COKE ET CAPITALISME

Extra pure, le nouveau livre du journaliste Roberto Saviano, menacé par la Camorra depuis qu’il a publié le best-seller Gomorra, est dédié à tous les carabiniers qui ont assuré sa protection rapprochée et « aux trente-huit mille heures passées ensemble et à celles qui viendront ». Peu de chances en effet que Saviano se réconcilie avec ses ennemis, en emmenant le lecteur dans ce « voyage dans l’économie de la cocaïne ».

Pour l’occasion, la vénérable maison d’édition qu’est Gallimard n’a pas hésité à sortir une couverture digne d’un tabloïd, bien adaptée aux tournures emphatiques de l’auteur et aux effets de manche d’une écriture qui se regarde déployer les contours d’un objet sulfureux. Mais il serait dommage de rechigner devant le ton parfois sensationnaliste et pompeux de Saviano, comme face à son équilibre parfois confus entre « style et vérité ».

D’une part, parce que le « voyage » qu’il propose demeure saisissant, moins par le nombre d’informations inédites qu’il livrerait que par le dessin d’ensemble qu’il forme. Et de l’autre, parce que la thèse qu’il soulève, nouant capitalisme financier post-2008 et essor de la cocaïne, est dérangeante.

À travers des parcours d’individus et une vraie puissance d’incarnation, Roberto Saviano nous emmène dans un Gomorra à l’échelle mondiale, même si sa situation personnelle le contraint à s’approcher moins près des mafias elles-mêmes, et à travailler davantage avec les rapports et les confidences des polices, que dans son précédent livre.

la suite sur MEDIAPART

« On a en les maîtres à penser que l’on choisit et militer c’est assumer, nous n’en démordons pas. »

Pour la deuxième fois en quelques semaines, des rappeurs, qui ne nous aiment pas, nous font des « dédicaces » : entre les rappeurs patriotes et l’Arabian Panther on est prié de bien se tenir et d’arrêter d’écrire sur un modeste blog wordpress

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Nous n’avons pas vocation à faire carrière comme faire valoir d’artistes qui se posent en « consciences politiques » de la scène Hip Hop française. Notre rêve n’est pas de vendre des disques ou des t-shirts de la dissidence, ni de passer sur Skyrock ou Générations. Pourtant, parti comme c’est,  grâce à leur flow, lyrics et autres punchlines, il semble évident que c’est ce qui va finir par nous arriver : nous retrouver associés à un « game » stérile de celui qui a la plus grosse (punchline) devient un dommage collatéral dans nos vies de militants.

Nous présentons donc nos excuses à nos proches, à nos familles, et surtout aux militants qui se reconnaissent dans ce que nous écrivons et ce que nous vivons.

Nous n’aspirons pas à cela. Nous n’avons pas de temps pour ce jeu, mais nous allons quand même prendre du temps pour répondre à Médine, et uniquement à lui. Contrairement aux rappeurs patriotes, avec Médine nous faisons partie de la même famille, qu’on le veuille ou non. Mêmes oppressions de classes et de races. C’est sur les méthodes, les postures, et donc les solutions, que l’on peut discuter et se disputer. On va le faire une fois. Et après on arrête. Le rapgame, c’est pas pour nous.

Comment en est-on arrivé là ?

LA SUITE SUR LES « LUTTES » DU RAPPEUR MEDINE SUR QUARTIERS LIBRES

Montreuil : un homme tente de s’immoler, plus que jamais, la politique migratoire est meurtrière !

La bureaucratie, la domination de classe et le racisme le plus décomplexé font toujours plus  de victimes. Malgré les drames quotidiens qui jalonnent les côtes de la Méditerranée, malgré la situation alarmante à Calais il faut malheureusement des événements plus « spectaculaires » pour que les médias parlent de la situation tragique des demandeurs d’asiles français.
Un homme, désespéré à tenté de mettre fin à ses jours par le feu en plein cœur de la Cour national du droit d’asile cet après midi :

Un demandeur d’asile s’est grièvement brûlé, vendredi 3 octobre, en tentant de se suicider par le feu dans le hall de la Cour nationale du droit d’asile (CNDA), à Montreuil, dans la Seine-Saint-Denis, qui venait de mettre fin à ses espoirs d’obtenir le statut de réfugié en France.
Selon les premiers éléments de l’enquête policière, la victime serait un Tchadien, qui aurait transité par la Syrie avant d’arriver en France. Il est grièvement brûlé au cuir chevelu et sur le haut du corps, et doit être héliporté vers un hôpital de la région parisienne. Ses jours ne sont pas en danger, selon la police.

