[Le changement c’est maintenant] Des boulots de merde payés des miettes

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Pascal Lamy prône des “petits boulots” payés en dessous du Smic

L’ancien patron de l’OMC, proche de François Hollande, a estimé ce mercredi qu’il fallait “accepter de franchir les espaces symboliques” pour réduire le chômage.

Pascal Lamy, ex-directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et proche du président François Hollande, a plaidé mercredi pour plus de “flexibilité” sur le marché du travail, avec notamment des “petits boulots” payés en dessous du Smic. “Je sais que je ne suis pas en harmonie avec une bonne partie de mes camarades socialistes, mais je pense qu’il faut, à ce niveau de chômage, aller davantage vers de la flexibilité et vers des boulots qui ne sont pas forcément payés au Smic”, a-t-il déclaré lors de Questions d’infoLCP/France Info/le Monde/AFP.

C’est-à-dire moins que le Smic ? “Oui absolument”, a-t-il ajouté. “Un petit boulot, c’est mieux que pas de boulot. Je ne réponds pas ça dans l’absolu, je n’aurais pas dit ça il y a dix ans ou il y a vingt ans, mais à ce niveau de chômage…” Pour l’ancien commissaire européen socialiste, “il faut accepter de temps en temps de franchir les espaces symboliques de ce type pour rentrer dans la réalité et la transformer”.

http://juralib.noblogs.org/files/2014/04/012.jpgIN MEMORIAM PASCAL LAMY
OMC : Pascal Lamy se voit refuser une augmentation de 32 %
Les principaux pays membres de l’OMC ont refusé d’accorder à son directeur général, Pascal Lamy, la hausse de 32 % de ses rémunérations qu’il réclamait, rapportent des diplomates jeudi 16 juillet.
M. Lamy faisait valoir à l’appui de sa requête qu’il ne bénéficie pas du plan de retraite accordé aux autres employés de l’OMC, une demande qualifiée de “politiquement naïve” par un diplomate. “En tout, cela faisait une hausse de 32 %. Il n’y a pas eu – comment dire cela d’une manière diplomatique ? – d’enthousiasme pour revoir le paquet de ses émoluments, étant donné la crise financière et économique et en particulier dans la proportion demandée”, a déclaré ce diplomate. “La position était absolument unanime”, a-t-il ajouté.
Pascal Lamy perçoit un salaire annuel de 480’000 francs suisses (316’000 euros) auquel s’ajoute une cotisation de 15 % du montant de son salaire pour sa retraite.
Leur presse (LeMonde.fr avec Reuters, 16 juillet 2009)

Au risque que cela rappelle le “Smic jeunes” d’Edouard Balladur ou le CPE de Dominique de Villepin, tous deux abandonnés après des semaines de contestation sociale ? “Ce n’est parce qu’une réforme n’a pas marché ou parce qu’on a reculé devant la pression de l’opinion que c’est une mauvaise idée. Si on prenait tous les réformes qu’on a essayées à un moment, qui n’ont pas marché et si on ne les avait pas reprises, on serait encore au Moyen Âge”, a lâché Pascal Lamy. (…)

Leur presse (Agence Faut Payer via Liberation.fr, 2 avril 2014)

Rencontre avec quelques personnes du Transfo

Le Transfo, lieu occupé depuis novembre 2012 est menacé d’expulsion. Mais c’est surtout un lieu de vie, d’activités et de rencontres. Entretien avec quelques personnes qui participent au lieu.


Le Transfo, espace occupé

« Le Transfo est un espace occupé depuis le 14 novembre 2012.

Ce lieu de près d’un hectare qui appartient à EDF est vide depuis plusieurs années. EDF est une sale entreprise qui rackette chaque foyer en vendant de l’énergie nucléaire qui nous empoisonne la vie. Elle spécule aussi sur l’immobilier.

Face à cette logique du fric, nous investissons collectivement ce lieu sur des bases non-marchandes.

Nous invitons les collectifs et toutes personnes à découvrir, à participer aux différentes activités déjà vivantes, à venir proposer leurs envies, à faire vivre ces lieux dans la gratuité, le partage des pratiques et des connaissances.

Ces mots ne prennent sens que dans des pratiques ancrées dans une lutte contre l’État, le système capitaliste, le sexisme, le racisme et toutes les formes de domination.

Ce lieu est grand. Il y a de la place pour les initiatives, projets et envies. C’est ouvert et plein de potentiel, alors venez ! »


Comment s’est mis en place le collectif du Transfo ?

Nous étions une vingtaine à habiter ensemble, dans un ancien immeuble de la DDE (Direction Départementale de l’Équipement) à Montreuil et on s’en est fait expulser mi-septembre 2012. On cherchait une habitation. On a trouvé le Transfo. En visitant, on a vu que c’était très grand : il y avait un immeuble d’habitation, et qu’il y avait aussi moyen de faire un immense espace d’activités collectives.

Mi-octobre, on était prêt à investir les lieux. On a fait une réunion pour mobiliser du monde à l’ouverture du lieu.

Nous n’avions pas vraiment réfléchi à un projet politique clair, ni au fonctionnement du lieu. Même s’il y avait des grandes lignes, c’était à définir, à clarifier. Plein de gens sont venus à la réunion préparatoire. Puis, il y a eu une Assemblée Générale où les grandes lignes ont été posées.

Un texte a été écrit suite à cette réunion, “Le Transfo, comment ça marche ?” car il y a eu une demande de beaucoup pour clarifier ce qu’était le Transfo.

Une des bases est que c’était un espace de gratuité. Il y a un lieu pour les concerts mais ce n’est pas un espace récréatif.

