[9 août 2012]
Mon manifeste
Bouche-toi les oreilles si tu es allergique à la dignité d’un immigré. Les moutons sont rentrés à la ferme en attendant l’AÏD. Ma liberté est limitée à quatre murs sales.
Finie la muselière, je rallume l’incendie. Au bal des accusés, je suis premier d’la classe. Décoré de la Légion du déshonneur de la patrie pour avoir désobéi à mes bourreaux.
J’ai vu Marianne manigancer l’assassinat d’un peuple. Même un condamné à mort a des droits.
Je suis passé du terrain de foot à un champ de ruines. Et de footballeur, je suis devenu braqueur.
Si tu veux me voir à genoux, passe aux heures de prière. La fierté des nôtres est le cauchemar des leurs.
Obligé de s’immoler pour voir son RSA reconnu.
À force d’entendre qu’on vaut pas mieux que ça, beaucoup ont fini par le croire.
Mon manifeste est réfléchi et légitime et prend parti. J’donne ma vision des choses car nos droits sont devenus une option.
Le révolutionnaire en 2012 c’est un facteur qui est fonctionnaire. C’est comme combattre le Front national tout en ayant la carte d’adhérent au FN.
Je mets ma plume où ça fait mal, je remue le couteau dans la plaie pour éviter qu’on se laisse mourir.
[La Chronique de Youv derrière les barreaux est disponible en téléchargement gratuitsur le site des Éditions Antisociales. Elle est à suivre sur le compte Facebook dédié.]