Vers 15 heures, l’homme, muni d’une bouteille, s’est aspergé d’essence dans le hall de la juridiction, où il « était venu consulter les affichages » des décisions. Apprenant qu’il avait été débouté, il s’y est « immolé, puis s’est mis à courir. La police l’a alors sorti du bâtiment », a relaté Gilles Piquot, un avocat présent au moment des faits.

Il faut noter que cet acte de désespoir à pour contexte une réforme du droit d’asile particulièrement dégueulasse qui criminalise et accentue la surveillance des demandeurs d’asile. Une revue de presse assez exhaustive a été compilée par le Gisti à propos de cette nouvelle loi raciste (mais de gauche attention).

Ouvrez les frontières !

Lu sur Le monde et PARIS LUTTES INFO

Quand le mensonge prend l’ascenseur, la vérité prend l’escalier. Elle met plus de temps, mais elle finit toujours par arriver.

Quand une personne explique qu’elle n’a jamais dit une chose et cela en contradiction avec des écrits portant sa signature : soit elle n’assume pas et ment, soit elle n’a pas écrit le ou les livres en question et ment en prétendant en être l’auteur.
Quand c’est récurrent sur plusieurs ouvrages, cela devient problématique. Comment croire une telle personne ?

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TOUTE LA VÉRITÉ SUR MATHIAS CARDET SUR QUARTIERS LIBRES

Fonctionnement & bases communes du Réseau Communiste Antigestionnaire

Nous publions ici le texte produit lors des rencontres d’été qui ont vu la création du Réseau Communiste Antigestionnaire.

Fonctionnement & bases communes du RCA

Depuis la diffusion du texte d’appel, des réunions publiques se sont tenues sur de nombreuses villes, des collectifs se sont créés. Ces diverses initiatives ont débouché sur des rencontres cet été1 qui ont permis la création effective du RCA et établi le fonctionnement suivant :

Le réseau communiste antigestionnaire rassemble des personnes, collectifs ou autres formes d’organisation.

Il s’organise en groupes, en assemblées ou selon les formes que les participantes et participants estiment les plus adaptées au plan local. Il met en commun des moyens pour organiser la solidarité entre les différentes luttes de base, la formation et l’auto-formation des camarades. Il organise la confrontation théorique et pratique entre toutes celles et ceux qui se reconnaissent dans son appel. Il participe ainsi à l’élaboration, dès lors que c’est possible, d’une analyse et d’une intervention commune.

Cette mise en commun au niveau général du réseau s’enrichit des formes de coopération qui peuvent se construire directement entre des groupes qui le constituent.

Comment intégrer le réseau ?

Participe au réseau toutes celles et ceux qui se reconnaissent dans le texte de constitution et la volonté d’agir que défend ce texte.

Nous invitons ceux et celles qui souhaitent participer au réseau à nous rencontrer lors des initiatives publiques ou nous contacter via le site internet.

Une liste d’infos permet de se tenir au courant des initiatives du réseau.

Les propositions d’intervention

Les participants au réseau proposent des initiatives d’intervention via le bulletin interne. Ces propositions sont reprises par les groupes ou personnes qui s’y reconnaissent. Ceux-ci se concertent en vue d’une intervention commune.

Le réseau se veut aussi un outil de mise en commun de moyens.

Les rencontres

Le réseau organise deux rencontres par an.

– Une en été.

– Une en hiver.

Le travail d’élaboration d’un nouveau texte affinant nos bases communes étant toujours en cours nous publions ci-dessous l’appel initial proposé par le collectif tantquil.