Au-delà de la gratuité, il y avait une volonté de mettre en place des choses, dans une perspective anti-autoritaire, anti-raciste et anti-sexiste, même si dans le concret, ce n’est pas toujours simple à mettre en place. On ne voulait pas se lancer dans l’événementiel : on s’en fout de faire des concerts. Si concert il y a, ce sont des concerts de soutien pour des collectifs qui ont besoin de tunes.

Une idée fondamentale est aussi celle de prendre les décisions au consensus et de faire les choses par nous-mêmes. L’espace-temps d’organisation est l’assemblée générale qui se tient tous les dimanches à 14h. S’y réunissent des individus ou des collectifs qui font vivre le lieu ou viennent avec leurs propositions…

Il y a un aussi un collectif d’habitants dans un seul immeuble. Certains des habitants participent aux lieux collectifs du Transfo, d’autres n’y participent pas. La première volonté du collectif ouvreur était d’habiter le lieu. Dans ce lieu, il y avait la possibilité de séparer l’habitation du lieu collectif.

Dans la réalité, c’est plus compliqué. Les gens qui habitent au Transfo ne sont pas obligés de faire partie de l’assemblé des lieux collectifs. Évidemment habiter au Transfo implique forcément une forme de participation. Par exemple, s’il y a un concert avec 1000 personnes, il vaut mieux que les habitants soient là.

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A l’entrée, une fresque peinte l’été dernier.

Quels sont les collectifs qui sont venus au Transfo ?

Beaucoup de monde est passé au Transfo. Beaucoup de gens s’y sont rencontrés. C’est un espace d’organisation et de travail. Des gens de milieux différents se rencontrent aux concerts, aux cafésou aux ateliers même s’ils ne sont pas venus par les mêmes collectifs.

Le collectif de soutien à Notre-Dame-des-Landes en Ile-de-France est venu assez vite. Il y a des antipubs, des antifas, des musiciens, peintres, bricoleurs… Certains venaient pour le café du jeudi soir et se retrouvent à intégrer les collectifs. Beaucoup de choses viennent de la rencontre des gens ici.

Quelles sont les activités du Transfo ?

Il y a des activités fixes et des activités ponctuelles. La liste est longue et évolue au fil du temps. Pour se tenir au jus, rendez-vous sur l’agenda du Transfo.

On peut dire ici ce qui se déroule régulièrement :

– l’assemblée générale des lieux collectifs tous les dimanches à 14h.
– une assemblée de soutien à Notre-Dame-des-Landes une semaine sur deux, les mardi à 20h.
– l’atelier qui propose par exemple de se retrouver tous les mercredis après-midi pour fabriquer ou réparer son vélo.
– les réunions hebdomadaires de Paris-Luttes.Info, non ?
– la récup’ de légumes à Rungis qui s’organise tous les vendredis matins avec le camion collectif. Quand le camion rentre au Transfo, un tri est organisé. Puis d’autres collectifs viennent se servir pour alimenter leurs maisons, des cantines ou des distributions gratuites. Au Transfo, on essaye de se tenir à une distribution par semaine. On a commencé devant les grilles du squat, maintenant, on préfère faire les choses de manière plus spontanée en distribuant dans des endroits différents et sans prévenir à l’avance. On a été un peu débordé par le nombre de personnes qui venaient et ça perdait l’aspect rencontre et discussion avec les gens.
– il y a rapidement eu des cantines et des projections régulières le samedi. Ça s’est arrêté un temps. Là, il y a une nouvelle motiv’ en cours pour les cantines. L’idée des projections a été reprise et c’est deux vendredis par mois avec des discussions.
– Et bien sûr, y’a des concerts. Comme le prochain en soutien à la lutte NO TAV.

L’atelier cabane est un bon exemple de réappropriation du lieu…

On est parti de rien et on a tout installé.

À l’époque des débuts de la cabane, il y avait des personnes qui avaient la maîtrise des outils, puis certains sont partis pour des raisons diverses et on a voulu continuer l’atelier, réaménager le bâtiment : il a fallu repartir de zéro. Entre nous, les gens du noyau dur de l’atelier, personne ne faisait un métier manuel. Il a fallu prendre du temps et vérifier tout ce qu’on faisait ! Il a fallu demander pas mal de conseils pour l’électricité. On a appris la soudure par un copain artisan en métal. Ça se fait petit à petit.

On ne produit pas aussi vite que du temps de la cabane mais on se met en confiance avec les outils avec l’idée de se réapproprier les choses qu’on consomme et qu’on utilise. Il y a la volonté de savoir gérer son électricité, son moyen de transport (le vélo) de manière libre et non marchande. On peut apprendre à réparer son vélo et à le faire.

En ce moment, une éolienne se fabrique, c’est pas une mince affaire. Elle va aller sur la ZAD !

Avez-vous cherché à créer des liens dans le quartier ?

On a été amené à s’immiscer dans la vie du quartier, avec le tournoi de boxe, les Transfolies, les cantines et les cinémas dont on a déjà parlé, ou ne serait-ce que par la distribution de légumes de Rungis. Après, on est bien conscient-e que c’est le temps qui permet de rencontrer et d’avoir la confiance des habitant-e-s d’un quartier.

Dans le collectif d’habitation, certains viennent de Montreuil, et connaissent des gens et ça fait des liens dans le quartier. Ici il y a des gens qu’on croise et qu’on connaît. On est proche de personnes sur le quartier des Coutures à Bagnolet, Robespierre, les puces, le Rémouleur, le foyer Bara. Et pas mal d’amis squatteurs dans le voisinage.

On a mis pas mal de tracts sur le Transfo dans toutes les boîtes aux lettres. Deux fois. C’est quand même beaucoup de boulot et beaucoup de photocopies ! Ça a touché des gens pour un concert et pour un café mais c’était très limité. On a aussi recouvert Montreuil et Bagnolet d’un chouette sticker qui a marqué quelques esprits… Il y a eu pas mal d’affiches aussi.

