BOUQUINS#1[les en-dehors/le sexe apprivoisé]

Dans la lignée de la section bouquins du blog qui recensent et « résument » des ouvrages qui peuvent aider à mieux comprendre cet existant que nous habitons ensemble, nous publierons les nouveaux ajouts de cette section dans le fil d’article. On commence avec cette première fournée de deux livres complémentaires sur la génération d’anarchistes d’avant et d’entre deux guerres, à travers les biographies de deux femmes actives dans les luttes de manières différentes :

en_dehors-4f193 En suivant la vie de Rirette Maîtrejean (directrice du journal l’anarchie), Anne Steiner nous donne un aperçu des luttes des anarchistes autour de 1910. Refus du travail, vie communautaire, lignes de fracture entre hygiénistes végétaliens, illégalistes, théoriciens, pacifistes, partisans de la reprise individuelle…Bref toutes les problèmatiques du mouvement anarchiste encore naissant à l’époque, mais que l’on retrouve aujourd’hui.

001326144 La biographie de Jeanne Humbert, anarchiste neomalthusienne, permettant de revisiter de son point de vue le paysage politique de la fin du XIXème à la fin du XXème siècle concernant la natalité, la contraception, le droit des femmes, le pacifisme, et les conditions de détentions. Des neomalthusiens anarchistes à la récupération de leurs idées par le Planning familial, en passant par les multiples retournements de veste du PC, c’est l’histoire des luttes pour disposer soi-même de son corps.

plus de LIVRES

 

Pourquoi le féminisme doit s’emparer de la grossophobie

Témoignage d’une personne concernée. Relation à la contraception, à l’avortement, à l’accès au soin, et cetera.

Aller chez le médecin m’a toujours plongée dans l’anxiété. Depuis que je suis un-e enfant, les médecins ont fait des remarques ignobles sur mon poids devant moi. Quand j’avais 8 ans, un médecin a dit à ma mère que mes allergies alimentaires devaient « marcher à l’envers » puisque j’étais « si grosse ». Et il a ri.

Depuis cet incident, j’ai plus ou moins enchaîné les humiliations et les énervements.

N’importe quel-le gros-se vous dira que trouver un médecin qui vous écoute ou qui prend vos soucis au sérieux est une entreprise pourrie. Parce que peu importe vos symptômes, on vous dira de perdre du poids. Vous avez la cheville tordue ? Perdez du poids. Une otite ? Perdez du poids ? La grippe ? Perdez du poids.

Vous ne saviez pas que les personnes minces n’ont jamais d’otites ou de grippes ?

Ce n’est donc pas une surprise si beaucoup de personnes gros-ses évitent au maximum de voir des médecins. Je suis coupable d’attendre que mes symptômes deviennent insupportables ou pire pour prendre rendez-vous.

Mais il n’y a vraiment rien de pire qu’un gynéco qui déteste les personnes grosses.

[…]

Pour lire la suite : en français sur Prenez ce couteau ou encore, la version originale en anglais sur Everydayfeminism