Nouveau jugement contre le rappeur communiste catalan Pablo Hasél – État espagnol

Le rappeur communiste catalan Pablo Hasél sera de nouveau jugé aujourd’hui (29/04/2014). Cette fois-ci, il est accusé de menaces envers le PP (Partido Popular, branche réformiste des franquistes, au pouvoir en Espagne) et d’avoir tagué un de leurs locaux. Le juge qui présidera la séance est lui-même un membre du PP. Pablo avait déjà été condamné à 2 ans de prison avec sursis dans le cadre d’un procès pour apologie du terrorisme. Nous condamnons fermement cet acharnement judiciaire, mené par un État franquiste, contre une personne dont le seul crime est d’écrire des chansons dénonçant le capitalisme.

lu sur aafpau.wordpress.com

 

[Metz] Leurs combats sont les nôtres ! Nos combats sont les leurs !

Non à la régression des droits des femmes en Espagne et ailleurs !

20 décembre 2013, le gouvernement espagnol veut annuler la loi autorisant l’avortement, rappelant les sombres heures du franquisme. Il revient sur la loi obtenue en 2010 qui légalisait l’avortement jusqu’à 14 semaines d’aménorrhée (22 pour raisons médicales) au mépris des recommandations des textes internationaux de l’Organisation Mondiale de la Santé et de l’Organisation des Nations Unies.

Renouant avec des pratiques qui dénient la liberté de choix aux femmes au mépris des droits humains fondamentaux, il annonce clairement son projet de société : maintenir les femmes dans un statut social étroit et de soumission.

Cette attaque du gouvernement espagnol s’inscrit dans l’offensive européenne des opposant-e-s aux droits des femmes comme l’a illustré en décembre 2013 le rejet du rapport Estrela par le Parlement européen (rapport sur la santé et les droits reproductifs traitant de l’accès aux contraceptifs et à l’avortement, de la procréation médicalement assistée, de l’éducation sexuelle et de la liberté de conscience). Ce rapport proposait que l’avortement soit de la compétence de l’Union européenne, encourageant ainsi tous les états membres à l’autoriser.

Ce refus d’accepter le droit des femmes à disposer de leur corps, cette persistance à les considérer comme des sous citoyennes incapables de décider par elles-mêmes désigne l’enjeu : quelle société voulons-nous ?

Le combat des femmes, des forces démocratiques et associatives espagnoles pour ce droit fondamental est le nôtre, et nous le soutiendrons ici et ailleurs car il est le combat de celles et ceux qui veulent l’égalité entre les femmes et les hommes.

Il rejoint les luttes que nous avons menées et que nous continuons à mener dans notre pays. Car, si le droit à l’avortement est bien inscrit dans la loi française, la concrétisation du droit à travers des centres d’avortement nombreux, permettant un accueil et des soins de qualité, n’est toujours pas assurée de manière satisfaisante dans toutes les régions.

C’est aussi un soutien à toutes les femmes obligées de se rendre dans une autre région ou dans un autre pays parce que là où elles vivent l’accès à l’avortement est difficile, voire interdit.

Nous appelons à lutter pour une Europe où toutes les femmes pourraient disposer librement de leur corps sans contrainte étatique et religieuse, et qui intègre ces droits à la Charte européenne des droits fondamentaux, et à soutenir le combat des femmes espagnoles pour conserver l’acquis qu’elles ont gagné de haute lutte.

Solidaires Moselle exprime sa solidarité aux femmes et aux hommes qui, en Espagne, combattent aujourd’hui la perte d’une liberté fondamentale. Cette remise en cause s’inscrit dans un recul sans précédent pour l’Espagne et ses habitant-e-s qui les renvoient à la période sombre du franquisme.

BRISONS LE SILENCE SUR CE QUI SE PASSE EN ESPAGNE !
SOLIDARITÉ INTERNATIONALE !

Au même moment où le gouvernement espagnol Rajoy remet en cause le droit à l’IVG, il entend faire voter une loi dite de sécurité citoyenne. Cette loi viendrait remplacer la loi Corcuera, adoptée par le gouvernement socialiste de Felipe González en 1992, connue à l’époque comme la « loi du coup de pied dans la porte » car elle permettait aux forces de l’ordre de pénétrer un domicile et de le fouiller sans en avoir fait la demande préalable à un juge. Cette loi a par la suite été déclarée anticonstitutionnelle. Aujourd’hui, le Parti Populaire prétend rétablir et renforcer la loi de 1992.

Sachant que beaucoup de personnes arrêtées lors des manifestations, surtout depuis le début de la crise économique avec l’ampleur des mobilisations sociales contre les effets des politiques d’austérité, n’ont pas pu être condamnées au pénal, car le plus souvent les juges n’ont pas trouvé de faits constituant des délits dans les accusations de la police, ce nouveau texte étudie la possibilité de définir de nouvelles infractions punissables au niveau administratif. De 39 infractions passibles de poursuites administratives répertoriées aujourd’hui à ce sujet, le projet de loi en considère 55, dont 21 sont considérées très graves. La nouvelle loi qualifie les infractions en fonction de leur gravité et spécifie des montants pour les amendes nettement supérieurs aux montants actuels : très graves (punissables d’une amende de 30’001 à 600’000 euros), graves (amendes de 1001 à 30’000 euros) et mineures (amendes de 100 à 1000 euros).

Voici un aperçu des actes que le projet de loi considère comme des infractions :

• Participation à une manifestation devant une institution gouvernementale si la délégation gouvernementale n’a pas été préalablement informée de la manifestation.

• Convocation d’une manifestation via les réseaux sociaux ou tout autre moyen de diffusion en ligne.

• Diffusion d’images où apparaissent des agents anti-émeutes durant les manifestations (délit passible d’une amende maximum de 600’000 euros).

• Désobéissance ou résistance aux autorités, refus de s’identifier ou communication de données d’identifications fausses ou inexactes aux représentants des forces de sécurité de l‘État.

• Insulter, vexer, menacer ou contraindre les membres des forces de sécurité.

• Diffusion sur Internet de données relatives aux agents constituant un attentat contre leur vie privée ou celle de leur famille ou qui contribue à faire échouer une opération (amende maximum de 600’000 euros).

• Ne pas remettre de pièce d’identité à l’agent qui la réclame.

• Se couvrir le visage avec une capuche, une casquette ou un casque constituera une infraction très grave et sera passible d’une amende très élevée dans le cas d’une personne arrêtée lors d’une manifestation et présentant une attitude violente.

• Violences à l’encontre du mobilier urbain.

• Offenses ou outrages publics, verbaux ou écrits, à l’encontre de l’Espagne, de ses communautés autonomes, de ses symboles ou de ses emblèmes (passibles d’une peine de prison de sept à douze mois).

Et cette liste n’est pas exhaustive. Il n’y a pas si longtemps, l’Espagne était encore une dictature. Il n’y pas si longtemps non plus que la guerre civile a eu lieu. Tous les débats sont politiques. Informer d’un événement est un acte politique. Ne pas le faire est un acte politique. Le silence est, au plus haut point, un acte politique. Le choix de garder le silence se fige dans la mémoire des générations. Cette loi néo-fasciste qui pourrait être votée n’est pas sans lien avec la montée des fascismes en Europe. Cela nous concerne tous.

LEURS COMBATS SONT LES NÔTRES !
NOS COMBATS SONT LES LEURS !

Union syndicale Solidaires Moselle – tract pour le 1er février