Idée lecture : Chambre 2, de Julie Bonnie. La condition féminine à travers le corps et le travail des femmes…

Un bouquin qui pourrait s’appeler L’usine à faire accoucher les femmes, mais pour lequel l’auteure a choisi un titre plus soft, Chambre 2.

C’est l’histoire d’une femme qui a vécu de manière plutôt libre et nomade, avec quelqu’un qu’elle aimait, au sein d’une troupe hétéroclite de musiciens et de danseurs. Avec le déclin des cabarets, elle doit changer de mode de vie et se retrouve du jour au lendemain à devoir travailler dans une maternité en tant qu’auxiliaire de puériculture, dans des conditions qu’elle ne supporte pas, qui sont une véritable torture pour celles dont c’est le job comme pour celles qui accouchent. Tout le mérite de ce livre, c’est qu’il conjugue la vision d’une femme sur sa propre condition d’exploitée au sein de l’institution hospitalière, avec un discours sur la violence faite aux femmes et à leurs corps. Dominée hiérarchiquement, physiquement fatiguée, stressée et rejetée au travail, le double regard qu’elle porte sur les choses permet d’aborder des problématiques qui ne sont pas si courantes que ça, alors qu’elles concernent tout le monde.

Pour celleux qui sont phobiques de l’hôpital, pas d’inquiétude : nous sont passés les détails les plus cliniques, et la trame de fond du bouquin, c’est la vie de la nana quand elle se mettait bien.

En complément de ce livre, il peut être intéressant de lire la brochure Accouchement et patriarcat médical : Épisiotomie. (en libre téléchargement ici, ou à lire sur Infokiosques.net) ; ou encore Sororité, la solidarité politique entre les femmes, de Bell Hooks (téléchargeable ici ou à lire directement sur Infokiosques.net).

Enjoy !

 

Des collectifs de rappeuses mexicaines sensibilisent au féminisme et aux droits des femmes à travers le hip-hop

Dans le milieu du rap mexicain machiste et misogyne, des rappeuses s’organisent et se regroupent pour sensibiliser au féminisme et dénoncer les atteintes aux droits des femmes au Mexique comme dans toute l’Amérique Latine. En 2009, une quinzaine d’activistes féministes travaillant autour du hip-hop (rappeuses, artistes, écrivaines, militantes…) créent le collectif « Batallones Femeninos ». Elles dénoncent à travers leur art les violences socio-culturelles qui touchent les femmes au Mexique.

Pour les rappeuses, le rap est une « arme puissante » qui permet aux femmes qui prennent le micro, d’être écoutées et d’exprimer les problématiques que rencontrent leurs sœurs, leurs amies, leurs tantes, leur mère ou leurs voisines. Leurs textes évoquant parfois des sujets tabous comme les règles, ils suscitent parfois des réactions violentes de la part d’autres rappeurs ou parfois même, des censures lors de concerts. Dans la chanson « Hermanas de sangre », les rappeuses provoquent non sans humour en chantant :  » Je menstrue quatre jours dans le mois et toi tu es bête toute l’année ! « .

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Quand il s’agit des femmes, y a-t-il vraiment des hommes de gauche ?

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Même si tous deux abordent la question des hommes engagés dans le féminisme, tout semble, au premier abord, distinguer les livres de Léo Thiers-Vidal et d’Alban Jacquemart [1]. D’un côté un recueil d’une dizaine de textes publiés entre 1996 et 2006 sur des supports essentiellement militants. De l’autre la parution d’une thèse soutenue à l’Ecole des hautes études en sciences sociales en 2011 et réalisée sous la direction de Rose-Marie Lagrave. Sylvie Tissot propose une mise en perspective des deux livres, visant à éclairer les conditions de l’engagement des hommes dans le féminisme, les formes qu’il prend et ses enjeux pour le mouvement féministe lui-même. Ce compte-rendu a été publié initialement dans le numéro de la revue Nouvelles questions féministes « Morales sexuelles » (2016).

« Il n’y a que des hommes de droite dans la seule patrie existante sur la terre Patria », Brigitte Fontaine, Patriarcat, 1996.

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