Apéro de soutien à l’Envolée, journal anticarcéral réalisé par des ex-prisonniers ou des proches de prisonniers depuis plus de 15 ans.

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Parce que lutter c’est aussi créer et partager de bons moments, l’Envolée organise un apéro pour la sortie et la présentation du nouveau numéro de son journal.
Abonné-e- ou pas, si la fréquentation des bonnes librairies n’a d’égale que celle des bars de quartiers, rendez-vous samedi 19 novembre à partir de 18h au Bar des 3 gares, 27 boulevard Poniatowski 75012, arrêt porte de Charenton, métro ligne 8 ou tram 3a.

L’Envolée est un journal qui parait quatre fois par an. Il publie les lettres de prisonniers que nous recevons, des compte rendus de procès auxquels nous assistons, et des analyses sur la société et ses lois.Le journal prolonge le travail mené par des émissions de radio indépendantes qui maintiennent un lien entre l’intérieur et l’extérieur des prisons, en dehors du contrôle de l’administration pénitentiaire.

Le journal est réalisé par des ex-prisonniers ou des proches de prisonniers qui pensent qu’il est primordial de publier des textes venus des prisons et des textes contre les prisons. Les prisonniers décrivent leur quotidien, dénoncent leurs conditions de détention, se battent contre l’enfermement. Ils le feront toujours mieux que tous ceux qui veulent parler à leur place (journalistes, sociologues, experts, militants).

Lire la suite de la présentation du journal l’Envolée : https://lenvolee.net/qui-sommes-nous/

Manifestants interpellés: enquête sur les faux témoignages de vrais policiers

Après les nombreuses manifestations contre la loi Travail qui se sont tenues dans toute la France entre mars et septembre dernier, les tribunaux ont été largement sollicités. Certains fonctionnaires de police ont dû faire face à des manifestants organisés et violents, parfois munis de cocktails Molotov. Dans la plupart des cas, les prévenus sont accusés d’avoir lancé des projectiles sur les forces de l’ordre, de s’être rebellés lors de leur interpellation ou d’avoir commis un outrage.

Mais dans d’autres situations, des personnes interpellées lors de manifestations ont été accusées à tort de s’être rendues coupables de violences. BuzzFeed News s’est intéressé à une dizaine d’affaires dans lesquelles des vidéos révèlent que des policiers ont menti ou qu’ils ont en tout cas rédigé des PV qui ne correspondent pas à la réalité. Dans la majorité des cas, si le manifestant est relaxé, le fonctionnaire de police, lui, ne risque aucune sanction ni poursuite.

ARTICLE A LIRE EN INTÉGRALITÉ SUR BUZZFEED

A propos des photos dans les manifestations

1. Pourquoi cette campagne ?
Suite à l’explosion de l’usage des appareils photo (smartphones, tablettes, drônes,…) par les manifestants, certaines personnes n’ont pas tout à fait conscience du danger qu’elles courent et font courir à d’autres en capturant des images et en les diffusant sur le net.

Un gréviste lançant un pavé (ou se tenant à côté d’un de ses camarades qui en ferait autant), une travailleuse qui aurait menti à son patron pour aller à une manifestation, des sans-papiers qui ne savent pas que l’Office des Etrangers tiendront leur activité politique en motif contre leur régularisation, un jeune manifestant qui s’est discrètement éclipsé face à des parents ou à des profs réactionnaires, militante antifasciste menacée par l’extrême-droite dans son quartier. Tous ces exemples, toutes ces « exceptions », nous les connaissons. Les manifestants prennent le danger de manifester face aux répressions policière, fasciste, patronale. Ils prennent le danger d’être fiché par la police et d’être filmé par des chaînes de télévision bourgeoises. Mais lorsqu’ils se retournent vers la manifestation, vers leurs camarades, ce sont certains manifestants qui le menacent, parfois sans même s’en rendre compte.coup de pied dans la banque

