Ça pue, camarades sexistes

La manif du 14 juin m’a laissé un goût amer, pas seulement en raison des violences policières et de la manipulation médiatique qui s’en est suivie, mais également parce qu’elle a constitué pour moi une piqûre de rappel de la vivacité de la culture du viol dans nos milieux militants.

Mardi 14 juin, je suis allée manifester contre la loi travail, comme des centaines de milliers d’autres personnes. Arrivée un peu tardivement place d’Italie, en route pour rejoindre deux camarades déjà parti.e.s avec le cortège de tête, je me sens galvanisée par les drapeaux s’agitant à perte de vue dans tous les boulevards confluant sur la place, elle-même noire de monde et rouge d’éclats de rire, le cortège dense, interminable. Au bout de quelques minutes, un slogan vint me cingler les tympans et entamer mon enthousiasme :

C’est Julie qu’il faut baiser, pas les salariés ! [1]

Non contents d’avoir, dans un élan viriliste nauséabond, traité en chœur la ministre du travail de « salope », ou encore d’avoir appelé au viol punitif à son encontre lors de précédentes manifestations [2], ils appellent désormais à s’en prendre également aux femmes « qui couchent avec l’ennemi ». Fantastique. Eh dites, on leur rasera le crâne à la « Libération » aussi ?

lire en entier sur PARIS LUTTES

L’envie d’une « vieille » syndicaliste anti-capitaliste de dire merci au cortège de tête.

<span[ class= »tags »>

MERCI

Le cortège de tête !!!

Il en fait couler de l’encre… Il est sur tous les écrans de télévision, dans tous les journaux, sur toutes les langues de vipères des politiques de tout bord, dans les réflexions d’une partie des sociologues qui tentent d’expliquer « le phénomène »…En mode black blocs (ou pas), décrié, diabolisé car il échappe au contrôle. Ingouvernable, sans étiquette, insaisissable : la Liberté a l’état pur !

Le cortège de tête grandit au fil des manifestations rejoint par ceux que l’on ne pensait pas trouver la. Il inquiète les autorités. Mince alors ! Cela se propage cette affaire ! Alors le gouvernement tente n’importe quoi pour l’isoler, le faire détester par l’opinion publique, le criminaliser…
Puis vient l’incident des vitres brisées de l’hôpital Necker ce 14 juin. Ma colère est monté d’un cran contre le traitement de l’information, contre la récupération par le gouvernement. Ah la belle aubaine pour eux ! Ils ont trouvés enfin une légitimité pour envisager d’interdire les manifestations. Ma colère est devenue rouge comme le sang des manifestants, rouge comme les plaies sur les chairs et dans les esprits.
Je suis rouge de colère devant les méthodes ordurières que l’état utilise pour faire taire le peuple.Quelle indécence ! Indécence d’utiliser la souffrance derrière un hôpital…Indécence de criminaliser quelques personnes (mais qui sont-elles ?…) qui cassent ces vitres alors qu’il prévoit de réduire encore le personnel hospitalier.

Je suis noire de rage devant les démolisseurs du code du travail, devant cette loi, celle de trop ! Celle qui fait déborder la coupe ! Je suis une syndicaliste de toutes les manifs, de toutes les luttes, celle de la base, celle qui ne veut pas de compromission avec le patronat, une anti-capitaliste viscérale. Celle qui soutient le cortège de tête car il porte l’espoir ! Et quand au « détour » d’un slogan je vois des banderoles (« ni loi ni travail »), je dis que c’est dignité de ne pas vouloir se faire exploiter, de ne pas devenir esclave. C’est dignité de refuser ce monde.
Le cortège de tête en mode black blocs ou pas, c’est la Liberté qui grogne, qui cogne, qui se défend. C’est la vie, celle que l’on empoigne !
Alors moi, « vieille » syndicaliste, je remercie tous ceux qui en font partie, je remercie leur courage et leur détermination. Ils réveillent l’avenir.

La Souris Énervée ( de Province mais bientôt a Paris dans le cortège de tête)

Contre la facilité : Sur l’attaque des vitres de l’Hôpital Necker

« Il y a mille raisons de s’attaquer à un hôpital quelconque et à celui-là en particulier, et l’envie brute de se passer de raisons en est une.

