Notre-Dame-des-Landes: communiqué commun du mouvement antiaéroport après la décision de la cour administrative d’appel de Nantes

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Une décision qui n’entame en rien la légitimité de notre combat

Fait très exceptionnel, la cour d’appel a choisi d’aller à l’encontre de l’avis, développé le 7 novembre devant la juridiction administrative de Nantes, de Madame le rapporteur public. Pour la première fois devant un tribunal, dans son réquisitoire, celle­-ci avait démontré le caractère destructeur du projet, mis en avant à partir de textes officiels de la DGAC l’existence de l’actuel aéroport de Nantes-Atlantique comme alternative crédible et validé bon nombre des arguments des opposants en s’appuyant sur le droit européen et français (éviter, réduire, compenser… les dégâts environnementaux). Elle a demandé l’annulation des arrêtés préfectoraux autorisant les travaux d’aménagement de l’aéroport et ne l’a pas obtenue. Les requérants examinent dès demain la poursuite des recours.

La décision de la Cour d’appel n’entame en rien la légitimité de notre combat face à la destruction du vivant et à la marchandisation du monde. L’ensemble du mouvement anti­aéroport réaffirme qu’il ne laissera place à aucun début de travaux ni d’expulsion sur la ZAD de Notre­-Dame­-des­-Landes.

Nos appels à soutien et réactions immédiates et massives, au niveau local, régional et au -delà, restent inchangés en cas de démarrage de chantiers ou de tentative d’expulsion. Nous les mettrons en œuvre avec toute la détermination nécessaire.

Il n’y aura pas d’aéroport à Notre­-Dame­-des­-Landes. La ZAD fleurira !

L’ensemble du mouvement anti­aéroport (l’ensemble des organisations de la Coordination des opposants au projet d’aéroport – Copain 44 – Naturalistes en lutte – des occupant.e.s de la ZAD)

Communiqué unitaire sur St Denis.

Après les attentats et l’intervention du Raid à Saint-Denis : ni stigmatisation de nos quartiers, ni réduction de nos libertés

Si les « attentats de Paris » ont fait la Une des médias du monde entier, on oublie —y compris en France— que le quartier populaire de Saint-Denis à également été durement touché. Et dans les jours qui ont suivit, le quartier à été ébranlé encore, par d’autres violences : celles de la violence policière et sociale qui accompagne depuis le 13 novembre l’état d’urgence, celles dont sont victimes les familles qui ont perdus leurs logements, celles de la stigmatisation et des amalgames, celles du bâillon qui muselle les militantes et militants du quartier. Voilà la déclaration commune des associations, syndicats et organisation du quartier qui ne baisseront pas les bras et luttent dans ce moment difficile.

Dans la nuit du vendredi 13 au samedi 14 novembre, une série d’attentats ont ensanglanté Paris et Saint-Denis en faisant près de 130 morts. Nous condamnons fermement ces attaques meurtrières, nous déplorons les morts, et nous sommes solidaires des blessé-e-s et des proches des victimes.

Mercredi 18 novembre, la ville de Saint-Denis s’est réveillée sous l’assaut du RAID visant à interpeller des terroristes. Trois personnes sont mortes. Trente familles ont perdu leur logement et après une semaine de précarité extrême dans un gymnase attendent encore une prise en charge digne de ce nom, c’est-à-dire un relogement.

Non à la réduction des libertés publiques et à l’état d’urgence !

Ces actes terroristes suscitent parmi nous angoisse et peur. Nous ne sommes pour rien dans ces guerres que nous n’avons pas voulues et nous tous voulons vivre en sécurité. Pourtant, nous refusons la prolongation de l’état d’urgence qui signifie en réalité la restriction de nos libertés. Pas besoin de ces mesures pour enquêter et pour arrêter les terroristes.

En revanche, l’état d’urgence aboutit à l’interdiction de nous rassembler, d’exercer notre droit à nous exprimer et à revendiquer. Ainsi, les manifestations de solidarité avec les migrant-e-s, de la COP 21 ou contre les violences faites aux femmes ont été interdites. Des arrestations et des poursuites inacceptables sont engagées contre celles et ceux qui ont tenté de manifester. De même, de nombreuses perquisitions et gardes à vue se sont faites de manière totalement arbitraires, débouchant parfois sur des bavures, et des obligations de quitter le territoire français déloyales dont nous demandons l’annulation.

Nos quartiers ont droit au respect : pas de double peine pour les quartiers populaires

Nous n’acceptons pas non plus que l’intervention du Raid à Saint-Denis conduise à stigmatiser nos quartiers et à libérer la parole raciste et islamophobe sur les habitant-e-s de Saint-Denis. Les musulman-ne-s et les immigré-e-s n’ont rien à voir avec ces actes terroristes. De même, il est inadmissible de faire des migrant-e-s les boucs émissaires de ces attentats. Oui, il faut les accueillir. Tout simplement parce qu’ils et elles sont les premières victimes de Daech et du régime autoritaire de Bachar El Assad.