Parce que nous sommes face aux mêmes limites et aux mêmes nécessités (la difficulté de lutter. La nécessité de parler de tactique. La nécessité d’exister, d’avoir une expression publique), nous proposons de constituer un réseau.

Nous n’entendons pas mettre en avant des pratiques particulières, des formes de luttes spécifiques, il s’agit de mettre nos forces en commun : mettre en commun de la thune, partager nos analyses et informations, parler de nos tactiques locales, le tout à une échelle plus large que ce qui existe actuellement, mais aussi dans des cadres formels.

Bien sûr, il existe déjà des formes de réseaux, souvent basés sur des logiques de milieux, c’est-à-dire informelles et  affinitaires. Mais cela ne nous satisfait pas. En effet, cela favorise des mécanismes de cooptation, enferme dans un entre-soi confortable, limite fortement les possibilités d’ouvertures… Bref, participe souvent à exclure les personnes qui ne correspondent pas à un certain modèle militant ce qui est mine de rien, une contradiction importante par rapport à nos positions !

Bon, on ne dit pas que l’on va régler toutes ces questions juste en montant un réseau, mais cette formalisation permet de poser ces questions et de tenter d’y répondre ensemble et en actes.

Si nous voulons former ce réseau, c’est aussi pour donner à nos positions les moyens d’avoir une existence publique à une échelle plus large.

Il ne s’agit pas dans ce texte de détailler la forme de ce réseau, car ce n’est pas à nous de la fixer : elle sera à déterminer collectivement. Mais plutôt d’expliciter ce que nous entendons par « communisme antigestionnaire » afin de proposer une base commune.

6 ans déjà que le monde est en crise, et aucune perspective de relance de l’économie ne se dessine, si l’on excepte les gesticulations régulières de la presse bourgeoise : autant le dire, ce n’est pas près de s’arrêter.

De la Chine aux USA, en passant par le Moyen-Orient, tous les continents sont secoués par cette crise. L’Europe est aux premières loges. Le nombre de pays au bord de la faillite augmente année après année, dans une valse sans fin de plans d’ajustements structurels toujours plus brutaux.

Dans ce jeu de domino, certains peuvent, en tombant, faire basculer l’ensemble. Aujourd’hui, c’est le cas de la France qui possède plusieurs banques parmi les plus grosses du monde, un des principaux marchés et la deuxième économie de la zone euro… Et déjà 5 millions de chômeurs.

Nous ne sommes pas en mesure de prévoir les prochains épisodes de la crise, de l’austérité et de ses conséquences. Mais on peut affirmer avec certitude que notre situation sous le capitalisme ne peut aller qu’en empirant. Nous pouvons quand même anticiper ce qui va nous tomber dessus : aggravation de la crise du logement, augmentation du chômage, baisse des salaires directs et indirects (chute des allocations, réforme des retraites), dégradation des conditions de travail… Le tout entraînant la détérioration spécifique de la situation des femmes prolétaires, parce qu’elles sont majoritairement concernées par le travail précaire et parce qu’une telle dégradation signifie une augmentation écrasante du travail domestique. Il suffit de voir du côté de l’Espagne, de la Grèce, de l’Italie pour observer tout cela ; et il serait bien illusoire de penser que cette vaste dégradation des conditions de vies des prolétaires peut, comme le nuage de Tchernobyl, être arrêtée par les frontières françaises.

En somme, il n’y a pas assez richesses pour tout le monde. Pour que la masse de capital continue à valoir quelque chose, à être rentable, il faut qu’elle rapporte toujours plus.  Cela signifie qu’il faut en permanence que les capitalistes augmentent leurs profits.

Augmenter ses profits, cela peut vouloir dire pour une entreprise particulière, innover, trouver de nouvelles techniques de production etc. Mais pour l’ensemble de l’économie, cela signifie surtout baisser les salaires, appauvrir les prolétaires. Ce n’est pas un secret, c’est ce que dans un mouvement collectif, patrons, États et Cie appellent « la compétitivité ».

Si nous avons du mal à boucler les fins de mois, les États ont quant à eux du mal à boucler leurs budgets. Une même logique est à l’œuvre, il s’agit dans tous les cas d’augmenter la part de richesse créée qui va au capital.

