Un membre du GADI inculpé

La nouvelle est tombée aujourd’hui, nous la découvrons à travers un article de la presse bourgeoise[1]. Un membre du GADI a été arrêté et condamné à 2 ans de prison ferme pour les attaques de Tarbes[2] et de Pau[3]. Il s’agit de Damien Camelio, 31 ans. Le camarade anarchiste espagnol également mis en examen n’a pas été poursuivi.

Notre camarade.

Notre camarade.

« Je revendique ces attaques en soutien aux compagnons anarchistes emprisonnés et contre les conséquences des politiques libérales appliquées en Europe. L’ascenseur social ne fonctionne pas. Le capitalisme, ce système féodal dans lequel la vie entière d’un individu est déterminée à la naissance, il est là le vrai terrorisme, quand des familles sont jetées à la rue, quand des parents ne peuvent plus nourrir leurs enfants, quand la dignité humaine est piétinée. Regardez votre terrorisme dans les yeux avant de juger le mien.[…]

J’attaque des symboles et vous répondez de façon violente en ordonnant mon incarcération. Je ne suis pas innocent, au propre comme au figuré. Ni coupable tant que vous ne reconnaîtrez pas la culpabilité des vrais oppresseurs terroristes. je ne suis pas non plus une victime. Je suis juste un militant anarchiste entré en résistance. »

Solidarité totale et inconditionnelle avec ceux qui attaquent ce monde de merde !
Vive le feu !

[1] http://www.ladepeche.fr/article/2014/02/18/1820564-tarbes-deux-ans-de-prison-pour-le-terroriste-du-gadi.html

[2] http://aaa12.noblogs.org/post/2014/02/04/476/

[3] http://aaa12.noblogs.org/post/2014/02/08/pau-attaques-incendiaires/

lu sur http://aaa12.noblogs.org/

Bas les pattes sur le Jura Libertaire !

BAS LES PATTES SUR LE JURA LIBERTAIRE !

Le Jura Libertaire poursuivi par le ministère de l’Intérieur pour « diffamation » envers la Police.

http://juralib.noblogs.org/files/2014/02/01.pngTÉLÉCHARGER L’AFFICHE – TÉLÉCHARGER LE FLYER

À l’été 2010, Brice Hortefeux porte plainte contre les sites web Indymedia Grenoble et Le Jura Libertaire, désignés comme « hostiles à la police » pour avoir relaté les exactions policières perpétrées dans le quartier populaire de la Villeneuve (banlieue de Grenoble). Après trois ans d’enquête, le plaignant est maintenant Manuel Valls et le procès du Jura Libertaire fixé au 14 novembre 2014.

Les ministres de l’Intérieur font leur travail, en protégeant « l’honneur » de leurs bandes armées. Quant à nous, nous défendrons dans les faits la liberté d’expression ainsi que la révolte des classes dangereuses contre la mafia capitaliste qui nous exploite et nous réprime. La CNT-Jura organise la solidarité avec Le Jura Libertaire.

Première soirée de soutien lors du week-end national de commémoration des victimes de crimes policiers, vendredi 14 mars à Hauteville-Lompnes (Haut-Bugey).

Que 1000 Jura Lib’ et Indy Grenoble fleurissent !

Autodéfense des médias libres ! Police hors de nos vies !

CNT JURA – BP 98, 39140 BLETTERANS CC

Deux mineurs agressés au couteau dans le Vieux Lyon : la marque de l’extrême droite ?

Vendredi soir, un petit groupe de jeunes personnes s’est fait agresser dans le Vieux Lyon (5e). Deux d’entre eux, mineurs, ont pris un coup de couteau. Blessés, ils sont actuellement en observation à l’hôpital. Une nouvelle agression qui porterait la marque de l’extrême droite radicale.

Les faits restent encore flous. Vers 20 heures, selon un proche des deux victimes, un « petit groupe d’amis d’environ cinq personnes », se rendaient dans un bar de Saint-Jean :

« Ils se trouvaient sur les quais de Saône, au niveau de Saint-Paul, quand ils ont été repérés à leur marque de fringue par un groupe d’une dizaine de personnes. Ils ont été insultés de « sales gauches » et ont pris des coups. Ils ont réussi à s’échapper mais au niveau de la Cour d’appel, ils ont de nouveau été chargés par un groupe, peut-être les mêmes personnes. Il y a eu encore des échanges de coups et c’est là qu’un type a frappé avec un couteau ».
Deux personnes sur les cinq ont été touchées mais ont quand même marché jusque dans le 1er arrondissement. C’est sur les pentes de la Croix-Rousse, impasse Fernand-Rey, que les pompiers ont été appelés, peu avant 21 heures.

Selon un porte-parole du SDIS du Rhône, deux mineurs de 16 et 17 ans ont été pris en charge pour des « blessures par arme blanche suite à une rixe ». Ils ont été conduits à l’hôpital.

Contrairement à ce qu’indique le Progrès, deux personnes ont été touchées au dos. L’un au niveau du poumon et l’autre au bas du dos.
Le pronostic vital n’a jamais été engagé. Les deux lycéens restent en observation à l’hôpital.

LA SUITE SUR http://www.rue89lyon.fr/2014/02/16/deux-mineurs-agresses-au-couteau-dans-le-vieux-lyon-la-marque-de-lextreme-droite/

Appel à soutien financier pour les antifascistes inculpés

Action-Antifasciste-Paris-BanlieueMilitantes et militants antifascistes de Paris et d’ailleurs, nous vomissons l’indignation à géométrie variable de nos élites. Notre engagement est radical et s’oppose à toutes les oppressions. Nous n’acceptons aucun racisme, aucune discrimination qu’elle soit liée à l’orientation sexuelle, aux origines, aux convictions religieuses.

