ZAD de NDDL, 21-22 octobre 2017 : Invitation aux comités, organisations, collectifs, individus qui luttent de près ou de loin contre l’aéroport et son monde

Manifestation, Chantiers, Balades, Discussions, Fête

Samedi 21 octobre – RDV fourche en main à 10h sur la ZAD

Le 21 octobre, nous vous invitons à une mobilisation pour continuer à poser les bases d’un avenir sans aéroport, à travers une nouvelle étape dans la mise en partage de terres sur la ZAD.

Depuis la victoire face à l’opération César en 2013, le mouvement a mis en culture plus de 200ha de terres sur la ZAD. Il s’agissait à chaque fois de terres reprises à celles gérées par AGO-VINCI et destinées par cette multinationale à être englouties sous le béton. S’y sont développées une grande diversité d’activités paysannes (céréales, légumineuses, maraîchages, plantes médicinales, verger, jardins, apiculture, élevage de moutons, vaches, poules), avec leurs espaces de transformation (boulangeries, meunerie, conserverie…) et de redistribution (marché à prix libre pour les habitant.e.s de la ZAD et des voisin.e.s des alentours, soutien à des projets de cantines, migrant.e.s, piquets de grève et autres luttes).

Sur la ZAD, ces expériences paysannes sont étroitement entremêlées avec les pratiques d’autonomie sur des questions de construction, d’habitat, de soin, de fête… Elles sont prises dans la résistance contre le projet d’aéroport et plus généralement dans les solidarités qui se tissent ici face à la marchandisation de nos vies et à la destruction du vivant. Elles se pensent en lien avec le soin du bocage – de sa faune et de sa flore – que nous avons réussi à défendre victorieusement jusqu’ici.

A l’occasion du 21 octobre, nous vous appelons à soutenir l’installation de plusieurs nouveaux projets sur les terres de la ZAD – officiels ou hors-cadre : vergers pour des groupements d’achat nantais et pour la ZAD, pâturages à moutons, champs de patate, céréales, jardins vivriers… Ce sera aussi l’occasion de marquer la prise en charge par le mouvement des espaces boisés – forêts et haies de la ZAD.

Dimanche 22 octobre – 9h30 à 17h et plus … – La Wardine

D’ici la fin de l’année, le gouvernement devrait annoncer une décision concernant le projet d’aéroport à NDDL sur la base du rapport que lui remettront les médiateurs. Si le projet devait se maintenir, plus que jamais nous aurons besoin de nous retrouver et nous organiser face à un éventuel démarrage des travaux. Et, si celui-ci devait être abandonné, au-delà de la formidable victoire que cela signifierait pour le mouvement, beaucoup resterait à faire pour défendre l’avenir de la ZAD ! Depuis le début de la médiation la possibilité de l’abandon du projet d’aéroport est évoquée comme une hypothèse plausible. Certes, rien n’est gagné et nous restons vigilant-e-s, mais il s’avère essentiel pour le mouvement « contre l’aéroport et son monde » de réfléchir ensemble de façon plus approfondie à la période à venir et à la suite de la lutte.

Mi-décembre, Macron prévoit d’organiser un événement pour les deux ans de l’accord de Paris sur le réchauffement climatique (COP21), il pourrait annoncer durant cette période l’abandon du projet et s’ériger en défenseur du climat. En cas d’abandon, le gouvernement fera tout pour tirer la couverture à lui tout en essayant de se débarrasser de la ZAD. Ce sera alors au mouvement dans son ensemble de rappeler que cette victoire est le fruit d’une lutte de longue haleine, qui s’est d’ores et déjà étendue au-delà de la question de l’aéroport. Mais le rapport de force avec le gouvernement ne s’arrêtera pas là. Une nouvelle étape de la lutte s’ouvrira autour de l’avenir de la ZAD et de ses possibles.

Tract à télécharger concernant ce weekend du 21-22 octobre –> ici <–

Plus d’infos sur Zone à défendre

Le Diable Au Corps, un nouveau lieu politique sur Rouen

Rouen s’apprête à accueillir un nouveau lieu politique, alors le site d’infos A l’ouest est allé à la rencontre des nouveaux locataires du 100 rue Saint-Hilaire pour découvrir ce qui se cache derrière l’énigmatique nom du “Diable au Corps”.
Bibliothèque, studio d’enregistrement radio, lieu de montage vidéo et d’impression papier, permanences LGBT, etc…

 

L’inauguration aura lieu le 13 octobre à partir de 18h avec une présentation du lieu, un buffet et plein d’autres choses!