Leur guerre n’est pas la notre

Les attentats ont été commandités par Daech, une organisation politique et militaire réactionnaire et fasciste d’inspiration salafiste. Mais comment est née cette organisation ? La guerre et l’occupation de l’Irak menées par les pays occidentaux ainsi que la répression de la révolution syrienne par Bachar al-Assad, ont servi de terreau au développement. À la guerre menée par les Etats-Unis et leurs alliés en Irak et en Syrie répondent aujourd’hui des actes terroristes. Et ce sont les populations civiles, ici comme là-bas, qui font les frais de cette mécanique guerrière. Depuis le début de la guerre, la Syrie connaît en moyenne 150 morts par jour.

Impossible d’oublier, également, le rôle du capitalisme, quand les intérêts financiers et commerciaux des pays occidentaux contribuent au déséquilibre de l’ensemble du Moyen-Orient et contredit les discours prétendument humanistes de nos dirigeants.

Dans ce contexte, l’Etat français prétend mener une guerre contre le terrorisme mais les bombardements en Syrie et en Irak, avec les « dommages collatéraux » qu’ils provoquent, viennent avant tout nourrir le mythe du « choc des civilisations » et entretenir la spirale de la guerre. D’autant que, dans le même temps, le gouvernement maintient des relations cordiales avec l’Arabie saoudite et la Turquie, pourtant parmi les soutiens logistiques de Daech, et ne lève pas le petit doigt pour soutenir les révolutionnaires kurdes et syriens qui luttent en première ligne face à Daech et Assad.

Dans ces moments difficiles et pour sortir de ces logiques guerrières, nous devons nous rassembler et construire l’unité dans nos quartiers, nos entreprises, nos foyers, nos lycées et nos facs contre la guerre, contre la réduction des libertés publiques, contre le racisme, pour un autre monde.

Signataires : ACTİT (Association Culturelle des Travailleurs İmmigrés de Turquie) , Alternative Libertaire, AMF Saint-Denis, Coordination des sans-papiers 93, Coordination des foyers de travailleurs migrants, CGA, Centre social Attiéké, Collectif universel Paris 8 (étudiants turcs et kurdes), Comité Solidarité avec les Prisonniers Politiques, CGT Educ’Action Saint-Denis, ENSEMBLE (membre du Front de Gauche), Fédération Anarchiste Groupe Henry Poulaille, ICAD (Comité International Contre les Disparitions), Ligue des droits de l’Homme Section Saint-Denis Plaine Commune, NPA, MRAP, OCML-VP, Parti de Gauche (membre du Front de Gauche), Union Locale Solidaires, Solidaires étudiants Paris 8, Sud Education, Sud CT Mairie de Saint-Denis, SKB (Union des Femmes Socialistes turques).

Photo de CGA région Parisienne.

La Cantine des Pyrénées **** Prochains rendez-vous **** Communiqué ****

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– Mercredi 8 octobre à 10h pour distribuer des tracts, devant l’ancienne Cantine, 331 rue des Pyrénées
– Samedi 11 octobre, à partir de midi, pour un repas près du lieu de l’expulsion, sur le belvédère du parc de Belleville (croisement rue des envièrges/rue piat)

*** 3e communiqué du collectif de la Cantine des Pyrénées ***

Le samedi 4 octobre, nous avons occupé un local au 35 rue Piat dans le 20ème arrondissement. Comme beaucoup de ceux appartenant à la Régie Immobilière de la Ville de Paris (RIVP) – dont la présidente Frédérique Calandra est l’actuelle maire du 20ème – ce local était vide.

Dans ces locaux, nous comptions reprendre les activités de la cantine des Pyrénées brutalement interrompues après l’expulsion du 11 août dernier.

Bien avant d’être expulsés, nous avions fait savoir à la mairie que nous étions prêts à payer un loyer dont le prix ne nous obligerait pas à dénaturer nos actions. La mairie a interrompu toute négociation après les élections municipales de mars dernier.

Nous sommes déterminés à maintenir l’esprit de rencontre, d’échange, d’entraide et de solidarité vécu pendant un an et demi par les habitants et travailleurs du quartier. Nous poursuivrons l’organisation de repas solidaires, de permanences sans-papiers, retraités et mal-logés, de cours de français, de distributions de vêtements et de nourriture…

C’est la raison pour laquelle, soutenus par 300 personnes, nous avons investi le local de la rue Piat. Malgré nos tentatives, aucune négociation n’a été possible. La seule réponse de la RIVP a été l’envoi massif de forces de police qui ont employé la manière forte pour nous expulser.

Rien de ce qui est arrivé n’entame notre volonté d’obtenir un lieu pérenne !

Contre la casse des initiatives de solidarité auto-organisée,

Contre la répression,

Soyons nombreux à soutenir la cantine !