Cette extrême droite n’hésite pas à s’organiser violemment. Refusant toutes concessions aux fascistes, nous devons parfois nous y opposer physiquement. Mais un simple collage d’affiche, comme celui effectué sur l’Espace Charenton à Paris (qui devait accueillir une réunion islamophobe du Bloc Identitaire), peut aussi conduire plusieurs de nos camarades en garde à vue à la brigade anti-terroriste avec à la clef des amendes et dommages et intérêts se chiffrant en dizaines de milliers d’euros. le 14 septembre, des organisations proches de la mouvance néo-nazie appellent à manifester pour obtenir la libération d’Esteban Morillo, assassin présumé de notre camarade, Clément.

Dans l’après-midi, des antifascistes qui s’étaient réunis pour une marche destinée à lui rendre hommage rencontrent un groupe de militant-e-s du GUD et des ex-Jeunesses Nationalistes attablés à la terrasse d’une brasserie. Une échauffourée s’ensuit et huit antifascistes sont interpellés.

Lors du procès dont le verdict sera rendu mi-février, la procureure a réclamé des peines de 10 mois d’emprisonnement fermes.

Aucun militant d’extrême droite n’a évidemment été inquiété alors qu’une vidéo de surveillance les montre une heure plus tôt en train d’effectuer une véritable ratonade, frappant deux jeunes à coups de ceinture et de parapluie.

Les multiples condamnations à des peines de prison, ferme ou avec sursis, ainsi que les très nombreuses amendes, étranglent financièrement les antifascistes parisiens.

Afin de nous aider à payer nos frais d’avocat, nous lançons un appel à soutien financier.

Faire un don  https://www.lepotcommun.fr/pot/oQ1FJ6Qe

vu sur http://lahorde.samizdat.net/

[Saint-Etienne] Exhibition de boxe populaire le 1er mars

 Le sport en géné­ral et le sport de combat en par­ti­cu­lier sont des moyens d’expres­sion indi­vi­duelle et col­lec­tive qui peu­vent véhi­cu­ler des valeurs et des idées. Dans l’ins­pi­ra­tion des squats de Turin, Berlin, Madrid ou Paris qui orga­ni­sent des exhi­bi­tions de boxe popu­laire anti­fas­ciste pour encou­ra­ger les mili­tant(e)s à faire du sport dans une opti­que d’auto­ges­tion, de res­pect des autres et de rejet des idées hai­neu­ses, nous renou­ve­lons l’expé­rience avec cette soirée de boxe popu­laire.

Nous essayons de pro­po­ser des ate­liers dans des lieux alter­na­tifs pour que tout le monde puisse accé­der à la pra­ti­que d’une acti­vité spor­tive, et que cela ne soit plus le mono­pole des salles de sports clas­si­ques ou des clubs. Dans ceux-ci, nous fai­sons de notre mieux pour éviter de repro­duire des com­por­te­ments et atti­tu­des pré­sents dans la société qui ne nous plai­sent pas, à savoir les rap­ports de domi­na­tion, les idées et propos racis­tes, homo­pho­bes et sexis­tes ainsi que l’esprit de com­pé­ti­tion exa­cerbé.

Dans la pra­ti­que, ceci se tra­duit par la pos­si­bi­lité de par­ta­ger nos savoirs en matière de sport (et d’arts mar­tiaux dans notre cas) dans un cadre où tout le monde peut s’inves­tir d’une façon ou d’une autre en tant qu’acteur et pas seu­le­ment consom­ma­teur. En ce qui concerne cette image virile et machiste qui est asso­ciée trop sou­vent à la pra­ti­que d’un sport de contact, nous essayons de la casser en mon­trant qu’au final, le genre importe très peu quand il s’agit de s’entraî­ner et d’appren­dre à maî­tri­ser son corps et cana­li­ser sa vio­lence.

Nous conce­vons le sport comme un dépas­se­ment de soi même dans le res­pect de l’autre. Dans ce sens, pour nous il ne s’agit pas d’écraser le par­te­naire mais de s’amuser et de par­ta­ger ses connais­san­ces pour pro­gres­ser mutuel­le­ment .

Pour ce qui est du rejet des idées d’extrême droite, nous venons d’hori­zons divers et variés et nous nous posi­tion­nons clai­re­ment contre toute forme de racisme. Face aux poli­ti­ciens, partis et grou­pes qui répan­dent et met­tent en pra­ti­que ces idées, nous orga­ni­sons une riposte métisse et popu­laire : les ate­liers de boxe thaï repré­sen­tent à la fois un outil et une expres­sion de cette déter­mi­na­tion.

L’ini­tia­tive de boxe popu­laire que nous pro­po­sons s’ins­crit dans cette démar­che poli­ti­que. C’est pour­quoi nous orga­ni­sons une exhi­bi­tion de boxe pied-poings à l’espace auto­géré La Gueule Noire à Saint-Étienne le samedi 1er mars 2014.

Pour plus d’infor­ma­tions, merci de nous envoyer un mail à boxe­po­pu­laire[at]riseup.net avant le 31 jan­vier 2014.

Nous vous invi­tons à par­ti­ci­per, relayer l’info et nous aider ainsi à faire passer le mes­sage afin que ce type d’ini­tia­ti­ves se géné­ra­li­sent dans le mou­ve­ment alter­na­tif.

Boxe, auto­ges­tion, res­pect, anti­fas­cisme

www.lagueu­le­noire.org

Samedi 8 février 2014 : Concert de soutien aux pirates somaliens

Concert de soutien aux pirates somaliens incarcérés en France, le samedi 8 février 2014 auTransfo, avec:

>> – Gasmask Terrör, hardcore, Bordeaux
>> – Singe des Rues, rap, Ariège
>> – Julie Colère, punk-musette, Seine-Saint-Denis

À lire notamment: Frères de la côte, Mémoire en défense des pirates somaliens, traqués par toutes les puissances du monde

En Somalie, face à la famine, à la destruction des ressources en poissons par la pêche industrielle occidentale et à l’immersion de déchets toxiques le long des côtes, devenir pirate est à la fois un moyen de survie et un acte d’autodéfense.