Mais cela n’est pas sans poser problème : pour les États, comme pour les prolétaires, les budgets sont dans le rouge. Certes, il semble toujours possible de s’endetter pour faire face aux dépenses courantes. Et cela fait des années que c’est le cas, et que l’endettement privé et public explose.

Lorsque des prolétaires sont en faillite, on saisit leurs biens. On les expulse de leurs maisons. Ensuite, on revend ces biens, et les banques se remboursent. Lorsque des millions de prolétaires sont en faillite, on saisit aussi leurs biens. On les expulse aussi de leurs maisons. Mais il n’y a personne pour les racheter, et les banques qui leur ont prêté de l’argent risquent à leur tour de tomber. C’est ce qui s’est passé en 2008, et à l’époque les États ont sauvé le système bancaire mondial. Aujourd’hui, ce sont les États qui menacent d’être en faillite. Et derrière, il n’y a plus rien pour garantir le système bancaire, pour garantir la valeur de l’argent.

Alors les capitalistes montrent les dents, et vont chercher l’argent où il se trouve, à la source de toute la richesse créée : Nous. Il s’agit d’écraser le prolétariat sous le travail, tout en le payant le moins possible. De supprimer toutes les conventions collectives. De licencier tout le monde, puis de réembaucher au compte-goutte, à leurs conditions. De faire travailler gratuitement les chômeurs et les chômeuses

Pour nous, les prolétaires, cela se résume en un mot : pénurie. Pénurie de logements, alors même que des millions de maisons sont vides. Pénurie de bouffe dans nos placards, alors même que des millions de tonnes sont produites et jetées. Pénurie de pognon sur nos comptes en banque, alors même que la quantité de monnaie en circulation augmente énormément.

Mais cela ne suffit toujours pas, la récession entraînant la baisse des recettes de l’État, et donc plus de déficits, entraînant plus d’attaques…

Jusqu’au moment où la monnaie même risque de tomber en crise, et où il n’y a qu’une alternative : défendre ce système et le gérer ou bien le détruire. C’est là que la situation peut basculer, soit vers notre écrasement et une réorganisation du capitalisme ; soit vers la révolution communiste. Autrement dit : Continuité de l’exploitation, ou rupture.

Mais il ne s’agit pas ici de désigner une utopie lointaine : nous sommes pour le communisme, c’est-à-dire pour un mouvement révolutionnaire qui abolit les classes, les genres,  l’État, la valeur, la propriété… La liste est longue de toutes les merdes qui forment le capitalisme et qu’il faudra supprimer.

Et nous pensons que la dynamique de cette suppression, c’est l’abolition des classes et des genres. Ces deux mouvements nécessitent de fonctionner parfois de manière séparée parce que le rapport homme/femme est conflictuel. Par l’expression « ces deux mouvements », nous entendons la lutte des prolétaires  pour l’abolition des classes et, au sein du prolétariat, la lutte pour l’abolition des genres qui implique l’auto-organisation des femmes entre elles. Mais nous pensons que ces deux mouvements ne seront qu’un moment de la suppression générale du capital, ce qui est l’affaire de tous et toutes.

Face à nous, il y a le capital et les impératifs de sa gestion. Il s’agit de gérer le business, c’est-à-dire la misère pour presque tout le monde. Tous les discours gestionnaires, qu’ils entendent moraliser, réformer le capitalisme, ou même qui prétendent l’abattre, reposent sur le même principe : le maintien, aménagé de manière différente, des classes sociales et des genres.

Ces discours gestionnaires se développent à des échelles différentes :

  • La gestion des affaires courantes : la « bonne gouvernance ». Les coalitions roses, vertes, bleues, oranges, au pouvoir en Europe et ailleurs.

  • La gestion alternative : les différents « populismes », les keynésianismes, les souverainismes… Le retour à la drachme ou à la lire italienne. Le SMIC à 1500 euros ou à 10 000 francs ou encore les discours opposant le « banquier immoral et apatride » à « l’honnête patron du coin »…

  • La gestion alternativiste : le mutuellisme, les monnaies alternatives, l’autogestion de la misère.

