Communiqué de presse suite à la mort de Rémy – par la coordination du 25 octobre

Rémi, 21 ans, est mort dans la nuit de samedi à dimanche à Sivens. Selon plusieurs témoignages convergents, il s’est écroulé à quelques mètres du camp retranché de la police, atteint par un tir au niveau de l’épaule, avant d’être immédiatement ramassé par la police. S’agissait-il d’un flash-ball ou, plus vraisemblablement, d’une grenade de désencerclement projetée à tir tendu?

Seule la police le sait qui, jusqu’à présent, occulte la vérité de diverses manières. Elle prétend qu’il n’y a pas eu de blessé-e-s parmi les opposants alors que l’équipe médicale de la coordination témoigne qu’il y en a eu de nombreux le samedi. La police affirme avoir «découvert un corps» dans la nuit en omettant de mentionner la violence des affrontements à ce moment-là (la préfecture a affirmé que les affrontements se seraient arrêtés vers 21h et omis de dire qu’ils ont repris de plus belle vers minuit). Elle prétend n’avoir pu venir sur place le dimanche pour lancer l’enquête (une fois le crime accompli, la police a brusquement quitté les lieux sans, jusqu’à ce jour, tenté d’y revenir).

Nous exigeons que toute la lumière soit faite au plus vite sur cet homicide, par respect pour Rémi, sa famille et ses ami-e-s. Nous souhaitons aussi que les responsables de ce drame soient poursuivis au plus tôt. Et pour nous, le responsable n’est pas seulement le robocop matricule xxx qui a appuyé sur la gâchette samedi soir –et encore moins Rémi. Il s’agit de savoir qui a construit cette situation de violence qui ne pouvait que tourner au drame.

Que faisaient donc les forces de l’ordre samedi au Testet, alors que le préfet s’était engagé à ne pas en poster pendant ce week-end, vu les milliers de militants attendus (7000)? Il n’y avait aucun ouvrier à protéger, ni aucune machine à défendre: la seule qui n’avait pas été évacuée le vendredi avait été brûlée le soir même. Pourquoi donc avoir posté 250 gendarmes mobiles et CRS armés de grenades et de flash-blalls pour garder un petit carré de terre entouré d’un fossé large de plusieurs mètres? S’agissait-il de protéger les précieux grillages? Ou bien de générer de la tension et de faire de la provocation? Les autorités savaient très bien ce qui allait arriver en laissant un engin au Testet le vendredi et en y postant une armada le samedi.

A l’heure actuelle où l’inanité du projet de barrage au Testet apparaît au grand jour, à l’heure où tous les mensonges et conflits d’intérêts dénoncés par les opposants depuis des mois ont été confirmés par les investigations des journalistes (Le Monde 24/10 et le Figaro, 26/10) et le rapport des experts ministériels rendu public aujourd’hui, le président du Conseil général et le Préfet du Tarn n’ont plus aucun argument en faveur du barrage si ce n’est de monter en épingle la prétendue violence des opposants. Ils avaient donc besoin de violence samedi. Ils l’ont provoquée. Elle a coûté la vie à Rémi.

Nous sommes sous le choc et adressons nos plus sincères condoléances à ses proches.

La coordination du 25 octobre
PS: Nous exigeons d’ores et déjà qu’une seconde autopsie indépendante soit effectuée et avertissons la préfecture que si le corps n’était pas conservé de sorte à ce que cette contre-expertise soit possible, ce serait une preuve de plus que les autorités veulent cacher la vérité. Nous dénonçons les tentatives de salir la mémoire de Rémi en prétendant que les causes de sa mort seraient liées à son «alcoolémie» ou à sa «violence».

PLUS D’INFOS SUR TANTQUILYAURADESBOUILLES ET ZAD.NADIR.ORG

Mort de Rémi sur la Zad du Testet, réactions et rassemblements dans toute la France

Le dimanche 26 octobre aux alentours de 2 heure du matin, Rémi Fraisse, 21 ans semble avoir été touché mortellement par un projectile policier durant des accrochages entre flics et opposant au Barrage de Sivens. Si la situation est encore floue, la responsabilité des flics est évidente. Suivi des infos, rendez-vous, témoignages et communiqués.