Pour décider, on peut prendre du temps mais on se décide au consensus. Parfois, c’est rapide. Souvent, cela demande de prendre le temps de discuter et de se mettre d’accord.

Sticker pour la défense du Transfo

 

Les critères c’est quoi ?

Les concerts c’est pour les collectifs autonomes qui ne sont pas des partis ou des syndicats. C’est un moyen comme un autre de se financer, et ça fait partie de l’entraide inhérente aux mouvements autonomes. Un moyen comme un autre d’avoir des tunes !

On discute de la pertinence de soutenir ces collectifs dans leur demande. On voit leur contenu, leurs objectifs politiques. On se donne un peu de temps pour voir qui sont les collectifs qui viennent nous demander un concert. On peut se donner une semaine de réflexion, par exemple.

On a dit non à des personnes qui viennent tourner des clips ou à des propositions plus politiques qui ne convenaient pas.

On a pu refuser des demandes de collectifs type citoyenniste ou celles qui ne correspondait pas vraiment avec la volonté d’autonomie qu’on défend au Transfo. Pour nous, il faut que ça ait du sens et que ça colle avec le Transfo. Mais on essaye de ne pas être trop binaire non plus. Parfois les choses se goupillent bien et des projets se sont enrichis grâce aux rencontres faites aux AG.

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Une vue urbaine depuis le 4e étage du bâtiment C.

Quels sont vos liens avec les autres squats ?

Y’a des outils collectifs, certains squats viennent avec nous pour la récup. Le camion par exemple est collectif. Plusieurs maisons ont mis des sous pour l’acheter.

Beaucoup de gens qui se sont rencontrés ici ont lancé d’autres initiatives ailleurs.

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Quelle est la situation actuelle du Transfo ?

La situation juridique est complexe et mériterait peut être un article à part entière. Pour faire court : il y a trois propriétaires EDF, Sofilo et RTE, nés de la scission d’EDF. Du coup, il y a trois procédures juridiques différentes.

Nous sommes expulsables de l’habitation qui appartient à EDF depuis mars 2013 mais on ne devrait a priori pas être expulsés avant l’appel qui aura lieu le 15 mai et qu’on espère bien “gagner”.

L’atelier du Transfo qui appartient à RTE est expulsable depuis peu de temps. On a fait appel bien sûr…

Les deux bâtiments du milieu qui sont à Sofilo ne le sont pas pour le moment. L’affaire vient d’être renvoyée en cour d’appel (sans passer par la case première instance !). On a donc a priori encore au moins 6 mois devant nous…

Tout cet aspect juridique n’est vraiment pas une fin en soi. On essaye juste de gagner un maximum de temps. On n’est pas dupe. On sait que la justice statuera en fin de compte contre nous, comme toujours.

On ne cherche pas non plus à durer à tout prix. On ne négociera pas avec le proprio, la mairie ou autre. On est légitime dans ce lieu du simple fait de son occupation. On n’a pas à négocier quoi que ce soit.

On fonctionne avec un numéro d’urgence : 06 72 53 02 40.

Le jour de l’expulsion, un SMS groupé sera envoyé. L’année dernière, il y avait des réunions de défense. Quand on verra que la situation le nécessite, on les remettra en marche. Des rendez-vous avaient été donnés à tel endroit en cas d’expulsion. En cas d’expulsion, évidemment il y aurait une réaction.

Ça brasse suffisamment de monde et d’envies pour que ce ne soit pas une expulsion “blanche”.
Pour être “inscrit-e” et tenu-e au courant, il suffit d’envoyer un SMS du téléphone que l’on souhaite inscrire à la liste d’urgence.

lu sur transfo.squat.net

Vendredi 18 avril 2014: Mouvement anarchiste et antirépression en Biélorussie

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Vendredi 18 avril 2014, à 19h30 au Transfo :

Cette année, l’Anarchist Black Cross Belarus fait une tournée d’information en Europe. Nous avons plusieurs objectifs. Nous voulons présenter la semaine de solidarité avec les prisonnierEs anarchistes qui aura lieu fin août 2014. C’est le projet de plusieurs groupes ABC européens qui veulent unir leur efforts pour soutenir nos camarades en prison.

Nous voulons aussi partager des informations à propos du mouvement anarchiste en Biélorussie. Nous espérons que les histoires des luttes d’autres endroits vous aideront dans vos propres luttes. Il est impossible de parler de mouvement anarchiste en Biélorussie sans mentionner les répressions auxquelles le mouvement fait face et comment on y réagit.

Nous souhaiterions discuter de votre expérience de la répression et de ce qui vous aide à y faire face.
Le fonctionnement de l’ABC nécessite constamment de l’argent aussi nous souhaiterions collecter des fonds pour aider les prisonniers, en payant leurs avocats, des livres et de la cantine. Nous avons aussi besoin d’argent pour imprimer de la propagande.

Le programme de la soirée :

-La situation actuelle du mouvement anarchiste en Biélorussie
-La situation actuelle de la répression en Biélorussie
-La semaine de solidarité avec les prisonniers anarchistes
-Discussion sur “L’antirépression et le travail de solidarité au sein du mouvement anarchiste”
-Écriture de lettres et de cartes postales

Quelques dates de la tournée européenne :

