[Rassemblement à Arles] Combattons l’exploitation de la main d’œuvre dans l’agriculture !

Appel à rassemblement en soutien aux travailleuses et travailleurs agricoles marocain.es et espagnol.es en procès contre Laboral Terra et 8 entreprises agricoles françaises, Jeudi 16 Mai 2019, à 13h30, au conseil des prud’hommes d’Arles.

En 2017, cinq travailleuses et travailleurs agricoles marocain.es et espagnol.es ont porté plainte contre Laboral Terra, entreprise de travail temporaire (ETT) spécialisée dans le travail agricole et contre huit donneurs d’ordre français qui les ont embauché.es via cette ETT. Ces derniers, implantés, dans le Vaucluse, les Bouches du Rhône et le Gard, embauchent régulièrement des travailleuses et travailleurs étrangers détaché.es dans la production, l’emballage et la distribution de produits agricoles.

Basé sur le droit européen, le détachement permet la mobilité des travailleurs au sein de l’UE et constitue, depuis une quinzaine d’années, le cadre d’emploi des travailleurs étrangers en Europe. Dans l’agriculture, il remplace les contrats OMI en instaurant des contrats de travail toujours plus flexibles et précaires : pouvant être rompus du jour au lendemain, ils permettent aux employeurs de payer moins de cotisations sociales et de passer des « commandes » collectives d’ouvriers sans avoir à faire de contrats individuels.

Après deux ans de procédure, Jeudi 16 mai prochain, se tiendra la dernière audience du procès de ces travailleuses et travailleurs. Employé.es depuis 2012 par cette agence d’intérim, basée à Castellon (Espagne) dans le cadre du travail détaché, elles et ils les attaquent au conseil des prud’hommes d’Arles pour travail dissimulé, non paiement des heures supplémentaires et des jours fériés, non respect des contrats de travail, non déclaration des accidents de travail et des congés maternité, manquement aux règles de sécurité au travail (non fourniture des équipements nécessaires).

Les faits ne sont malheureusement pas exceptionnels. Des centaines de femmes et d’hommes sont concernées par des situations similaires. Il s’agit seulement d’une des facettes d’un large système d’exploitation de travailleuses et travailleurs de la terre, dénoncé régulièrement par des associations, des syndicats et des médias à travers l’Europe.

La plainte, elle, est une des rares à aboutir dans la région.

Soyons nombreuses et nombreux à venir en solidarité. Combattons l’exploitation de la main d’œuvre dans l’agriculture, en France, en Europe aujourd’hui et demain !

Pour une égalité de droits entre tous les travailleurs et travailleuses !

Collectif de soutien aux travailleuses et travailleurs détaché.es

Lu sur Marseilles Infos Autonomes

Un compagnon en détention préventive à Fleury

image20 Le compagnon anarchiste arrêté mercredi 7 en Bretagne est passé le lendemain devant la 23ème chambre, au Palais de Justice de Paris. Il est accusé de dégradations sur un Pôle Emploi, sur une structure de la Chambre de Commerce et d’Industrie, sur un Franprix et sur un concessionnaire Jaguar, lors de la manif sauvage qui s’est déroulée le soir du 14 avril entre le 10ème et le 19éme arrondissements parisiens.

Les flics ont identifié le compagnon seulement au cours de l’été et ils ont eu du mal à le trouver, bien qu’il ne se cachait pas du tout. Un mandat d’arrêt délivré au mois d’août a nécessité une recherche sur le Fichier des comptes bancaires (Ficoba), qui liste tous les comptes bancaires ouverts en France (afin par exemple de localiser les derniers retraits), ainsi que des recherches sur le bornage de son téléphone.

Le compagnon a refusé d’être jugé en comparution immédiate et la Procureur a donc demandé, sous le prétexte de son casier judiciaire et d’une possible récidive, sa mise en détention préventive. Le juge a accepté cette demande et le compagnon est maintenant à Fleury.

Par ailleurs, ce tribunal a bien montré, si jamais c’était nécessaire, le visage de la Justice. Tous les prévenus étaient des pauvres, dont les débrouilles pour sortir de la misère et/ou les dépendances aux différentes substances étaient systématiquement considérées par la Proc’ et les juges comme des preuves à charge. Même les quelque tentatives de se mettre à plat ventre n’ont pas porté de la clémence.

Le compagnon avait la forme, a eu une attitude digne face à ces larbins du pouvoir et a fait savoir qu’il s’exprimera bientôt. Une petite perle du discours de la Proc’ à propos du compagnon : « Mr. se dit anarchiste, chacun a le droit d’avoir une opinion, les idées anarchistes sont ce qu’elles sont mais elles ne justifient en rien les faits qui lui sont reprochés ».