Lundi 27 octobre

- 14 h : un article dans Le Monde laisse entrevoir la version policière en préparation, sous-entendant que le sac à dos de Rémi a pris feu :

Des éléments matériels pourraient contredire la version des manifestants. À l’heure du décès de Rémi Fraisse, une seule grenade offensive aurait été lancée par les militaires et les types de lésions que ces grenades occasionnent ne seraient pas compatibles avec les blessures de la victime. Enfin, les gendarmes s’interrogent sur le contenu du sac-à-dos du défunt. Les restes carbonisés du bagage seraient en cours d’analyse.

- 14 h : Un reportage de Vice sur place précise l’importance des dégâts commis par les grenades assourdissantes.

L’équipe médicale des opposants compte une quinzaine de blessés, la plupart à cause d’éclats de grenades assourdissantes dans les jambes et les bras. Des blessures qu’elle a déjà vues sur une autre ZAD, celle de Notre-Dame-des-Landes. Elle relève deux blessures à la tête qu’elle impute à des tirs de gaz lacrymogènes. D’autres blessures seraient le fait de tirs de flash-balls.(…) « Les forces de l’ordre ont utilisé tout l’arsenal des armes habituelles : flash-balls, grenades assourdissantes et désencerclantes, lacrymos… La totale. »

- 14h : la liste des rassemblements de ce soir mise à jour sur le site du collectif local Tant qu’il y aura des bouilles

  • Rassemblement ce lundi à la préfecture d’Albi à 14h
  • Rassemblement ce lundi à la préfecture de Nantes à 18h
  • Rassemblement ce lundi devant la préfecture de Gap à 10h
  • Rassemblement ce lundi devant la préfecture de Périgueux à 17h30.
  • Lundi 27 octobre16 heures, sous-préfecture de Forcalquier (Cf. tract)
  • Rassemblement lundi 27 octobre à 18h Place de la Liberté à Brest.
  • Marseille : lundi 27/10 à 17h30, au Vieux Port
  • Rassemblement lundi 27 octobre 2014 à 18h30 devant l’hôtel de ville de Poitiers.
  • Lundi soir à 18h30 devant la sous-préfecture de Redon.
  • Rassemblement lundi à 18h devant la préfecture à Rouen.
  • Rennes : rassemblement à 18h à la mairie.
  • Rennes : rassemblement à 18h à la mairie.
  • Lyon 19 h devant la préfecture
  • St Étienne 18 h préfecture
  • Devant la préfecture, ce lundi 27 à 18 heures, à Chambéry
  • Manifestation à Briançon ce mecredi 29/10 à 14h à Briançon devant la sous préfecture
  • A Nîmes : ce soir (lundi 27/10) rassemblement à 18h devant la Préfecture

- Un communiqué en anglais est disponible sur ContraInfo.

According to a statement from squatters in the ZAD of Notre-Dame-des-Landes, during the night between Saturday and Sunday the 26th of October 2014 a protester named Remi was killed in clashes that broke out after a rally against the construction of a dam along the Sivens forest in the wetland of Testet in the Tarn department (southern France).

- « Un pote est tombé » : dépêche AFP qui rapporte des témoignages confirmant l’usage de différents projectiles explosifs par la police.

- Reporterre [1] publie des témoignages qui rapportent que le décès de Rémi serait dû à l’explosion d’une grenade au niveau de la gorge. Un autre texte, publié hier soir sur le site de la Maison de la grève allait dans le même sens :La police assassine un manifestant sur la zad du Testet.

Selon les premiers témoignages c’est une grenade offensive ou une grenade assourdissante qui lui a explosé près de la gorge. Ce qui est sur c’est que la police a encore une fois bien fait son travail parce qu’a ce moment les flics ont gazé et chargé tant et si bien que personne parmi les centaines qui étaient présents s’en sont rendus compte directement. Et les flics ont continué pendant deux heures à jeter des grenades, des gaz (dont beaucoup en tirs tendus au niveau de la tête) et tirer au flashball.

- Hier soir des manifs ont eu lieu dans plusieurs villes, notamment à Toulouseet à Gaillac, où le rassemblement a été violemment dispersé par les flics. La presse locale titre carrément « Le centre-ville de Gaillac mis à sac hier soir ».

