La révolution libertaire dans l’Espagne de 1936-1937 demeure méconnue. Les anarchistes célèbrent, commémorent, idéalisent et mythifient cet épisode historique. Si de nombreux témoignages et hagiographies circulent dans le milieu libertaire, peu de textes analysent cette insurrection trop méconnue. Chris Ealham propose des textes courts et synthétiques dans le livre Barcelone contre ses habitants. 1835-1937.
L’historien étudie les quartiers populaires de Barcelone et les formes de résistance ouvrière. Ce fin connaisseur de la Guerre d’Espagne de 1936 revient sur son parcours. Il grandit dans un milieu modeste durant les années Thatcher, à partir de 1979. Le gouvernement exprime une violence contre la classe ouvrière. Les syndicats et leurs directions bureaucratiques ne permettent plus d’organiser l’affrontement de classe. Les formes traditionnelles de contestation semblent dépassées. « J’en suis venu à croire que les formes institutionnalisées de contestation n’étaient pas appropriées et que la réponse se trouvait dans la rue », témoigne Chris Ealham.
Mais le mouvement punk permet d’exprimer la révolte de la jeunesse. Cette musique peut même déboucher vers la découverte des idées et des pratiques anarchistes. Les études d’histoire permettent de redécouvrir un courant politique délaissé par les universitaires. Barcelone apparaît comme un puissant foyer contestataire. « J’avais très envi d’étudier les conditions locales qui avaient permis l’émergence d’une culture de l’action directe aussi riche et puissante », explique Chris Ealham.
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