Lire tout l’interview de  A l’ouest.info à ce propos

Entretien avec un jeune Français engagé dans la reprise de Rakka

En novembre dernier, les Forces démocratiques syriennes (FDS) lançaient tout juste l’offensive sur Rakka, la capitale de facto de l’organisation État islamique (EI) en Syrie. Un mois plus tard, Arnaud (son prénom a été changé), la petite vingtaine, montait dans l’avion. Direction l’Irak. Plus précisément Souleymanieh au Kurdistan irakien, où il avait rendez-vous avec un contact kurde des Unités de protection du peuple (YPG), une composante indispensable des FDS.

Cela fait désormais près de huit mois qu’Arnaud se bat contre l’EI. Après avoir passé plusieurs mois sur le front, Arnaud reprend des forces à l’arrière – à cause d’une vilaine blessure au pouce survenue à l’entraînement. Ce mercredi, il repart au front pour participer à la reprise totale de la ville de Rakka, dont l’EI ne contrôle plus que la moitié.

VICE News : Pourquoi as-tu eu envie de partir au Rojava [Kurdistan syrien] ?

Arnaud* : Je pensais à cette idée depuis fin 2012. Mais à l’époque je passais mon bac et mes parents voulaient que je continue mes études, parce que j’étais plutôt bon. Ils me me disaient que ça serait dommage que j’arrête l’école. Donc, j’ai fait une année de prépa, un an à la fac, puis je suis parti en Erasmus. Après ça, je me suis dit « Allez c’est bon. Si je pars pas maintenant, je ne partirai jamais. »

J’ai choisi le Rojava, parce que depuis que je suis gamin je suis intéressé par le Moyen-Orient et la géopolitique. Ensuite, au niveau de la réflexion politique pure, ça me paraissait évident de venir ici parce que c’est rare de pouvoir participer à un processus révolutionnaire progressiste et plutôt radical pour la région. Même si ce n’est pas la révolution sociale pure, il y a quand même des choses qui sont faites pour lutter contre la pauvreté, pour la promotion des luttes féministes et pour la mutltiethnicité. Enfin, la cause kurde m’a beaucoup touchée, elle m’a « enveloppée » on pourrait dire.

Tu étais déjà engagé politiquement en France ?

Ça faisait un moment oui – depuis le lycée, en gros. À l’époque, je m’intéressais déjà beaucoup à la politique radicale, mais je vivais dans la campagne profonde. Du coup, je disais à mes parents que j’allais à des anniversaires ou en soirées, pour en fait, participer à des manifs ou à des réunions politiques. Après le lycée, j’ai commencé à vivre en ville et à m’impliquer vraiment dans la politique radicale. Au début, j’étais avec les groupes antifascistes, puis je me suis intéressé aux groupes antispécistes et vegan. Du coup, je suis devenu végétarien, puis vegan. Mais ici, c’est fini. J’ai rencontré trois autres vegan sur place, mais on a tous arrêté. C’est impossible – à moins de crever.

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Hambourg été 2017 : j’y suis, j’y reste !

Lettre d’un prisonnier du G20 du 14.08.17, depuis la prison de Billwerder à Hambourg.

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Voilà près d’un mois et demi que j’ai été incarcéré, pendant le douzième sommet du G20, à Hambourg, dans une ville qui a été assiégée et prise en otage par les forces de l’ordre mais qui a aussi vu naître pour l’occasion une contestation locale et populaire assez importante.

Des dizaines de milliers de personnes, si ce n’est plus, affluant de toute l’Europe, voire de plus loin, se sont rencontrées, organisées et ont convergé, discuté, défilé ensemble pendant plusieurs jours dans un grand élan de solidarité tout en ayant conscience de pouvoir subir à tout moment la violence et la répression de la police. Un immense tribunal de police en algeco avait même été construit pour l’occasion, afin de sanctionner dans les plus brefs délais toute contestation contre ce sommet international.

Mon interpellation, comme celle de beaucoup de compagnon(ne)s, ne reposant uniquement sur la seule base de la sacro-sainte parole policière, celle d’une brigade habilitée à s’infiltrer, observer et prendre en filature « ses proies » (quarante-cinq minutes dans mon cas, pour un supposé jet de projectile…), jusqu’à ce qu’une fois isolées, il y ait la possibilité de les interpeller en leur envoyant des collègues qui interviennent rapidement, violemment, ne nous laissant aucun échappatoire.