- Rassemblements prévus aujourd’hui :

  • Lyon, 19h devant la préfecture
  • Nantes, 18h devant la préfecture
  • Albi, à 14h devant la préfecture
  • Clermont-Ferrand, 19h devant la préfecture
  • Saint-Brieuc, 18h, Préfecture
  • Périgueux, 17h30 Préfecture
  • Saint-Étienne, 18h Préfecture
  • Rennes, 18h Mairie
  • Poitiers, 18h30 Hôtel de Ville
  • Marseille, 17h30 Vieux-Port (repris d’une page facebook)

Dimanche 26 octobre

Communiqué de la ZAD du Testet :

UN MORT.
Oui c’est confirmé.
Oui c’est grave.
Oui il y a eut des affrontements au Testet.
NON ON N’EN SAIT PAS PLUS.
Et contrairement à certains médias, on se refuse à faire passer des « informations » ne provenant que d’une seule source (la préfecture) et comportant énormément d’erreurs/manipulations…
Là, comme les ami-e-s sur place, c’est le choc, la tristesse, la désolation.
Le même choc qu’on a ressenti en découvrant l’étendue de la plaie béante dans la foret de Sivens.
La même désolation qu’on a ressentie quand on a vu les soldat bleus alors qu’il était annoncé qu’ils se feraient discrets.
… silence …
Il nous faut laisser les gens sur place se rassembler, parler ensemble, tenter de comprendre, affronter aussi leurs points de vue sur ce qui s’est passé et ce qui n’aurait pas du se passer.
Puis ils nous parleront.
Alors nous pourrons vous dire.
Mais pour l’instant le silence est la première des décences, pour pour ce jeune homme mort pour sauver une forêt.
Quel qu’ait été son choix de combat.
Nous pensons à toi.

Communiqué de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes :

Mort d’un manifestant au Testet – premier appel

Suite à la nouvelle de la mort d’un manifestant lors du rassemblement au Testet, nous avons reçu de premières nouvelles de camarades de la zad de Notre Dame des landes présent sur place. La mise en cause directe des forces de l’ordre dans la mort du manifestant semble se confirmer. Un communiqué donnant des précisions à ce sujet sera envoyé ce soir depuis la zad du Testet.

Dans l’attente de ce communiqué, les personnes rassemblées sur place lancent un appel à ce que partout en France s’organisent dès que possible des manifestations devant les lieux de pouvoir.

Localement, ils appellent à manifester ce soir dimanche à 18h devant l’hotel de police à Gaillac et demain lundi à 14h devant la Préfecture.

Nous ne pouvons laisser passer cette mort. Organisons nous ! Réagissons !</quote

Communiqué du collectif Tant Qu’il y aura des Bouilles, au Testet :

Rémi est mort cette nuit entre 2h et 3h à proximité des gendarmes et des CRS positionnés sur le chantier du barrage de Sivens à Lisle sur Tarn.
Nous souhaitons que toute la lumière soit faite sur les circonstances de ce décès, au plus vite.
Nous sommes sous le choc et présentons toutes nos condoléances à sa famille et amis-ies.
Ce soir, dimanche à 18h nous appelons à un rassemblement à Gaillac, place de la libération.
Un second rassemblement est d’ores et déjà prévu ce lundi à 14h à Albi, devant la préfecture.

Par ailleurs, toutes les personnes arrêtées lors de la manifestation ont été libérées.


Quelques vidéos sur le Testet :

- Vidéo datant du début de septembre, sur la répression spectaculaire sur le terrain, dans laquelle un vieil homme assène au flic « SI IL Y´A UN MORT ; CE SERA DE VOTRE FAUTE ! » (à 6 min).

2-Le conseiller général, l’arbre et le débat démocratique from Jolene White on Vimeo.

ZAD du Testet – 29 septembre 2014 from Tv Bruits on Vimeo.

- Les violences policières au Testet, c’est le quotidien, comme en témoigne cette vidéo récente :


Notes

[1Reporterre est par ailleurs critiqué pour son relais de certains membres de la complosphère.

LU SUR PARISLUTTESINFO

TÉMOIGNAGE SUR LA MORT DE REMI, FLICS=PORCS=ASSASSINS

Reporterre a recueilli les témoignages de personnes ayant participé aux événements de la nuit de samedi à dimanche sur la zone du Testet. Ils attestent que les gendarmes ont emporté le corps de Rémi Fraisse, qui est décédé cette nuit-là. Un témoin dit qu’il avait été touché par une grenade ou un flash-ball.