En récupérant les richesses de l’un des axes maritimes les plus importants de la planète, les pirates somaliens ont fourni le prétexte à l’intervention des principales marines de guerre et à une législation d’exception permettant aux forces militaires des états occidentaux de débarquer n’importe où en territoire somalien.

Aujourd’hui, cette zone du globe est donc devenue un laboratoire d’expérimentation pour tous les militaires, paramilitaires et conseillers en sécurité de la planète qui peuvent y tuer et capturer sous couvert de la loi tous ceux qu’ils soupçonnent de s’adonner à ce qu’ils ont défini comme étant de la piraterie.

Actuellement, plus de 1 000 Somaliens étiquetés pirates croupissent dans des geôles à travers le monde, capturés par les forces armées et ramenés dans les pays des bateaux qu’ils ont pris en otage . En France, entre 2008 et 2011, 22 Somaliens ont ainsi été enlevés pour être incarcérés et jugés dans l’hexagone. 15 d’entre eux ont été déjà été jugés parmi lesquels 8 sont en train de purger des peines de prison qui vont jusqu’à 10 ans. 7 autres sont toujours en détention préventive et attendent leur procès qui devrait avoir lieu en 2014 ou en 2015. Parce que nous savons qu’en taule, tout a un prix (téléphoner, acheter du pq, manger à peu près correctement…) mais aussi parce que la guerre contre les pirates est l’une des facettes extrêmes de la guerre aux pauvres, nous souhaitons apporter un peu de solidarité aux 15 pirates somaliens encore incarcérés en France. L’argent du concert servira donc à leur envoyer des mandats.

« Ils nous condamnent, ces crapules, alors que la seule différence entre eux et nous, c’est qu’ils volent les pauvres sous couvert de la loi alors que nous pillons les riches armés de notre seul courage. »
Le pirate Bellamy lors de son procès en 1720.

14-01 affiche concert pirate com

A propos de la situation en Ukraine

Au delà des divergences, il nous semble intéressant de publier ce que peuvent écrire des groupes d’extrême-gauche, marxistes ou anarchistes, sur la situation qu’ils vivent dans leurs pays. Aussi, nous publions ici ladéclaration du groupe de Kiev du Syndicat Autonome des Travailleurs, organisation anarcho-syndicaliste, sur les récents événements en Ukraine. De façon plus générale, dans une interview publiée en anglais d’un militant de ce groupe le 4 janvier, il expliquait que la politique des deux fractions dirigeantes qui s’opposent en Ukraine sont exactement les mêmes sauf que l’une, celle qui est au gouvernement, le dit en russe, et l’autre, l’opposition, en ukrainien. Aussi, « La classe ouvrière, en tant que classe, ne participe aucunement à ces évènements. Des travailleurs, bien sûr, prennent position, mais ils ne sont pas organisés dans des organisations de classe, comme des syndicats, qui ne participent pas à ces évènements. Et il y a de bonnes raisons pour cela, puisque que chacun des camps parle de questions culturelles et politiques qui n’ont aucun lien direct avec les besoins d’un travailleur salarié« .

Sur la situation actuelle en Ukraine :

Déclaration du Syndicat Autonome des Travailleurs, 23 janvier 2014 :
Les lois qui sont passées le 16 janvier montrent que la fraction de la classe dirigeante qui contrôle aujourd’hui le gouvernement est prête à installer une dictature réactionnaire bourgeoise sur le modèle des régimes sud-américains des années 1970. Les « lois de dictature » criminalisent toute protestation et limitent la liberté d’expression ; elles établissent en outre un délit « d’extrémisme ». Les portes-paroles parlementaires de la dictature de classe de la bureaucratie corrompue et de la bourgeoisie monopoliste sont le Parti des Régions et le Parti soi-disant « Communiste » d’Ukraine qui est depuis longtemps une force politique au service des intérêts du capital.

 

Le système répressif ukrainien se base sur l’appareil policier et les gangs de rue des troupes de choc pro-gouvernementales. Parfois de telles structures paramilitaires sont commandées par des officiers de police en retraite. Des escadrons de la mort sont aussi en action. Selon des informations confirmées, deux personnes ont été kidnappées depuis un hôpital et torturées. Une de ces personnes est morte dans une forêt. Les forces spéciales tirent aussi sur des manifestants, et pas seulement avec des pistolets à balles en caoutchouc. Un des tués, selon la photo de son corps, a été touché au cœur. Selon toutes les indications, il a été touché au cœur. Dans la matinée du 23 janvier, le nombre des tués allait de 5 à 7 personnes. Et nous ne connaissons pas le véritable bilan des violences.

L’idéologie du régime au pouvoir est un mélange de nationalisme à la Poutine, de théories du complot et de la conviction qu’ils ont le droit, en tant qu’élite, de diriger une populace stupide. Les groupes de soutien au Berkut (la principale force de police anti-émeutes) sur les réseaux sociaux sont pleins d’articles antisémites qui prétendent que les dirigeants de l’opposition seraient des Juifs qui veulent vicier la population en légalisant le mariage homosexuel. Il n’y a guère de différence avec la rhétorique de l’extrême-droite ukrainienne.