14/04 Nancy – CCAN 69, rue Mon Desert, 54000 Nancy
15/04 Bruxelles – Acrata, 32 Rue de la Grande Île
16/04 Day off
17/04 Lille – CCL, 4, rue de Colmar
18/04 Paris – Transfo 57 avenue de la République, à Bagnolet
19/04 Paris – Librairie Publico – 145 Rue Amelot
20/04 Day off
21/04 Brest
22/04 Notre-Dame-des-Landes – ZAD
23/04 Angers – L’Etincelle 26 rue Maillé
24/04 Bordeaux – L’Oukaze, 38 rue du Marechal Lyautey à Bègles
25/04 Pau – La Tor deu Borreu, 2 rue de la fontaine
27/04 Santurze ou Bilbao
28/04 Burgos
29/04 Salamanca / Madrid
05/05 Granada
07/05 Valencia
08/05 Teruel
09/05 Zaragoza
10/05 Badalona
11/05 Barcelona
12/05 Toulouse
13/05 Alès – la Rétive 42 rue du Faubourg d’Auvergne
14/05 Montpellier – La Mauvaise Réputation 20 rue Terral
15/05 Valence – Le Laboratoire
16/05 Grenoble – BAF 2 chemin des Alpins + concert !
17/05 Saint-Étienne – Avatarium, Musée de la Mine
18/05 Day off
19/05 Clermont Hôtel des Vil-e-s, 55 avenue de l’Union Soviétique
20/05 Day off
21/05 Lyon
22/05 Dijon – Snack Friche (quartier Lentillères) rue Philippe Guignard

ABC-Belarus-Solidarity-Infotour-2014

6 AVRIL DE 12H À 21H FESTIVAL DU FILM PICO Y PALA « SUR LES RUINES DE LA GAUCHE, LES DISCOURS FASCISANTS PROSPÈRENT : TACLONS-LES !»

Dimanche 6 avril 2014 le Dilengo accueille le festival du film du collectif « Pico y Pala »

«Sur les ruines de la gauche, les discours fascisants prospèrent : taclons-les !»

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12h : Cantine du Dilengo

Tout l’après-midi :

Tournoi de foot : Le mondial improbable (constitution des équipes sur place à 12h)

Projection de films sur les conséquences sociales du Mondial au Brésil

Initiation à la boxe

Atelier pochoirs

Jeux

18h : Atelier de décryptage de vidéos de l’extrême-droite

19h30 : Asado (barbecue) argentin

21h : Projection «La deuxième droite» Les mutins de Pangée / France / 2013 / 63’ + Discussion

Pour en savoir plus: http://picoypala.org/#/portfolio|festival/2014

Ne votez jamais…

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Nous nous plaisons à nous envisager tels des hommes et des femmes libres, entier/es et indivisibles, que l’on ne peut couper en petits bouts pour ranger dans les tiroirs institutionnels de l’Etat ou les tiroirs caisses des patrons et autres propriétaires. Mais il n’est pas difficile de se rendre compte que tout cela n’est qu’une illusion de plus. Le fait est que nous ne parvenons pas à nous appartenir à nous mêmes. Nous sommes possédés par des maîtres, à coup de fric et de temps. Notre temps est morcelé en petits bouts au loisir des politiciens, des publicitaires, des flics, des juges, des « aides » sociales, des patrons, de la médecine, des communautés et des familles. Tous s’allient à un moment ou un autre, de façon consciente ou non, pour nous diviser, nous monter les uns contre les autres, nous représenter de force, nous dépouiller, nous enrégimenter, nous analyser, nous menacer, nous acheter et nous vendre, ou plus basiquement, nous matraquer.


Les politiciens sont de ceux qui nous achètent au meilleur prix pour nous revendre au rabais, ils sont de ceux qui nous humidifient les yeux avant de nous violer le temps de cerveau disponible. Ils prétendent représenter nos aspirations en nous les dictant, un pistolet social sur la tempe. Contre un bulletin de vote, ils nous promettent des oasis dans les tempêtes de sable de nos existences, dans le désert de faux-semblants et de misère qui peuple lamentablement nos vies ennuyées.

Bientôt, une nouvelle échéance électorale, la foire d’empoigne, l’hégémonie absolue des marchands de tapis idéologiques. Mais qui est encore assez con pour y croire sincèrement ? Qui est encore assez con pour aller voter le cœur battant comme on se rend à un premier rendez-vous amoureux ?
A peu prés personne, on va voter comme d’autres vont pointer, on va voter comme on va travailler, on va voter comme on va remplir ses déclarations d’impôt : dans l’ennui le plus total ou en baissant les yeux et en se détestant.
Certains sont ouvertement les représentants de la bourgeoisie, certains autres prétendent représenter les pauvres et les dominés, mais rien ne ressemble plus à un représentant de la bourgeoisie qu’un représentant des pauvres.

Aucun candidat ne représentera jamais notre soif de ne plus être représentés, aucun d’entre eux ne pourra jamais représenter fidèlement deux individus à la fois. Aucune élection ne pourra jamais nous rendre libre, nous rendre nos vies. Voter pour qui ou pour quoi n’est pas la question, la question est pourquoi voter ?

Aux prochaines élections, comme à toutes les autres auparavant, nous nous abstiendrons, et nous inviterons tout un chacun à faire de même, à ne pas participer à son propre esclavage. Seulement, il ne s’agit pas seulement de s’abstenir ou de déserter les urnes, il s’agit de toutes les brûler et de mettre le feu à ce monde qui nous avilit et nous dégrade, de se réapproprier nos vies, nos corps et notre dignité, et si l’intelligence ne suffit pas, la force fera l’affaire.

Révolution.

Attaquons tout ce qui nous rend faibles et nous dépossède de nos propres vies.
Libérons nous de la politique

Des anarchistes.

 

5 avril 2014 : manifestation contre les crimes policiers et les violences policières

30 ans après la marche pour l’égalité et contre le racisme, lancée pour répondre à la multiplication des crimes racistes et sécuritaires, il semble que rien n’a changé : la liste des victimes dans les commissariats, à bord de fourgons de police, morts suite à une intervention des forces de l’ordre, s’allonge indéfiniment. Ces dernières années, les morts au cours de courses-poursuite, par clé d’étranglement, par pliage ou encore les personnes mutilées par des tirs d’armes prétendument « non létales », se sont multipliées.