– Lisle-sur-Tarn, reportage

Dimanche 26 octobre, avant l’aube, dans la nuit, les affrontements se déroulaient sur le Testet, près du chantier où, après avoir terrassé la forêt défrichée, des engins devaient préparer la digue du barrage de Sivens. Parmi les groupes qui se confrontaient aux gardes mobiles, il y avait Rémi Fraisse, un étudiant toulousain de vingt-un ans. Il est décédé cette nuit-là, et son corps a été emporté par la police. L’autopsie aura lieu lundi après-midi.

Les affrontements ont commencé dans l’après-midi de samedi, vers 16 heures, au lieu-dit Les Bouilles. De nombreux camions de CRS et de gardes mobiles sont arrivés en renfort sur la zone. Les affrontements ont fait une dizaine de blessés, dont cinq ont été évacués vers l’hôpital. Parmi eux, une personne a reçu un tir de flash-ball dans la figure. Le SAMU, appelé par l’équipe de secours d’urgence des opposants, a refusé de venir sur place.

Après une accalmie vers 21 heures, les affrontements ont repris dans la nuit. Les gardes mobiles (GM) étaient positionnés au lieu-dit des Bouilles, derrière la grille.

À midi, ce dimanche, sur le lieu des affrontements de la veille, il n’y avait aucune présence policière et aucune sécurisation de la zone où aurait eu lieu le décès.

Témoignages recueillis dimanche matin. Les noms sont des pseudonymes. Voici leur récit. Une personne dit avoir vu M. Fraisse être touché par une grenade et tomber.

– Baïk :

« Entre 2 heures et 3 heures du matin, il y a eu des tirs tendus de grenades lacrymogènes incapacitantes et explosives [grenades dites de désencerclement, NDLR]. La scène était éclairée par les lumières des phares des camions de GM. À un moment, après un lancer massif de grenades, un groupe de GM s’est avancé sur la dalle de béton, a attrapé une personne à terre et l’a porté près de la route. Cette personne était à deux/trois mètres du grillage, elle a pu recevoir une grenade en tir tendu. On pensait que c’était une interpellation. Les affrontements ont continué jusqu’à au moins 4 heures du matin. »


– C’est sur ce terrain, près de la digue projetée, que se sont produits les affrontements et qu’a eu lieu le drame. –

- Ju :

« À un moment, lors des affrontements nocturnes, il y a eu une grosse salve de grenades lacrymogènes et de grenades assourdissantes. Six GM ont ramassé un mec qui était au sol et l’ont traîné puis porté jusque sur la route. Quand je suis rentré au campement [à la Métairie, à 1,5 km du lieu des affrontements, NDLR], il était 5 h moins le quart, il y avait encore des tirs de grenades. »


– Impact au sol d’une grenade – assourdissante ou de désencerclement -, à quelques mètres du lieu où serait tombé Rémi. –

- Christian :

« J’étais sur le lieu des affrontements, devant, près des flics, sur la gauche, près de là où ça s’est passé. Entre deux et trois heures du matin, ils ont envoyé une grosse charge sur la gauche, gazé. Il y a eu un gros nuage opaque, puis dans les lumières des phares de fourgon, six ou sept gendarmes sont arrivés sur la dalle, ont attrapé quelqu’un au sol et l’ont porté à plusieurs. À la façon dont ils l’ont attrapé, le mec semblait inerte. J’ai crié : « Attention, ils embarquent quelqu’un. » On pensait qu’ils l’emmenaient en garde à vue. Environ vingt minutes plus tard, on a vu un gyrophare bleu. Ca semblait être des pompiers. C’était avant quatre heures du matin. »

- Bonnie :

« J’ai passé la soirée et la nuit sur le lieu des affrontements. Il y avait des tirs dans tous les sens. Vers 3 heures du matin, il y a eu une charge. Les GM se sont avancés sur dix mètres sur la route. Ils ont chargé à une vingtaine et tiré des lacrymos. C’était à droite, sur le lieu des affrontements. Sur la gauche, les flics se faisaient caillasser près du grillage sur la dalle en béton.