Ces derniers jours, ce n’est pas seulement l’extrême-droite qui affronte le gouvernement, mais aussi des gens plus modérés. Et ces derniers constituent la majeure partie des manifestants. Ils sont nombreux parmi les manifestants à être indifférents ou opposés au nationalisme. Beaucoup d’entre eux ne soutiennent pas non plus l’intégration dans l’Union Européenne. Les gens descendent dans la rue pour protester contre la violence policière. Et une grande partie d’entre eux ne sont pas enthousiastes ou même septiques sur les affrontements rue Grushevskogo. On peut souvent entendre que ces groupes d’extrême-droite sont un « cheval de Troie» de Ianoukovitch et des services spéciaux afin de discréditer les manifestations. Il y aurait certainement plus d’habitants de Kiev dans les manifestations si on ne trouvait pas ces idiots utiles au gouvernement dans les rues. Leur principale revendication est d’avoir un emploi au sein des Services de Sécurité d’Ukraine après leur « révolution victorieuse ».

Les anarchistes doivent participer aux manifestations et piquets pour la défense des droits et des libertés remises en cause par les lois du 16 janvier. Il est logique d’agir sur les lieux de travail et dans les quartiers pour aider à saboter les décisions de la dictature. Mais il n’y a pas à participer aux activités de la rue Grushevskogo qui dès le début n’avaient aucun sens. Ces actions ne font que donner au gouvernement de belles images pour la télévision et à lui permettre d’identifier des éléments radicaux en les localisant par leurs portables et les enregistrements vidéos.

Que ce soit dans le cas d’une victoire de l’opposition ou d’une victoire du gouvernement, nous allons devoir mener une longue et difficile guerre contre ces deux régimes. Cela doit être compris. Nous devons rassembler des forces afin de commencer à propager notre propre agenda prolétarien et libertaire sur la scène politique ukrainienne.

Ni dieux, ni maîtres ! Ni nations, ni frontières !

Syndicat Autonome des Travailleurs, groupe local de Kiev, 23 janvier 2014

lu sur http://communismeouvrier.wordpress.com/

Appel à une journée (inter-)nationale de mobilisation et de lutte par la coordination des comités No TAV

NOTAV_ATTACKSamedi 22 février – Journée Nationale de Lutte

LA COORDINATION DE COMITÉ NO TAV

réunie le Mercredi 8 Janvier 2014 à Villar Focchiardo

a évalué attentivement la situation juridique gravissime créée suite aux dernières arrestations de Chiara, Claudio, Mattia et Niccolò, pour lesquels s’est construit un château de chefs d’accusation étudié justement pour intimider toutes les sacro-saintes luttes qui, aussi grâce au mouvement NoTav, sont en train de grandir dans tout le pays.

a effectivement remarqué dans le dossier d’instruction, les enquêteurs, en insistant sur le plan strictement juridique, soutiennent une thèse clairement politique. En s’appuyant sur un bref historique des actes légaux et des sommets internationaux qui ont permis l’installation du chantier de Chiomonte en Val de Susa, les magistrats soutiennent qu’il s’agit d’une élaboration démocratique. L’action contre le chantier – en lien avec l’énumération de pratiques d’opposition dont l’épais dossier fournit une longue liste – est définie « terroriste » pas tellement pour ses caractéristiques spécifiques, mais par le fait qu’elle s’oppose au démocratisme d’une décision intergouvernementale. Toutes les décisions imposées par l’État ont un emballage légal, ce qui veut dire qu’elles sont formellement basées sur le Droit. Tout ce qui met réellement en discussion un projet étatique est donc passible de « terrorisme ». Il reste seulement le désaccord platonique et être réduit à un mouvement d’opinions. Donner un caractère concret à son propre NON, qui au fond est la caractéristique essentielle du mouvement No Tav, devient donc antidémocratique. Le totalitarisme parle aujourd’hui un langage différent  : « Nos décisions démocratiques ne te plaisent pas ? Tu es un terroriste, je t’enferme en prison et je jette la clé ».

Rappelant que d’une époque à l’autre, l’État et « les pouvoirs forts » attaquent frontalement l’ennemi sur ses points forts, non sur les plus faibles. Il devient évident que l’emploi de la catégorie de terrorisme contre le mouvement No Tav – pour ce qu’elle exprime et symbolise – est dans ce sens un avertissement pour tous, pour n’importe que mouvement de lutte. Devient donc terroriste n’importe qui conteste les décisions de l’état, et vient démantelé le pacte social pensé par la Constituante.

A suivre jusqu’au bout la logique des procureurs Rinaudo et Padalino, la nature « terroriste » de la lutte contre le Tav ne caractérise pas un soi-disant « saut qualitatif », mais bien ses fondements même : ce NON de vingt ans d’expériences, de savoirs, de confrontations et d’actions qui ne sont que son développement cohérent. Ne pas s’être résigné face aux matraques, aux gaz, aux pelles mécaniques, aux Lince (expertise économique et commerciale en Italie, ndt), aux incarcérations, au terrorisme médiatique, voilà le crime qui contient tous les autres.

Pour ces raisons le Mouvement NoTav

ANNONCE ET PROPOSE POUR LE 22 FEVRIER UNE JOURNÉE NATIONALE DE MOBILISATION ET DE LUTTE CHACUN DANS SON PROPRE TERRITOIRE

à toutes les composantes de lutte qui résistent et se battent contre le gaspillage des ressources publiques, contre la dévastation du territoire, pour le droit au logement, pour un travail digne, sûr et rémunéré justement. Une journée nationale de lutte, territoire par territoire en défense du droit naturel et constitutionnel de s’opposer aux décisions du gouvernement qui ne tiennent compte que des intérêts des puissants, des lobby, des banques et des mafias au détriment des populations. Une mobilisation commune contre l’utilisation délirante des lois de la part des procureurs et de la magistrature turinoise et en solidarité aux compagnons de lutte incarcérés, aux compagnons de lutte déjà condamnés, et aux innombrables résistants qui doivent encore affronter le jugement pour avoir défendu les biens communs, une journée de lutte à laquelle suivra à la mi-mars un rendez-vous à Rome pour la défense et la légitimité des luttes sociales.