Certaines personnes argumentent que nous devons tous manifester à visages découverts dans les manifestations et que si les manifestants ne veulent pas être exposés aux yeux de tous, ils devraient se masquer, ayant ainsi le choix entre prendre un risque supplémentaire ou être interdit de manifestation. Dans d’autres cas, ce sont des gestes de rupture qui ne peuvent plus avoir lieu tant les téléphones et les perches à selfie sont omniprésentes. S’il est clair que les images des luttes doivent circuler et servir à partager les informations ainsi qu’à la propagande, le problème ne doit pas être retourné : la photographie doit rester un outil du mouvement social, et pas l’inverse. Trop souvent à présent, les manifestants sont devenus les modèles involontaires et forcés de photographes irresponsables. Face à cette problématique et suite à des situations où des militantes et des militants ont dû payer le prix de ces photos à la place des photographes, le Secours Rouge lance une campagne et une plateforme pour que les photos en manifestations -et ailleurs dans la scène- soient prises de façon responsable et réfléchie.

Suite de l’article et explications concernant la plateforme No Photo ; matériel à télécharger aidant à la réflexion à ce sujet à lire sur Secours rouge

 

Liberté pour les inculpés du 18 mai et pour tou.te.s les autres !

 

« Nous sommes des manifestant.e.s contre la loi Travail. […] Nous écrivons ce texte en défense des personnes interpellées suite au feu de joie du mercredi 18 mai, dans lequel une voiture de police a disparu. […] Si nous écrivons ce texte, ce n’est pas pour nous adresser aux juges de ce pays mais à vous que nous croisons tous les jours un peu partout. Méfiez-vous du prétendu bon sens des flics, des ministres et des médias. »
Ce texte est une tribune libre en soutien aux inculpés du 18 mai. Il est la propriété de celles et ceux qui s’y reconnaissent.

Liberté pour les inculpées du 18 mai et tou.te.s les autres !

Nous sommes des manifestant.e.s contre la loi Travail. Nous sommes des syndicalistes. Nous sommes des profs, des intérimaires, des précaires, des chômeuses, des étudiants… Nous nous sommes croisé-e-s au boulot, en réunion de collectifs variés, en terrasse d’un bar, en manif. Nous sommes celles et ceux qui ont crié des slogans et tenu des banderoles à vos côtés. Nous sommes aussi celles et ceux que vous croisez parfois en train de distribuer des tracts ou de partager du sérum phy quand « ça pète ». Il arrive que vous ne nous reconnaissiez pas quand nous protégeons nos visages et nos corps des caméras indiscrètes et surtout des armes de la police. Dans ces moments-là, une minorité d’entre nous lance des projectiles variés sur la police, brise des vitrines de banque ou redécore les murs trop gris de nos villes. Ce n’est pas notre activité principale, vous le savez bien, et nous ne voulons pas y être réduit.e.s. Nous considérons que ce n’est pas à l’État de décider pour nous de nos méthodes de lutte et nous faisons simplement en sorte de pouvoir continuer à agir comme nous l’entendons et de la façon qui nous paraît la plus juste. D’autres ont des avis divergents de nous et nous pouvons critiquer leurs actions mais dans le feu des évènements, notre priorité est surtout de freiner, voire même d’empêcher le sale boulot de l’État et de sa police. Parce que notre ennemi principal ne sera jamais un manifestant avec une stratégie différente de la nôtre mais bien les institutions qui nous exploitent et qui prétendent régir nos vies.

Nous écrivons ce texte en défense des personnes interpellées suite au feu de joie du mercredi 18 mai, dans lequel une voiture de police a disparu. Nos avis divergent sur la portée stratégique de cet acte dans le contexte actuel et recoupent probablement les vôtres. Dans tous les cas, même celles et ceux d’entre nous qui ont des critiques à faire n’iront jamais pour autant pleurer pour de la tôle cramée, et encore moins si cette tôle appartient à la flicaille. Ce qui nous intéresse bien plus, ce sont toutes ces vies que la police et son corollaire judiciaire détruisent. Les yeux crevés par les flashballs, les traumatismes physiques et psychiques des grenades de désencerclement et des coups de tonfa et les milliers d’heures de privation de liberté, que ce soit par des interdictions de manifester, en garde-à-vue, en détention provisoire ou en prison. Et, en l’occurrence, nous nous sentons beaucoup plus concerné.e.s par les cinq personnes qui risquent de perdre leurs plus belles années en taule que par une voiture en feu.