« Il y a eu des tirs de grenades, puis j’ai vu un gars au sol se faire traîner en arrière, tenu de part et d’autre par des flics. Après çà, il y a eu un écran de fumée, ils se sont retranchés, et les tirs de grenade se sont calmés. Plus tard, on a vu des lumières bleues d’ambulance. Il y a eu un blackout : les lumières des phares des camions de GM ont été éteintes (il y avait deux camions dont les phares étaient allumés). Puis ils ont recanardé un max. Plus tard dans la nuit il y a encore eu une énorme charge avec une vingtaine de lacrymo tirées. Ca a fait un gros nuage de fumée. Quand la fumée s’est dissipée, tous les camions de GM étaient partis. Au cours de la nuit, il y a eu plusieurs blessés, environ une dizaine dont cinq ont été évacués. À partir de trois heures avant la fin des affrontements, il n’y avait plus de sommations avant les tirs de grenades. »


– On voit le lieu où Rémi serait tombé, au deuxième plan. Le sang séché est cerclé de bleu. Au premier plan, à quelques mètres, l’impact au sol d’une grenade explosive. On observe dans le coin droit un bout de sangle de sac à dos. –

- Camille :

« Il était à trente mètres de moi sur ma gauche. Je l’ai vu se faire toucheralors qu’il y avait des explosions à côté. Ils ont envoyé des grenades explosives, des tirs de flash-balls. Après, cette personne s’est retrouvée à terre. Il y a eu une charge de flics, j’ai chargé aussi, mais je me suis retrouvé tout seul, du côté gauche. Mais tout le monde est arrivé trop tard, ils ont mis en joue ceux et celles qui arrivaient. J’ai vu ce gars à terre se faire trainer par les policiers et on n’a pas pu en savoir plus. »


– On voit la direction dans lequel le corps sanglant de Rémi aurait été emporté par les gendarmes. –


Source et photos : Isabelle Rimbert pour Reporterre.

Lire aussi : Drame au Testet : un mort. Premier récit.

Expulsion du Transfo : rassemblement ce soir à 18h à Gallieni

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L’expulsion du Transfo à 7h le 23 octobre 2014, Bagnolet

Ce matin à 6 heure, début de l’expulsion du Transfo. Aucune expulsion ne doit se passer tranquillement : rassemblement ce soir à 18h à Gallieni !

  • 06h00 : Les flics entrent dans l’habitation en arrachant une des fenêtres à la pelleteuse !
  • 6h10 : Les habitants sont réunis dans deux pièces et les flics tentent de procéder à des contrôles d’identités.
  • 6h20 : 200 flics au moins en tout. Une partie sont dedans et font le tour des bâtiments.
  • 7h00 : Les flics veulent embarquer toutes les personnes sans papier. Les habitant-es refusent de les laisser partir et demandent à ce que tous ou personne ne soit arrêté.
  • 7h20  : Les habitant-es se font tous embarquer par pour refus de présenter leurs papiers. Une vingtaine de personnes est présente en soutien devant.
  • 7h40  : Pas mal de personnes sont arrivées en soutien petit à petit. Il y a environ 60 personnes devant.
  • 7h45  : Les arrêté-es se font embarquer en fourgon escorté-es d’une dizaine de véhicule de police.
  • 8h15  : Les habitant-es sont aux commissariat de Gambetta pour contrôle d’identité.
  • 8h45  : L’huissier refuse de faire rentrer qui que ce soit pour récupérer des affaires. Le dispositif policier commence à bouger.
  • 9h00  : L’expulsion est terminée. Les soutiens se retrouvent devant le commissariat de Gambetta.
  • 10h00  : Les copains sont sortis du commico.

Un rassemblement est appelé ce soir à 18h à Gallieni.

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Fresque visible par tous à l’entrée du Transfo

Sur une parcelle du Transfo, un gros projet immobilier est en cours : plusieurs hautes tours qui vont changer la face du quartier, sans concertation avec les habitants.
Les 3 propriétaires du lieu sont E.D.F. et 2 de ses filiales ; les bâtiments étaient vides depuis 2 ans pour certains et une dizaine d’années pour d’autres.
Un projet collectif s’était monté : outre un bâtiment dédié à l’habitation, 3 bâtiments hébergeaient des activités : projections de films, cantines populaires, soirées de soutien à des luttes sociales, récup’ et distribution de légumes, ateliers, bibliothèque, réunions, infokiosques…
Malgré une procédure longue, la justice a finalement précipité les choses et décidé d’une expulsion sans délai, sans examiner le fond de l’affaire.
C’est loin d’être le seul lieu dans cette situation, à commencer par nos voisins du collectif des Baras (lesbaras[at]squat.net).
Les différents rouages du pouvoir (proprio, justice, police, mairie, promoteurs) s’accordent parfaitement lorsqu’il s’agit de mettre au pas les pauvres, les révolté-e-s, les illégales-illégaux, les sans-papiers, les inadapté-e-s…
Hiver comme été, de droite ou de gauche, l’État expulse.