En préparation de la journée de lutte, une invitation à effectuer des assemblées sur les territoires pour sensibiliser la population autant sur ces thèmes autant sur les projets qui s’y opposent. En Vallée de Susa sur les projets de déplacement du parking autoroutier de Susa à San Didero, de déplacement de la route de Guida Sicura de Susa à Avigliana et de la ligne ferroviaire dans le territoire de Borgone.

Proposition approuvée par la coordination des comités du Mouvement NoTav.

traduit de l’italien,  NoTAV.info

http://notavfrance.noblogs.org/

[Bagnolet] Programme de janvier 2014 au Rémouleur

http://juralib.noblogs.org/files/2014/01/023.jpgTÉLÉCHARGER LE FLYER

Appel à soutien financier

Le Rémouleur est un lieu ouvert depuis trois ans pour se rencontrer, échanger et s’organiser. On peut s’y réunir, boire un café et discuter, lire, écrire des tracts, trouver des infos… S’organiser collectivement, hors des syndicats, des partis et des structures hiérarchiques. Pouvoir se donner des armes pour le futur par la diffusion d’idées et de pratiques, en discutant et en confrontant nos positions politiques. Apporter force et consistance aux luttes présentes et à venir. Parce que nous voulons transformer radicalement cette société, ni plus ni moins ! Tendre vers un monde sans exploitation ni domination, sans État ni frontière, sans argent ni propriété privée…

Dans un monde où l’argent règne encore en maître, nous avons encore besoin de payer un loyer. Nous avons choisi de louer un local avec pignon sur rue pour pouvoir y développer des activités pérennes, gratuites et accessibles.

Parmi ces activités, des projections, présentations de thèmes et d’ouvrages et des discussions sont organisées chaque mois. Des collectifs de lutte se réunissent régulièrement au Rémouleur et y organisent des permanences : Sans remède, autour de la résistance à la psychiatrie ; Cadecol, Caisse de défense collective ; Prenons la ville, concernant la restructuration urbaine ; Les Cafards, quant aux différentes institutions comme la CAF et Pôle Emploi ; et une permanence Sans papiers, s’organiser contre l’expulsion.

Le local contient une bibliothèque dont la plupart des livres peuvent être empruntés. Des films sont également accessibles. Des tracts, brochures et affiches ainsi qu’un fond d’archives sont à disposition. Les brochures et les livres d’éditeurs indépendants diffusés au Rémouleur sont à prix libre, et l’argent récolté est réinvesti dans l’achat de livres et brochures payés à leur prix de revient et dans quelques dépenses courantes du local.

Reste le problème du loyer. Les moyens que nous nous sommes collectivement donnés pour trouver de l’argent (concerts, apéros, etc.) ne suffisent pas. Nous lançons donc un appel à soutien financier sous forme de dons uniques ou répétés.

• Par chèque à l’ordre de “Plumes” à déposer aux permanences ou à envoyer à l’adresse suivante : Le Rémouleur, 106 rue Victor Hugo, 93170 Bagnolet ;

• En liquide, aux permanences ;

• Par virement, en venant aux permanences ou en envoyant un mail.

Le Rémouleur

Bas les pattes sur Résistons Ensemble ! (3)

Cités interdites ?

Le 16 décembre dernier, Natacha membre du syndicat Sud Éducation 92, Ivan et Janos, membres du Réseau Résistons ensemble contre les violences policières et sécuritaires, diffusaient le dernier numéro de notre bulletin mensuel intitulé “Crimes policiers, crimes racistes, 30 ans après rien n’a changé”. Ils s’étaient placés à la sortie du métro Les Courtilles (ligne 13) faisant face à la Cité du Luth à Gennevilliers (92).

Très rapidement, 4 agents de la BAC sont venus les arrêter, direction le commissariat de Gennevilliers. Le 15 avril dernier Ivan et Janos avait déjà subi cette même agression, interpellés pour les mêmes raisons à l’intérieur de la cité du Luth (à ce jour toujours sans suite). Pour cette première les flics étaient plus nombreux. À chaque fois les copains ont été menés sous la contrainte au commissariat de Gennevilliers et placés en cellule avec l’interdiction de téléphoner puis conduits devant un OPJ pour ce qu’il leur a été présenté comme des « auditions libres ». C’est alors que leur a été signifiée l’accusation d’avoir diffusé le bulletin du réseau dont le contenu serait considéré par la police comme diffamatoire. Cette fois les empreintes et photos de Natacha ont été relevées alors que celles de Ivan et Janos l’avaient déjà été lors de leur arrestation précédente.

Le commissaire très virulent leur a expliqué qu’il voulait les voir disparaître du quartier, leur promettant des poursuites. Certains policiers n’ont pas hésité à affirmer que leur action était en représailles des critiques formulées dans le bulletin.

Deux arrestations en 8 mois alors que le petit journal du réseau Résistons ensemble est diffusé régulièrement, et ce depuis ses débuts (en 2002 !) dans ce même quartier du Luth SANS jamais avoir été saisi. Décidément on fait mieux sous la gôche que sous la droite.

À l’occasion de chacune de ces deux arrestations, les flics refusent de restituer les 700 exemplaires du bulletin qu’ils ont saisis, et interdisent ainsi matériellement sa diffusion, avec la promesse d’un harcèlement. Ces agissements de la police conduisent donc à empêcher la distribution du bulletin tout particulièrement dans une de ces cités mises au ban. Ainsi cette attaque vise plus largement le réseau, dans sa nature, son expression nécessaire dans les quartiers populaires.