Il ne s’agit pas ici de critiquer les tactiques de survie qui consistent à se partager les miettes. Il s’agit de dire que cela ne constitue en rien une stratégie de sortie du capitalisme. Au contraire, elle ne peut fonctionner que dans le cadre de celui-ci.

On retrouvait, par exemple, ces trois niveaux de gestion en Argentine il y a dix ans. Les entreprises autogérées ont pu participer à la relance de l’économie. Les monnaies alternatives ont été finalement acceptées par l’État (notamment pour lever les impôts), lui-même entre les mains de keynésiens (péronistes) qui ont fini par rembourser le FMI. Chacun trouve sa place à son échelle, les différents niveaux de gestion s’articulent pour remettre le capitalisme en route depuis la petite collectivité, jusqu’à l’échelle supranationale des institutions monétaires.

Il s’agit dans tous les cas de gérer la pénurie. Pour cela, il faut que les prolétaires hommes et femmes retournent au boulot quitte à bosser gratos par moment. Et parmi eux, que les femmes assument en plus, la charge de la reproduction au sein du foyer. Cette charge est alourdie en temps de crise. Être obligées de faire 10 km de plus pour faire ses courses et payer 20c de moins par produit est un des exemples quotidiens de cette intensification de la journée de travail des femmes.

Si le capital a gagné en Argentine grâce à la bonne gestion et au partage dit « équitable » cela ne veut pas dire qu’il gagnera toujours. Il gagnera tant que les règles du jeu seront les siennes, celles de l’exploitation, de la gouvernance de la pénurie et de la crise.

Ce que nous voulons dire, c’est que ça ne peut pas bien se passer : gérer la crise sera toujours aménager la défaite et qui dit défaite, dit un bon paquet de personnes sur le carreau. Nous sommes trop nombreux pour les miettes toujours plus petites que l’on peut récupérer. Alors autant jouer la gagne.

Voilà pourquoi nous nous définissons comme communistes antigestionnaires.

Ce positionnement est issu d’une adhésion, c’est-à-dire qu’il entre en jeu autre chose que le calcul froid de nos intérêts individuels : face à la débrouille individuelle ou collective, nous voulons nous en sortir ensemble, et par ensemble, on entend tout le monde.

Enfin, nous pensons que c’est dans la perspective d’un mouvement social de lutte contre l’austérité, que les nécessités évoquées plus haut se feront sentir face aux différents discours et pratiques gestionnaires auxquels nous serons confrontés et qu’il faudra combattre.

Nous ne développerons pas plus ici. Il reste beaucoup à dire, à écrire, à discuter. Si vous vous retrouvez sur les bases que nous décrivons, nous vous invitons à diffuser ce texte.

Zimmerwald le 14 juillet par un temps nuageux. Mais le vent tourne.

1 De nombreux débats se sont tenus durant ces rencontres, des comptes rendus seront bientôt disponibles sur le site www.reseauantigestion.org

« Les clowns du militantisme, eux, ne semblent jamais rater une occasion de faire appel à la générosité de leur public. »

A toutes les « panthers » autoproclamées (new, arabian et on ne sait quoi d’autre) : arrêtez donc de salir l’histoire du BPP avec vos palabres sur les juifs au nez crochu qui contrôlent le monde en secret ; stoppez vos délires d’oligarchie et de mondialisme qui vous conduisent à nouer des alliances avec les tenants du racisme et de l’impérialisme français. Si vous voulez lutter contre les dominations sociales et raciales, plutôt que de croire aux balivernes de quelques comiques troupiers, appliquez donc directement le programme des Panthers.

S’inscrire dans une véritable logique militante, comme le faisait le BPP, c’est se confronter aux tenants du pouvoir sur tous les terrains, ce qui revient à être un révolutionnaire marxiste. Les PanthersFanonMalcolm XCabralSankara,LumumbaNyobeCesaire et la quasi-totalité des leaders dont la « dissidence » en carton du Net se charge aujourd’hui de vendre les t-shirts étaient des révolutionnaires marxistes.