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Défense du Transfo

Aucune expulsion ne se passera tranquillement. De nouveaux lieux ouvriront !!

Nous nous battrons tant que le capitalisme et l’État existeront, contre toutes les formes de domination !

Paix aux chaumières, Guerre au palais !

Rassemblement ce soir 18h Gallieni.

Le Transfo
57 avenue de la république
93170 Bagnolet

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L’expulsion du Transfo à 7h le 23 octobre 2014, Bagnolet

P.-S.

Pour se faire une idée de ce qu’a pu représenter ce squat, voir cet article récent surl’expérience du collectif au transfo, ou cet autre article d’entretien, un peu plus ancien : Le Transfo : un espace autogéré, éphémère et sans compromis !.

[l’idéologie dominante est celle de la classe dominante]Homosexualité des bobos, homophobie des prolos ?

Par Gaël Klement 

Sous un intitulé volontairement provocateur, cet article a pour objectif de déconstruire une série de préjugés tenaces, y compris dans les milieux militants, en mettant en évidence les véritables liens entre l’homosexualité, l’homophobie et les classes sociales. Il s’agit ici de démontrer que ces liens sont très étroits et que, sur le terrain de l’homophobie comme ailleurs, la question des rapports de classe est déterminante à plusieurs niveaux. Si nous revenons sur l’articulation entre oppression, luttes et classes, c’est ainsi pour faire émerger et mettre en débat un certain nombre de conclusions relatives à notre projet politique, notre intervention, et pour interroger le rôle des militants révolutionnaires, et plus largement de notre « camp social », dans le combat contre l’oppression des homosexuel-le-s1

En 1996, l’auteur britannique de théâtre Jonathan Harvey a expliqué, à l’occasion de l’adaptation à l’écran de sa pièce Beautiful Thing, qui relate l’amour naissant de deux adolescents dans une cité populaire : « Les seules images que j’ai eues des homosexuels quand j’étais enfant étaient celles de ces garçons qui vont dans des écoles privées, qui portent des vestes de cricket et qui font de la barque sur la rivière, ou de ces garçons de la classe ouvrière qui se font mettre à la porte et finissent par se vendre ».2

la suite sur le site du NPA

Abolitionnisme et droit des animaux

Le terme « abolitionnisme », utilisé dans le contexte de l’éthique animale, est dans les faits largement dénué de sens en ce qu’il y a trois sortes de gens qui se disent « abolitionnistes » : les gens qui veulent la fin de toutes les formes d’exploitation animale, les gens qui veulent la fin de certaines mais pas de toutes les formes d’exploitation animale, et les gens qui veulent simplement la fin de certains des « pires abus » de l’exploitation animale mais n’ont pas d’objection à l’exploitation animale proprement dite. Par conséquent, il n’y a de ce mot aucun sens convenu en ce que ceux qui se décrivent eux-mêmes comme « abolitionnistes » ne veulent pas abolir les mêmes choses, ni ne veulent y parvenir de la même façon. En ce sens, le mot « abolition » en lui-même ne décrit pas davantage une position particulière que ne le fait l’expression « droits des animaux », laquelle a si bien perdu son sens qu’elle est utilisée par les exploiteurs qui affirment croire en les « droits des animaux ».

Cet article décrit une théorie abolitionniste particulière : la théorie abolitionniste des droits des animaux, développée en réaction aux positions du philosophe australien Peter Singer. Ce dernier adopte une forme d’utilitarisme des préférences, qui encourage les actions maximisant la satisfaction des intérêts et des préférences des êtres impliqués ou affectés. Il donne la priorité aux êtres possédant une conscience de soi similaire à celle des humains et pouvant activement envisager l’avenir. Bien qu’il admette que les grands singes nonhumains, les dauphins et les éléphants sont conscients d’eux-mêmes à la manière humaine, il émet des doutes en ce qui concerne les autres animaux, et considère beaucoup de ceux que nous exploitons comme vivant dans une sorte d’éternel présent. Selon lui, ces animaux ont un intérêt à ne pas souffrir de douleur ni d’angoisse, mais n’ont pas d’intérêt à continuer à vivre, ou du moins n’ont pas un intérêt qui le conduit à leur accorder une présomption de défaut contre leur utilisation en tant que ressources remplaçables — présomption qu’il accorde aux humains « normaux » et aux non-humains ayant une conscience de soi de type humain.

la suite sur ABOLITIONISTAPPROACH

COKE ET CAPITALISME

Extra pure, le nouveau livre du journaliste Roberto Saviano, menacé par la Camorra depuis qu’il a publié le best-seller Gomorra, est dédié à tous les carabiniers qui ont assuré sa protection rapprochée et « aux trente-huit mille heures passées ensemble et à celles qui viendront ». Peu de chances en effet que Saviano se réconcilie avec ses ennemis, en emmenant le lecteur dans ce « voyage dans l’économie de la cocaïne ».