Le procès aura lieu le 19 janvier à 13h30, dans la chambre 23 du Palais de Justice de Paris.

On était nombreux dans les rues lors des manifs de ce printemps. Les bris de ces vitres (notamment ceux de Jaguar !) nous ont réjoui pendant plusieurs jours, comme un petit rayon de soleil dans cette grisaille.
Que chaque jour de détention de notre compagnon et de tout autre prisonnier apporte avec soi des actes de révolte contre ce monde.

La solidarité c’est l’attaque !

Quelques anarchistes.

[Repris d’Indy Nantes.]

 

Notre-Dame-des-Landes: communiqué commun du mouvement antiaéroport après la décision de la cour administrative d’appel de Nantes

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Une décision qui n’entame en rien la légitimité de notre combat

Fait très exceptionnel, la cour d’appel a choisi d’aller à l’encontre de l’avis, développé le 7 novembre devant la juridiction administrative de Nantes, de Madame le rapporteur public. Pour la première fois devant un tribunal, dans son réquisitoire, celle­-ci avait démontré le caractère destructeur du projet, mis en avant à partir de textes officiels de la DGAC l’existence de l’actuel aéroport de Nantes-Atlantique comme alternative crédible et validé bon nombre des arguments des opposants en s’appuyant sur le droit européen et français (éviter, réduire, compenser… les dégâts environnementaux). Elle a demandé l’annulation des arrêtés préfectoraux autorisant les travaux d’aménagement de l’aéroport et ne l’a pas obtenue. Les requérants examinent dès demain la poursuite des recours.

La décision de la Cour d’appel n’entame en rien la légitimité de notre combat face à la destruction du vivant et à la marchandisation du monde. L’ensemble du mouvement anti­aéroport réaffirme qu’il ne laissera place à aucun début de travaux ni d’expulsion sur la ZAD de Notre­-Dame­-des­-Landes.

Nos appels à soutien et réactions immédiates et massives, au niveau local, régional et au -delà, restent inchangés en cas de démarrage de chantiers ou de tentative d’expulsion. Nous les mettrons en œuvre avec toute la détermination nécessaire.

Il n’y aura pas d’aéroport à Notre­-Dame­-des­-Landes. La ZAD fleurira !

L’ensemble du mouvement anti­aéroport (l’ensemble des organisations de la Coordination des opposants au projet d’aéroport – Copain 44 – Naturalistes en lutte – des occupant.e.s de la ZAD)

Chaque année, 500 morts au travail : la justice se décidera-t-elle à punir les responsables ?

Chute d’une nacelle, écrasement entre deux wagons, défaut de sécurité sur une coulée d’acier en fusion… Chaque année en France, 500 personnes succombent d’un accident sur leur lieu de travail. Face aux questions des familles des victimes, les directions évoquent la malchance, voire même l’inattention du salarié lui-même, alors que l’organisation du travail ou l’insuffisance de la formation sont en cause. Devant la Justice, les dirigeants d’entreprises s’en tirent souvent à bon compte, dissimulés derrière une système de sous-traitance qui leur permet d’échapper à leurs responsabilités. Les magistrats peinent aussi à considérer ces faits comme une forme de délinquance. Quand cette quasi impunité prendra-t-elle fin ?

« Ce n’est pas la guerre. On ne va pas au travail pour mourir. » Dans leur pavillon de Loon-Plage (Nord), Franck et Valérie Ryckebusch pleurent leur fils aîné, décédé il y a un an. Le 12 avril 2015, l’usine classée Seveso d’Arcelor-Mittal, située dans la commune voisine de Grande-Synthe, en périphérie de Dunkerque, a emporté leur fils Daniel. Embauché par l’agence d’intérim Temis pour le compte de l’entreprise Lamblin, filiale de Colas Rail et sous-traitante d’Arcelor, cet intérimaire manœuvrait les wagons transportant la castine, une pierre calcaire utile au mélange de minerai. Daniel termine son huitième jour de mission quand, à 18h20, il meurt écrasé par deux wagons. Il allait avoir 21 ans. « Dans la ville, ça a foutu un choc, confie sa mère, animatrice pour enfants. À son enterrement, le curé n’avait jamais vu autant de monde. » Titulaire d’un bac-pro chauffagiste avec mention, celui que son père voyait faire de longues études s’était orienté provisoirement dans l’intérim, faute de travail dans sa filière.

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