L’ARTICLE COMPLET SUR QUARTIERS LIBRES

L’idéologie creuse du « marxisme libertaire »

L’idéologie creuse du "marxisme libertaire"
Deux trotskystes tentent un relooking libertaire du bolchévisme le plus sinistre. Sans succès.

 

La séparation entre le marxisme critique et l’anarchisme révolutionnaire repose le dévoiement idéologique. Rapprocher ces deux courants du mouvement ouvrier semble donc indispensable. Sauf lorsqu’il s’agit de toiletter le vieux trotskysme et le marxisme-léninisme pour le rendre plus acceptable. Olivier Besancenot et Michael Löwy renouvellent habillement la manœuvre dans un petit livre.

Ce texte de synthèse s’adresse un public large. Mais un numéro de la revueContretemps, qui regroupe des universitaires trotskysants, avait déjà consacré un numéro intitulé « Nouveaux communistes, nouveaux libertaires«  dès 2003. C’était l’époque de l’altermondialisme finissant. Mais, aujourd’hui, de nouvelles luttes sociales se développent. Elles s’organisent à la base, en dehors des partis et des syndicats. De nouvelles pratiques politiques émergent, sans dirigeants ni hiérarchies. Les trotskystes se doivent de ne pas rater le coche et, pour cela, théoriser un rapprochement avec l’anarchisme. Mais, si les faux clivages doivent être écartés, il existe de véritables enjeux qui traversent les luttes sociales. Le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) et le Front de gauche imposent une ligne réformiste et autoritaire. Ces bureaucrates demeurent les ennemis de classe du prolétariat.

LA SUITE SUR ZONESSUBVERSIVES

Qu’est ce que c’est … Le salaire indirect ?

C’est ce qui nous est payé sous l’appellation « cotisations sociales ». Mais vous n’en entendrez pas parler en ces termes sur BFMTV. Forcément, les patrons appellent ça les « charges ». Et réclament à cor et à cri d’en être exonérés… Ce qui revient à ne pas nous verser tout notre salaire ! Charmant programme. Une petite explication s’impose.

On a souvent tendance à penser que le salaire c’est juste ce qu’on touche en net à la fin du mois, ce que l’on appelle le salaire direct, ou salaire net. En même temps c’est assez logique, si on part du point de vue d’un salarié qui lit sa fiche de paie.  Le moyen le plus simple pour comprendre la répartition entre salaire direct et indirect est de se mettre dans la peau d’un patron. Prenons donc comme exemple Richard, le patron de Dominique. Dominique travaille toujours dans une usine de montres de luxe …

Chaque mois, Richard verse 2500 € pour payer Dominique. Sur cette somme, 1500 € finissent directement dans la poche de Dominique, c’est son salaire net.  2500-1500= 1000. La part de salaire indirect que paie Richard, c’est donc 1000 €.

Salaire direct

1500€

Salaire indirect : cotisations « salariales » et patronales

1000€

Salaire total

2500€

Du coup, les 1000€ qui restent c’est quoi ?

LA SUITE SUR TANT QU’IL Y AURA DE L’ARGENT Y EN AURA PAS POUR TOUT L’MONDE

Noir et punk

Ca fait quoi d’être noir et punk ? C’est un des questions abordées dans le film de James Spooner « Afropunk : the rock n’ roll nigger experience« , un documentaire qui donne la parole à des punks afro-américains, et m’aura presque défrisé la tignasse.

Les joies de l’organisation. Partis des vastes plaines de l’Ouest de Chicago, e-tinéraire en main, Katie et moi nous débrouillons pour arriver presque pas en retard à notre destination : une intersection, 33ème et Union. C’est là que doit être projeté le film documentaire de James Spooner, « Afropunk : the rock n’ roll nigger experience« . Tout un programme.

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James Spooner

Découvert par hasard, le documentaire semble être un chouchou des festivals cinématographiques nord-américains, ce qui n’est strictement gage de rien, sinon du succès de ce documentaire, autoproduit dans le plus pur esprit DoItYourself de la scène qu’il décrit. James Spooner s’est endetté à filmer des figures noires dans cet océan de blancheur qu’est la scène punk hardcore. A priori, plutôt une bonne idée, et pas seulement parce que le documentaire pose notamment une question que vos humbles serviteurs se sont aussi posé : qu’est-ce qu’une musique noire [1] ?

