…” Pour l’ancien commissaire européen socialiste, “il faut accepter de temps en temps de franchir les espaces symboliques de ce type pour rentrer dans la réalité et la transformer”.
OMC : Pascal Lamy se voit refuser une augmentation de 32 %
Les principaux pays membres de l’OMC ont refusé d’accorder à son directeur général, Pascal Lamy, la hausse de 32 % de ses rémunérations qu’il réclamait, rapportent des diplomates jeudi 16 juillet.
M. Lamy faisait valoir à l’appui de sa requête qu’il ne bénéficie pas du plan de retraite accordé aux autres employés de l’OMC, une demande qualifiée de “politiquement naïve” par un diplomate. “En tout, cela faisait une hausse de 32 %. Il n’y a pas eu – comment dire cela d’une manière diplomatique ? – d’enthousiasme pour revoir le paquet de ses émoluments, étant donné la crise financière et économique et en particulier dans la proportion demandée”, a déclaré ce diplomate. “La position était absolument unanime”, a-t-il ajouté.
Pascal Lamy perçoit un salaire annuel de 480’000 francs suisses (316’000 euros) auquel s’ajoute une cotisation de 15 % du montant de son salaire pour sa retraite.
Leur presse (LeMonde.fr avec Reuters, 16 juillet 2009)
Au risque que cela rappelle le “Smic jeunes” d’Edouard Balladur ou le CPE de Dominique de Villepin, tous deux abandonnés après des semaines de contestation sociale ? “Ce n’est parce qu’une réforme n’a pas marché ou parce qu’on a reculé devant la pression de l’opinion que c’est une mauvaise idée. Si on prenait tous les réformes qu’on a essayées à un moment, qui n’ont pas marché et si on ne les avait pas reprises, on serait encore au Moyen Âge”, a lâché Pascal Lamy. (…)
Leur presse (Agence Faut Payer via Liberation.fr, 2 avril 2014)
Rencontre avec quelques personnes du Transfo
Le Transfo, lieu occupé depuis novembre 2012 est menacé d’expulsion. Mais c’est surtout un lieu de vie, d’activités et de rencontres. Entretien avec quelques personnes qui participent au lieu.
« Le Transfo est un espace occupé depuis le 14 novembre 2012.
Ce lieu de près d’un hectare qui appartient à EDF est vide depuis plusieurs années. EDF est une sale entreprise qui rackette chaque foyer en vendant de l’énergie nucléaire qui nous empoisonne la vie. Elle spécule aussi sur l’immobilier.
Face à cette logique du fric, nous investissons collectivement ce lieu sur des bases non-marchandes.
Nous invitons les collectifs et toutes personnes à découvrir, à participer aux différentes activités déjà vivantes, à venir proposer leurs envies, à faire vivre ces lieux dans la gratuité, le partage des pratiques et des connaissances.
Ces mots ne prennent sens que dans des pratiques ancrées dans une lutte contre l’État, le système capitaliste, le sexisme, le racisme et toutes les formes de domination.
Ce lieu est grand. Il y a de la place pour les initiatives, projets et envies. C’est ouvert et plein de potentiel, alors venez ! »
Comment s’est mis en place le collectif du Transfo ?
Nous étions une vingtaine à habiter ensemble, dans un ancien immeuble de la DDE (Direction Départementale de l’Équipement) à Montreuil et on s’en est fait expulser mi-septembre 2012. On cherchait une habitation. On a trouvé le Transfo. En visitant, on a vu que c’était très grand : il y avait un immeuble d’habitation, et qu’il y avait aussi moyen de faire un immense espace d’activités collectives.
Mi-octobre, on était prêt à investir les lieux. On a fait une réunion pour mobiliser du monde à l’ouverture du lieu.
Nous n’avions pas vraiment réfléchi à un projet politique clair, ni au fonctionnement du lieu. Même s’il y avait des grandes lignes, c’était à définir, à clarifier. Plein de gens sont venus à la réunion préparatoire. Puis, il y a eu une Assemblée Générale où les grandes lignes ont été posées.
Un texte a été écrit suite à cette réunion, “Le Transfo, comment ça marche ?” car il y a eu une demande de beaucoup pour clarifier ce qu’était le Transfo.
Une des bases est que c’était un espace de gratuité. Il y a un lieu pour les concerts mais ce n’est pas un espace récréatif.
Au-delà de la gratuité, il y avait une volonté de mettre en place des choses, dans une perspective anti-autoritaire, anti-raciste et anti-sexiste, même si dans le concret, ce n’est pas toujours simple à mettre en place. On ne voulait pas se lancer dans l’événementiel : on s’en fout de faire des concerts. Si concert il y a, ce sont des concerts de soutien pour des collectifs qui ont besoin de tunes.