Quartiers de relégation, destinés par les gouvernements successifs au chômage, à la précarité, au racisme, à la répression … ces arrestations sont-elles le signe qu’un nouveau pas serait franchi, cherchant aussi à exclure de ces zones, notamment des ZSP, l’expression de toute critique radicale ?

Appel à témoins
Peut-être avez-vous eu connaissance d’une action policière du même type cette année ? Dans les zones de sécurité prioritaires (ZSP) ? Ou en dehors ? Ou bien s’agit-il d’une initiative locale du commissariat de Gennevilliers ? Envoyez-nous votre témoignage.

Communiqué après la 1re arrestation
et suite au 16 décembre.

Résistons Ensemble n° 126, janvier 2014

[Méfiez-vous des contrefaçons] Qu’est-ce que la démocratie directe ?

http://juralib.noblogs.org/files/2013/12/054.jpgTÉLÉCHARGER L’OUVRAGE

Dès sa parution à Paris aux premiers jours d’avril 2010, ce bref « manifeste » libertaire pour la démocratie directe (qui s’appuie sur la plus moderne historiographie de la Grèce antique, et parti­culièrement d’Athènes au temps de Périclès et de Démosthène, pour tracer pour la première fois un plan synthétique des institutions fondatrices d’une authentique démocratie sociale : assemblées populaires souveraines fédérées, rotation et contrôle permanents de délégués révocables, « justice des plus démunis ») a eu une influence déterminante, par l’ampleur des discussions et la cascade de réactions qu’il a suscitées chez ses premiers lecteurs, sur l’ensemble du spectacle « politique » en France (où dans une délirante surenchère populiste, la « démocratie directe » s’est vue soudain inscrite aux listes de fausses promesses d’une myriade de petits partis, depuis le NPA néo-trotskiste jusqu’au Bloc Identitaire néonazi, en passant par le Parti pour la décroissance, écologiste-puritain, l’ex-Modem, catholique-libéral, la Droite populaire, crypto-fasciste, et même une croquignolesque Alliance royale, monarchiste ; les partis dits « de gouvernement » étant restés les seuls à ne pas s’y risquer, quoique le sujet ait été âprement débattu au plus haut sommet du Front National, l’ambitieux parti des nostalgiques de l’ordre colonial et des délateurs anonymes), et sur le mouvement social en Europe et au-delà (où la démocratie directe est cette fois expérimentée dans la pratique quand elle n’est pas déjà explicitement revendiquée par la rue, comme en Grèce ou au Québec). Il n’y a pas lieu de s’étonner de ce double phénomène : là en effet où la base prolétarisée (et la jeunesse en particulier) ne peut que s’enthousiasmer à la perspective clarifiée d’une véritable « souveraineté populaire », fondée notamment sur le rejet du « système des partis » compris comme système d’illusions idéologiques et de mensonges démagogiques, tous ces partis ou fragments de parti ne pouvaient au contraire que s’en alarmer, et se convaincre de l’urgente nécessité de se porter sur le terrain même de la menace – qu’ils croyaient définitivement ensevelie dans la fosse commune des « idéaux de Mai 68 » – pour la combattre avec l’arme dont ils sont les experts incontestés : la « récupération », ce mélange de plagiat, de falsification et de dissimulation, cocktail détonant de provocation politique et de petit commerce, dont le chef-d’œuvre le plus abouti reste l’ignoble faux antisémite Les Protocoles des Sages de Sion, devenu modèle littéraire pour plusieurs générations d’écrivains ratés, universitaires, journalistes, petits profs, qui vivent en parasites des idées nouvelles qu’ils ont pour mission d’asservir et d’exploiter, comme on fait du prolétariat dont elles émanent nécessairement. On sait cependant que si l’enseignement moderne a multiplié la quantité de ces contremaîtres de la pensée, il est très loin d’en avoir amélioré la qualité ; de sorte que là où quelques truqueurs habiles suffisaient à enchaîner des millions d’esprits révoltés, mille récupérateurs diplômés ne suffisent plus aujourd’hui à détourner de son cours le nouveau mouvement révolutionnaire mondial, dont ce livre annonçait l’irruption imminente, en définissant aussi bien sa cause la plus immédiatement fédératrice (l’exigence d’une « démocratie réelle » et non plus illusoire et mensongère) que les conditions de sa victoire (« il faudra, pour vaincre, un mouvement international ou qui, commencé à un endroit, s’internationalise rapidement. Il faudra des armes, il faudra la complicité ou la passivité d’une partie des armées »). Rien n’est gagné, bien sûr ; mais déjà la réalité s’insurge partout contre la dictature de la représentation, avec pour seules premières armes les nouvelles technologies de communication, initialement forgées comme chaînes et comme mouchards. Divers fragments de ce livre avaient été très vite publiés sur Internet par quelques-uns de ses premiers lecteurs, sans qu’ils parviennent évidemment à enrayer les grandes manœuvres de tous ceux qui au contraire ont trouvé leur intérêt à en falsifier et/ou dissimuler le contenu ; et le fait que le texte intégral soit désormais offert gratuitement en ligne, dans une version rigoureusement conforme à l’original imprimé, ne saurait pas davantage y suffire : mais participe assurément de cette insurrection.

(Éditions Antisociales – Décembre 2013)

Au Red Star « on n’est pas des princes, mais on est libres »

Dans l’ombre de sa rivale, l’équipe du Red Star assume son emprunte depuis 1897. Ici tout est bon enfant et historique, surtout le stade qui en porte les stigmates. Mais pour rien au monde, les suppporters troqueraient leur stade contre un nouveau lieu, parce que Bauer, c’est « l’identité du club ».

