Très beau texte d’hommage de nos camarades de Libération Irlande à un grand révolutionnaire irlandais.
Nous apprenons ce soir [le 5 juin] le décès de Ruairí Ó Brádaigh, survenu hier à l’hôpital de Galway. Il y a peu de temps, nous avions publié une photo de ce grand sage et grand révolutionnaire à l’occasion de son 80è anniversaire. Nous aimions et respections énormément cet homme. Nous ne voulons pas résumer ici son oeuvre au service de la libération de l’Irlande et de son peuple, et au service de l’émancipation humaine en général, mais elle a été immense, courageuse, sincère, ininterrompue pendant 60 ans.
Nous qui écrivons ces lignes avions eu l’occasion de le rencontrer lors de la conférence annuelle de Républican Sinn Féin en automne 2010, nous avions échangé quelques mots et l’avions aidé à écrire le mot « Québec » avec l’accent qu’il ne savait pas placer, alors qu’il dédicaçait son livre Dílseacht sur Tom Maguire pour des camarades québécois. Nous avons été charmé par son sourire et sa bonhommie. Il est et reste pour nous un modèle d’engagement, d’humanité et de vertu.
C’était un patriote ardent, un démocrate conséquent et un internationaliste sincère, un citoyen et un soldat de la Irish Republic qui n’a jamais abandonné ses principes et qui a toujours visé sa victoire. Le genre de révolutionnaire très ancré dans sa réalité nationale, celui qu’on appelle une vieille lune et qui est coincé dans les marges, mais qui persévère à contre-courant et qui irradie comme une torche dans la confusion et le manque d’espoir. Le mouvement de libération national irlandais lui doit énormément, car il incarnait sa continuité.
Il était le garant de la pensée républicaine irlandaise traditionnelle : celle de l’école démocratique-révolutionnaire, celle de l’orthodoxie impeccable, celle des républicains anti-traités des années 1920, celle de ceux qui sont fidèles à la ligne, contre vents et marées. Pour notre groupe, Libération Irlande, il représentait un point d’ancrage à la fois théorique et « affectif » dans notre rapport à distance à cette idéologie révolutionnaire. Il faut que dans les esprits des francophones, le républicanisme irlandais soit symbolisé par son nom qui n’est pas si connu, et plus par celui des renégats qui l’est trop. Nous adressons nos condoléances à son épouse Patsy et à toute sa famille.
Au camarade bien aimé et infiniment respecté, Ruairí Ó Brádaigh, un salut fervent
An Phoblacht Abú!
Georges, pour Libération Irlande.