????️ »La Décroissance », ce journal que nous n’achèterons pas… ????️

Le journal La Décroissance, « journal de la joie de vivre », édité à Lyon, lié à l’association Casseurs de pub, se veut un journal critique de la consommation, prônant une société de partage et de sobriété. Mais ce partage ne se veut pas avec tout le monde. Cela fait de nombreuses années que ce journal diffuse des propos sexistes, homophobes, transphobes, antiféministes, autoritaires et j’en passe.

Le numéro de juillet-août 2019 est particulièrement problématique. Si l’idée d’avoir une critique construite et approfondie de la technoscience, des systèmes techniques, du capitalisme et de la croissance est importante, dans ce numéro on se demande bien quelles sont les intentions réelles des auteur·e·s.

En effet, près de la moitié (12 pages) est consacrée à un dossier intitulé « Grande confusion ou altérité ? ». Toutes ces pages sont employées à s’opposer à la suppression des « dualités importantes » de la société, défendant la morale de base du christianisme. Plusieurs articles citent la Bible comme référence (« Dieu va lui créer un vis-à-vis en séparant les 2 sexes. Cependant, l’entrée en relation n’est possible que si chacun accepte un manque. La reconnaissance du vis-à-vis implique une perte »). Pour faire ce dossier, le journal recourt aux corps les plus réactionnaires à ce sujet : des théologiens et des freudiens (voir la fin de l’article).

On assiste alors en une succession d’articles insultants qui regroupe un florilège de discriminations. Ils sont tour à tour âgistes, spécistes, homophobes, transphobes et sexistes, sous couvert de suivre leurs maîtres à penser que sont Bernard Charboneau et Jacques Ellul.

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« Ça va être un viol » : Formes et fonctions de l’obscénité langagière dans les joutes verbales de rap

dossier de Cyril Vettorato

La pratique des freestyle battles chers aux passionnés de hip-hop est caractéristique du statut ambivalent des pratiques poétiques orales issues des cultures dites « urbaines ». Entre virtualité et actualisation, elles font apparaître avec éclat un ensemble de symboles et de valeurs extrêmement bien maîtrisés par leurs acteurs, maîtrise qui est sans commune mesure avec la fréquence à laquelle ces pratiques sont réellement exercées. Le battle, un tournoi opposant deux rappeurs qui se lancent au visage des couplets improvisés bardés d’insultes et de moqueries, est toujours relativement rare en France. Néanmoins, lors dubattle, chacun des acteurs semble connaître sa place et agir en fonction d’elle. L’apparition en 2010 de la première ligue de battle française, basée à Paris et dénommée Rap Contenders, en fournit un exemple frappant. Le premier tournoi organisé par cette ligue a eu lieu le 11 décembre 2010 dans le dix-neuvième arrondissement de la capitale et a réuni douze rappeurs français ; c’est ce tournoi qui retiendra particulièrement notre attention. L’événement, qui a été filmé dans son intégralité, est exceptionnel, à défaut d’être le premier du genre. Et pourtant, les règles du jeu sont parfaitement maîtrisées par tous, créant les conditions d’une mécanique ludique fonctionnelle, prête à se mettre en marche autant de fois que possible. Nous sommes ici au cœur de la génération virtuelle, qui s’est familiarisée avec le hip-hop et ses codes sur Internet et à la télévision. Elle a autant, sinon plus, fréquenté les tournois de battles dans le film à succès8 Mile – et sur les sites de partage de vidéos en ligne – que dans le vacarme des salles de concerts. Peu importe au final que le jeu soit pratiqué pour la première fois : les mots, les symboles, les postures et les valeurs qu’il engage le dépassent de loin, même si elles ont besoin de ces tumultueux moments d’actualisation pour exister.

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[l’idéologie dominante est celle de la classe dominante]Homosexualité des bobos, homophobie des prolos ?

Par Gaël Klement 

Sous un intitulé volontairement provocateur, cet article a pour objectif de déconstruire une série de préjugés tenaces, y compris dans les milieux militants, en mettant en évidence les véritables liens entre l’homosexualité, l’homophobie et les classes sociales. Il s’agit ici de démontrer que ces liens sont très étroits et que, sur le terrain de l’homophobie comme ailleurs, la question des rapports de classe est déterminante à plusieurs niveaux. Si nous revenons sur l’articulation entre oppression, luttes et classes, c’est ainsi pour faire émerger et mettre en débat un certain nombre de conclusions relatives à notre projet politique, notre intervention, et pour interroger le rôle des militants révolutionnaires, et plus largement de notre « camp social », dans le combat contre l’oppression des homosexuel-le-s1

En 1996, l’auteur britannique de théâtre Jonathan Harvey a expliqué, à l’occasion de l’adaptation à l’écran de sa pièce Beautiful Thing, qui relate l’amour naissant de deux adolescents dans une cité populaire : « Les seules images que j’ai eues des homosexuels quand j’étais enfant étaient celles de ces garçons qui vont dans des écoles privées, qui portent des vestes de cricket et qui font de la barque sur la rivière, ou de ces garçons de la classe ouvrière qui se font mettre à la porte et finissent par se vendre ».2

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