La réponse était affichée en grosses lettres sur les quelques t-shirts vendus à une table par le très sympathique bassiste et le beaucoup moins sympathique chanteur de Cipher, groupe hardcore newyorkais très présents dans le docu : Punk is black musicFuck Sid, Jimi was vicious, et mon favori, Minority Threat, ainsi que quelques livres de bell hooks, entre autres.

A Chicago, personne ne t’entend hurler

LA SUITE SUR MELANINE

LE FILM EN ENTIER

http://www.youtube.com/watch?v=fanQHFAxXH0

LES ARCHIVES DU FUTUR : DEBOUT LES MORTS !

Notre passion est la mémoire, elle est fondamentale dans notre vie, elle est partie intégrante de nos luttes. Que
serions-nous sans repère, sans ancien qui nous communique savoir et expériences ? Nous sommes, parce que
nous nous inscrivons dans un continuum : nous construisons le présent, esquissons le futur tout en étant héritier
de ce passé qui nous enrichit.
En particulier, et ce qui nous importe en premier chef, le savoir de la résistance, de la lutte contre l’exploitation
et ses corollaires : la dépossession – le fait d’être privé de notre capacité à assurer nous-mêmes notre existence –
et la domination (par exemple le pouvoir de l’homme sur la femme). Toutes ces luttes passées laissent des
traces : orales (bouche à oreille, discussions…), écrites (journaux, brochures, tracts…), vidéos (films et clips
militants) ou audios (émission de radios, journaux radiophoniques….
C’est pourquoi nous sommes à la recherche de ces fragments du passé, vaste mosaïque éparpillée dont chaque
élément a son importance, sa place. Dans cette démarche, nous ne privilégions pas en particulier telle ou telle
revue, journal, groupe ou tendance singulière. Nous collectons et diffusons aussi bien des documents issus de
groupes se revendiquant de l’anarchie (dans ses différentes expressions), de(s) l’autonomie(s), de la gauche
communiste, du situationnisme, des composantes des mouvements libertaire et communiste-libertaire, etc. que
de divers comités centrés sur des luttes particulières : ouvriers, salariés, chômeurs, prisonniers, patients en butte
à la médecine, femmes, etc.
Même si chaque membre du collectif a ses sensibilités propres, nous partageons une passion commune : la
recherche de l’introuvable et la volonté de rendre accessible, au plus grand nombre, ces traces écrites des
expériences révolutionnaires qui nous précède, bien que nombres d’entre elles nous échappent encore.
Introuvable pour différentes raisons : journaux tirés à peu d’exemplaires, brochures confidentielles, papier de
mauvaise qualité… le tout finissant au fond d’une cave, livré à l’humidité, à la moisissure… quand ce n’est pas
la triste fin au fond d’une poubelle.