Une idée fondamentale est aussi celle de prendre les décisions au consensus et de faire les choses par nous-mêmes. L’espace-temps d’organisation est l’assemblée générale qui se tient tous les dimanches à 14h. S’y réunissent des individus ou des collectifs qui font vivre le lieu ou viennent avec leurs propositions…
Il y a un aussi un collectif d’habitants dans un seul immeuble. Certains des habitants participent aux lieux collectifs du Transfo, d’autres n’y participent pas. La première volonté du collectif ouvreur était d’habiter le lieu. Dans ce lieu, il y avait la possibilité de séparer l’habitation du lieu collectif.
Dans la réalité, c’est plus compliqué. Les gens qui habitent au Transfo ne sont pas obligés de faire partie de l’assemblé des lieux collectifs. Évidemment habiter au Transfo implique forcément une forme de participation. Par exemple, s’il y a un concert avec 1000 personnes, il vaut mieux que les habitants soient là.
Quels sont les collectifs qui sont venus au Transfo ?
Beaucoup de monde est passé au Transfo. Beaucoup de gens s’y sont rencontrés. C’est un espace d’organisation et de travail. Des gens de milieux différents se rencontrent aux concerts, aux cafésou aux ateliers même s’ils ne sont pas venus par les mêmes collectifs.
Le collectif de soutien à Notre-Dame-des-Landes en Ile-de-France est venu assez vite. Il y a des antipubs, des antifas, des musiciens, peintres, bricoleurs… Certains venaient pour le café du jeudi soir et se retrouvent à intégrer les collectifs. Beaucoup de choses viennent de la rencontre des gens ici.
Quelles sont les activités du Transfo ?
Il y a des activités fixes et des activités ponctuelles. La liste est longue et évolue au fil du temps. Pour se tenir au jus, rendez-vous sur l’agenda du Transfo.
On peut dire ici ce qui se déroule régulièrement :
– l’assemblée générale des lieux collectifs tous les dimanches à 14h.
– une assemblée de soutien à Notre-Dame-des-Landes une semaine sur deux, les mardi à 20h.
– l’atelier qui propose par exemple de se retrouver tous les mercredis après-midi pour fabriquer ou réparer son vélo.
– les réunions hebdomadaires de Paris-Luttes.Info, non ?
– la récup’ de légumes à Rungis qui s’organise tous les vendredis matins avec le camion collectif. Quand le camion rentre au Transfo, un tri est organisé. Puis d’autres collectifs viennent se servir pour alimenter leurs maisons, des cantines ou des distributions gratuites. Au Transfo, on essaye de se tenir à une distribution par semaine. On a commencé devant les grilles du squat, maintenant, on préfère faire les choses de manière plus spontanée en distribuant dans des endroits différents et sans prévenir à l’avance. On a été un peu débordé par le nombre de personnes qui venaient et ça perdait l’aspect rencontre et discussion avec les gens.
– il y a rapidement eu des cantines et des projections régulières le samedi. Ça s’est arrêté un temps. Là, il y a une nouvelle motiv’ en cours pour les cantines. L’idée des projections a été reprise et c’est deux vendredis par mois avec des discussions.
– Et bien sûr, y’a des concerts. Comme le prochain en soutien à la lutte NO TAV.
L’atelier cabane est un bon exemple de réappropriation du lieu…
On est parti de rien et on a tout installé.
À l’époque des débuts de la cabane, il y avait des personnes qui avaient la maîtrise des outils, puis certains sont partis pour des raisons diverses et on a voulu continuer l’atelier, réaménager le bâtiment : il a fallu repartir de zéro. Entre nous, les gens du noyau dur de l’atelier, personne ne faisait un métier manuel. Il a fallu prendre du temps et vérifier tout ce qu’on faisait ! Il a fallu demander pas mal de conseils pour l’électricité. On a appris la soudure par un copain artisan en métal. Ça se fait petit à petit.
On ne produit pas aussi vite que du temps de la cabane mais on se met en confiance avec les outils avec l’idée de se réapproprier les choses qu’on consomme et qu’on utilise. Il y a la volonté de savoir gérer son électricité, son moyen de transport (le vélo) de manière libre et non marchande. On peut apprendre à réparer son vélo et à le faire.
En ce moment, une éolienne se fabrique, c’est pas une mince affaire. Elle va aller sur la ZAD !
Avez-vous cherché à créer des liens dans le quartier ?