Des rêves j’en ai beaucoup, et je vais en réaliser un pour la modique somme de 5 €. Je suis à Saint-Ouen, dans la tribune première Est du Stade Bauer. Tribune que les fans aimeraient renommer Rino Della Negra, joueur du Red Star et héros de la résistance fusillé le 21 février 1944. Tout un symbole. Enfin ! Je suis dans le stade du Red Star, club fondé par Jules Rimet en 1897, le fondateur de la FFF (Fédération Française de Football) et de la Coupe du monde.

J’admire le stade Bauer et son architecture à l’anglaise. Ce stade mythique créé en 1909, porte le nom d’un autre héros de la résistance : le Docteur Bauer. Un supporter me dit « ici tout est histoire », je le crois sur parole. Je jette un œil au mur décrépit et à la tribune inutilisable. La toiture d’une des tribunes s’est fait la malle. Le temps et l’histoire ont fait leur œuvre et le stade aurait besoin d’un sérieux coup lifting. Bien que peu épargné par les ravages du temps, je ressens une vive émotion, celle que l’on ressent lorsqu’on se trouve dans un monument légendaire. Bauer garde son charme. Je me sens comme envahi par son histoire. Je fais partie des Braveheart qui ont bravé la pluie, le vent et le froid pour assister au match qui oppose le Red Star FC au F.C. Bourg Péronnas. L’ambiance est magnifique. Les supporters donnent de la voix, en se serrant les uns contre les autres, et ce, de la première seconde de jeu jusqu’à la dernière.

L’anti Parc des Princes

rsbastiavictoire (2)Le club de national (3e division) a connu des hauts et beaucoup de bas. Le coach Laurent Fournier a été remercié il y a quelques semaines. Mais, la ferveur et la passion pour le football populaire que ressentent les supporter restent intactes. Pierre, un trentenaire qui supporte l’étoile rouge depuis l’âge de 9 ans, me décrit avec enthousiasme l’atmosphère audonienne : « tous les gens vont à la même buvette au Red Star. On est fier du fait que l’entrée au stade soit à 5€ et à 2,50 € pour les étudiants. Avec 10 € en poche, tu passes une soirée formidable. À la mi-temps on a encore le droit de sortir pour aller prendre une bière. C’est encore un des rares stades où tu peux te permettre ça. C’est combien au Parc des Princes ? Dix fois plus cher ! Pour rester assis et applaudir sur commande. Ici on n’est pas des princes mais on est libres. On se déplace comme on veut dans la tribune, on chante, on danse, sans avoir un million caméras de surveillance braquées sur nous. On assiste peinard à des matches de football d’un niveau plus que correct. Au bout du compte, en venant ici t’auras vécu une soirée sympa, abordable et t’auras rencontré du monde ».

Le stade Bauer c’est l’anti Parc des Princes. Il abrite, également, des ex-fans du PSG « les recalés du plan Leproux » qui découvrent dans la banlieue rouge une chose qu’ils n’ont jamais connu dans le 16e arrondissement de Paris : un public uni. Ce public porte une des valeurs essentielles du football populaire : la mixité sociale. Je croise également Mano un étudiant qui vit dans le Val de Marne, « je suis un fan de foot arrivé de Grèce il y a 2 ans. Ce que j’aime ici c’est l’ambiance des gradins. J’ai fait le tour de pas mal de stades. J’ai trouvé au Red Star des sensations dingues. Je n’ai ressenti ça nulle part ailleurs. Et depuis je suis accro ! ».

David un ingénieur retraité, accompagné de son fils et de sa fille, me fait part d’une crainte qu’ont tous les amoureux du Red Star « Bauer c’est l’âme de cette ville ! Qu’est-ce qu’on va foutre dans un autre stade ? Personne ne veut aller aux Docks. On est contre le foot business. Je soutiens à fond le combat du Collectif. »

Le Collectif des Amis du Red Star, c’est Vincent qui en parle le mieux, il est depuis 2 ans le président de l’association de supporters du club. « Notre association a vu le jour en 2003. Quand le club a failli disparaître ! On a estimé qu’il était important de s’organiser et d’avoir un club de supporters indépendant de la direction. » Il me parle de leur engagement : « on a volontairement axé notre mandat sur la défense du stade Bauer. On lutte contre une légende urbaine qui prétend que l’on ne peut pas jouer dans de bonnes conditions au stade Bauer. On a d’abord commencé à effectuer une campagne de sensibilisation auprès des supporters. Puis elle s’est étendue à toute la ville de St-Ouen et même au-delà. »

« Bauer is magic, man »

Red StarMalgré des débuts difficiles, avec un public résigné qui attendait la mort dans l’âme qu’un miracle se produise, la campagne du Collectif des amis du Red Star porte ses fruits. Le Stade Bauer est devenu un thème de campagne pour les élections municipales. Karim Bouamrane candidat PS aux municipales à Saint-Ouen annonce « la mairie souhaite construire un stade aux Docks. Nous pensons qu’il faut plutôt rénover le stade Bauer. »

À la fin du match comme tout bon supporter je me rends dans le célèbre bar en face du stade : l’Olympic. L’occasion pour moi de partager mes émotions avec les supporters, de refaire le match. J’échange quelques mots avec Akli, il sert des bières aux couleurs du club (bouteilles vertes avec une étoile rouge). Entre deux services il me dit « Tu sais p’tit ça fait 18 ans que je suis le gérant de ce bar. Les gens qui veulent s’endetter pour un nouveau stade et s’exiler aux docks n’ont rien compris. Si le club part de Bauer, il ne pourra plus s’appeler le Red Star, car il aura perdu son identité. »

Avant de quitter tout ce beau monde qui m’a traité comme un des leurs aussi bien dans le stade qu’à l’Olympic, je repense aux paroles d’un type authentique, tout comme sa gouaille issue des travées de Bauer, Pierre… « Malheureusement tous les stades finissent dans des espèces de No man’s land entre un Leroy Merlin et un Courtepaille. Alors qu’un stade en ville c’est un stade qui vit et qui fait vivre la ville. La ville doit se réapproprier le stade. Je me souviens encore l’an dernier, il y avait un match de foot entre les mères de famille de la ville. T’avais des daronnes cainf en boubou qui cavalaient pour mettre des frappes improbables. C’était beau ! ».