Introuvable parce qu’enfermé au fin fond d’un institut, universitaire ou non, dont les conditions d’accès
n’autorisent que peu de personnes à les consulter.
Introuvable aussi pour une raison terrible : cette mémoire n’étant pas saisie dans son importance, la coupure
d’avec le passé s’en trouve amplifiée. Celui-ci est vidé de sa substance, vu au mieux comme une pièce de
musée. Comme si le présent triomphait dans une immédiateté permanente, liquidant du coup tout ce qui nous
relie aux générations antérieures. C’est le propre de cette société de créer des générations hors-sol, hors temps
où tout ce qui a trait au passé devient ringard, désuet. Nous refusons la négation de nos racines, du continuum
traversant les générations.
S’il est vrai que la lutte contre l’exploitation et la domination à une époque donnée engendre des formes
particulières, déterminées par les différentes composantes en mouvement, ne pouvant être reproductibles dans
leurs expressions formelles à notre époque, il est pourtant essentiel de comprendre que l’essence de la lutte
reste la même. C’est la raison pour laquelle la redécouverte de ce passé, parfois très proche, peut nous enrichir
et nous armer plus efficacement dans nos combats présents et futurs.
De la diffusion et de la réappropriation effective du passé
Dès l’origine, avant même la naissance de notre collectif, la collecte de documents s’est inscrite dans la volonté
de diffuser et permettre leur réappropriation. Plusieurs pistes ont été explorées qui ont amenées à la naissance
du site Archives Autonomies et de fait, du groupe qui en assure aujourd’hui le fonctionnement.
Nous n’excluons pas, à l’avenir, de diffuser certains textes et documents par d’autres moyens que notre site
internet. Cependant, l’état de nos capacités matérielles étant limité, l’essentiel de notre démarche prend une
dimension « virtuelle » qui ne facilite ni les contacts, ni les discussions. C’est la limite imposée par la forme
que nous avons choisie pour rendre accessibles ces archives et par le petit nombre de personne qui compose
notre groupe.
À ce titre, nous lançons ici un appel afin de rassembler ceux qui seraient éventuellement intéressés par notre
projet. Nous vous invitons à consulter notre site pour vous en faire une idée plus précise. Celui-ci est en
constante évolution, il s’agrandit de semaine de semaine. Il s’étoffe au gré des découvertes de vieux papiers et
de nos contacts. Néanmoins, si la numérisation de documents implique du temps, beaucoup de temps, ce qui
nous ralentit le plus est la relecture, processus éminemment laborieux et parfois très pesant. Plus nous serons
nombreux, plus de documents pourront être mis en ligne, plus de lecteurs pourront ainsi se réapproprier la
mémoire de nos luttes, qui ne sont la propriété de personne, pas même de notre collectif. Cet appel s’adresse à
tous ceux qui gardent dans leur grenier ou leur cave des piles de journaux ou de brochures, ne sachant qu’en
faire. Ils s’adressent à tous qui souhaitent consacrer du temps à retranscrire et mettre en forme les écrits de ceux
qui nous ont précédés sur le chemin sinueux de la destruction du vieux monde dans lequel nous vivons. Qu’ils
s’adressent à nous !
Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter notre site : www.archivesautonomies.org ou à nous écrire
collectifaut@archivesautonomies.org

DL LE TRACT

C’est à vous de voir ce que vous faites maintenant!

Surveille ton langage !

Une société de dominations

Nous vivons dans une société (ou un agglomérat de sociétés connectées) qui baigne dans les oppressions diverses et variées : racisme, sexisme, homophobie, biphobie, lesbophobie, transphobie, classisme, validisme… Depuis notre naissance, selon notre milieu et notre parcours, de nombreux facteurs influencent notre façon de penser, parler, agir : éducation familiale et scolaire, culture (livres, cinéma, chansons, télé-poubelle ou télé-qualité, patrimoine…), publicités, rencontres, administrations publiques et privées, compositions et ambiances de nos lieux de travail et de loisirs, hasards de la vie. Hors tous ces facteurs sont eux-mêmes inscrits dans le contexte des dominations évoquées plus haut. La publicité (pour prendre un exemple classique) est pleine de clichés sexistes et souvent aussi racistes, hétéro-centrés et classistes. De même la façon dont les administrations fonctionnent (façon dont les formulaires sont rédigés par exemple) sont à l’image de ces dominations. D’une façon générale, le langage courant, et encore plus le langage familier regorgent d’expressions sexistes, racistes, homophobes, etc… Les « Fils de Pute », « Enculé », « grognasse », « vierge effarouchée », « couilles-molles/sans-couilles/petites bites », « petites pisseuses », « salope », fleurissent quotidiennement autours de nous, dans des contextes très différent (véritable insulte, « plaisanteries de comptoirs », intervention ennervée du patron sur nos lieux de travails et parfois « slogans politiques »). Certaines de ces expressions sont largement ancrées dans le langage courant, et ne font presque pas (ou trop peu) tiquer quand elles déboulent : « Il est devenu la vraie tête de Turc de ses camarades » (rappelons nous juste l’origine de cette expression qui sent bon la France des colonies). Ce langage, ces propos, ces images, on les a tous-tes intégré à différents niveaux. C’est comme ça. Maintenant voyons ce qu’on en fait.

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