On a été amené à s’immiscer dans la vie du quartier, avec le tournoi de boxe, les Transfolies, les cantines et les cinémas dont on a déjà parlé, ou ne serait-ce que par la distribution de légumes de Rungis. Après, on est bien conscient-e que c’est le temps qui permet de rencontrer et d’avoir la confiance des habitant-e-s d’un quartier.
Dans le collectif d’habitation, certains viennent de Montreuil, et connaissent des gens et ça fait des liens dans le quartier. Ici il y a des gens qu’on croise et qu’on connaît. On est proche de personnes sur le quartier des Coutures à Bagnolet, Robespierre, les puces, le Rémouleur, le foyer Bara. Et pas mal d’amis squatteurs dans le voisinage.
On a mis pas mal de tracts sur le Transfo dans toutes les boîtes aux lettres. Deux fois. C’est quand même beaucoup de boulot et beaucoup de photocopies ! Ça a touché des gens pour un concert et pour un café mais c’était très limité. On a aussi recouvert Montreuil et Bagnolet d’un chouette sticker qui a marqué quelques esprits… Il y a eu pas mal d’affiches aussi.
Pour décider, on peut prendre du temps mais on se décide au consensus. Parfois, c’est rapide. Souvent, cela demande de prendre le temps de discuter et de se mettre d’accord.
Les critères c’est quoi ?
Les concerts c’est pour les collectifs autonomes qui ne sont pas des partis ou des syndicats. C’est un moyen comme un autre de se financer, et ça fait partie de l’entraide inhérente aux mouvements autonomes. Un moyen comme un autre d’avoir des tunes !
On discute de la pertinence de soutenir ces collectifs dans leur demande. On voit leur contenu, leurs objectifs politiques. On se donne un peu de temps pour voir qui sont les collectifs qui viennent nous demander un concert. On peut se donner une semaine de réflexion, par exemple.
On a dit non à des personnes qui viennent tourner des clips ou à des propositions plus politiques qui ne convenaient pas.
On a pu refuser des demandes de collectifs type citoyenniste ou celles qui ne correspondait pas vraiment avec la volonté d’autonomie qu’on défend au Transfo. Pour nous, il faut que ça ait du sens et que ça colle avec le Transfo. Mais on essaye de ne pas être trop binaire non plus. Parfois les choses se goupillent bien et des projets se sont enrichis grâce aux rencontres faites aux AG.
Quels sont vos liens avec les autres squats ?
Y’a des outils collectifs, certains squats viennent avec nous pour la récup. Le camion par exemple est collectif. Plusieurs maisons ont mis des sous pour l’acheter.
Beaucoup de gens qui se sont rencontrés ici ont lancé d’autres initiatives ailleurs.
Quelle est la situation actuelle du Transfo ?
La situation juridique est complexe et mériterait peut être un article à part entière. Pour faire court : il y a trois propriétaires EDF, Sofilo et RTE, nés de la scission d’EDF. Du coup, il y a trois procédures juridiques différentes.
Nous sommes expulsables de l’habitation qui appartient à EDF depuis mars 2013 mais on ne devrait a priori pas être expulsés avant l’appel qui aura lieu le 15 mai et qu’on espère bien “gagner”.
L’atelier du Transfo qui appartient à RTE est expulsable depuis peu de temps. On a fait appel bien sûr…
Les deux bâtiments du milieu qui sont à Sofilo ne le sont pas pour le moment. L’affaire vient d’être renvoyée en cour d’appel (sans passer par la case première instance !). On a donc a priori encore au moins 6 mois devant nous…
Tout cet aspect juridique n’est vraiment pas une fin en soi. On essaye juste de gagner un maximum de temps. On n’est pas dupe. On sait que la justice statuera en fin de compte contre nous, comme toujours.
On ne cherche pas non plus à durer à tout prix. On ne négociera pas avec le proprio, la mairie ou autre. On est légitime dans ce lieu du simple fait de son occupation. On n’a pas à négocier quoi que ce soit.
On fonctionne avec un numéro d’urgence : 06 72 53 02 40.
Le jour de l’expulsion, un SMS groupé sera envoyé. L’année dernière, il y avait des réunions de défense. Quand on verra que la situation le nécessite, on les remettra en marche. Des rendez-vous avaient été donnés à tel endroit en cas d’expulsion. En cas d’expulsion, évidemment il y aurait une réaction.
Ça brasse suffisamment de monde et d’envies pour que ce ne soit pas une expulsion “blanche”.
Pour être “inscrit-e” et tenu-e au courant, il suffit d’envoyer un SMS du téléphone que l’on souhaite inscrire à la liste d’urgence.
lu sur transfo.squat.net