« Bauer is magic, man », c’est ce que disent les touristes allemand, japonais, anglais ou chilien qui tels des pionniers longent les puces pour voir un monument que les guides touristiques ignorent et qui pourtant, fait partie intégrante de l’histoire de la banlieue parisienne.

Balla Fofana

LU SUR http://www.bondyblog.fr

Pour Clément : premier bulletin du comité

PC#1_imageLe Comité pour Clément vient de publier le premier numéro de son bulletin. Au sommaire, des textes, dont certains inédits. Le premier, que nous publions ici, revient sur les faits, et rétablit une vérité trop souvent occultée par les délires et les élucubrations de l’extrême droite et de certains médias complaisants. Les suivants rappellent l’engagement de Clément, en particulier dans la lutte antispéciste, la lettre envoyée aux proches de Pavlos, assassiné par l’Aube dorée en Grèce,  et enfin la dernière page revient sur les semaines de mobilisations et d’hommages à Clément au mois de juin dernier.

Le rappel des faits :

Le mercredi 5 juin 2013, trois militants antifascistes et le père de l’un d’entre eux se rendent à une vente privée de vêtements qui permet de profiter de tarifs avantageux. Au sortir de cette vente, alors qu’ils règlent leurs achats, arrivent deux hommes et une femme au look ouvertement néonazi : t-shirts aux inscriptions racistes, bombers, crânes rasés, etc. Deux des trois amis, sortis les premiers, les voient ranger des poings américains dans leur sac à dos qu’ils laissent à la consigne. Le vigile présent à la porte les regarde et leur dit d’un air surpris : « Ça existe encore des gens comme ça ? ».
Pendant ce temps, à l’intérieur du magasin, le troisième copain fait la queue avec son père. Ses convictions antifascistes lui interdisent de rester silencieux devant ces individus dont les tatouages font l’apologie du nazisme, au mépris de ses millions de victimes. Surtout, alors que les groupes violents d’extrême droite prétendent s’approprier nos rues, attaquer les bars homosexuels, ratonner dans les rues et agresser les femmes voilées, nous refusons de détourner le regard.  C’est à ce moment qu’interviennent donc ce qui a été qualifié de provocations. Ce qui permet aujourd’hui de dire que « le groupe d’extrême gauche a été le plus virulent ». Mais réagir verbalement à l’exhibition de symboles racistes et, ici, ouvertement nazis, n’est-ce pas ce que chacun de nous devrait faire ?
Les trois camarades quittent alors la vente et se séparent du père de l’un d’eux qui rentre chez lui. Ils retrouvent alors Clément, amateur de vêtements et de mode, assidu à cette vente qui connaît quotidiennement un nouvel achalandage. Ils lui expliquent qu’il y a des néonazis dans la vente et ils décident de ne pas remonter tant qu’ils sont là maintenant qu’il y a eu un échange verbal.
Ils reçoivent la visite d’un des vigiles du magasin qui leur demande de ne pas créer de problèmes. Ils lui assurent que les bras chargés de leurs sacs de courses, dans une rue passante et en face d’une caméra de surveillance, il faudrait être vraiment stupide pour provoquer une bagarre.
Quelques minutes plus tard, le groupe ressort. Il s’est manifestement étoffé et compte à ce moment-là trois hommes et une femme. Ils se dirigent directement dans leur direction, la main droite dans leur poche. Arrivés à leur niveau, ils s’arrêtent, les regardent. Celui qui s’avérera être Esteban Morillo s’approche. Il avance droit sur Clément. Ses amis le suivent avec des intentions manifestement peu amicales. « N’avance plus, sinon on frappe ! ». L’avertissement lancé par les antifascistes n’a que peu d’effet. Esteban se rue sur Clément, lui donne un premier coup de poing, et il est lui-même frappé par les amis de Clément. Les autres fafs entrent dans la rixe. Ils sont armés. Un cinquième surgit en renfort en brandissant sa ceinture. Clément se trouve seul face à Esteban qui frappe à nouveau. Clément tombe à la renverse. Il ne se relèvera plus.
À côté de son corps inerte et ensanglanté, la bagarre continue. Les coups de poings américains pleuvent. L’un des amis de Clément, bloqué contre le mur face à deux adversaires réussit de justesse à se protéger le visage et fera constater plus tard plusieurs entailles sur son bras. Un autre a le visage marqué par les coups. Au milieu des cris des passants paniqués qui sont les premiers à pouvoir se porter auprès de Clément, les militants d’extrême droite ne se soucient pas une seconde du corps de Clément. Finalement, l’agitation de cette rue commerçante et l’attroupement qui se forme les  décident à prendre la fuite. Deux amis de Clément se lancent à leur poursuite, le troisième se porte auprès de Clément, appelle les secours. Mais il est trop tard. Il est transporté inconscient à l’hôpital où il est déclaré en état de mort cérébrale.
L’extrême droite peut bien tenter le tout pour le tout, parler de légitime défense, inventer des images vidéos, ou un guet-apens. La réalité est bien différente. Huit militants d’extrême droite étaient sur place, dont plus de la moitié expressément appelés pour en découdre avec « les gauches ». La plupart étaient armés. Face à eux, quatre étudiants dont le seul tort est de partager les valeurs de l’antifascisme et d’avoir refusé de baisser les yeux.

Un ami de Clément présent au moment des faits