Les « bavures » policières n’existent pas. La police tue et violente depuis des décennies, dans des circonstances souvent similaires, et souvent les mêmes personnes : on est passé des ratonnades d’Algériens dans les bidonvilles de la région parisienne dans les années 1960 à la « neutralisation » de « suspects » dans les « quartiers sensibles » aujourd’hui. Et quand elle n’endeuille pas une famille, des amis, des quartiers entiers, la police laisse derrière elle des blessés de plus en plus nombreux.

Aux mobilisations des familles réclamant Vérité et Justice pour leurs proches morts aux mains de l’état ou mutilés par la police, la justice répond presque invariablement par des non-lieux ou des acquittements, dans les cas où une instruction a été ouverte. A l’inverse, quand des révoltes éclatent suite à un crime policier, la machine judiciaire se met en route immédiatement pour faire tomber des têtes et distribue de lourdes peines de prison. D’un côté les syndicats policiers et l’état cherchent à renforcer l’impunité policière, notamment par l’instauration d’une « présomption de légitime défense » équivalant à un véritable permis de tuer, une peine de mort qui ne dit pas son nom. De l’autre, on assiste à de véritables exécutions judiciaires, les atteintes à des policiers étant de plus en plus sévèrement punies, et la justice cherchant à tout prix à trouver des coupables.

Les familles et proches de victimes doivent le plus souvent attendre des années pour voir une instruction ouverte, quand un non-lieu ne vient pas tout bonnement clore des années de souffrance et d’attente. Quand l’instruction aboutit à une mise en examen des policiers, ceux-ci sont très rarement reconnus coupables. Et quand c’est le cas, ils sont condamnés à des peines de principe. « Que vaut la vie de Youssef ? » demandaient les proches de Youssef Khaïf, abattu d’une balle dans la nuque par un policier à Mantes-la-Jolie en 1991. à cette question, la Justice, qui acquitta son meurtrier dix ans plus tard, répond toujours de la même manière : la vie d’un Noir ou d’un Arabe vaut moins que la liberté d’un policier et que le sacro-saint maintien de l’ordre républicain, quand bien même ce dernier n’était pas menacé.

Depuis des années, les familles et les comités Vérité et Justice réclament une reconnaissance de ces crimes, une manière d’honorer leurs défunts, que les médias et la justice salissent souvent pour légitimer leur mise à mort. Elle réclament la fin des pratiques policières mortelles comme la clé d’étranglement, le pliage ou les courses-poursuite pour de simples infractions au code de la route. La fin aussi des pratiques de chasse de la police qui aboutissent à la multiplication des accidents mortels et des mutilations, notamment par l’usage intensif du flash-ball.

Au-delà des crimes eux-mêmes, c’est la recherche de vérité et le combat des familles, mais aussi de tous ceux qui dénoncent publiquement la violence de l’état et de sa police, qui sont de plus en plus réprimés. Lorsque la police ne tire pas pour tuer les indésirables, elle tire pour blesser ceux qui les soutiennent : flash-ball, LBD et grenades sont de plus en plus souvent utilisés, en banlieue comme lors de manifestations, pour faire taire ceux qui s’organisent.

Il n’est plus rare également de voir le Ministère de la Justice s’en prendre à ceux qui dénoncent ces violences sur internet, comme ça a été le cas pour le site Copwatch en 2012 ou pour Urgence Notre Police Assassine (site animé par Amal Bentounsi, dont le frère Amine a été tué d’une balle dans le dos en 2012) cette année, attaqués en justice pour diffamation et contraints de se justifier d’utiliser leur liberté la plus fondamentale, la liberté d’expression.

L’état, sa police et sa Justice, ont le monopole de la violence. Face à eux, nos forces sont éparses. C’est pourquoi il est plus que temps de s’organiser autour des familles et proches de victimes, pour trouver la manière d’unir nos forces dans un combat si inégal face à la police et la justice.

Rejoignez-nous dans cet effort pour obtenir la vérité et pour dénoncer la vraie nature de la police !

RDV le SAMEDI 05 AVRIL 2014 à 15H à la sortie du METRO ANVERS (PARIS)

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Texte d’appel (version longue)
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Texte d’appel (version longue N&B)
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Texte d’appel (version courte)
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Texte d’appel (version courte N&B)

P.-S.

En marge de cette manifestation, le collectif Urgence-Notre-Police-Assassine a lancé depuis début mars une campagne d’affichage : des autocollants sont mis à disposition dans villes de France pour dénoncer la police. Les participants sont invités à prendre des photos et à les faire parvenir au collectif UNPA pour faire entendre leur voix et rendre leur campagne plus visible : urgence-notre-police-assassine@live.fr

« Nous trouverons un chemin ou nous en ouvrirons un »
Hannibal

 

L’idée du communisme musulman : à propos de Mirsaid Sultan Galiev (1892-1940)

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À travers la figure du bolchévik tatar, Mirsaid Sultan Galiev, Matthieu Renault s’intéresse ici à une expérience peu connue : celle du « communisme national musulman » tel qu’il s’est développé en Russie soviétique, puis en URSS, de 1917 à la fin des années 1920. Une première version de cette contribution a été présentée à l’occasion du colloque Penser l’émancipation (Nanterre, février 2014).