Après tout, peu importe que cet hosto porte le nom de Jacques Necker, banquier de profession, puis successivement conseiller des Finances, directeur général du Trésor Royal, directeur général des Finances, Premier ministre des Finances de Louis XVI et j’en passe. Peu importe que ce brave homme se soit remarqué dans son rôle de contre-révolutionnaire en 1789, lorsque les casseurs détruisaient la Bastille pierre par pierre. Peu importe qu’au même moment, il ait repris à son compte toutes les méthodes imaginables pour calmer la populace en furie.

Après tout, peu importe que l’hôpital soit un symbole de l’oppression médicale et de ce que le pouvoir scientifique se permet de faire subir. Peu importe que des milliers de femmes soient traitées comme des machines à reproduire derrière ces grandes baies vitrées, peu importe que des personnes intersexuées soient mutilées à la naissance derrière ces si charmantes plaques de verre. Peu importe que l’hôpital nous arrache chaque année des proches, des compagnon-ne-s en les psychiatrisant et en les internant. Peu importe que les laboratoires pharmaceutiques prolifèrent sur le dos de nos maladies et de celles de nos enfants en profitant de la manne financière de la Sécurité Sociale. Peu importe également que les internes profitent de l’anesthésie de patients et de patientes endormies pour tester sur eux et elles tout un tas de pratiques sans leur consentement.

Après tout, peu importe que l’hôpital soit un lieu de collaboration principal du pouvoir, dans nos mouvements comme tout le reste de l’année, qui balance les individu-e-s qui s’y rendent en croyant obtenir du soin, et qui en sortent avec des menottes. Peu importe qu’il soit également l’endroit où se retrouvent par alternance avec la prison celles et ceux que l’État veut anéantir. »

pour un autre son de cloche que l’unanime condamnation des trois éclats dans la façade de Necker, l’article en intégralité sur NONFIDES

 

Une partie des cégétistes mis en cause par la police

[le préfet de police de paris] Il a également affirmé qu’une « quarantaine de drapeaux CGT étaient mélangés à un nombre élevé de casseurs » qui s’étaient placés au sein d’une « nébuleuse » positionnée en amont du cortège, peu après le départ.

« Il y avait une forme de solidarité, pour le moins passive, avec les casseurs », a-t-il dit, ajoutant que certains syndicalistes tentaient de gêner les interventions des forces de l’ordre, notamment les interpellations.

vu ICI ou l’on peut lire quelques infos en plus sur le passage de la « nébuleuse »

1347812101_77681

 

Ce que j’ai vu à la manifestation du 14 juin

Quelques conclusions :
- Les flics voulaient nous faire vraiment mal. Ils avaient ordre de nous défoncer.
- Un million de personnes dans la rue et les médias nous parlent des vitres d’un hosto
- Nous étions déterminés, forts et solidaires et ce malgré une violence complétement délirante de la part des flics.

à lire sur PARIS LUTTES

L’Etat relance une série d’interdictions de manifester pour la manif du mardi 14 juin 2016

Attention, l’État retente le coup, plusieurs personnes participant au mouvement social contre la loi Travail se sont vu notifier samedi par les forces de l’ordre des interdictions d’être présent à la manifestation du 14 juin et dans le quartier de République. Ces décisions « individuelles » vont sûrement continuer à être distribuées dans les jours prochains, à Paris comme en province. Elles sont basées sur l’article 5-3° de la loi sur l’état d’urgence.

Plus précisément il est interdit aux personnes concernées d’être présentes dans les 5e, 6e, 7e, 13e, 14e et 15e arrondissements de Paris entre 10h et 20h mardi 14 juin et sur la place de la République aux alentours de 18h à 7h le lendemain matin.

Important : cette fois, les flics refusent de remettre la décision aux gens concernés, ce qui empêche de faire le recours. Pour pouvoir attaquer la décision devant la justice administrative, il faut impérativement en avoir une copie. Or, les flics font signer l’arrêté mais ensuite refusent de remettre la copie aux intéressé-e-s !

Il faut donc refuser de signer tout papier s’ils ne sont pas en deux exemplaires dont une copie pour vous.

plus sur PARIS LUTTES