Riot in a cell block – Par Alèssi Dell’Umbria

Après la manif du 14 juin, j’insinuais que bientôt nous devrions manifester à l’intérieur d’une fan-zone… Et quelques jours après, ce fut la lamentable promenade en cage Bastille-Bastille le long du canal de l’Arsenal…

Le principe de la clôture est de toutes façons constitutif de ce monde -le capitalisme prend son essor à partir de la procédure dite des enclosures, Marx et Luxemburg en ont suffisamment parlé. Et un monde fondé sur l’appropriation privative ne peut penser le social autrement qu’en terme de clôture. L’occupation de l’espace extérieur, dit public, ne peut se concevoir, dans cette perspective dominante, que sous la condition d’une clôture : ainsi les installations sportives sont pensées comme espace clos, qui sert aussi bien à contenir des foules de spectateurs que de prisonniers (du Vel d’Hiv aux stades chiliens). Et si le stade ne peut contenir tous les spectateurs, les autorités font installer des fan-zones comme à l’occasion de l’Euro de football…

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L’Etat relance une série d’interdictions de manifester pour la manif du mardi 14 juin 2016

Attention, l’État retente le coup, plusieurs personnes participant au mouvement social contre la loi Travail se sont vu notifier samedi par les forces de l’ordre des interdictions d’être présent à la manifestation du 14 juin et dans le quartier de République. Ces décisions « individuelles » vont sûrement continuer à être distribuées dans les jours prochains, à Paris comme en province. Elles sont basées sur l’article 5-3° de la loi sur l’état d’urgence.

Plus précisément il est interdit aux personnes concernées d’être présentes dans les 5e, 6e, 7e, 13e, 14e et 15e arrondissements de Paris entre 10h et 20h mardi 14 juin et sur la place de la République aux alentours de 18h à 7h le lendemain matin.

Important : cette fois, les flics refusent de remettre la décision aux gens concernés, ce qui empêche de faire le recours. Pour pouvoir attaquer la décision devant la justice administrative, il faut impérativement en avoir une copie. Or, les flics font signer l’arrêté mais ensuite refusent de remettre la copie aux intéressé-e-s !

Il faut donc refuser de signer tout papier s’ils ne sont pas en deux exemplaires dont une copie pour vous.

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Et respirer, on a le droit ?

Deux jours après une manifestation parisienne hors-la-loi en soutien aux migrants et contre l’état d’urgence, convocations et gardes à vue se mettaient à pleuvoir sur ses participants présumés. Le message est limpide : on ne se moque pas impunément des garde-chiourme de l’union nationale. Il y avait pourtant quelques bonnes raisons de s’y mettre. Et peut-être même quelques raisons encore meilleures de recommencer.

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C’est une toute petite victoire, à peine une éraflure dans l’assommoir de l’état d’urgence, mais une victoire tout de même : le dimanche 22 novembre, quelques centaines de personnes ont bravé l’interdiction de manifester en dévalant au pas de course les deux kilomètres séparant les places de la Bastille et de la République. «  Bastille-Répu en dix minutes chrono, jamais de ma vie je n’avais manifesté aussi vite, s’amuse une militante chevronnée. Ça te rassure sur l’état de tes guibolles ! »
La joyeuse cavalcade a laissé dans le vent les forces anti-émeutes. Débordés, suant et ahanant dans leurs carapaces, les gendarmes pas si mobiles avaient cru pouvoir contenir la marée montante en la prenant de vitesse par les côtés, et en l’arrosant au petit bonheur de la chance de coups de tonfa et de gaz lacrymogène, mais peine perdue. Les manifestants étaient plus vifs, plus agiles, plus déterminés. « Solidarité avec les sans-papiers ! », « État d’urgence, État policier, on ne nous enlèvera pas le droit de manifester », s’époumonait le cortège en slalomant entre les matraques, les croche-pieds et les vapeurs asphyxiantes. La fluidité de la rue comme réponse à la lourdeur brutasse de l’appareil policier.

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