[Paris] Sous marin policier devant une maison occupée

Suite à la révolte de vendredi 14 février au centre de rétention de Vincennes, un feu d’artifice est tiré devant la prison pour étrangers. Deux détenus sont comdamnés à deux mois fermes, accusés d’avoir jeté une porte sur les flics et l’un d’eux à deux mois de sursis supplémentaires pour avoir refusé de donner son ADN. Deux autres personnes sont écroué-e-s, accusé-e-s d’avoir participé au feu d’artifice, puis d’avoir en garde à vue refusé de donner noms, empreintes, photos et adns aux flics. Mardi 25 février, une audience de remise en liberté s’est tenue pour ces dernier-e-s. Une vingtaine de compagnon-ne-s était présente pour apporter du soutien aux deux incarcéré-e-s. La juge a décidé de les faire sortir après 8 jours de taule et trois de garde à vue et dépôt avec le même contrôle judiciaire que leurs trois co-inculpé-e-s, interdiction d’entrer en contact et de quitter l’Ile-de-France. Dans l’après-midi certain-e-s compagnon-ne-s présent-e-s sont suivi-e-s plus ou moins ostensiblement. Dans le métro, le bus, dans la rue, parfois avec un appareil photo… un flic a même pris le taxi.

Dans la soirée, tandis que les deux fraîchement libéré-e-s sont à Fleury pour prendre leurs affaires, la surveillance est toujours plus visible. Une maison occupée, dans le 19 ème arrondissement de Paris est particulièrement ciblée. Déterminé-e-s, un groupe de personnes solidaires décide de ne pas laisser les flics faire leur sale boulot tranquiles, et poursuit l’un d’eux dans la rue. « Sale flic« , « tu le diras à tes collègues« , « Eh mais d’habitude quand on traite les gens de flics ils se retournent« , « police dégage », « remets jamais plus les pieds dans le quartier t’es grillé« .

Une partie du dispositif était apparente : Alors qu’à quelques rues de là, 5 ou 6 flics complotait, le groupe découvre une camionnette citroen jumpy blanc immatriculée 9420 XC 94, vingt mètres au dessus de la maison. Les vitres arrières sont voilées par une bache noire qui semble bouger, et des signes de présence émanent de la voiture lorsque le joyeux groupe s’approche. S’approchant encore, il entend disctinctement un son électronique en fonctionnement, laissant penser qu’à l’interieur de la voiture se trouve du matos d’écoute et d’enregistrement. Menaces, boucan dans le voisinage, secouage de voiture, le(s) flic(s) dedans a(ont) du avoir un petit coup de stress et deux de ses (leurs) collègues débarquent en courant, l’un monte dans la camionnette, l’autre dans une voiture garée plus haut et tous deux partent sans demander leur reste. Les semaines suivantes la surveillance n’a pas cessé ( filatures, contrôles d’identité impromptus… )

Qu’ils surveillent et répriment celles et ceux qui affichent de ne pas se plier aux lois et aux normes, qui décident d’apporter leur solidarité aux prisonnier-e-s mutin-e-s, qui refusent la résignation et se révoltent n’est pas étonnant.

Cela n’empêchera pas les révolté-e-s de se battre, ici et maintenant, pour la liberté !

Transmis par mail, 21 mars 2014

lu sur www.lechatnoiremeutier.antifa-net.fr/

[Marseille] Verdict des comparutions en justice des carnavalier.e.s.

(…) mardi 18 mars 22 h.

Le verdict vient de tomber pour les deux personnes arrêtés sur la Plaine lors de la charge de police contre les carnavaliers :

L’un a pris 2 mois ferme et 8 mois avec sursis (le procureur avait demandé 15 mois) ;

Le deuxième a pris 2 mois ferme (le procureur avait demandé 24 mois) ;

Un jeune qui a été arrêté en premier rue Pollack dans le quartier Noailles lors du passage du carnaval vers 17h30 a refusé la comparution immédiate et a été placé en détention provisoire. Il dort en prison jusqu’à son procès fixé au 16 avril. Son chef d’inculpation : avoir tâché avec un œuf un policier en civil qui se trouvait dans le carnaval…

Pour les personnes arrêtées lors du rassemblement de solidarité devant le commissariat Noailles :

Trois d’entre elles ont pris 6 mois dont 2 ferme (avec aménagement de peine) ;

L’une a pris 1 mois (avec aménagement de peine également) ;

La cinquième personne a pris 8 mois dont 2 ferme, avec mandat de dépôt.

Au total 4 personnes ont été incarcérées aux Baumettes !

Les familles et les soutiens qui étaient présents devant le palais de justice à l’annonce des verdicts ont décidé de se réunir dès demain pour mettre en place un soutien juridique et financier. (…)

Marseille Infos Autonomes, 18 mars 2014

 

(…) Une assemblée des carnavaliers aura lieu lundi 24 mars à 19h dans les locaux de Marseille Trop Puissant, au 30, rue des Trois Mages, quartier de la Plaine.

Infozone, 20 mars 2014

QUAND LES FEMMES AVAIENT NETTEMENT PLUS BESOIN DE SEXE QUE LES HOMMES

Et comment le stéréotype s’est inversé. Traduction d’un article publié par la sociologue américaine Alyssa Goldstein sur le site Alternet.org.

quand les femmes avaient nettement plus besoin de sexe que les hommes (ref. photo (c) sapphic erotica)

quand les femmes avaient nettement plus besoin de sexe que les hommes (ref. photo (c) sapphic erotica)

J’inaugure aujourd’hui la catégorie traduction. Il y a concernant les histoires de couple, de sexe et de genre, une réelle richesse à aller voir ce qui se dit en dehors de notre cocon culturel francophone et néanmoins un peu autiste.

Je vous traduis donc cet article remarquable, publié le 19 mars 2013 sous le titre original When Women Wanted Sex Much More Than Men – And how the stereotype flipped, et qui me parle énormément puisque j’aime bien tout ce qui bouscule les idées reçues et remet un peu les pendules à l’heure en matière de sexe et de stéréotypes sexuels.