LA SUITE SUR PARIS LUTTES

Recensement des joies (ou pas) de l’état d’urgence en France

Avertissement

Cette page contient des liens, des situations et des récits comportant de l’islamophobie et faisant état de violences policières.

Objectifs de cette page

  • Recenser les articles de presse qui parlent de possibles abus / dérapages liés à l’état d’urgence. Il sera utile notamment lorsqu’on aura à traiter la modification constitutionnelle annoncée par le gouvernement pour une extension / pérennisation de l’état d’urgence.
  • Les faits relatés touchant au numérique nous intéressent particulièrement.

Conseils aux participant -e- s

  • Les faits sont classés par ordre chronologique des faits dont il est question (et non pas la date de l’article).
  • Si vous avez le temps de mettre une petite description devant chaque lien, alors faites-le !
  • Pensez à vérifier que le fait relaté n’a pas déjà été évoqué en faisant une recherche ( Ctrl + f )
  • Histoire de garder une mémoire de tout cela, ajoutez les liens dans https://archive.is/ puis mettez le lien vers la sauvegarde après chaque URL.
  • Pour les contenus audio et vidéo, faites une copie en local (outil type Youtube-DL) et sauvegardez chez un autre hébergeur, de préférence dans un autre pays que celui d’origine.
  • Si vous trouvez un lien mort, merci de corriger l’URL grâce à votre moteur de recherche favori ! 🙂
  • Une liste d’autres compilations d’articles est présente en bas de ce fichier.

Merci d’essayer de rester dans l’objectif de cette page ! Ce fichier est constitué par vous, pour vous, et pourrait rapidement devenir un outil précieux. Merci à tous les contributeurs !

==> Crowdsourcing initial sur ce pad : https://pad.lqdn.fr/p/etatdurgence (à utiliser pour proposer des liens à ajouter sans avoir besoin de s’inscrire sur le wiki)

VOIR TOUT LE RECENSEMENT SUR

WIKI.LAQUADRATURE.NET

Comment j’ai appris l’empathie avec la drogue, ou « Pourquoi vous ne pouvez pas juger autrui, jamais, sous aucun prétexte »

J’ai commencé mon sevrage des antidépresseurs il y a maintenant un peu plus de 48 heures. [NB: Ce texte a été écrit en réalité il y a deux mois, juste après le début de mon sevrage, qui est maintenant finit depuis un certain temps.]

J’ai consommé cette drogue (légale, pas chère, prescrite par mon médecin) tous les jours pendant presque deux mois. En premier lieu, pour réussir à sortir la tête de l’eau (la piscine représentant mon travail de chercheur). Quand j’ai vu que ça suffisait pas à éviter la noyade, je me suis fait mettre en arrêt maladie avant que les dégâts ne provoquent trop de séquelles sur ma psyché. Parfois, dans la vie, il faut juste savoir fuir. Et sans honte. Cela demande d’ailleurs un certain courage, de fuir… Perso, je continue d’avoir légèrement honte d’être en arrêt maladie et d’être momentanément addict à ces médicaments, même si je sais que je ne devrais clairement pas avoir honte et que j’ai fait des choix globalement responsables (quoiqu’en diront ceux qui répètent « tu devrais pas toucher à ces merdes » sans comprendre).

Je n’aime pas les antidépresseurs. J’ai beau être un junkie, je suis un junkie responsable… Je sais ce qu’il se passe quand tu prends une drogue de recyclage sérotoninergique pendant deux mois, tout les jours, puis que tu arrêtes. C’est partiellement une des raisons qui me poussent à écrire cet article à 2h du matin au lieu de dormir comme les gens honnêtes. Ecrire m’occupe bien l’esprit, et me laisse moins de temps pour ressentir les effets de manque.

