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Ivry-sur-Seine (94) : Jargan, nouvelle bibliothèque autogérée
À toutes les amoureuses et amoureux de la lecture, nous avons le plaisir de vous annoncer la création d’une bibliothèque autogérée au CSA Vaydom à Ivry-sur-Seine : Jargan !
Le Centre Social Autogéré Vaydom permet à des personnes et à des familles précarisées d’avoir un toit et de vivre décemment. C’est aussi un espace politique et anti-autoritaire de rencontres, d’activités et d’événements : projections de films, débats, cours de sport et de langues, infokiosque, ateliers théâtre, cantine populaire…
À l’image du CSA, Jargan est ouverte à tou·tes. Tou·tes les membres sont sur un pied d’égalité, et vous êtes tou·tes les bienvenu·es pour faire vivre ce lieu, participer aux événements, lire sur place ou emprunter des ouvrages gratuitement, dans le cadre des horaires d’ouverture au public du Vaydom.
Si vous avez des livres à donner, ou si vous souhaitez apporter votre aide de manière ponctuelle ou régulière (par exemple pour l’accueil des lecteurs et lectrices, l’organisation d’événements, le classement des livres ou la fabrication d’étagères), n’hésitez pas à contacter Jargan ou à lui rendre visite directement.
La curiosité de Jargan est infinie. Elle s’intéresse à tous les types d’ouvrages (tant qu’ils sont compatibles avec les valeurs du Vaydom), dans toutes les langues : bandes dessinées, romans, essais politiques et sociologiques, revues militantes, livres d’histoire, d’art, d’anthropologie, de philosophie, de sciences…
Parce qu’elle pense que la lecture est une invitation à sortir de soi pour aller vers l’autre, Jargan souhaite devenir un lieu de rencontres et de partage, et recherche tout particulièrement des livres qui éveillent les consciences, qui développent l’esprit de résistance à la domination et qui donnent les outils pour construire un monde plus juste, égalitaire, solidaire, antiraciste, féministe, écologique et respectueux des droits de toutes les minorités.
Une permanence aura lieu chaque dimanche entre 16 h et 20 h, avec un espace informel de discussions improvisées et un espace dédié aux événements littéraires et politiques organisés par Jargan : présentation d’ouvrages ou de revues, lectures publiques suivies de débats, ateliers contes pour les enfants… Jargan est ouverte à toutes vos suggestions pour étoffer son programme. On pourra ensuite prolonger la soirée avec un délicieux repas à la cantine populaire (autogérée et à prix libre).
Le lancement de Jargan est prévu le dimanche 17 décembre entre 16 h et 20 h, avec la présentation de Panthère Première. C’est une revue de critique sociale animée par un collectif non-mixte, dans un esprit féministe. Nous découvrirons dimanche son premier numéro, autour du dossier « Quiproclash ! Mordre et se faire mordre la langue » Au programme, la lecture de textes de cette revue ainsi que d’autres que nous pourrons choisir ensemble.
Vous pouvez contacter Jargan à l’adresse suivante : jargan@@@riseup.net
Si vous souhaitez en savoir plus sur le Vaydom, nous vous invitons à lire les articles du site Paris-luttes-info : « Le Vaydom, nouveau centre social autogéré à Ivry », « Portes ouvertes et cantine populaire au Centre social autogéré d’Ivry ».
Centre Social Autogéré Vaydom
37 rue Marceau
Ivry-sur-Seine (94)
Métro 7 Pierre et Marie Curie, Tram 3 Maryse Bastié
Info lue sur Infokiosques.net
Novembre 2017 au Rémouleur (Bagnolet)
Résistons Ensemble n°166 / Double Commande
L’envolée, pour en finir avec toutes les prisons, numéro 46
Résistons Ensemble contre les violences policières et sécuritaires, bulletin n°163
« Aube Dorée : une Affaire Personnelle », d’Angélique Kourounis
Autonomie politique et Anti-monde
Rouen dans la rue
Canons rompus n°2, journal contre la guerre
Les fossoyeurs de gôche et leurs porteurs d’eau – Résistons Ensemble no 162 – avril 2017
En avril au Rémouleur
Une vie non fasciste, nouvelle introduction
par Vincent Casanova, Joseph Confavreux, Laurence Duchêne, Dominique Dupart, Carine Fouteau, Stany Grelet, Paul Guillibert, Thibault Henneton, Xavier de La Porte, Aude Lalande, Philippe Mangeot, Petra Neuenhaus, Carole Peclers, Lise Wajeman & Pierre Zaoui
Illustrations d’Antoine Perrot
On vit tous, depuis plus d’un siècle, sur une ligne de crête : un pas de plus, un pas trop loin en trépignant dans son bon droit et on tombe dans le fascisme ou on le voit surgir subitement en soi, ou encore on le sent nous traverser comme un flux irrésistible et anonyme. C’est avant tout pour cela que nous tenons encore à employer le mot « fasciste ». On ne peut pas renoncer à employer un tel terme au nom de sa confusion avec d’autres formes peu sympathiques de politique (populisme, racisme ordinaire, autoritarisme classique…), puisque le propre du fascisme est justement de tout confondre, de tout mélanger, de tout ensorceler. Les affects fascistes ne sont pas solubles dans une logique de camps ou de classes. On les retrouve partout, de l’extrême-droite à l’extrême-gauche, en passant par de policés ministres de l’Intérieur ou du Budget prétendus de centre-gauche. Bref, parce que le premier danger est de découvrir le fascisme non pas en l’autre mais en soi : dans une pulsion raciste insoupçonnée, dans une subite fureur de destruction, dans le sentiment irrépressible d’un « tous pourris », dans une haine impuissante ressassant ses échecs répétés. De ce point de vue, le plus important, face au fascisme, est de se demander comment s’en protéger avant d’en accuser les autres depuis le bunker de sa bonne conscience, ou de pointer du doigt les nouveaux ventres féconds de la bête immonde. Même si Dieu sait — et il n’est pas le seul — combien les fascismes menacent aujourd’hui, partout : en France, en Hongrie, en Europe, aux États-Unis, de la Pologne aux îles Kouriles, en Syrie, en Égypte, en Israël, dans la péninsule amérindienne, en Norvège, au Pérou, chez les Tchèques, au sud des Abruzzes, au printemps, l’été même, parfois la nuit, en Turquie, en Chine, à Djibouti et au Kenya, partout. Mais commençons par tester nos propres capacités de défense véritablement non-fascistes. Michel Foucault a écrit en 1975 une flamboyante préface à L’Anti-Œdipe de Deleuze et Guattari qui s’intitulait « Introduction à la vie non-fasciste ». Tentons de lui redonner une forme actuelle. Une sorte de vade mecum par gros temps.
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