Partie I : l’ère des salopes

Au début du XVIIe siècle, un homme du nom de James Mattlock fut expulsé de sa paroisse à Boston. Son crime ? Il n’avait ni blasphémé ni souri le jour du Seigneur, ni enfreint d’autres interdits qu’on associe généralement à la morale puritaine. Non, le crime de James Mattlock avait été de se refuser à sa femme pendant deux ans. Même s’il est possible que les coreligionnaires de Mattlock aient considéré sa propre abstinence comme critiquable, il est probable que ce soit plutôt la souffrance de sa femme qui les ait convaincus d’ostraciser le mari. Les puritains étaient persuadés que le désir sexuel était une composante normale et naturelle de la vie, autant pour les hommes que pour les femmes (pourvu qu’il s’exprime dans le cadre d’un mariage hétérosexuel), mais aussi qu’en la matière les femmes avaient davantage de désirs et de besoins que les hommes. On pensait qu’un homme pouvait s’abstenir sans grande peine, mais qu’il était bien plus difficile pour une femme d’être privée de sexe.

Pourtant de nos jours, l’idée que les hommes s’intéressent au sexe davantage que les femmes est tellement répandue qu’on n’y prête même plus attention. Qu’on invoque les hormones ou la « nature humaine », il semble évident que les hommes ont beaucoup besoin de faire l’amour, de se masturber ou de regarder des films érotiques, et évident aussi que c’est nettement moins nécessaire pour les femmes (et si une femme ressent de tels besoins, c’est sûrement qu’il y a quelque chose qui cloche chez elle). Les femmes, il faut les courtiser, les persuader, voire les forcer à « se laisser faire » parce que la perspective du sexe ne les attire pas plus que ça — selon le stéréotype en vigueur. Pour les femmes, l’acte sexuel serait cette chose moyennement plaisante mais néanmoins nécessaire afin de gagner une approbation, s’assurer d’un soutien, ou préserver son couple. Et puisque les femmes ne sont pas — au contraire des hommes– esclaves de leurs désirs, elles sont responsables et doivent s’assurer que personne ne puisse « profiter d’elles ».

L’idée que les hommes sont naturellement plus portés sur la chose est tellement incorporée dans notre culture qu’on a du mal à imaginer que des gens aient pu croire le contraire par le passé. Et pourtant, durant l’essentiel de l’Histoire occidentale, de la Grèce antique jusqu’au début du XIXe siècle, on supposait que c’était les femmes les obsédées de sexe et les adeptes de porno de leur époque. Dans la mythologie grecque, Zeus et Héra se disputent pour savoir qui des hommes ou des femmes ont le plus de plaisir au lit. Ils demandent à Tirésias, qu’Héra avait un temps transformé en femme, d’arbitrer la question. Il répond : « si l’on divise le plaisir sexuel en dix parties, une seule échoirait à l’homme, et les neuf autres à la femme. » Plus tard, les femmes furent assimilées à des tentatrices à qui Ève avait légué son âme traîtresse. Leur passion sexuelle était vue comme le signe de leur infériorité morale et intellectuelle, laquelle justifiait un contrôle sévère par les maris et les pères. C’était donc aux hommes, moins enflammés de luxure et plus maîtres de leurs passions, qu’il convenait naturellement d’occuper les rôles de pouvoir et d’influence.

Au début du XXe siècle, le médecin et psychologue Havelock Ellis semble avoir été le premier à documenter le changement idéologique en cours. Dans son ouvrage de 1903 intitulé « Etudes de psychologie sexuelle », il dresse une longue liste de sources historiques antiques et modernes, de l’Europe à la Grèce, du Moyen-Orient à la Chine, quasi toutes unanimes pour dire que le désir féminin était le plus fort. Au début du XVIIe siècle, par exemple, Francesco Plazzoni concluait que la perspective de l’accouchement serait dissuasive pour les femmes si le plaisir qu’elles tiraient de l’acte sexuel n’était pas nettement supérieur à celui des hommes. Ellis note que Montaigne considérait les femmes comme « incomparablement plus sûres et plus ardentes en amour que les hommes, et elles en savent toujours bien davantage que ce que peuvent leur enseigner les hommes car ‘C’est une discipline qui naist dans leurs veines’. » L’idée que les femmes sont insensibles à la passion sexuelle était encore marginale à l’époque d’Ellis. Son contemporain le gynécologue autrichien Enoch Heinrich Kisch allait jusqu’à affirmer que « la pulsion sexuelle est si forte chez les femmes qu’à certaines période de la vie, sa force primitive domine entièrement leur nature. »

Mais le changement était clairement en route. En 1891, H. Fehling tenta de déboulonner la sagesse populaire : « c’est une idée totalement fausse que de prétendre qu’une jeune femme éprouve pour le sexe opposé un désir aussi fort qu’un jeune homme… Quand l’amour chez une jeune fille s’accompagne de manifestations sexuelles, il faut considérer le cas comme pathologique. » En 1896, Bernhard Windscheid postulait : « Chez la femme normale, particulièrement dans les classes sociales supérieures, l’instinct sexuel est acquis et non pas inné ; c’est quand il semble inné ou bien qu’il se manifeste spontanément que c’est anormal. Ne connaissant pas cet instinct avant le mariage, les femmes n’éprouvent pas de manque puisque la vie ne leur offre aucune occasion de l’acquérir. »

L’article est en trois parties. Pour continuer la lecture, c’est ici :

lu sur lesfessesdelacremiere.wordpress.com

Séance du dimanche : Makhno, paysan d’Ukraine

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À l’heure où Vladimir Poutine, ex-colonel du KGB, ressuscite la bonne vieille Sainte Russie impériale en annexant (pour l’instant) la péninsule de Crimée,  ses gisements de gaz naturel et ses bases militaires sur la Mer Noire, un petit rappel en images sur la situation de l’Ukraine au XXème siècle. Ce n’est pas la première fois que l’Ukraine se retrouve prise entre deux feux, entre l’Europe de l’Ouest et la Russie mais l’alternative n’a pas toujours été entre l’ultralibéralisme de l’Union Européenne et l’impérialisme « eurasiatique » inspiré à Poutine par l’idéologue d’extrême droite Alexandre Douguine.