En premier lieu, pour mes lecteurs qui ne connaissent pas bien le fonctionnement du cerveau, je vais faire un résumé TRÈS vulgarisé et donc probablement faux sur plein de points (je ne suis pas neurologiste) mais ça vous aidera à comprendre un peu mieux comment l’esprit fonctionne.

RAPPEL POUR LA LECTURE : Je n’ai jamais consommé la moindre drogue illégale et je tiens à le rappeler, parce que les drogues illégales sont illégales et l’illégal c’est mal. Par contre mon chat (ce salaud) a déjà consommé pleins de produits bizarres et il m’a tout raconté en détails donc je peux en parler en connaissance de cause. Mais c’est pas moi, c’est lui.

la suite sur PIMENT DU CHAOS

Croisades antisatanistes : l’Enfer du décor

« Je me suis demandé comment, au sein de ma petite ville de l’Iowa, je pouvais tuer et manger 2 000 personnes par an sans que personne ne remarque quoi que ce soit » – Pat Burgus.

Sigillum Diaboli

En 1987, l’un des prêtres du lycée catholique dans lequel je préparais mon bac fit circuler dans les classes une plaquette destinée à avertir les adolescents que les disques de hard rock contenaient des messages subliminaux susceptibles de pousser au suicide, au meurtre et bien entendu au culte de Satan [1]. L’idée qu’écouter Iron Maiden puisse conduire à égorger rituellement des bébés fit franchement marrer le petit groupe de métalleux de l’établissement dont je faisais partie. Il ne faisait pour nous aucun doute que les auteurs de cette perle étaient d’affreux intégristes religieux. Nous étions par ailleurs persuadés qu’en des temps reculés, notre apparence et nos goûts nous auraient conduits droit dans les tribunaux de l’Inquisition – ce en quoi nous nous trompions lourdement, mais je ne l’ai compris que longtemps plus tard et pour cela, il m’a fallu effectuer un détour par les histoires de « Satanic Ritual Abuses ».

Lorsqu’il y a quelques mois, j’ai tapé « Michelle Remembers » dans un moteur de recherche, je voulais simplement en savoir davantage sur un ouvrage réputé avoir déclenché, dans les années 80, une véritable « panique sataniste » aux États-Unis. Trente ans ont passé et un fait est désormais certain : durant cette panique qui a consisté à imputer d’innombrables et horribles crimes aux membres de soi-disant réseaux satanistes, il n’y a jamais eu ni crime ni sataniste.

 

Par contre, il y a eu des victimes. Des centaines de sacrifiés dont la vie a été brisée en raison de fausses et souvent ridicules accusations. Aucun fan de métal, cependant. Ni occultiste, ni gothique, ni néopaïens, aucun joueur de Donjon & Dragon et aucun membre de la radicalement athée et très ennuyeuse Église de Satan. Loin d’appartenir aux épouvantails classiques, les accusés étaient des instituteurs, des éducateurs, des assistantes sociales, des gens ordinaires.

Dès les premières accusations de SRA (Satanic Ritual Abuse), des voix sceptiques se sont élevées, mais la cohorte des bien pensants les a fait taire. Il fallut attendre le début des années 90 pour que des journalistes, enquêteurs privés & magistrats publient des articles et ouvrages dénonçant les procès comme une véritable « chasse aux sorcières », démontant les dossiers, soulignant l’absence de preuve, s’autorisant à réfléchir sur le phénomène.

En France, nous n’avons bénéficié que d’échos affaiblis de la tempête : la plaquette anti rock’n’roll de Regimbal, le fameux procès de Judas Priest où l’on voit de très sérieux enquêteurs écouter « je veux boire une limonade » sur un enregistrement passé à l’envers. Des personnes de ma génération que j’ai pu questionner, aucune n’était « au courant ». J’ai donc décidé de vous faire partager mes découvertes.

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