Me voilà donc enfermé dans ces lieux primordiaux au bon fonctionnement d’un ordre social global, ces lieux servant d’outil de contrôle et de gestion de la misère, essentiels au maintien de leur « paix sociale ». La prison agissant comme une épée de Damoclès au dessus de chaque individu afin qu’il soit pétrifié à l’idée de déroger aux codes et diktat d’un ordre établi : « métro, boulot, conso, dodo », auquel aucun dominé ne devrait échapper pour ainsi s’aliéner au travail et à la vie qui va avec, être à l’heure, sans jamais broncher, et pas seulement au second tour des présidentielles, où on a exigé de nous d’être « En Marche » ou de crever, mais de préférence lentement et silencieusement.

Le droit n’ayant aucune vocation à assurer l’intérêt général, ni d’être neutre, il est l’expression d’une domination toujours plus accrue et instituée par les plus puissants afin de leur garantir propriété et sécurité et ainsi tétaniser, sanctionner, marginaliser toute personne ne voyant pas les choses ainsi ou ne s’y pliant pas.

Au-delà des cas des militant(e)s enfermé(e)s, assez soutenu(e)s et mis en avant dans ces cas-là, perdurent aussi mais surtout ceux d’hommes et de femmes livrés à la brutalité et à la cruauté de l’enfermement carcéral. Par ici le travail est gratifié un euro de l’heure, dont la moitié de cet euro n’etant touchable qu’une fois libéré. Dans mon aile, des détenus en détention provisoire ou pour de courtes peines (de six mois à quatre ans) ne le sont principalement que pour une seule raison : leur condition et origine sociale. A part le personnel, très peu sont du pays hôte, tous sont étrangers, réfugiés et/ou précaires, pauvres, fragilisés par la vie. Leur crime : ne pas s’être soumis à « leurs » règles du jeu pour la majorité en se livrant à la vente de stups’ ou en commettant vols, escroqueries, seuls ou en bandes organisées à diverses échelles.

L’enfermement est un pilier primordial de ce système mais on ne peut le critiquer sans s’attaquer à la société qui le produit. La prison, ne fonctionnant pas en autarcie, est le parfait maillon d’une société basée sur l’exploitation, la domination et la séparation sous ses formes variées.
« Le travail et la prison sont deux piliers essentiels au contrôle social, le travail étant la meilleure des polices et la réinsertion un chantage permanent. »

Pensées pour les camarades italiens faisant face à une énième vague de répression, en particulier ceux inculpés dans l’enquête sur « l’engin explosif » déposé devant une librairie liée à Casapound. L’extrême droite se doit de faire face à une riposte organisée, populaire et offensive. Elle qui est si utile et complémentaire à ces États qui se nourrissent de ses aspirations et délires sécuritaires et de sa stigmatisation incessante de « l’étranger ».

Pensées également aux camarades qui affronteront en septembre prochain le procès de la voiture de flics brûlée le dix-huit mai de l’année dernière, à Paris, pendant le mouvement « loi travail ». Beaucoup de personnes sont passées par la prison et deux sont encore incarcérées. Force à eux !

Remerciements aux militants locaux organisant des rassemblements parfois devant notre prison, initiative appréciée par ici et cassant la routine et l’état de léthargie ambiant auquel on nous formate. Remerciements à tous ceux/celles qui nous soutiennent de près ou de loin ici et ailleurs.
Aux Bro’, 161, MFC, OVBT, jeunes sauvages, ceux qui BLF et autres ami(e)s…
Camarades, force !

Libérons les prisonnier(e)s du G20 et tou(te)s les autres ! On n’est pas tout seul !

Un enfermé parmi d’autres
Prison de Billwerder,
Hambourg
14.08.2017

Le Grand Soir, une mystification réactionnaire à l’origine d’un mythe révolutionnaire

On connaît bien l’expression de Grand soir. Mais sait-on que c’est sous la plume d’un journaliste réactionnaire que ce terme émerge en 1882 lors du procès de jeunes mineurs anarchistes en Saône-et-Loire ?