Pour l’occasion, la vénérable maison d’édition qu’est Gallimard n’a pas hésité à sortir une couverture digne d’un tabloïd, bien adaptée aux tournures emphatiques de l’auteur et aux effets de manche d’une écriture qui se regarde déployer les contours d’un objet sulfureux. Mais il serait dommage de rechigner devant le ton parfois sensationnaliste et pompeux de Saviano, comme face à son équilibre parfois confus entre « style et vérité ».

D’une part, parce que le « voyage » qu’il propose demeure saisissant, moins par le nombre d’informations inédites qu’il livrerait que par le dessin d’ensemble qu’il forme. Et de l’autre, parce que la thèse qu’il soulève, nouant capitalisme financier post-2008 et essor de la cocaïne, est dérangeante.

À travers des parcours d’individus et une vraie puissance d’incarnation, Roberto Saviano nous emmène dans un Gomorra à l’échelle mondiale, même si sa situation personnelle le contraint à s’approcher moins près des mafias elles-mêmes, et à travailler davantage avec les rapports et les confidences des polices, que dans son précédent livre.

la suite sur MEDIAPART

Existrans 2014 : marche des trans, des intersexes et de leurEs soutiens

 

 

Existrans, la marche des trans, des intersexes et des personnes qui les soutiennent aura lieu ce samedi 18 octobre 2014. Elle partira de Stalingrad à 14h pour défendre et revendiquer les droits fondamentaux encore refusés aux trans et aux intersexes.

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Depuis maintenant 18 ans, les personnes trans, intersexes manifestent chaque fin d’année, accompagnéEs des personnes qui les soutiennent, pour défendre leur droit à une existence digne et revendiquer les droits fondamentaux dont illes sont privéEs.

Toutes les infos pour cette année sont sur le site de l’organisation

Peu d’expressions anarchistes sur le sujet pour l’instant, malheureusement. On peut noter [le tract fédéral de la CGA >http://c-g-a.org/content/existrans-face-la-transphobie-ni-oubli-ni-pardon-0].

« On a en les maîtres à penser que l’on choisit et militer c’est assumer, nous n’en démordons pas. »

Pour la deuxième fois en quelques semaines, des rappeurs, qui ne nous aiment pas, nous font des « dédicaces » : entre les rappeurs patriotes et l’Arabian Panther on est prié de bien se tenir et d’arrêter d’écrire sur un modeste blog wordpress

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Nous n’avons pas vocation à faire carrière comme faire valoir d’artistes qui se posent en « consciences politiques » de la scène Hip Hop française. Notre rêve n’est pas de vendre des disques ou des t-shirts de la dissidence, ni de passer sur Skyrock ou Générations. Pourtant, parti comme c’est,  grâce à leur flow, lyrics et autres punchlines, il semble évident que c’est ce qui va finir par nous arriver : nous retrouver associés à un « game » stérile de celui qui a la plus grosse (punchline) devient un dommage collatéral dans nos vies de militants.

Nous présentons donc nos excuses à nos proches, à nos familles, et surtout aux militants qui se reconnaissent dans ce que nous écrivons et ce que nous vivons.

Nous n’aspirons pas à cela. Nous n’avons pas de temps pour ce jeu, mais nous allons quand même prendre du temps pour répondre à Médine, et uniquement à lui. Contrairement aux rappeurs patriotes, avec Médine nous faisons partie de la même famille, qu’on le veuille ou non. Mêmes oppressions de classes et de races. C’est sur les méthodes, les postures, et donc les solutions, que l’on peut discuter et se disputer. On va le faire une fois. Et après on arrête. Le rapgame, c’est pas pour nous.

Comment en est-on arrivé là ?

LA SUITE SUR LES « LUTTES » DU RAPPEUR MEDINE SUR QUARTIERS LIBRES