Dans la Révolution russe initiée en février 1917, les bolcheviques ont pris une part active, mais ils étaient très loin d’être les seuls et très loin également d’avoir été les plus actifs. Seule leur prise du pouvoir en octobre 1917, leur installation à la tête d’un État ultra-centralisé et autoritaire, la répression de toutes les composantes du mouvement révolutionnaire ne rentrant pas dans le rang et une politique de propagande particulièrement efficace a pu installer et matraquer une vision  bolchevisée de la Révolution.

En Ukraine, les forces révolutionnaires, celles qui ont organisé les soviets et lutté contre les colonnes des Russes Blancs contre-révolutionnaires armés et financés par les pays capitalistes n’étaient pas bolcheviques. Elles étaient anarchistes, communistes-libertaires et organisée dans un mouvement à la fois urbain et rural, à l’image de l’Ukraine de l’époque. Ce mouvement, « l’armée révolutionnaire insurrectionnelle ukrainienne », plus connu sous le nom deMakhnovtschina, s’est constitué d’abord contre l’abandon aux forces Austro-allemandes de l’Ukraine par la paix de Brest-Litovsk de mars 1918 (paix signée entre le pouvoir bolchevique et le Reich allemand) et pour la poursuite de la révolution. Son leader, Nestor Makhno, qui avait lutté contre le pouvoir tsariste auparavant en participant aux activités illégalistes de redistribution au sein de l’« Union des laboureurs pauvres »  organise les soviets –des conseils ouvriers et paysans– à partir de sa région d’origine, Houiliaïpole, au sud-est de l’Ukraine, avec une forte implantation en Crimée. Dans un premier temps allié à l’Armée Rouge pour chasser les colonnes blanches du maréchal tsariste Denikine puis de Wrangel en 1919-1920, le mouvement makhnoviste finit logiquement par s’attirer l’hostilité du pouvoir soviétique russe. Trotski –qui était encore très en cour à Moscou et dirigeait l’Armée Rouge- ordonna les opérations militaires pour écraser le mouvement populaire ukrainien, de même qu’il supervisa la répression sanglante des marins de Kronstadt, autre faction essentielle des forces révolutionnaires en 1917, qui contestait l’autoritarisme bolchevique.

Dès 1921, Makhno, défait, doit s’exiler. Il passe les dernières année de sa vie à Paris, travaillant comme ouvrier chez Renault à Boulogne-Billancourt et participe aux principaux débats du mouvement ouvrier en marquant le courant communiste-libertaire jusqu’à sa mort en 1934. Comme pour bien d’autres révolutionnaires, Makhno fut la cible de campagnes de calomnies venues des relais communistes français des normalisateurs staliniens : bandit de grand chemin, aventuriste et, surtout, antisémite. Une accusation qui a la vie dure, puisqu’on l’entend encore aujourd’hui jusque dans les rangs libertaires. Sur ce point, on renverra à ce qu’en dit Voline, dans La Révolution inconnue. Compagnon de route de Makhno, organisateur de la Confédération d’Organisations Anarchistes d’Ukraine (Nabat), qui avait rejoint laMakhnovtschina et ne peut être soupçonné de complaisance vis-à-vis des organisateurs de pogroms de l’époque.

http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=JS255bOrckA

 

VU SUR http://quartierslibres.wordpress.com/

Fourbi

Fourbi c’est un petit fanzine, brochure ou appelle-le comme bon te semble, qui rassemble des textes en vrac sur le travail salarié. Textes écrits par des travailleurs-euses, chômeurs-euses, étudiants-es et autre précaires.

Tout le monde peut le télécharger, photocopier et distribuer (gratuitement !) où bon lui semblera. Pour ce faire, un clic droit puis « enregistrer la cible du lien sous ».
Les viewers PDF des navigateurs, c’est de la crotte.

FOURBI #2
fzine2

FOURBI #1
fzine1

VU SUR http://coeurnoirteterouge.wordpress.com/

La festivalE féministe Moeurs Attaque contre-attaque

Les festivités commencent le 24 mars pour la deuxième édition de la festivalE féministe Moeurs Attaque : du 24 mars au 12 avril 2014 à l’Université Paris 8 Saint-Denis

La collective féministe de Paris 8 organise la deuxième édition de la festivalE féministe Moeurs Attaque : trois semaines de festivités du 24 mars au 12 avril, d’ateliers mixtes et non-mixtes pour certains.

Le programme détaillé est disponible sur le site, la page facebook et à la fin de cet article !

De l’auto-défense au bricolage en passant par la danse, par des installations artistiques participatives, des temps de discussion sur le masculinisme, le harcèlement sexuel, le langage sexiste et bien d’autres thèmes, nous interrogerons les pratiques féministes et les problématiques liées au sexisme, aux violences, aux rapports de pouvoir, au capitalisme etc, qui traversent nos vies.

Nous accueillerons également des artistes comme Lady K, la graffeuse FedUp, des associations (CLASHES et Collectif anti-masculinisme IDF).

Grâce au cinéclub féministe et militant de P8, il y aura également des projections une fois par semaine pendant toute la festivalE.

À très vite pour un mois plein de belles surprises et de festivités militantes,

La collective féministe,

contact : marsattaquep8@gmail.com
http://facebook.com/moeursattaque
http://collectivefeministe.over-blog.com/

N’hésitez à nous écrire selon votre curiosité !

PDF - 6.3 Mo
Le programme complet