C’est en 1882 que l’expression Grand soir émerge dans le sens qu’on lui connaît depuis : celui du grand chambardement révolutionnaire qui fera table rase de l’ordre ancien. Plus précisément, en octobre 1882, sous la plume du chroniqueur judiciaire du Figaro Albert Bataille lors du premier procès de La Bande noire en Saône-et-Loire. La Bande noire, c’est sous cette appellation que de jeunes mineurs révoltés du bassin minier de Montceau-les-Mines revendiqueront leurs actions (incendie de chapelle, dynamitages de croix et domiciles de petits chefs…) de 1882 à 1885. J’ai retracé leur histoire dans un livre paru récemment (La Bande noire, éditions de l’Échappée). Dans une lettre à l’un des accusés du procès, le leader socialiste local de l’époque Jean Baptiste Dumay parle de « grand jour » qui « s’approche ». C’est sur la base de cette lettre que l’expression Grand soir va remplacer celle de « grand jour ». Comment ? C’est ce que je raconte dans l’article Le Grand soir mis à jour.

Yves Meunier
, auteur de La Bande noire, propagande par le fait dans le bassin minier 1878/1885, Editions de l’Échappée.

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Histoires d’anarchie…

Si vous avez un peu plus de 2 heures à perdre, Arte et Tancrède Ramonet ont produit un documentaire proposant une histoire de l’anarchie. De bien belles images dans un montage et un format ultra-classique (pas original du tout, et ne nécessitant surement pas les subventions reçues pour…), et quelques lacunes historiques. A titre d’exemple et pour ce qu’on a pu relever :

  • démarrer l’histoire de l’anarchisme avec Proudhon est tout de même très problématique dans la mesure où le bonhomme a multiplié les positions réactionnaires et essentialistes qui en font l’un des acteurs de la genèse du fascisme… A titre d’exemple on aurait (mieux fait de) tout aussi bien pu parler de Joseph Déjacques, inventeur du mot libertaire (utilisé à tire larigot dans le docu…) et critique contemporain de Proudhon…
  • pour rester encore avec Proudhon, le terme de grève générale est associé un peu vite à la pensée anarchiste, dans la mesure où il a été façonné par Georges Sorel, introducteur du marxisme en France, avant d’être…membre du cercle Proudhon, cercle antisémite datant de 1911 et regroupant des militants de l’action française et des « socialistes » et »anarchistes »…
  • Gabriel Prinzip n’était clairement pas anarchiste, c’était un nationaliste yougoslave…
  • l’incendie du Reichstag n’est pas le fait d’un anarchiste…Un communiste conseilliste Marinus van der Lubbe, en fut accusé par les stals et les nazis, mais rien n’assure qu’il n’était pas un bouc émissaire manipulé par les nazis pour établir la dictature. Néanmoins conseilliste et anarchiste organisèrent des comités de soutien.
  • la répression de la Commune et l’instauration des lois scélérates n’ont pas poussé les anarchistes vers la violence, comme le dit l’un des interviewés. La Commune était déjà une insurrection violente…
  • les anarchistes individualistes n’apparaissent pas avec Libertad et les bandits tragiques, ça faisait un bail que des anars lisaient Stirner…

Sinon vous pouvez en apprendre tout autant en lisant ce texte paru sur le site sous les pavés la plage

ANARCHISTES : UNE HISTOIRE COURTE MAIS PASSIONNÉE

https://youtu.be/YyleVzZpIGU

 

 

L’union syndicale Solidaires met en place une carte des suicidé-e-s au travail

« Rendre visible les suicides liés au travail » : c’est l’objectif de la carte réalisée par l’union syndicale Solidaires. Après les suicides le 7 mars d’une infirmière à l’hôpital Cochin et d’un cheminot le 10 mars à la gare St Lazare, Solidaires a décidé de recenser les suicides au travail et de les rendre publics. Et malheureusement, la liste s’allonge : en mars, à Tarbes, un technicien et un ingénieur travaillant pour Daher Socata, une ancienne filiale d’EADS qui construit des avions légers, ont mis fin à leur jour ; en avril, à Amiens, trois salariés de l’équipementier Valeo se suicidaient ; en mai, l’InterSyndicat national des internes (ISNI) de Bordeaux déplorait le cinquième suicide d’un interne hospitalier depuis la rentrée universitaire.

Partout les directions d’entreprises cherchent à rendre invisibles ces drames qui, pourtant, pourraient être en partie liés aux conditions de travail : à la SNCF, dans les hôpitaux, à la Poste, dans de trop nombreuses entreprises, petites et grandes, qui n’ont parfois aucune équipe syndicale pour alerter sur ces situations.

Solidaires invite les équipes syndicales, les salariés et militants qui ont connaissance d’un suicide probablement lié au travail à les informer en remplissant un court formulaire. Seules informations nécessaires : le lieu et la date du suicide, avec un lien vers la source l’ayant rendu public (communiqué tract syndical, article de presse…).

La carte et l’article sur Bastamag